Étymologie
Charpentier : Il s'agit bien sûr d'un nom de métier dont le sens est suffisamment clair. Notons cependant que le latin carpentarius signifiait charron, mais le sens actuel est attesté dès le VIIIe siècle. Très fréquent en France, le nom se rencontre surtout à Paris, dans l'Aisne et dans la Marne. Diminutifs : Charpentreau, Charpenteau (85), Charpentron (16, 79).
Bigeire : Vu la rareté du nom, il est difficile d'en connaître l'origine géographique précise, mais on rencontre la variante Bigeyre dans l'Ariège (également Bigayre en Catalogne). Désigne celui qui utilise une biga, le seul problème étant qu'en occitan comme en catalan le mot peut avoir de nombreux sens : le plus répandu est cependant celui de poutre, et il pourrait s'agir du surnom d'un charpentier.
Calvez, Le Calvez : Nom breton. Il s'agit d'un métier, le charpentier.
Carpentier : Voir Charpentier pour le sens. Le nom est très répandu en Normandie, en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais.
Chapuis : Très fréquent dans le Forez et la région lyonnaise, mais présent aussi dans d'autres régions, désigne un charpentier (ancien français chapuis, chapuisier), également celui qui fait les armatures de selles. Variantes : Chappuis (73, 74), Chappus (autrefois Limousin, Auvergne, Champagne), Chappuy (52, 69), Chapus (07, 26, 30), Chapuy (42, 71). Diminutifs : Chapuisat, Chapuiset, Chapuisot.
Cieslak : Nom polonais dérivé de Ciesla, qui correspond au métier de charpentier. Avec un autre suffixe : Cieslik.
Decarpentrie : Nom surtout porté dans le département du Nord. Variantes : Decarpenterie, Decarpentries, Decarpentry. Désigne celui qui habite le lieu-dit la Carpenterie (= la Charpenterie), atelier de charpentier ou de menuisier, ou domaine rural appartenant à un nommé Carpentier.
Deck : Nom alsacien. Le mot signifie toit et désigne le métier de couvreur (et, par extension, celui de charpentier).
Frustier : Nom rencontré en Gironde et en Languedoc (variante Frustié). Il semble s'agir d'une variante de Fustier (= menuisier, charpentier). On rencontre en effet parfois en ancien français les mots frutier et fruster avec ce sens.
Fuster : Nom de métier catalan , il s'agit du menuisier ou du charpentier, celui qui travaille le bois (latin fustis > fustarius).
Timmerman, Timmermans : Nom flamand qui correspond à un métier, celui de charpentier (timmer = maison en bois, mais sans doute au départ bois d'oeuvre).
Trabis, Traby : Origine incertaine. Peut-être un nom de métier, celui de charpentier, le mot trabe désignant au moyen-âge une poutre. Une tradition, dont je ne sais si elle s'appuie sur des preuves, voudrait que ce nom, rencontré dans la vallée de la Lentillà (66), soit d'origine italienne. Autre possibilité : un toponyme avec le sens de carrefour, croisée des chemins.
Zimmer, Zimmermann : Nom alsacien ou allemand signifiant chambre, habitation de planches, au départ bois d'oeuvre, puis maison de bois. Zimmermann désigne le métier de charpentier (variantes : Zimermann, Zimmerman). C'est le sens qu'il faut sans doute donner le plus souvent à Zimmer, tout comme à ses dérivés Zimmerle (Zimmerlé), Zimmerlin et Zimmerer.
Decker : Fréquent aussi bien dans l'Est que dans le Nord, de l'Allemagne à la Belgique et aux Pays-Bas, correspond au métier de couvreur, éventuellement charpentier. Formes flamandes : Deckers, De Decker.
Wright : Très répandu en Grande-Bretagne, c'est un nom de métier, celui de charpentier ou de menuisier (vieil anglais wyrhta).
Carpenter : Correspond en anglais au métier de charpentier.
Ciesielski : Nom très répandu en Pologne. C'est un dérivé de Ciesla, qui correspond au métier de charpentier.
Biju : Surtout porté dans la Vienne et dans l'Indre-et-Loire, le nom est à rapprocher de Bijou (17, 85, 971), ou encore de Bijoux (59, 60, 974). Rien à voir en principe avec les bijoux, le nom n'ayant été introduit en français que vers le XVe siècle. Aucune solution ne semble avoir été apportée à ce nom, sinon, selon M.T. Morlet, un dérivé de Biges, rattaché par elle à l'occitan biga (petite poutre, perche), qui serait le surnom d'un mesureur ou d'un charpentier. Je ne suis hélas pas plus avancé, mais, en ce qui concerne le pays occitan, je pencherais plutôt vers un autre sens : biga (dérivés : bigos, bigot) avec le sens de houe à deux dents. Mais il y a de fortes chances pour que la solution soit tout autre, peut-être liée à la toponymie : plusieurs hameaux s'appellent le Bijou, notamment à Saint-Sauveur (86), à Barrou (37) et à Marcillac (33). Reste à trouver la signification de ce toponyme.
Capus : Surtout porté dans le Tarn, le nom peut désigner celui qui a une grosse tête (sens de l'adjectif occitan capus), ou encore par métonymie un bûcheron ou un charpentier (capus = billot, capusaire = charpentier). On trouve avec la même incertitude le nom Caput, qui pour sa part est rarement occitan, puisqu'on le rencontre surtout dans les Vosges. Le sens de grosse tête (éventuellement tête dure) est par contre certain dans les formes italiennes Caputo, Caputi, fréquentes dans le sud de la péninsule.
