Étymologie
Paris : Nom très fréquent un peu partout, mais qui paraît avoir été autrefois porté surtout dans les régions de l'Est, de la Lorraine jusqu'à la Savoie. On le considère généralement comme un nom de baptême, issu du latin Patricius, qui correspond à la forme savante Patrice, mais il pourrait bien venir en fait du nom grec Pâris. Il existe en tout cas un saint nommé Paris, qui s'est illustré en Italie au début du IVe siècle, en tuant un grand serpent vénéré par les foules superstitieuses, puis en échappant aux bêtes féroces par lesquelles la population avait voulu le faire massacrer. Evidemment, le nom Paris peut aussi parfois désigner celui qui est originaire de Paris, mais cela semble assez rare.
Charpentier : Il s'agit bien sûr d'un nom de métier dont le sens est suffisamment clair. Notons cependant que le latin carpentarius signifiait charron, mais le sens actuel est attesté dès le VIIIe siècle. Très fréquent en France, le nom se rencontre surtout à Paris, dans l'Aisne et dans la Marne. Diminutifs : Charpentreau, Charpenteau (85), Charpentron (16, 79).
Corcos : Le nom vient d'Espagne, où il était au Moyen Âge le plus souvent porté par des Juifs (1384 : Astruc Corcos à Saragosse). Il est ensuite passé en Afrique du Nord, notamment au Maroc ou en Tunisie, porté par des juifs espagnols originaires d'Espagne et d'Italie du Sud. Actuellement, c'est à Paris qu'on le rencontre le plus. Signification : sans doute celui qui est originaire de Corcos, nom de deux communes des provinces de León et de Vallalolid. On a évoqué parfois la ville de Carcassonne, en s'appuyant sur une forme Caracausa portée au XIIIe siècle par des Juifs de Carpentras. Le lien Corcos/Caracausa est en effet possible, mais ce dernier nom semble plutôt s'interpréter comme "chère chose", sachant que le nom de famille Bonnechose a également été porté par des Juifs français."
Corpet : Nom surtout porté dans la Saône-et-Loire et l'Yonne (attesté aussi à Paris depuis 1640). C'est visiblement un diminutif, mais on peut hésiter entre un dérivé de corps (= petit homme) et un dérivé de corbeau (corb, corp en ancien français). Dans ce cas on peut penser à un sobriquet, mais un toponyme n'est pas à exclure.
Courcambeck : Nom rencontré dans la Côte-d'Or (Athée). Vu sa rareté, il devrait s'agir d'un nom de hameau ou de lieu-dit. On le trouvait au XVIIIe siècle en Lorraine (54) sous la forme Courcambec, rencontrée également au Québec en 1680, où le nom apparaît comme une forme inversée de Bécancour (nom donné à un fils de Robineau, sieur de Bécancour, lui-même né à Paris).
Dalibert : Pourrait désigner le fils d'Alibert (voir ce nom). À noter cependant que le nom Alibert est surtout répandu dans le Sud, alors que les Dalibert se rencontrent en Bretagne et en Normandie (44, 76). En fait, il semble que Dalibert soit un nom de personne germanique à part entière, qu'on trouve çà et là sous la forme Dalibertus dans quelques textes médiévaux, à rapprocher de Dalbertus présent pour sa part dans le polyptyque d'Irminon. Un certain Jehan Dalibert est maçon à Paris en 1327 (Archives hospitalières de Paris, 1877, 2e partie, p. 60). Variantes ou formes voisines : Dalibard (53), Dalibart (62).
Denis : Nom de baptême popularisé par l'évêque et martyr de Paris, qui, décapité, porta lui-même sa tête jusqu'au lieu où serait ensuite bâtie la cathédrale Saint-Denis. Vient du latin Dionysius, lui-même issu du grec Dionysos, le dieu correspondant au Bacchus latin.
Droctove : Nom rare porté en Charente. Correspond au prénom Droctovée (sans doute nom germanique formé sur la racine drog = vaincre, combattre, peut-être avec le sens de "victorieux"). Saint Droctovée (VIe siècle), fonda avec son évêque et ancien abbé Germain l'abbaye Saint-Vincent à Paris (plus tard Saint-Germain-des-Prés)."
Forestier : Le nom est souvent lié à la forêt, et peut être compris de deux façons : soit celui qui habite dans la forêt (ou près de celle-ci), soit celui qui travaille dans la forêt, par exemple un garde-forestier. Le nom est très répandu dans diverses régions. Outre Paris, c'est dans l'Allier et la Lozère qu'il est le plus fréquent. Attention : en occitan le terme peut aussi désigner celui qui est étranger à la ville, au village (c'était aussi le cas en ancien français). Variantes : Forestié (12, 82), Forestiez (59). Formes italiennes : Forestiere, Forestieri, Forestiero.
