
Dernier volet estival de notre tour d’horizon des archives les plus utiles aux généalogistes, avec le saint des saints : les archives notariales.
À quoi servent les archives notariales pour un généalogiste ?
Souvent, on commence sa généalogie en recherchant des actes issus de l’état-civil ou des registres paroissiaux. Les minutes des notaires concernent toutes les classes sociales et permettent d’aller plus loin, par exemple de :
- remonter des générations, en trouvant dans un contrat de mariage ou un testament les noms des parents qui ne seront pas toujours écrits dans les registres paroissiaux
- connaître la culture matérielle de ses ancêtres grâce aux inventaires après décès, savoir quels sont leurs outils, leurs livres, leurs animaux, leurs meubles…
- connaître le statut social et les réseaux de ses ancêtres, savoir ce qu’ils produisent et pour qui, comment ils font leur apprentissage, quelles personnes ils mobilisent pour les actes importants de leur vie
- connaître les relations interpersonnelles de ses ancêtres, par exemple si un enfant a été favorisé ou au contraire exclu d’une succession, si des parents se sont opposés à un mariage…
Un acte notarié est dénommé “minute notariale”. Ces minutes sont en général résumées sous forme d’index ou de tables, on parle alors de répertoires notariés.
Minutes et répertoires sont conservés aux Archives départementales en série E, et aux Archives nationales pour les notaires de Paris. Si l’acte notarié est la pièce maîtresse qu’il faut retrouver, les répertoires sont importants également. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus fréquemment numérisés que les minutes, les retrouver reste précieux même sans pouvoir consulter en ligne l’acte lui-même.
Quels types d’actes trouve-t-on dans les archives des notaires ?
Les archives notariales contiennent des minutes de natures très diverses :
- événements familiaux : contrats de mariage, testaments, inventaires après décès, tutelles, déclarations de grossesses illégitimes d’enfants dont le père est absent…
- patrimoine : ventes, baux, devis…
- transactions financières : quittances…
- procurations
D’un point de vue généalogique, tous les actes peuvent être utiles : une fratrie peut être énumérée sur un acte de vente, une procuration peut être faite à un membre de la famille pour régler une succession, des ascendants mentionnés sur des comptes de tutelle… autant de facettes de la vie de vos ancêtres à découvrir, et de possibilités de progresser dans vos recherches.
Exemples de répertoires
Beaucoup plus fréquemment numérisés que les minutes, ils se présentent plus ou moins systématiquement de la même façon. Voici deux exemples à 150 ans d’écart, 1717 et 1884 :
- En rouge, un exemple de type d’acte mentionné dans le répertoire (en 1717, le terme est abrégé : “obligaon” pour obligation, “achet” pour achat, “quittce” pour quittance)
- En bleu, un nom de personne
- En vert, la référence pour retrouver l’acte (en 1717, le “fo” signifie “folio”)


Chercher des archives notariales numérisées
Dans leur globalité, peu d’institutions ont numérisé leurs archives notariales car cela représente un volume d’images très important. Néanmoins cela a commencé depuis quelques années et certaines communes ou régions peuvent s’avérer relativement complètes sur certaines périodes.
- Pour les archives déjà indexées (attention, il y en a fort peu !), vous pouvez utilisez ce moteur de recherche.
- Peu d’archives notariales sont indexées, mais de nombreuses sont numérisées : passez par le menu Registres.
- Divers départements ont mis en ligne une partie de leurs archives notariales : consultez la carte ici.
Chercher des archives notariales non numérisées
Il faudra vous déplacer. Depuis 1979, les notaires ont l’obligation de verser leurs minutes aux Archives Départementales, mais certaines ont pu être perdues ou détruites avant cette date.
Si vous avez le nom du notaire et la date de l’acte (peu avant une union pour un contrat de mariage, peu avant et après un décès pour testament ou un inventaire…), reportez-vous aux inventaires des archives pour savoir quelle cote commander. Si vos ancêtres habitaient en zone rurale, consultez l’inventaire par commune : s’il y a peu de notaires actifs dans les environs, vous pourrez directement dépouiller les cartons concernés.
En revanche, si les archives des notaires n’ont pas été conservées, ou qu’il y a trop de notaires pour envisager de consulter tous les cartons, les archives fiscales pourront vous aider : on payait une taxe sur les actes notariés, et la date, le résumé, les parties prenantes et les notaires de certains actes étaient consignés dans les registres de l’insinuation judiciaire (depuis 1539) du contrôle des actes (depuis 1693) et de l’Enregistrement (1791). En consultant ces registres, vous serez sûr de ne rien rater, mais ils concernent des zones géographiques plus larges que celles que couvrent les notaires.
Selon que vous souhaitiez trouver un acte particulier ou mener une recherche exhaustive, le nombre de cotes que vous pouvez commander par jour, le temps dont vous disposez, et l’existence ou non de tables alphabétiques ou de répertoires, il sera donc plus judicieux de commencer par les archives fiscales ou d’aller directement consulter les archives des notaires les plus proches du domicile de vos ancêtres.
Tout le monde peut participer !
- Aidez-nous à indexer les archives qui ne le sont pas encore : lorsque vous consultez un document qui n’a pas été indexé, saisissez les noms que vous voyez :

