Étymologie
Pelletier : Celui qui fabrique ou vend des peaux, des fourrures. Nom très porté dans toute la France, c'est dans la Saône-et-Loire qu'il est le plus répandu.
Fellmann : Nom alsacien ou allemand correspondant au métier de pelletier. Variantes : Fellman, Felman, Felmann.
Peltier : Forme contractée de Pelletier (voir ce nom). On trouve beaucoup de Peltier dans l'Est (90), mais aussi dans l'Ouest (49, 79). Variantes : Pelthier (70, 88), Peltiers (86), Peltiez (80, 08).
Peltriaux : Nom de famille surtout porté dans les Ardennes. Il s'agit le plus souvent d'un diminutif de Pelletier (celui qui confectionne ou vend des fourrures), mais on peut aussi penser dans certains cas à un dérivé de l'ancien français peltre, qui pouvait avoir plusieurs sens : gouvernail (également barque, chaloupe), étain, balle de grain. A partir de ce dernier sens, on a formé le verbe peltrer, peautrer, qui signifiait battre le blé, fouler aux pieds, mais aussi avoir des rapports indignes (je ne sais lesquels !). Formes voisines : Peltre (55, 57, 60), Peltraud, Peltrault, Peltreau (Poitou-Charentes), Peltret (70, 21).
Feller : Le nom est surtout porté en Moselle et dans le Haut-Rhin. La forme Feler (Féler), rencontrée en Guadeloupe, paraît en être une variante. C'est un nom de métier dérivé de l'allemanf Fell (= peau), autrement dit un pelletier, un fourreur. Avec le même sens : Fellmann, Fellman.
Scohy : Surtout porté dans le département du Nord et en Belgique, le nom désigne en wallon un pelletier ou un tanneur (en ancien français escohier), tout comme les formes voisines Scohier, Scohiez, Scohyers, Scoyer, Scoyez.
Pellenier : Mentionné autrefois dans l'Eure, devrait avoir le même sens que Pelletier (cf. l'ancien français "pelaine" = peau, fourrure)."
Pelleter : Porté dans le Finistère, le nom s'écrit également Péleter, Pelleteur, Le Pelleter, Le Pelletier, Le Peltier (56). Il désigne un pelletier, un fourreur.
Depelsemacker : Porté dans le département de l'Aisne et en Belgique, le nom désigne en néerlandais un pelletier. Variantes : De Pelsemaeker, Depelsemaeker. Le travail des peaux est également à l'origine des noms Depelsenaire, Depelseneer, Depercenaire.
Pélisson, Pelisson : Le nom est assez fréquent dans l'Ain et les départements voisins. Il désigne en ancien français une pelisse. On pensera donc au surnom métonymique d'un pelletier. On trouve dans la même région le nom plus rare Pélissonnier (21).
Conquer : Nom porté dans le Morbihan. Variante : Conqueur. Sens incertain. Le rapprochement avec la ville du Conquet (Konk en breton) semble douteux. A. Deshayes (voir bibliographie) signale que Dom Le Pelletier avait noté le mot "conk", proposant entre autres le sens de "meule" (également "piquer une pierre dure pour lui donner une forme"). Dans ce cas, on pourrait avoir affaire à un producteur de meules de moulin."
Cochennec : Assez courant dans le Finistère, devrait être un dérivé du nom "koc'henn" (= écorce, gangue, croûte, peau). Variante rare : Cochénec (56). Le nom Cochen (29) pourrait avoir le même sens, mais peut aussi être une variante de "kojen" (= bouvillon). À noter que le dictionnaire celtique de Bullet (1753) donne pour l'adjectif "cochennecq" le sens de raboteux. De son côté Le Pelletier écrit : "Plusieurs Bretons sçachans bien leur langue m'ont assuré que Coc'hen exprime en général toutes sortes de peaux." Albert Deshayes explique Cochennec d'une autre façon : il y voit le dérivé d'un mot "kochenn" ayant le sens de sébile et en fait le surnom d'un mendiant. Seul problème : ce mot est mentionné dans le dictionnaire de Troude sous la forme "kokenn", ce qui est incompatible avec les premières mentions du nom de famille Cochennec (Cocennec, Cossennec, Cozennec, etc.)."