Galmiche : Nom porté en Haute-Saône, en particulier à Corravillers et plus généralement dans la vallée du Breuchin. Variantes : Galemiche et Gallemiche, formes qui paraissent plus anciennes. Le nom de famille est en effet mentionné à Provins (77) sous la forme Galemiche vers 1300 : en 1296-97 un certain Gile l'Enfant est tuteur des enfants de Robert Galemiche, et un nommé Thibaut Galemiche semble jouer un rôle important dans la ville, où on trouve au XVIIe siècle un lieu-dit appelé tantôt Gallemiche, tantôt Galmiche (sources : Véronique Terrasse, "Provins, une commune du comté de Champagne et de Brie", p. 267, et requête de Louis Bruant des Carrières contre madame Colbert, 1684). Le mot "gallemiche" est utilisé à la fin du XVIe siècle à Paris pour désigner un marchand de pain n'ayant pas le statut de boulanger, sans doute ce qu'on appelait aussi un "regrattier de pain" ("Et quant à ceux qui ne sont boulangers, et qu'on appelle gallemiches, deffenses aussi leur sont faites d'avoir aucun four dans la ville…", ordonnance de police rendue au Châtelet en 1594). À noter aussi, à la même époque, l'expression "boulangers gallemicheux", rencontrée à Senlis (in "Monumens inédits de l'histoire de France, 1400-1600, publ. par A. Bernier", p. 301). On envisagera cependant d'autres possibilités : d'abord le sens de galopin, gamin, vaurien, attesté dans les parlers meusois et namurois pour les mots "galmiche" et "galmicho". Ensuite un toponyme suisse formé sur Galm, variante alémanique de "calm" (pâturage de montagne), par exemple le village de Galmiz dans le canton de Fribourg."
Grégoire, Gregori, Gregory : Nom de baptême issu du grec Gregorios (= celui qui veille). Plusieurs papes ont contribué à populariser ce nom, notamment Grégoire Ier dit le Grand (540-604), docteur de l'Église, qui fit de la papauté la principale puissance d'Occident, simplifia la liturgie, et se vit attribuer à tort l'origine des chants grégoriens. Le nom de famille Grégoire est présent un peu partout en France. Outre Paris, c'est dans le Vaucluse, le Nord, le Loiret, la Loire-Atlantique et les Bouches-du-Rhône qu'il est le plus répandu. Les formes Gregori, Gregory se rencontrent en pays catalan et occitan, ainsi qu'en Corse (et en Italie pour Gregori). On trouve en Alsace-Moselle et en Allemagne la forme Gregor et la latinisation Gregorius (ou Grégorius). La Corse connaît aussi la graphie Gregorj, et il y a en Italie beaucoup de Gregorio et surtout de Di Gregorio. Diminutifs italiens : Gregorin (Frioul), Gregorini (Lombardie notamment). Dérivé filiatif arménien : Grégorian.
Guyot : Diminutif de Guy (voir ce nom) très fréquent dans toute la France. C'est dans le Morbihan et la Haute-Saône qu'il est le plus répandu, sans compter Paris. Variante ou matronyme : Guyotte (70, 21).
Lafontaine : Celui qui habite auprès d'une fontaine, ou qui est originaire d'un lieu-dit ou d'un hameau portant ce nom. Outre Paris, le patronyme est assez répandu en Lorraine (54, 57) et en Haute-Savoie.
Landry : Nom de personne d'origine germanique, Landric (land = pays + ric = puissant), le patronyme est surtout porté dans le Pas-de-Calais, la Mayenne et la Sarthe, ainsi que dans la région parisienne et dans l'Ain. Un saint Landry (ou Landri) fut évêque de Paris au VIIe siècle. Variantes : Landri, Landric, Landriq (66).
Lepaon : Nom de famille rencontré en Normandie, notamment dans le Calvados. Variante : Le Paon. Peut-être un sobriquet donné à un homme vaniteux comme un paon. On rencontre la variante Lepan, plus fréquente, dans le Nord et en Belgique. Le surnom apparaît déjà en 1231 à Paris (Petrus Pavonis, Archives de l'Hôtel-Dieu).
Lévêque : Nom fréquent en France, que l'on peut considérer soit comme un sobriquet donné à une personne qui a des allures d'évêque, soit éventuellement comme une façon de désigner celui qui acquitte les droits seigneuriaux à l'évêque (latin religieux episcopus, du grec episkopos, qui signifiait gardien). On peut aussi penser à celui qui était le domestique de l'évêque. Outre Paris, c'est dans l'Aisne et la Haute-Vienne que le nom est le plus répandu.
Mabille : Assez courant en Normandie et en Picardie, correspond au nom de baptême Aimable (latin amabilis = digne d'être aimé). C'était aussi au Moyen Âge un prénom féminin (Mabile la plastrière, Paris 1292). Variantes : Mabil (29, 44), Mabile (61). Diminutifs : Mabilais (44, 35), Mabilat, Mabillat (18), Mabileau, Mabilleau (37, 41), Mabillon (77), Mabilon (38, 51), Mabillot (36), Mabillotte, Mabilotte (02, 60).
Nativel : Difficile de se prononcer sur ce nom surtout rencontré à la Réunion, où son premier porteur venait de Paris (Vaugirard), ville où il serait né en 1638. Le nom est également présent dans le Calvados. Variantes : Nativelle (forme apparemment la plus ancienne, déjà attestée au XVIe siècle à Pont-Farcy), Natival, Nativez. Il pourrait s'agir d'un toponyme : un hameau s'appelle Nativelle (Nativel sur la carte de Cassini) à Guilberville, commune de la Manche limitrophe de Pont-Farcy. Reste à savoir si le toponyme est antérieur au nom de famille, ce qui est loin d'être sûr. Quant au sens, on a apparemment affaire à un dérivé de l'adjectif "natif", mais là encore il faut être prudent."
Parisse : Nom rencontré en Lorraine (54, 88). Soit une variante du nom de baptême Paris, soit un matronyme formé sur ce nom (voir Paris). Variante : Pariss. Diminutifs : Parisseaux (62), Parisset (51, 70), Parissot (27, 76).
