
Chaque mois, Béatrice Beaucourt, paléographe professionnelle, vous propose une courte leçon destinée à vous familiariser avec les écritures anciennes.
La découverte et la lecture d’un prénom peut parfois surprendre. En effet la prénommination sous l’Ancien-Régime recouvrait des réalités que nous avons perdues.
Cettedernière était étroitement liée à la cérémonie du baptême,elle en constituait l’un des trois moments forts. Le choix duprénom était ainsi étroitement relié au fait religieux.
Dansla tradition chrétienne ce choix était orienté. Il convenait dechoisir un prénom parmi les grands saints, les saints, les apôtresou les grandes figures de l’Eglise. Dans ce stock de prénomsimposés, les parents gardaient une liberté de choix, c’est ainsique certains saints à la renommée purement locale, aujourd’huioubliés, ont pu inspirer certains parents.
Notons également que le prénom avait, autrefois, une valeur de patrimoine qu’il convenait de transmettre aux générations futures. Les parents, conscients de la fragilité de leur progéniture, s’employaient ainsi à donner plusieurs fois le même prénom dans une même fratrie afin que ce dernier puisse être transmis à la génération suivante.
C’estcette tradition qui engendre aujourd’hui des confusions de lecturedes prénoms de baptême d’autrefois et parfois même des erreurs.
Je vous propose de découvrir ces usages en images.
Ces dernières sont extraites du registre du dénombrement pour la gabelle du sel de Savoie (1561)
Exemple 1

Bernard Reymond Queynier,
Claude, sa femme, Estienne, Janne
Rolet et Rolète et Estienne
leurs enfans.
Lesdits Estienne et Rolet moindres
de cinq ans.
Estienne leur serviteur et apprentis.

Exemple 2
Claude de Chesnes le jeune, Jaquème,
sa femme, Nycolarde, Françoise, Claude
l’aine et Claude leurs enfans. (sur interligne « la service »)
Exemple 3

Pierre Cudurier, Pernette, sa
fenme, Françoys et Françoys, Heustace
et Maurice, leur enfans.
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28/04/2022
Messieurs qui vous contentez de faire les érudits et donneurs de leçons.
1 je ne partage pas votre avis
2 essayez de produire autre chose que de la critique gratuite et malfaisante allant jusqu’à me nuire sur les réseaux sociaux.
Vous voulez ma place et bien méritez là !!!!!!!!!!!!!!
27/04/2022
Bonjour,
Je suis d’accord avec les remarques de Christian Gavard.
J’ajoute qu’il ne s’agit pas, dans l’exemple 2, de “Claude l’aine”, mais de l’énumération “Clauda, Janna”. Et en interligne, ce n’est pas “la service”, mais “à service”.
27/04/2022
Gabelle du sel du Duché de Savoie (à ne pas confondre avec l’actuel Département de la Savoie). Dans l’Exemple 1, il y a Estienne (M) et Estienna (F). Dans le 2, il y a Claude (M) et Clauda (F).
27/04/2022
Liberté de choix ? Non, dans de nombreuses régions les prêtres catholiques obligeaient les parents à prendre le prénom du parrain ou de la marraine comme prénom de l’enfant, sinon, l’enfant était appelé Marie en premier prénom. C’est pour ça que par la suite l’enfant était appelé de façon courante par son deuxième ou troisième prénom . Je l’ai vécu.
27/04/2022
l’ordre des prénoms est également à l’origine de confusion : actuellement l’état civil note le prénom principal, suivi d’un ou plusieurs prénoms secondaires.
mais précédemment c’était l’inverse : une kyrielle de prénoms secondaires suivis du prénom d’usage, qui est ainsi le plus proche du nom de famille. c’était le cas pour mes parents qui par la suite ont reçu tous les courriers officiels adressés au 1er prénom de la liste. exemple mon père Marie, Henry, Jean B… s’appelait Jean dans la vie courante, et Marie sur tous les papiers officiels !
alors que ma mère: : Chantal, Jeanne, Marie B… s’appelait Marie dans la vie et Chantal pour l’officiel. d’où certaines confusions…
je voudrais savoir si cette pratique était générale et si oui sur quelle période ?
27/04/2022
Il était fréquent que le prénom au baptême soit donné par les parrain/marraine à l’époque, j’ai vu une famille avec 3 garçons baptisés Jean/Jean Baptiste, les 3 ont vécu pour se marier, difficile à départager lequel était lequel. (en Nouvelle-France)