- Vous pouvez aussi utiliser notre formulaire d’indexation spécifique vie le menu “Projets > Indexation collaborative” : cliquez sur le lien “recherche par zone géographique” puis repérez les pictogrammes représentant des archives notariales :

- Si vous vous déplacez aux archives, n’hésitez pas à photographier intégralement les registres et les liasses de notaires que vous consultez, et à les mettre en ligne sur Geneanet (contactez-nous) : cela permettra à tous les internautes de les indexer. Vous aiderez d’autres généalogistes, et découvrirez peut-être ainsi des actes qui vous ont échappé.
Pour en savoir plus :
Cette note est extraite du GUIDE GENEALOGIQUE
(menu “Ressources”)
14 commentaires
Vous devez être connecté pour déposer un commentaire. Connexion / Inscription
06/09/2023
D’accord avec Luc. Les AD16 ont fait partie des premiers à numériser les registres paroissiaux mais ont voulu en faire une opération commerciale et facturant l’accès aux données. Devant les protestations des généalogistesl’idée a été abandonnée. Mais depuis il ne se passe pas grand chose
05/09/2023
Bien d’accord avec gjouffroy!
Cordialement
04/09/2023
Toujours a la traîne, les A.D. 16. et d’autres dont tous les registres ne sont pas en ligne au moins jusqu’à 1902 Faites le savoir. Merci
03/09/2023
Au delà des archives notariales, il serait bon que les AD de tous les départements soient incitées à numériser l’état-civil jusqu’en 1923. Soit plus de 100 ans, ce ne serait pas du luxe.
03/09/2023
Merci pour les informations
03/09/2023
Attention cependant, les Notaires peuvent faire autant d’erreurs que les préposés à l’état civil. Ma famille en a été récemment victime…Vérifiez tout !!!
03/09/2023
Merci pour cet article qui me renseigne sur la direction que vont prendre mes recherches. J espere juste de pouvoir opérer à distance.
Belle journée à tous
03/09/2023
Bonjour,
Lors d’une précédente enquête, j’avais déjà signalé l’intêret des actes notariaux auxquels j’ajoute les embrefs communaux en ayant transcrit environ 2.000 pour une association. J.P
02/09/2023
fort intéressant!
02/09/2023
Existe-t-il la même démarche pour la Belgique?
02/09/2023
Cet article est très instructif pour une grande partie de la France actuelle mais pour les Pays-Bas Méridionaux conquis par Louis XIV les règles sont différentes ; il n’y a pas de répertoires dans les fonds d’Ancien Régime et pas de sources fiscales. A partir de la Révolution les règles sont les mêmes que dans le reste de la France. Pour l’Ancien Régime dans la région lilloise des tables annuelles avec les nom et prénom du premier comparant étaient remises par les Notaires aux Tabellions de la Ville de Lille et de la Châtellenie de Lille (en gros l’arrondissement de Lille actuel) et ces tables ont été recopiées par les Tabellions dans des registres qui couvrent des période décennales depuis 1671 ; les tables des 2 séries ont été reprises lors du versement aux ADN (AD59) début 19° siècle dans des tables générales reprenant les patronymes et renvoyant aux tables anciennes (série 2 E 3, volumes I à XIV pour Lille et XV et suivant pour la Châtellenie) ; les fonds notariaux postérieurs à la Révolution ont été conservés par les Notaires et en grande partie versés aux AD, d’abord dans la série J et maintenant recotés en série E (les tables ou fichiers sont rares dans les fonds qui continuent à être versés par les Notaires mais heureusement les fonds de l’Enregistrement, classées par cantons, sous-séries de la série 3 Q comportent souvent des tables avant 1865 puis un répertoire général et des fichiers à partir de 1866. La série 4 Q est très riche pour les archives hypothécaires en principe versés pour la période se terminant en 1955 avec la réforme de la publicité foncière ; les sous-séries concernent les Conservations des Hypothèques des chef-lieux d’arrondissement. Malgré les destructions dues à la Guerre 14-18 les ADN sont très importantes et conservent les fonds de la Chambre des Comptes des ducs de Bourgogne et du Parlement de Flandre.
Philippe A. Rammaert, Fondateur en 1971 et Président d’honneur du Groupement Généalogique de la Région du Nord (GGRN), Flandres – Hainaut – Artois.
P.S. : Le GGRN a publié un très grand nombre de Tables et Répertoires (notamment RP, Notariat, Rentes héritières) toujours disponibles et dont la liste figure sur le Site Internet de l’Association (www.ggrn.fr).
02/09/2023
Merci pour ces informations. En recherchant par le Nom et le prénom de mon Grand-Père maternel, je viens de découvrir la publication de mariage et avec en prime l’adresse où demeurait mon grand-Père en 1913 avant son mariage. Génial
02/09/2023
très bien mais trop peu et dur à trouver
02/09/2023
magnifique