Parisy : Deux possibilités : soit un diminutif ou une forme latinisée du nom de baptême Paris, équivalent de Patrice. Soit celui qui est originaire du Parisis. La seconde solution est sans doute la meilleure, d'autant que le nom se rencontre souvent en Ile-de-France. Variantes : Parisis, Parisys, Parizis (02), Parizy.
Parize : Rencontré surtout en Saône-et-Loire, c'est une variante de Paris (voir ce nom), éventuellement matronyme. Diminutifs : Parizeau, Parizet (également Parizel, Parizelle, Pariselle dans les Ardennes, Parisel en Haute-Marne).
Perreux : Le nom est présent un peu partout, mais surtout dans le Centre (18). Il s'agit d'un toponyme désignant un endroit pierreux. On connaît la commune du Perreux, non loin de Paris, mais deux autres communes portent ce nom (Loire, Yonne), ainsi que d'innombrables hameaux et lieux-dits.
Raymond : Voir Ramon pour le sens. Sans compter Paris, c'est en Gironde et dans le Puy-de-Dôme que le nom est le plus répandu. Variantes : Raymon (79, 24), Raimon (79), Raimond (85), Raimont (59, 76), Rémon (53, 50), Rémond (70, 21), Rémont (62, 76, 51).
Rey, Reig : Un patronyme qu'il faut considérer plus comme un sobriquet que comme un titre de noblesse. En effet, le nom Rey signifie roi, et il est difficile de penser que les ancêtres de tous ces gens aient été rois, sinon au cours de fêtes populaires ou dans des sociétés parallèles (penser au roi de la Cour des Miracles dans N.-D. de Paris). Le nom peut aussi désigner celui qui exploitait des biens appartenant au roi, et non au seigneur local. La répartition géographique du patronyme est très variée : on le rencontre en pays catalan, mais aussi en Languedoc et en Provence (12, 13), et c'est dans le Dauphiné et la Savoie qu'il est le plus répandu. Il est également présent en Italie (Piémont). La forme Reig est roussillonnaise (variante : Reigt).
Robinson : Diminutif de Robin (lui-même formé sur Robert), surtout porté aujourd'hui à Paris et dans les départements d'Outre-Mer. Le nom est également fréquent en Angleterre (= fils de Robin).
Sabat : C'est dans la région lyonnaise que le nom paraît avoir été le plus répandu. Il est également présent dans la Seine-et-Marne et à Paris, ainsi qu'en Catalogne (écrit Sàbat). Faut-il le rattacher à l'occitan "sabat" (= sabbat, et par extension grand bruit, désordre) ? Peut-être parfois, mais on pensera surtout à un ancien nom de personne correspondant au latin "sabbatum" = samedi."
Salmon, Salomon : Voir Salamo, Salami pour l'étymologie. Le nom Salmon est très fréquent dans l'Ouest (35 notamment). Quant aux Salomon, on en rencontre surtout en Franche-Comté et en Savoie, en Bretagne, à Paris et en Martinique. Autres formes : Salomond, Salomont. Formes italiennes : Salomone, Salomoni.
Séverin : Nom de baptême correspondant au latin Severinus (diminutif de Severus). Il a été popularisé par plusieurs saints, les plus connus ayant vécu en Aquitaine et à Paris. Très courant aujourd'hui à la Réunion, le nom est également assez fréquent dans le Nord et les Vosges.
Toulemonde : Nom surtout porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Variantes ou formes voisines : Toulemon, Toulemond, Toulemont, Touloumon, Touloumond, Touloumont, Toulmond, Toulmonde, Thouloumond, plusieurs de ces variantes étant relevées en Dordogne et en Corrèze, d'autres dans le Finistère, les Ardennes et en Lorraine. C'est un nom de sens incertain, qui n'est pas inconnu en topographie : ainsi un lieu-dit de la Meuse s'appelle Toulmont. À noter aussi les hameaux de Toulemon (Chalabre, 11, Toulemont en 1781) de Toulemonde (Esquibien, 29), et surtout la commune de Toutlemonde (49) : bien que créée au XIXe siècle, son nom est déjà mentionné au XVe siècle et l'étymologie populaire veut que ce soit un lieu où tous les habitants des paroisses voisines se réunissaient. La première mention connue du nom de famille date de 1329 (Jehan Tout le Monde, de Pontoise, in Archives hospitalières de Paris, 1877, 2e partie, p. 120). Autres mentions en 1356 (Pierot Toullemont à Arras, cité par F. Debrabandere) et en 1360 (Yvonis Toutlemonde, Cartulaire de Quimper, n° 333). On précisera en outre que les noms de famille Tuttolomondo et Tuttoilmondo se rencontrent en Italie (Sicile), et qu'il existe un équivalent néerlandais au nom Toulemonde : Alderweireld, Aldewereld (de wereld = le monde), qui pourrait être au départ un nom de lieu, si on se fie au nom du peintre Herman van Aldewereld.
Vanparys, Vanparis : Nom rencontré dans le département du Nord et en Belgique. Désigne certainement celui qui est originaire de Paris.
Parisot : Diminutif de Paris (voir ce nom) porté en Lorraine (88, 54) et en Franche-Comté (70). Variantes : Parisod (43), Parizot (21, 58). Avec d'autres suffixes : Pariseaux (59), Parisel (52, 54, 70), Pariset (54, 71), Parisey (70).
Mireux : Le nom est porté notamment dans la Seine-et-Marne et le Loiret (également Paris). Apparemment le surnom de celui qui regarde, qui observe (verbe mirer), donc sans doute un guetteur. Variante : Mireur (Sud-Est).
