Découvrez l’histoire de la plus grande catastrophe ferroviaire de France !

Le 7 oct. 2022 par Frédéric Thébault

Un nouvel arbre collaboratif, contenant 33 000 personnes et consacré à la plus grande catastrophe ferroviaire jamais arrivée en France (433 victimes originaires de tout le pays) est désormais terminé. Présentation.

C’est un événement que personne ne connaît, et pourtant, ce déraillement de train survenu en pleine guerre 14-18 fut pendant longtemps la plus grande catastrophe ferroviaire du monde ! Elle reste aujourd’hui la cinquième de l’histoire et la plus grande jamais arrivée en France, avec 435 victimes (433 militaires et 2 civils)*. Dans le contexte de la Grande Guerre, cet événement fut volontairement passé sous silence et conservé secret.

Le Petit Journal, 14 décembre 1917

Très peu de journaux en parlèrent dans les jours qui suivirent, et l’actualité de la guerre en éclipsa bien vite toute mise en avant. Tout au long du XXe siècle, le drame fut néanmoins évoqué, nimbé de mystère au vu de l’absence d’archives. En 1972, le magazine Historia y consacrait un plein article qui, bien qu’incomplet, constituait une première étape vers le souvenir. Il fut suivi en 1996 par un article de Rail Passion, mais un vrai travail de recherches archivistiques ne put être effectué qu’en 2007, à la demande d’André Pallatier, habitant de Saint-Michel-de-Maurienne où se déroula l’accident. Après plusieurs années de travail, il publia un livre enfin dûment documenté (“Le tragique destin d’un train de permissionnaires”, éditions l’Harmattan, 2013).

Les 433 malheureux qui périssent dans la nuit du 12 au 13 décembre 1917 font partie d’un train d’un millier de soldats qui vient de combattre en Italie et qui se rend maintenant en France pour y goûter quinze jours d’une permission bien méritée. Ils embarquent à Bassano del Grappa, petite ville située entre Trévise et Vicence, dans un convoi de dix-sept voitures (toutes en bois). On imagine bien l’ambiance qui règne dans le train bondé, et la joie qui y règne.

D’abord séparé en deux parties, le train est reconstitué en une seule à Modane, qu’il quitte à 22 h 47 en direction de Chambéry. Les causes de l’accident qui va se produire restent floues, et l’on pense aujourd’hui que malgré les mises en garde du mécanicien, Louis Girard, sur un danger d’accident lié à l’absence de freins automatiques et d’une motrice de queue, l’ordre a été donné de partir malgré tout.

Fichier:Accident-Saint-Michel-de-Maurienne-Décembre-1907.jpg
Opérations de déblaiement après l’accident

Après son départ, le train entame une longue descente vers la vallée, mais le dénivelé (de 22‰ à 30‰) est important et le train prend de la vitesse, atteignant 150 km/h et devenant incontrôlable. Il déraille dans un tournant au lieu-dit La Saussaz à une centaine de mètres du pont ferroviaire qui enjambe la rivière l’Arc, juste avant d’arriver en gare de Saint-Michel-de-Maurienne.

Les wagons s’encastrent l’un sur l’autre contre un mur de soutènement et contre le pilier d’un pont routier. Les hommes qui ne sont pas tués sur le coup perdent la vie dans d’atroces conditions, le corps disloqué et brûlé dans l’incendie qui se déclare…

Un tel événement ne pouvait laisser indifférente la communauté des généalogistes, d’autant qu’il a concerné des familles de toute la France. Il était de notre devoir de mettre un nom, une famille et une histoire sur toutes les malheureuses victimes de ce déraillement qui, s’il avait eu lieu en période de paix, aurait sans doute considérablement marqué les mémoires. Un arbre généalogique collaboratif a donc été réalisé par une vingtaine de bénévoles que nous remercions chaleureusement pour tout leur travail. Il est terminé aujourd’hui et compte plus de 33 000 personnes. Une rubrique lui est consacrée dans le Guide généalogique, que nous vous invitons à consulter !

> Liste des arbres collaboratifs événementiels
> Le Guide généalogique

* Nous avons retrouvé 434 personnes, l’une d’entre elles ayant manifestement été ajoutée par erreur.

136 commentaires

j’ai lu le livre d’André Pallatier! à lire …


Voir l’ouvrage paru en 2013 Le tragique destin d’un train de permissionnaires – Maurienne 12 décembre 1917 par André Pallatier, editions L’Harmattan
https://clio-cr.clionautes.org/le-tragique-destin-dun-train-de-permissionnaires-maurienne-12-decembre-1917.html


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