
Chaque année, le 1er octobre, est célébrée la Journée mondiale du Cacao et du Chocolat. À cette occasion, partons à la rencontre de chocolatiers célèbres ayant laissé quelques gourmandises à la postérité.
Auparavant réservé aux classes les plus aisées, le chocolat ne se démocratise qu’à partir du XIXe siècle. La révolution industrielle fait passer sa production à une toute autre échelle, avec le développement de nouvelles machines et procédés de fabrication : broyeurs, torréfacteurs, raffinage du sucre…
En France, la première fabrique des Pyrénées-Orientales est créée en 1814 près de Perpignan par le chocolatier Jules Pares. Dans les années suivantes, des fabriques fleurissent un peu partout dans le pays. En 1816, Jean Antoine Brutus Menier fonde la Maison Menier, d’abord installée dans le Marais, à Paris, puis dans un ancien moulin de Noisiel, en Seine-et-Marne, à partir de 1825. Cette usine hydraulique, qui grandit ensuite avec le fils puis les petits-fils de Jean Antoine Brutus Menier, emploie à la fin du XIXe siècle plus de 2000 ouvriers. Citons encore la chocolaterie Marquis, fondée à Paris en 1818, la chocolaterie Ibled, fondée à Mondicourt, dans le Pas-de-Calais en 1824, ou la chocolaterie Devinck fondée par François Jules Devinck (1802-1878) en 1830.
En Suisse, la fabrique de chocolat Cailler est fondée en 1819 par François-Louis Cailler (1796-1852), et celle de Philippe Suchard (1797-1884) en 1826. En 1830, Charles-Amédée Kohler (1790-1874) fonde sa fabrique à Lausanne. Il aura pour apprenti, quelques années plus tard, Rodolphe Lindt (1855-1909), fondateur en 1879 de la célèbre marque à son nom.

Découvrez sur Geneastar les généalogies de quelques chocolatiers célèbres :
Jean Antoine Brutus MENIER (1795-1853)

Issu d’une famille de marchands, Jean Antoine Brutus MENIER naît le 17 mai 1795 à Bourgueil, en Indre-et-Loire, où ses parents se marient 4 ans avant sa naissance. La famille MENIER est fixée dans ce département depuis au moins le XVIIe siècle, et plus précisément à la lisière du Maine-et-Loire, dans les communes de Bourgueil, La Chapelle-sur-Loire et Gizeux. On retrouve dans son ascendance les patronymes (dans l’ordre alphabétique) BOULISSIERE, BOURDAIN, DERGOUGES, FAROUELLE, GUIONIS, PEIGNOU, SIROTEAU, VERNET, etc.
François Jules DEVINCK (1802-1878)

Né à Paris le 26 avril 1802, fils de Laurent François DEVINCK et de Julie Madeleine ARCHDEACON, François Jules DEVINCK est issu d’une famille de négociants originaire de Dunkerque, dans le Nord, dans laquelle on rencontre aussi des échevins comme Guillaume COPPENS (v.1611-1681), et un capitaine corsaire, Antoine DAVERY (†1644). En remontant au XVIIe siècle, il aurait des ancêtres belges et irlandais du côté de sa mère. Parmi les patronymes les plus portés par ses ascendants, outre DEVINCK et ARCHDEACON, citons, dans l’ordre alphabétique, COPPENS, DAVERY, FRANCHOIS, HEMERYCK, MARCADÉ, PEELAERT, THIERRY, TUGGHE, etc.
Victor-Auguste POULAIN (1825-1918)

Dernier d’une fratrie de 10 enfants, Victor-Auguste POULAIN naît le 11 février 1825 à Pontlevoy, dans le Loir-et-Cher, dans la ferme des Bordes dépendante du château du même nom. Sa famille est implantée dans ce département depuis au moins le début du XVIIe siècle. Il commence à travailler dès l’âge de 9 ans dans une épicerie de Bléré, puis à Blois, et gagne la capitale à 12 ans. De retour à Blois en 1847, Victor-Auguste POULAIN fonde sa propre épicerie, se marie, et crée dès 1848 sa marque de chocolat. On retrouve dans son ascendance les patronymes (dans l’ordre alphabétique) BERTHELIN, BOURDIER, COUETTE, GALLOUX, LEBERT, LENOIR, MAMOUR, ROULET, etc.