Cocagne : On trouve surtout ce nom dans la Seine-Maritime et dans le Jura. Les formes voisines Cocaign et Cocaigne se rencontrent dans le Finistère. Le sens en est assez obscur. Le mot cocagne a désigné en moyen français la pâte de pastel, et il peut s'agir du surnom d'un marchand ou d'un teinturier. A noter cependant le moyen néerlandais kokenje, qui désignait un petit gâteau de sucre. Un lien avec le mât de cocagne (première mention à Paris en 1426) n'est pas impossible.
Larcher : Le nom désigne un archer, éventuellement un fabricant d'arcs. C'est aujourd'hui en Martinique qu'il est le plus répandu. On le rencontre aussi en Seine-Maritime, à Paris et dans plusieurs autres régions. Formes voisines : Larché (33, 40, 88), Larchet (08, 55), Larchey (70, 71, 77), Larchez (55, 57), Larchier (79, 69, 55).
Magny : Outre Paris et la région lyonnaise, c'est dans l'Yonne que le nom est le plus répandu. Il désigne celui qui est originaire de Magny, nom d'une trentaine de communes françaises et de très nombreux hameaux. Origine du toponyme : sans doute le latin mansionile (= maison, domaine rural), mais il peut aussi s'agir d'un nom de domaine gallo-romain formé à partir du nom d'homme latin Magnius.
Fouet : Outre Paris, c'est dans l'Yonne et l'Ariège que le nom est le plus répandu. C'est le plus souvent un toponyme désignant un lieu planté de hêtres (fou = hêtre). A noter dans l'Ariège des hameaux à Sautel et à Crampagna.
Dormois : Variante de Dormoy (voir ce nom) surtout portée dans la Meuse et la Haute-Saône (également Paris). On trouve aussi la forme Dormoi dans les D.O.M.
Saget : Outre Paris, le nom est fréquent dans la Nièvre et l'Ille-et-Vilaine. C'est un diminutif de Sage (87, 19, 74), surnom donné à celui qui est instruit, savant, expert dans son domaine. Autre solution, aussi bien pour Sage que pour Saget, un toponyme (nom de nombreux hameaux, notamment en Haute-Savoie) qui devrait évoquer le saule (sauge en franco-provençal). Variante rare : Sajet (89).
Chatelin, Châtelin : Outre Paris, le nom est présent en Picardie (60, 02) et dans le Loiret. C'est une variante de Châtelain (59, 80 notamment), désignant celui qui avait la garde d'un château.
Roty : Le nom se rencontre surtout dans le Nord (variante : Rotty), l'Ille-et-Vilaine et à Paris (variante : Rosty). On peut évidemment penser au surnom d'un rôtisseur, solution peut-être trop simpliste. Dans la plupart des cas, on devrait avoir affaire à un toponyme : plusieurs hameaux de l'Ouest s'appellent le Roty (surtout en Loire-Atlantique), le mot semblant désigner une terre en friche ou en jachère, ou encore une terre défrichée. En Normandie et en Picardie, le terme Roty est souvent appliqué à une colline : plusieurs lieux-dits et hameaux s'y appellent le Mont Roty (colline ensoleillée ?). A noter enfin que Roty est aussi un nom de localité en Belgique (à Fraipont, province de Liège, et à Mirwart (province de Luxembourg).
Parisien : Désigne celui qui est originaire de Paris. Le nom se rencontre notamment en Dordogne et en Martinique.
Béquet : Outre Paris, le nom est surtout porté en Normandie (50, 27). C'est un diminutif du mot 'bec', avec plusieurs sens possibles, le plus souvent évoqué étant celui d'un sobriquet pour une personne bavarde, médisante. Mais il faut noter que Béquet est un toponyme assez répandu dans le Calvados, où il désigne un petit ruisseau (germanique baki, ancien scandinave bekk). Il existe des hameaux (le) Béquet à Étréham, Feuguerolles-Bully et Feuguerolles-Bully (14).
Moussard : Outre Paris, le nom se rencontre surtout dans le Morbihan et la Haute-Saône. Plutôt qu'à un dérivé du mot 'mousse' (endroit moussu, humide), on pensera à une variante de Mussard (voir ce nom). Voir aussi Mousseau.
Touzery : Outre Paris, le nom est porté dans le Cantal et la Lozère. Variantes ou formes voisines : Thouzery, Touzeri, Touzerie, Touzeris. Le nom semble lié à l'ancien français toser (= tondre) : peut-être le lieu où l'on tond les brebis. Il existe beaucoup de hameaux la Touserie, la Touzerie dans l'Ouest. En pays occitan, notons le lieu-dit Touzery à Olonzac (34) et le hameau de Touzéry à Rieux-Minervois (11).
Parys : Le nom est surtout porté dans la Loire et en Savoie. Voir Paris pour le sens.
Deparis : Surtout porté dans le Nord-Pas-de-Calais et le Haut-Rhin, désigne le plus souvent celui qui est originaire de Paris. On pensera dans quelques cas au fils de celui qui s'appelle Paris (voir ce nom).
Pilleul : Nom assez rare porté notamment à Paris et dans la Seine-et-Marne. Sens incertain. La finale -eul laisse penser qu'on a affaire à un nom de lieu, mais lequel ? On peut éventuellement envisager une déformation de Pilleur, Pilleux (= pillard).