Doloire : Le nom est surtout porté dans le Loir-et-Cher. On le rencontre aussi en Guadeloupe et en Martinique (variante : Doloir). La doloire était au Moyen Âge une hache (latin tardif dolatoria), en particulier une hache de charpentier ou de tonnelier (ce dernier sens étant conservé aujourd'hui). Il devrait s'agir d'un surnom pour l'utilisateur de cet outil.
Chapu : Nom surtout porté dans l'Indre. Désigne celui qui est vêtu d'une chape. Autre possibilité : variante de Chapuis (= charpentier).
Mernier : Porté dans les Ardennes et en Belgique, c'est une variante de l'ancien français "mairenier" (= charpentier, menuisier). Le métier de "merenier" est cité en 1575 à Valenciennes."
Stolard : Forme francisée du polonais Stolar, Stolarz, qui correspond au métier de menuisier ou de charpentier (polonais "stolarz"). Dérivés fréquemment rencontrés : Stolarczyk, Stolarek, Stolarski."
Chappotin : Aujourd'hui très rare, le nom est originaire de l'Yonne, où on le rencontre depuis le XVe siècle (Irancy). Dérivé de l'ancien français "chapoter" (= tailler une pièce de bois, charpenter), il désigne sans doute un charpentier. Variante : Chapotin."
Chapot : Porté dans la région Rhône-Alpes (38, 69, 42), le nom désigne un charpentier (déverbal de "chapoter" = charpenter). Variante : Chappot (74, 25). "
Madignier : Porté dans le Lyonnais, le nom s'écrit aussi Madinier, Magdinier. Sens incertain. Il pourrait désigner celui qui est originaire de Madinière, hameau à Saint-Cyr-sur-le-Rhône (69). Le dictionnaire de M.-T. Morlet envisage un menuisier ou un charpentier (du latin "materium" = bois de charpente)."
Zumerle : Nom italien localisé dans la province de Vérone (Vénétie). On le rencontre parfois en Suisse (variante : Zummerle). Il pourrait s'agir d'une variante de l'allemand Zimmerle (qui correspond au métier de charpentier), ou bien, toujours avec des racines allemandes, du lieu situé près de l'aulne (zum + Erle).
Hittler : Porté en Alsace et dans la Moselle, devrait être une variante de Hüttler, lui-même dérivé de Hütte (= cabane), peut-être avec le sens de charpentier, menuisier (Bahlow).
Deka : Nom polonais qui devrait correspondre au mot "deka", désignant soit une couverture, soit une dague, un poignard. On envisagera aussi une polonisation de l'allemand Deck(e), qui signifie "toit" et désigne par métonymie un couvreur, un charpentier."
Lecarpentier : Le nom désigne un charpentier (voir Charpentier). Il est porté en Normandie (50, 76). Variantes : Le Carpentier, Lecharpentier (50, 35).
Trabet : Le nom est porté en Rhône-Alpes (38, 42, 69), on en trouve aussi d'anciennes mentions dans la Creuse. Il semble correspondre à l'occitan "travet" (= poutre, solive), surnom possible de menuisier ou de charpentier."
Marangon : Nom italien porté en Vénétie et dans le Piémont. On trouve également les formes Marangone (Frioul) et surtout Marangoni (toute l'Italie du Nord). C'est un nom de métier correspondant au mot "marangón'' (= charpentier, menuisier en dialecte vénitien)."
Soulivet : Nom porté en Charente-Maritime, rencontré aussi sous la forme Solivet. Il s'agit, du moins apparemment, d'un diminutif du mot "solive", surnom possible de charpentier. Avec un autre suffixe : Soliveau (89), Soliveaux (51)."
Pfotenhauer : Nom allemand désignant un charpentier (d'après Bahlow et le dictionnaire Duden).
Husté : Porté dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est une variante gasconne de Fusté, Fuster (= menuisier, charpentier).
Travet : Le nom est surtout porté dans la Somme (Gueschart au moins depuis le début du XVIIe siècle). Il a désigné en ancien français une poutre (diminutif de "trave"), surnom possible d'un charpentier."
Sarpentier : Porté dans la Haute-Marne, paraît être une variante de Charpentier. Il convient cependant de signaler que le premier porteur de ce nom dans le département (marié dans la commune de Poissons en 1803) était originaire de Hongrie.
Stoll : Ou Stolle. Allemand ou alsacien, correspond sans doute au moyen bas-allemand "stolle" = tréteau, étançon, surnom possible de charpentier. Le sens moderne de Stolle = brioche ne semble pas convenir."
Carpentey : Nom porté dans la Gironde. Il correspond en principe au métier de charpentier (gascon "carpentèr"). À noter cependant que sept hameaux ou lieux-dits de ce département s'appellent Carpentey. Variante landaise : Carpenté."
Vilquin : Le nom est surtout porté dans la Manche (variante : Villequin), on le rencontre aussi dans le nord du pays. Sens incertain. On peut sans risque éliminer la version de Dauzat, qui en faisait une contraction de "vilebrequin". La première mention que je rencontre se situe au XIVe siècle à Gisors, dans l'Eure, où un nommé Jean Villequin est mentionné comme charpentier en 1352 ( Les Serviteurs de l'État au Moyen Âge, Pau, 1998). Dans la Manche, c'est au XVe siècle qu'on rencontre Jean de Villequin, sieur de Saint-Malo-de-la-Lande (Geneanet, Pierfit). Faut-il y voir un toponyme (la ville de Quin) ? On pensera aussi à un nom de personne, notamment dans le Nord (voir Wilquin).
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