Maurice BERNACHON (1919-1999)
Fils de Jean Marie BERNACHON, employé de la SNCF, et de Françoise BENAS, couturière, le maître chocolatier Maurice BERNACHON naît dans le 2e arrondissement de Lyon, à l’Hôtel-Dieu, le 10 janvier 1919. Son père est néanmoins originaire de Saint-Pierre-le-Vieux, en Saône-et-Loire, et c’est dans ce département que l’on retrouve toute la branche BERNACHON jusqu’au XVIIIe siècle au moins. La généalogie de Maurice BERNACHON reste néanmoins attachée au Rhône par d’autres branches, du côté de Monsols notamment. Parmi les patronymes les plus portés par ses ascendants, on retrouve, dans l’ordre alphabétique, BARRAUD, BRAILLON, CHANUS, DESVARENNES, JONCHIER, SANGLARD, etc.
François PRALUS (1959-)
Né en 1959, François PRALUS est le fils de Noëlie VERNAY et d’Auguste PRALUS, inventeur de la Praluline, qui avait ouvert une pâtisserie à Roanne en 1948 et était devenu Meilleur ouvrier de France en 1955. Du côté maternel, ses ancêtres sont localisés en Saône-et-Loire (Chassigny-sous-Dun, Saint-Martin-de-Lixy, Saint-Maurice-lès-Châteauneuf, etc.) et dans la Loire (Maizilly), et portent notamment les patronymes (dans l’ordre alphabétique) BUCHET, CHENAL, DEVERCHERE, DUCRAY, GAILLARD, MERLIN, MONCHANIN, RAJAUD, VERNAY, etc. Fait étonnant : François PRALUS est un lointain cousin de Jean-Victor AUGAGNEUR, gouverneur de Madagascar de 1905 à 1909. Il fait d’ailleurs l’acquisition, en 2004, d’une plantation de cacaoyers pour produire ses propres fèves de cacao… sur l’île de Nosy Be, à Madagascar !
Vous avez fait la généalogie d’un chocolatier célèbre qui n’est pas encore sur Geneastar ? N’hésitez pas à nous la proposer, ou à nous contacter grâce au forum dédié à Geneastar !
43 commentaires
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10/11/2020
Bonjour. Quelqu’un aurait-il des infos sur la Société Chocolat des Gourmets ou Café des Gourmets qui existait à Paris dans les années 1900 et appartenait à la famille Trébucien? Merci
02/11/2020
Il y a eu une grande chocolaterie à ROYAT (63), LA MARQUISE DE SEVIGNE, créée en 1898 par les parents de Clémentine Rouzaud (DCD en 1952) qui était mariée à Auguste Rouzaud, contrôleur des mines. Mon père a travaillé pendant 12 ans dans cette entreprise, qui comptait 400 salariés. Il y avait des salons de thé dans toutes les villes thermales et les stations balnéaires, dans les quartiers chics des grandes villes, où se vendaient ces délicieux chocolats, dont je n’ai jamais retrouvé le goût dans une autre marque. C’était le petit-fils de Clémentine, Claude-Auguste Rouzaud, qui avait repris la gestion de l’entreprise avec sa sœur Huguette Nobili. L’entreprise a arrêté son activité en plein essor, n’ayant pas d’héritiers pouvant reprendre les rênes, dans les années 1965. Les locaux de l’entreprise se trouvant au coeur de la ville de Royat (63), ils ont été démolis et ont laissé place à un parc arboré où passe un petit torrent, la Tiretaine, venant du Puy de Dôme. La marque existe toujours puisqu’il y a un magasin à Paris.
16/10/2020
Je regrette que le “PYRENEEN” très apprécié de la maison ROZAN sorte sous la marque LINDT
10/10/2020
Je me rappelle une chocolaterie dans mon enfance située à Oloron (64) du nom de ROZAN, très connue et qui a été reprise par LINDT au regret de beaucoup béarnais très gourmands
05/10/2020
Très intéressant sujet, merci. cordialement
05/10/2020
Bonjour,
île d’Anticosti – un brin d’histoire québécoise à laquelle fut associée un descendant de Jean Antoine Brutus Menier, son petit-fils, Henri Émile Anatole Menier, né le 14-07-1853, décédé le 6 -09-1853 – voir deux sites : https://www.etatsdesplendeur.com/2020/04/23/1487/ et https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Menier
Bonne lecture
04/10/2020
J’oubliais NOBLIAT aussi dont l’usine est à l’abandon à Cambo-les-Bains
04/10/2020
Bonjour,
N’oubliez pas la maison ANTON à Espelette ; là où il y a aussi le bien (trop) connu piment.
Et aussi Puyodebat à Cambo-les-Bain….
04/10/2020
Bonjour . Ici la tempête inspire à grignoter du chocolat , alors quelques informations à propos du chocolat, ce “bonbon” bien aimé de presque nous tous, avec ce petit rappel historique de l’introduction du chocolat en France.