Cendrier : Le nom est surtout porté à la Réunion, on le rencontre aussi en Seine-et-Marne. Les plus anciennes mentions connues le situent dans le Cher au début du XVIIe siècle. Deux possibilités : d'abord un métier, celui de marchand de cendre ou de poussier (poussière de charbon), soit un toponyme avec le sens de cimetière. A noter, pour la Seine-et-Marne, le hameau du Cendrier à Bellot. Le Cendrier est également un hameau à Bléré (37). Concernant le métier (mentionné en 1292 dans le rôle des tailles de Paris), c'était le plus souvent un marchand de cendre gravelée (lie de vin séchée et calcinée) utilisée par les ménagères et les blanchisseuses pour leur lessive.
Chaumont : Désigne en général celui qui est originaire de l'une des nombreuses localités portant ce nom, toponyme très courant qui signifie 'le mont chauve' (sans végétation). Outre Paris, c'est dans la Dordogne, la Marne et la Sarthe que le nom de famille est le plus répandu, mais on le rencontre dans bien d'autres régions. Variantes : Chaumon (33, 86, 17), Chaumond (53, 24, 19), Chaumonts. Diminutifs : Chaumontel (41), Chaumontet (74) et sans doute Chaumonteil (24). Attention cependant : Chaumond est aussi un nom de personne germanique (Ennemundus) popularisé par saint Chaumond ou Chamond, évêque de Lyon et martyr.
Collas : Variante de Colas, hypocoristique du prénom Nicolas. Outre Paris, c'est dans la Vienne et l'Allier qu'il y a le plus de Collas. Variante ou matronyme : Collasse (08). Diminutifs : Collasseau (49), Collasson (86).
Coquard : Le nom est surtout porté dans la région lyonnaise (69, 42) et dans la Nièvre. Variante : Coquart (62, 59, 02). Voir Cochard et Coquiart pour le sens. En 1231, un certain Michael Coquart est chapelain à Notre-Dame de Paris (Archives de l'Hôtel-Dieu).
Bénatte : Patronyme rare dont l'origine est difficile à localiser (quelques mentions aujourd'hui à Paris et dans la Creuse). Le mot 'bénate' correspond à l'occitan 'banasta' (= corbeille, hotte, également sobriquet pour un nigaud dans certaines régions). C'est aussi un toponyme : une commune s'appelle La Benâte (Charente-Maritime), ainsi que divers hameaux de l'Ouest. La Benatte est également le nom d'un quartier de Bordeaux. Pour la commune de La Benâte, certains pensent à une métaphore avec une corbeille (Dauzat-Rostaing), d'autres (Nègre) préfèrent le sens de 'bénie', qualificatif attribué notamment à la Vierge.
Cirk : Nom rare porté en Moselle et à Paris. Difficile de savoir s'il correspond au prénom Cyr (écrit Cirq dans d'autres régions de France) ou s'il s'agit d'une variante de Kirk, Kirch (= église). Il faut de toute façon connaître avec précision le pays ou la région d'origine pour se prononcer.
Pellereau : Le nom est porté en Charente-Maritime (variante : Pelleraud). C'est un diminutif de Pellier (74, 72), nom qui a dû désigner un serrurier (ancien français pelle, variante de pesle = verrou). Le sens de "fabricant de pelles", donné par le dictionnaire de Godefroy pour l'ancien français "pellier", semble peu adapté à un nom de famille assez courant. Par contre, "pelle" est attesté comme variante de "perle" et, dans le rôle de la taille à Paris (1292, le métier de pellier, mentionné six fois, est généralement interprété comme "marchand ou fabricant de perles". Forme voisine : Pelleriaux (59, 02)."
Parazié : Porté à la Réunion, le nom semble à rapprocher du patronyme Parasie (Parasié ?), rencontré dans le département du Nord et qui devrait avoir un rapport avec la ville de Paris, soit pour désigner celui qui en est originaire, soit pour évoquer une monnaie frappée au départ dans cette ville.
Poiriault : Sans doute variante de Poireau (voir ce nom), le patronyme est rare en France, où on le trouve surtout en Saône-et-Loire. Variante : Poirriault (75). Il existe également une branche Poiriault au Québec (Poiriault dit Bellefeuille, venu de Paris et mentionné en 1701). Variantes anciennes : Poiriot, Poiriau, Poiriaux. On envisagera éventuellement aussi un rapport avec la poire.
Alluard : Surtout porté dans le Loiret, le nom se rencontre aussi à Paris et dans l'Oise. C'est un nom de personne d'origine germanique, variante d'Allouard (voir ce nom).
Larousse : C'est dans le Loiret que le nom a toujours été le plus répandu. Outre Paris, on le rencontre également dans la Seine-et-Marne et dans l'Yonne, ainsi que dans l'Aveyron. Il peut s'agir d'un surnom pour une femme rousse, mais on doit plutôt avoir affaire à un toponyme (cf. les communes de Rousses en Lozère et des Rousses dans le Jura). Le sens de ce toponyme n'est pas clair : on envisage généralement des terres de couleur rousse. On trouve la forme voisine Larrousse dans les Pyrénées-Atlantiques.
Plouffe : Le nom est porté au Québec, où il est présent depuis le XVIIe siècle. Le premier porteur s'appelait Jean Blouf et venait de Paris. Autres graphies rencontrées : Plouf, Plouff, Ploof, Pluff. Difficile d'en trouver la signification. Disons que Blouf pourrait correspondre à l'ancien français "baloffe" (= balle de blé ou d'avoine, paillasse)."
