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Actes d'affranchissements - Martinique

porteljj
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En cours de consultation des archives de l'outremer pour la Martinique, je suis tombé à plusieurs reprises sur des actes d'affranchissement avec les mentions suivantes , par exemple : " acte d'affranchissement dont suit la teneur N° xxxxx, prénoms xxxxxxxxx, mulâtresse de 10 ans, couturière, née et demeurant à St Pierre, esclave et fille de Dame xxx xxxxxxxxx)

Exemple acte 658 , de 1841, St Pierre, page 165 : http://anom.archivesnationales.culture.gouv.fr/caomec2/osd.php?territoire=MARTINIQUE&commune=SAINT-PIERRE&annee=1841

Comment est-il possible qu'une dame , "maitresse" donc, puisse donner naissance à un enfant qui lui est "esclave" . Cela signifierait-il que le père naturel (non mentionné dans l'acte) aurait été l'esclave ?

Quelque chose m'échappe (environ une 1/2 douzaine de cas par an, par ex en 1841, en 1844,etc...)
Quelqu'un saurait-il m'expliquer ces cas de "mère-maitresse ayant des enfants-esclaves" , bien différents des cas beaucoup plus fréquents et "classiques" des pères "maîtres" donnant naissance à des enfants esclaves , d'avec une de leurs esclaves dont ils sont propriétaires, et qui seront fréquemment affranchis, si non reconnus)

Merci d'avance pour l'éclairage que vous pourriez m'apporter .
/jean-jacques portel
(Lyon)
corvisie
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cordialement
corvisie
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Message par corvisie »

dans GALLICA
dans journal officiel de la martinique
on trouve quelquefois des actes par communes
corvisie
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un exemple sur 1848
COMMUNE DU LORRAIN
COMMUNE DU LORRAIN. — SECTIOK DE J.K GRÀKD'AKSE.
39D Ursule, capresse de 43 ans, cultivatrice, ses enfants
Eloi, câpre de 1G ans, cultivateur; Virginie, capresse de
13 ans, cultivai rie. ; Claire, capresse de 11 ans; Alcxan-
drine, capresse de 7 ans; Louisia, capresse de 4 arts;
Marie-PôlromUc, capresse tle 8 mois, nés et demeurant à
la Grand'Ansc. esclaves du sieur St.-Yvcs Laluug, proprié-
taire, domicilié à la Grand'Ansc; lesdits esclaves affranchis
sur la réquisition de M. le Commissaire du gouvernement,
en date du 14 de ce n\ola l Ursule, Flot, Virginie, Claire,
Alcxandrinc, Louisia et Mari&-PèlronMe Vélocy).
403 Cécile, capresse de 40 ans, cultivatrice, ses enfants St.-
Jusl, lièvre de 19 ans, cultivateur ; Noël, nègre de 16 ans,
cultivateur; Paul, nè^re de 12 ans; Marie-Estelle, né-
irresse de )0 ans; Auguste, nègre de 7 ans; Tlicodore dit
Bruno, nègre de 4 ans; Ursule, négresse de 2 ans, nés et
demeurant à la Grand'Ansc, esclaves du sieur Edmond
Georges, habitant propriétaire, demeurant à la Grand'Ansc;
affranchis sur la réquisition de M. le Commissaire du gou-
vernement, en daté du 1" de ce mois (Cécile, St.Just,
Noël, Paul, Marie-Estelle, Auguste, Théodose et Ursule
Sophar).
404 Marie-Reine, négresse tle 59 ans, ses enfants Christophe,
câpre tic 17 ans; Marie, capresse de 19 ans, cultivateurs, nés
à la Grand'Ansc et demeurant au Marigot, ayant apparte-
nu au feu sieur Gérômc Lavic ; présentement esclaves du
sieur Joscph-Mïchel-Fcrdinand Crassous, habitant proprié-
taire, domicilié au Marigot, demeurant à Sl-Picrrc ; affran-
chis sur la réquisition de M. le Commissaire du gouverne-
nement, en date du 1erde ce mois {Marie-Heine, Christophe
et Marie Vcrdroy).
401 Marie, capresse île 74 ans, cultivatrice, née .et demeurant
à la Grand'Ansc, esclave et mère du sieur Cyrille .lean-Bart,
habitant vivricr, domicilié à la Grand'Ansc; il résulte d'un
acte sons seing privé, en date du 16 septembre 1847, que
cette esclave a été donnée à son fils, par le sieur Duval Dugué,
domicilie au mémo lieu; recensée sous le n. 906.

Le maire, LE SADE.
porteljj
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- Mme Corvisier:
merci de vos conseils. Je viens de poser la question sur GHC

- Sulioseeker:
je réalise que je m'étais mal exprimé; par "maîtresse" j'entendais ce mot dans le sens de "maître" au masculin, c.a.d. dans le sens de "propriétaire de..." (et non pas dans celui "d'amante",etc...).
- pour St Pierre, malgré la destruction d'un nombre incalculable d'archives en 1902, des registres existent et peuvent être consultés. J'y trouve par exemple un acte d'affranchissement, pour l'année 1839, dès les premières pages du registre
de cette année là (page 3 de la visionneuse ANOM, acte No 14, année 1839).
Pour Le Lorrain je ne suis pas certain que les actes aient été rétranscrits sur la commune de St Pierre puis détruits. Mme Corvisier est une bien plus grande experte de ces questions que moi, mais ses exemples (sur 1848) ci-dessous montrent que vous pourriez peut-être y trouver ce que vous cherchez soit sur Le Lorrain (pour 1848 par exemple) soit sur St Pierre pour des registres des années 1837,1838,1839,1840 (et d'autres années encore)
Bon courage dans vos recherches

/jean-jacques portel
corvisie
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j'ai vu que les membres de genealogie et histoire de la caraibe vous ont repondu
j'espère que cela a pu vous eclairer
c'est vrai que ces questions sont " torteuses "
cordialement
porteljj
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Oui, merci, c'est parfait.

A l'attention des autres lecteurs de ce forum, voici les éclairages apportés par deux membres de GHC.

De Mr Christian DUIC:
"Je voudrais repréciser. La mère et l'enfant étant tout deux esclaves, la mère a du être affranchie d'abord, l'enfant après, car le coût d'un affranchissement n'était pas négligeable. Il pouvait même arriver que le propriétaire donnait un ou plusieurs enfants toujours au statut d'esclave au parent affranchi, qui les affranchissait à son tour lorsqu'il en avait en les moyens. J'ai déjà vu des familles affranchies sur plusieurs années, les derniers enfants en 1848.

Pour rappel, selon l'article 13 du Code noir : "si le mari esclave a épousé une femme libre, les enfants, tant mâles que filles, suivent la condition de leur mère et soient libres comme elle, nonobstant la servitude de leur père, et que, si le père est libre et la mère esclave, les enfants soient esclaves pareillement". Nous sommes donc dans le cas, où mère et enfant ont un jour été esclaves, quelqu'ait été le statut du père libre ou esclave."



De Mme Jessica Pierre Louis:
"Il est probable que les mères soient des affranchies de fraiche date elles-aussi. Dans ce cas, la règle de statut (enfant né du même statut que la mère) est respecté.
Mère et fille n'ont pas forcément été affranchies au même moment.
La mention de demoiselle ou dame pour la mère affranchie est vraisemblablement liée à la législation des années 1830 qui reconnait l'égalité civique aux Libres de couleur, d'où le net recul voir la disparition des mentions "la nommée" dans les registres pour ces derniers qu'ils soient affranchis ou libres de naissance. En espérant que cela vous apporte quelques éclaircissements. "
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