Faller : Porté en Alsace et en Allemagne, désigne le plus souvent celui qui est originaire d'un lieu-dit Fall, avec le sens de chute d'eau, cascade. À noter cependant que le dictionnaire de M.-T. Morlet y voit une variante de Feller (= pelletier), tandis que le dictionnaire Duden précise que dans certains cas il peut s'agir d'une variante de Falter, nom qui a pu désigner celui qui avait la charge d'une barrière à l'entrée du village, ou qui habitait près de cette barrière (moyen haut-allemand "valter")."
Pillitteri : Assez courant en Sicile, ce nom correspond au métier de pelletier (équivalent sicilien de l'italien pellettiere). On le rencontre aussi sous la forme Billitteri. La forme Pellettieri, plus rare, semble localisée dans la Basilicate.
Pellissard : Surtout porté dans le Jura, le nom s'écrit aussi Pélissard. Il devrait, tout comme Pélissier, désigner un pelletier, un fourreur.
Crano : Porté dans le Morbihan, pourrait être un diminutif de l'adjectif "kran" (= distingué, élégant), mais il semble que ce soit plutôt un toponyme, nom de plusieurs hameaux ou lieux-dits du Morbihan (à Bieuzy, Croixanvec, Plouay, etc.), dérivé de "krann", un nom dont le sens n'est pas très clair. Les dictionnaires de Le Pelletier et Le Gonidec parlent de racines tubéreuses, notamment des racines de fougère, ce qui rapprocherait le mot de "kraon" = noix. Les dictionnaires plus récents y voient l'équivalent du français "essart"."
Le Sabazec : Le nom est surtout porté dans les Côtes-d'Armor, où on trouve plus rarement la forme Sabazec. Sens obscur. Il pourrait être formé à partir du vieux breton "sab" (moderne "sav") contenant l'idée d'élévation, de hauteur. Le dictionnaire de Deshayes donne pour sa part une solution empruntée en partie à Le Pelletier : un dérivé du mot "sabatur" désignant une personne qui a mal aux pieds dans ses chaussures ou qui est fourbue."
Le Flécher : Nom porté dans le Finistère et le Morbihan. Sens incertain. Le breton "flecher" = flâneur, proposé par Deshayes et Abalain, n'apparaît dans aucun dictionnaire ancien. On trouve chez Le Pelletier un verbe "flecha" = fendre le bois en long, dont *flecher pourrait être un éventuel dérivé."
Palthey : Nom porté dans la Saône-et-Loire, également écrit Paltey. Il est présent au début du XVIIe siècle sous les formes Palletey ou Paletier. Ce devrait donc être une variante de Palletier, lui-même variante de Pelletier (voir ce nom).
Duduyer : Porté dans le Finistère, le nom s'écrit aussi Déduyer. C'est un dérivé du breton "didui" (dictionnaire de Le Pelletier) ou "dudi" (Le Gonidec) = plaisir, amusement, divertissement (sans doute de l'ancien français "déduit"). Surnom probable d'un amuseur ou de quelqu'un aimant s'amuser."
Le Lu : Porté dans le Morbihan, le nom paraît correspondre à l'adjectif breton "lu" = ridicule, impertinent, malhonnête, indécent, honteux, qui fait honte (dictionnaire de Le Pelletier). À noter cependant que le dictionnaire de Troude précise que cet adjectif ne s'applique qu'aux choses.
Pelzer : En France, le nom est surtout porté dans la Moselle. Il est également présent en Allemagne et en Belgique (province de Liège) et aux Pays-Bas. Dérivé de l'allemand "Pelz" ou du néerlandais "pels" = peau, fourrure, il désigne un pelletier, un fourreur. Avec le même sens : Peltzer, Pelser, Pelsener."
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Source de l'information : Jean Tosti