Lachaine : Parfois écrit Lachaîne, le nom se rencontre au Québec, où son premier porteur, venu de Paris, avait comme surnom "Jolicoeur". Il a dû être aussi porté dans le Lyonnais, puisqu'il y a un Pré Lachaine à Ambérieux (69). Difficile d'interpréter ce nom, qui pourrait être au départ un toponyme : de nombreux hameaux s'appellent La Chaine, La Chaîne dans diverses régions de France (peut-être une chaîne installée à un péage)."
Lelavechef : Porté dans la Manche, a désigné celui qui lavait les têtes des gens, métier attesté à Paris en 1292 ("Aaline, lavendiere de testes"). On rencontrait aussi au XVIIe siècle le nom de famille Lavechef dans les Yvelines (Le Pecq)."
Jucobin : Le nom est très rare : une naissance à Paris dans les années 1900, aucune mention connue auparavant. Peut-être une graphie erronée pour Jacobin, diminutif de Jacques (ou de Jacob).
Laterreur : Porté au Québec, c'est certainement un surnom de soldat (donné à celui qui est redoutable au combat ?) devenu par la suite nom de famille. Parmi les migrants ayant porté ce surnom, on a le choix entre Ducros dit Laterreur, venu de Boulogne-sur-Mer, et Cauvin dit Laterreur, venu de Paris (sont également cités Périgord dit Laterreur et Greguin dit Laterreur).
Matifas : Le nom est surtout porté dans la Somme. Variantes : Matifa, Matifat. Le Dictionnaire de patois normand d'Henri Moisy (Caen, 1887), comme quelques autres ouvrages, recense le mot "matifâs" et lui donne la définition suivante : "mortier de chaux, mélangé de bourre, pour les enduits intérieurs." On connaît un Simon Matifas de Bucy qui fut évêque de Paris de 1289 à 1304. Matifas était son surnom, également écrit Matifort ou Matifardi."
Schomogué : Nom très rare, dont je ne trouve aucune attestation avant la date de 1815 à Paris. Il devrait s'agir de la déformation d'un autre nom, reste à savoir lequel. On peut évidemment penser à l'allemand Schumacher (= cordonnier). On trouve aussi dans le département du Nord le nom Schoonooghe, qui semble signifier "bel oeil" en néerlandais. Mais la solution est peut-être ailleurs."
Guy : Également écrit Gui, c'est un nom de famille très courant. Outre Paris, les départements où il est le plus répandu sont l'Hérault et le Jura. Il correspond, au moins phonétiquement, au nom de personne germanique Wido (wid = bois). Mais le saint Guy le plus connu correspond en fait au latin Vitus (dérivé probable de vita = vie) : martyr dans le sud de l'Italie, ses reliques auraient été transférées en Allemagne (où il est à l'origine des noms Veit, Veith). C'est à lui qu'est liée la danse de saint Guy, qu'il était censé guérir.
Frapier : Le nom est porté notamment dans le Loir-et-Cher. Variantes : Frappier (85, 79), Frapié. Il pourrait correspondre à l'ancien français "frapier" (= agitation, bruit) comme surnom d'un homme violent, mais il semble qu'on ait plutôt affaire à un nom de métier (cf. Thomas le Frapier, cité dans le censier de Saint-Merry de Paris, où il est aussi appelé Thomas le Frepier). Dans ce cas, il s'agit certainement d'un fripier (ancien français "frape", variante de "fripe")."
Bellagamba : Le nom est porté notamment en Corse et en Italie (en particulier dans les Marches). C'est l'équivalent du français Bellejambe, présent dans les Ardennes, porté autrefois dans l'Eure-et-Loir, à Paris, en Normandie, et qui a pu aussi s'écrire Bellegambe (nom d'un peintre de la Renaissance originaire de Douai). Difficile de se prononcer sur le sens du surnom (peut-être celui qui court vite ?).
Roiboit : Nom très rare porté à Paris, dont on ne trouve aucune trace avant le milieu du XIXe siècle. Sens obscur.
Parysek : Nom polonais sans doute dérivé du nom de personne Parysz (= Pâris, voir Paris dans le dictionnaire). À envisager secondairement celui qui est originaire de Paris ("Paryz" en polonais)."
Lapalme : Le nom est beaucoup plus répandu au Québec qu'en France. On peut l'expliquer de deux façons : soit le surnom d'un pèlerin (celui qui rapporte une palme de Jérusalem), soit celui qui est originaire d'une localité appelée La Palme, Lapalme. On pensera notamment à la commune de Lapalme, dans l'Aude. Le sens de ce dernier toponyme (Palma en 814) n'est pas clair. On précisera que les Lapalme du Québec ont pour ancêtre un certain Pierre Janson, dit Lapalme, originaire de Paris.
Dudilieux : Un nom très rare, qu'on rencontre à Paris depuis le XIXe siècle. Il mériterait une étude généalogique. Apparemment, il paraît relever d'une erreur de lecture d'un acte, l'expression "du dit lieu" étant souvent associée au nom d'une personne pour éviter des répétitions. Hypothèse à vérifier, bien entendu."
Parisi : Nom de famille très répandu en Italie, en particulier dans le Sud (Sicile notamment). On le rencontre également sous la forme Parise en Calabre et en Vénétie, ou encore Paris dans le Lazio, Parigi en Toscane, Pariggi en Corse. Vu la fréquence de ce nom sous ses diverses formes, le rapport avec la ville de Paris, certes possible, semble douteux dans la majorité des cas. Il s'agit plutôt d'un nom de personne à rapprocher de Pâris, héros de la mythologie grecque (fils fu roi troyen Priam), voire dans certains cas de Patrice. Diminutifs : Parisella, Pariselli (province de Latina).
