lduverneuil a écrit : ↑14 août 2019, 10:22
Bonjour Domie,
Je suis née et ai vécu à Oradour après le massacre. Mes parents y ont fait toute leur carrière d'instituteurs et auraient pu grandement aider mais...trop tard.
J'ai très bien connu cette famille Thomas (il y en a BEAUCOUP, à Oradour). C'est Jean (Thomas buraliste) qui est originaire de Ste Maxime. Denise (la Tabatière) était la soeur d'André (le cultivateur) et de René (l'épicier, dit Thomas "Cocorico" à cause de son camion d'épicier orné d'un superbe coq) On en était là pour différencier tous ces Thomas !
Je profite du message pour vous dire à quel point tout cet arbre et ce travail abattu en un temps record me touchent car je découvre ou redécouvre la vie et le parcours de personnes que j'ai connues, étant jeune.(J'ignorais que la mère de Denise avait témoigné au procès et je ne vois pas bien à quel titre)
Bonjour,
C'est vrai que moi aussi je me suis demandé pourquoi choisir tel ou tel et je fus étonnée de trouver ces "THOMAS" qui semblaient n'avoir perdu personne.
A la réflexion je me dis que:
le procès de Bordeaux est un procès militaire, qui doit déterminer le degré de culpabilité des militaires ou ex militaires accusés.
le président semble plus attentif au déroulement du massacre qu'à la souffrance des témoins survivants même si certains arrivent à imposer d'être écoutés jusqu'au bout. Les témoins cités sont tous les gens qui ont "vus" quelque chose . soit parce qu'ils sont rescapés des granges ou de l'église, soit parce que cachés ils ont vu le mouvement des Allemands, soit parce qu'ils étaient à un endroit dans les champs d'où ils ont assisté à l'encerclement ou les divers mouvements des soldats.
le contenu de son témoignage:
Anna Thomas habite au Mas de Glane entre le bourg et les Bordes. Elle a vu passer Hippolyte Redon , est partie se cacher dans les bois avec son mari. Elle a appelé deux voisines qui n'ont pas voulu les suivre. Elle entend des hurlements et des tirs. Elle ne peut pas retenir Foussat et entend la rafale de mitrailleuse qui a du l'abattre. Le soir vers 22h 23h elle entend passer les véhicules sur la route de Nieul et elle les revoit le dimanche matin qui reviennent vers le bourg. (d'après JJ FOUCHÉ)
Dans le procès le président semble avoir du mal à déterminer les véritables horaires.....
il semble y avoir trois heures possibles : l'heure solaire, l'heure de la radio , l'heure "officielle". ça je n'ai pas compris car je n'en connaissais que deux:
l'heure du soleil (c'est à dire l'heure française d'avant 40) et l'heure "allemande" (c'est à dire l'heure imposée par Hitler dans tout son empire... donc l'heure de Berlin) l'heure de Berlin c'est celle qu'on a gardée après la guerre notre heure d'hiver .
il semble que lorsqu'un témoin dit 7h , ça peut être 21h..... (j'aurais pensé 20h pour ma part....)
Bref souvent les témoins parlent avec leur propre repaire et le président passe du temps à déterminer de quelle heure ils parlent.)