Pulveric : Ou Pulvéric. Porté dans la Haute-Loire (variante : Pulvéry), désigne celui qui est originaire de Pulvéry, nom d'un ruisseau et d'un bois, peut-être aussi ancien fief, à Monistrol-d'Allier (43). Le lieu est cité en 1307 (nemus de Polveric) ou encore en 1745 (le bois de Pulveric). À noter qu'un certain Guillaume de Pouveric est présent en 1245 à un concile tenu à Lyon (Chronique de Matthieu Paris). Le toponyme semble lié à la poussière (latin "pulvis, pulveris")."
Basquin : C'est dans le Nord-Pas-de-Calais que le nom a toujours été le plus répandu. Il semble a priori logique d'y voir le surnom d'un basque, comme le proposent Dauzat et Morlet. Tel n'est cependant pas l'avis d'Herbillon et Germain, qui proposent un dérivé filiatif en -kin (-quin) du prénom Basin. À noter que le nom Bassequin est mentionné à Paris en 1307 et en Artois au XVIe siècle.
Desaintusage : Nom rare rencontré au XIXe siècle dans la Somme (Bavelincourt, Contay). Il renvoie à Saint-Usage, nom de deux communes françaises (Aube, Côte-d'Or). Usage est une forme régionale du prénom Eusèbe. Le premier porteur du nom dans la Somme est Achille de St-Usage, enfant trouvé né à Paris en 1811, marié à Contay en 1836 (on ne sait rien de ses parents, sinon que sa mère venait de la Côte-d'Or, peut-être de Saint-Usage).
Pécheloche : Très rare, le nom est mentionné à Paris au Moyen Âge (Reginaldus Pecheloche, 1230, Archives de l'Hôtel-Dieu). Plus tard, on le rencontre à la fin du XVIe siècle à Saint-Julien-de-Vouvantes (44) puis au XVIIe siècle à Quédillac (35). C'est peut-être le surnom d'un pêcheur de loches, mais c'est aussi un toponyme, Pêcheloche, nom d'un hameau aux Ventes-de-Bourse, dans l'Orne, ou encore Pêche-Loche à Vendœuvres, dans l'Indre. Ces lieux, au moins le second, sont situés à proximité d'étangs qui devaient être riches en loches. Le nom de famille est un peu plus courant sous la forme Pescheloche (51, 37, 44).
Mortelier : Le nom est surtout présent dans l'Allier. Variantes : Mortellier (nom également porté dans la Somme), Morteiller. C'est un nom de métier désignant au Moyen Âge celui qui faisait du mortier, ciment utilisé comme liant en maçonnerie. Le nom est cité à Paris en 1230 (Galterus le Mortelier, Archives de l'Hôtel-Dieu), le registre de la taille de 1292 cite huit morteliers dans la capitale.
Fruitier : Nom de famille surtout porté en Picardie (60, 80). Il désigne un marchand de fruits et légumes (c'était aussi à la Cour le fonctionnaire chargé de l'approvisionnement en fruits, chandelles, bougies, etc.). Le nom est déjà cité en 1230 (Richardus li Fruitiers, Paris, Archives de l'Hôtel-Dieu), et le rôle de la taille de 1292 mentionne dix-sept fruitiers. Variante ancienne : Fruictier, qu'on retrouve dans le nom composé Fruictier-Obre (80).
Poitevin : Le nom désigne celui qui est originaire du Poitou. Il est présent à peu près partout en France, mais c'est dans les départements voisins du Poitou qu'il est le plus répandu. Le nom est mentionné à Paris au XIIIe siècle (Willelmo Pictaviensi, 1231, Archives de l'Hôtel-Dieu).
Quinemant : Nom porté dans les Charentes, où il s'est aussi écrit Quinement (ce dernier nom ayant également été porté dans la Manche). Il désigne en principe celui qui ne ment pas, surnom attesté en 1329 (Haoys Qui ne ment, Archives hospitalières de Paris, 1877, 2e partie, p. 120). À envisager aussi une variante de Guinement (voir ce nom).
Lescot : C'est dans la Manche que le nom est le plus répandu, on le rencontre aussi en Picardie, en région parisienne et en Rhône-Alpes. Il désigne en principe un Écossais (ancien français Escot). Mentions anciennes : Robert Lescot, Paris, vers 1348, Guillaume Lescot, vers 1360 (Archives hospitalières édition de 1877). À noter cependant que le mot "escot" a pu avoir plusieurs sens très différents : bâton de rouet, provision, butin, table où sont assis plusieurs convives, pique-nique (cf. dictionnaire de Godefroy)."
Grimprel : Contraction de Grimperel, le nom, assez rare aujourd'hui, a le plus souvent été porté dans l'Île-de-France. Un certain Justin Grimperel était maître peintre au début du XVIe siècle et travaillait pour la confrérie de Saint-Jacques aux Pèlerins, à Paris (cf. Archives hospitalières de Paris, 1877). C'est un dérivé du verbe "grimper", sachant cependant que ce dernier est apparu assez tardivement dans notre langue, du moins à l'écrit (fin du XVe siècle). Variante ou matronyme : Grimperelle. Avec un autre suffixe : Grimpret (02, 08)."
Poinlane : Le nom est surtout porté dans le Loiret (Griselles). Il est déjà mentionné à Paris dans la première moitié du XIIIe siècle : Johannes Pungensasinum (Jean Poinlane) était un frère prêcheur et théologien. On retrouve le nom, toujours à Paris, en 1328 : Jaques Point l'Asne, fils de feu Bertaut Poing l'Asne (Archives hospitalières de Paris, Confrérie de Saint-Jacques). Le surnom signifie "qui pique l'âne". On trouve le même type de formation dans le nom de famille Poinloup (ou Pointloup), lui aussi porté dans le Loiret (voir ce nom)."
Anferte : Nom rare qui apparaît à Poissy (78) en 1740 (mariage de Thomas Anferte, maçon originaire de Paris). Sens incertain. Il pourrait s'agir d'une variante du nom Anfert, lui-même variante d'Enfert (= Enfer, toponyme évoquant peut-être un lieu sombre, inhospitalier).
Baisadouli : Très rare, le nom était porté à Carcassonne au XVIIIe siècle avant de migrer vers Paris. Variante : Baisadouly. Sens obscur.
Clofullia : Un nom bien mystérieux, d'autant qu'il a beaucoup voyagé. La plus ancienne mention que je retrouve se situe à Bordeaux en 1804, avec la naissance de Louise Clofillia (13 fructidor an XII), dont le père est mentionné comme pâtissier suisse (à noter que son prénom n'est pas cité). Le nom s'est aussi écrit Clo-Fuilla, Clofulia et bien sûr Clofullia. Je ne saurais en dire plus, sinon qu'une origine suisse ou savoyarde paraît probable. Le nom a été rendu célèbe au XIXe siècle par madame Clofullia, femme à barbe qui fit les beaux jours du cirque Barnum (elle était d'ailleurs née en Suisse, son nom de jeune fille étant Boisdechêne, mais avait rencontré son mari à Paris).
Longepied : Nom très rare dont on ne trouve aucune mention avant 1796 (naissance à Paris d'Amable Longepied, fils de François Longepied). Il s'agit de la francisation, à l'époque révolutionnaire, du nom allemand Streckfuss (source : famille Longepied).
Sename : Porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique, le nom s'écrit aussi Senaeme, Ceenaeme. Une tradition que je n'ai pu vérifier veut que le nom soit d'origine italienne : une famille Cenami était installée à Paris au XVe siècle et posséda plusieurs fiefs en Île-de-France, son nom se transformant en Cename, Cenesme, etc. Reste à savoir si cette famille a vraiment eu des rejetons en Flandre. À noter que, dans certaines généalogies, Sename, Senaeme apparaissent comme des variantes de Seynave (voir ce nom), mais il est possible que ce soit Sename qui se soit transformé en Seynave.
Limosino : Le nom est porté dans le Pas-de-Calais depuis le milieu du XIXe siècle (mariage en 1857 à Airon-Notre-Dame de Louis Paul Limosino, né en 1822 à Paris). Il signifie visiblement "Limousin". On peut lui supposer une origine espagnole ou italienne, mais il n'est porté ni en Espagne, ni en Italie. À envisager aussi une erreur d'enregistrement lors de la naissance."
Imbourg : Porté en Poitou-Charentes, c'est un nom de personne germanique, en principe féminin, Imburgis (cf. cartulaire de N.-D. de Paris, charte 203).
Quisefit : Très rare, le nom se rencontre au XVIIe siècle dans le Loiret (Pithiviers notamment). Il est présent à Paris puis en Algérie au XIXe siècle. Sens incertain. La forme d'origine pourrait être Quisefie = qui fait confiance (à Dieu ?).
Babelée : Surtout porté dans l'Ille-et-Vilaine, paraît désigner une femme bavarde (FEW, 1, p. 193). Le nom est mentionné dans le rôle de la taille de Paris en 1313 : la Babelée, regratière. Une origine topographique n'est cependant pas à exclure : un hameau s'appelle la Babelais à Saint-Médard-sur-Ille (35).
Boudinier : Très rare aujourd'hui, le nom a surtout été porté dans l'Aisne. Il désigne en principe un marchand de boudins (cf. Jehan l'Anglois, boudinier, taille de Paris, 1313).
Poulailler : Porté dans l'Ouest, le nom était autrefois assez courant dans les Yvelines. Il désigne un marchand de volailles (cf. Jean le Bourgne, poulaillier, taille de Paris, 1313). Variantes : Poullalié, Poullalier (78), Poulalier (71).
Fanier : Très rare aujourd'hui, c'est une variante de Fenier, Fénier, avec le sens de marchand de foin (cf. Yves le Breton, fanier, taille de Paris, 1313).
Brochant : Le nom est porté à Paris depuis le XVIIe siècle, mais les mentions les plus anciennes le situent dans le Morbihan. Dans ce cas, c'est un nom de personne breton, mentionné sous les formes Brochan et Brochanus dans le cartulaire de Quimperlé. Le nom pourrait être formé sur broc'h = blaireau.
Dovèze : Nom attribué à un enfant trouvé à Paris en 1818. Lui et ses descendants vivront ensuite dans l'Aisne et dans l'Oise. Le sens du nom est incertain, mais il pourrait s'agir d'une variante de Devèze (voir ce nom).
Duditlieu : Également écrit Dudilieu, le nom est originaire de la Creuse (sans doute Saint-Étienne-de-Fursac). On le rencontre ensuite dans la Haute-Vienne, la Seine-et-Marne puis Paris. Il faudrait retrouver l'acte de naissance d'Estienne Duditlieu (vers1695) pour en savoir plus. Pour ma part, je pense que le prêtre a oublié de retanscrire le nom du père, et s'est contenté de mentionner le prénom du fils, né au "dit lieu". À vérifier si possible.
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Source de l'information : Jean Tosti