Venu de la Conquête des Amériques par les Espagnols en 1492, le chocolat arrive à la cour d’Espagne par Hernan Cortez en 1528. et il arrive à Bayonne en et au Pays Basque français dans les bagages des Juifs “Portugais ” fuyant l’Inquisition des rois hispaniques dès le 16ème siècle. Le commerce du chocolat est cité dans les Archives de Bayonne dès 1670. ” Les faiseurs juifs du bourg de St Esprit-es Bayonne (alors dépendant de l’Evêché de Dax) , traversaient le pont St Esprit sur l’Adour, qui les reliait à Bayonne (Diocèse de Bayonne) pour fabriquer le chocolat chez les épiciers Bayonnais.
C’est Marie Thérèse épouse espagnole de Louis XIV en 1660 à St Jean de Luz qui introduisit officiellement à la cour la mode du chocolat, c’était alors produit un produit de luxe qui depuis a évolué pour acquérir en se démocratisant par l’industrialisation grossiste le succès que l’on sait.
Bonne journée à tous
NB : Pour davantage de détails voir l’histoire du chocolat à Bayonne sur divers sites.
04/10/2020
Bonjour Je suis très étonné de ne pas voir figurer dans votre liste le grand chocolatier LOMBART, avec une usine comportant des centaines d’ouvriers avenue de Choisy à Paris à la fin du 19è siècle! Ses parents étaient de Doullens(80) et il a fondé un musée LOMBART dans cette ville. Il est inscrit dans un livre “Dictionnaire BIOGRAPHIQUE DES HOMMES DU nORD”. Il a reçu la Légion d’honneur et a participé à l’Expo universelle de Paris en 1900.
04/10/2020
Bonjour. Il y a aussi le chocolatier stéphanois PUPIER, en seconde place après Menier. Aujourd’hui la maison Pupier fait partie du groupe Cemoi.
03/10/2020
Bonjour, je suis surpris que l’on ne parle pas du chocolats Choquart ? (Chocolaterie impériale). Cordialement.
03/10/2020
je me permets de signaler que sur mon blog j’ai fait un numéro consacré au chocolat Ibled “merci pour les chocolats”
http://lartesien.canalblog.com/archives/2017/06/10/35371151.html
Je vais profiter de l’occasion pour approfondir la question
03/10/2020
HUMMMM! Sans oublier la maison BONNAT!!
03/10/2020
ne pas oublier CHOCOLATERIE lombart jules françois a PARIS 103 avenue d’ITALIE
03/10/2020
chocolaterie LOMBART jules françois,qui a un musée a DOULLENS dans la SOMME inauguré le 28 juin 1908 et féte du centenaire le 28 et le 29 juin 2008
03/10/2020
Habitant Sorbiers (42), siège de la chocolaterie CEMOI, je serais curieux de savoir s”il existe une généalogie familiale reliée à cette société. Bien à vous !
03/10/2020
et aussi les chocolats Valrhona en Ardèche, maison moins ancienne que celles citées
03/10/2020
J’adore le chocolat et les chocolatiers mais vous oubliez le chocolat Jacques et le chocolat Côté d’Or et Kallebauw qui sont bien Belges ceux là.
03/10/2020
Bonjour,
Et le chocolat Delespaul-Havez, entreprise de la région lilloise,fondateur du célèbre “carambar”…
03/10/2020
La tradition du chocolat… Bayonne:
C’est en 1670 que le mot “chocolat” apparaît pour la première fois “officiellement” dans les archives de la ville de Bayonne. Signe que le chocolat est déjà un produit de luxe, le “corps” de la ville offre 12kg de chocolat à des “personnes de considération” de passage à Bayonne.Il est communément attribué au célèbre conquistador Hernán Cortés d’avoir été le premier (en 1528) à rapporter le breuvage chocolaté à la cour d’Espagne.
Dés lors, le chocolat envahit l’Europe au gré des alliances aristocratiques ou commerciales. L’infante Marie Thérèse d’Espagne en épousant à St Jean de Luz (1660) Louis XIV introduisit le chocolat à la Cour de France…
03/10/2020
Très bel article, mais je suis un peu déçu de ne pas trouver mention de mes ancêtres Debauve et Gallais. En effet Debauve est le précurseur de tous les chocolatiers puisque c’est lui qui a mis au point une recette de chocolat solide pour la Reine Marie Antoinette. Il était le pharmacien de la cour sur Paris, et la Reine se plaignait du mauvais gout des médicaments qu’il lui préparait pour ses migraines. Il a alors cherché à insérer ces médicaments dans une forme de cacao, puisqu’il la savait friande de chocolat, servi liquide jusqu’alors. C’est ainsi qu’il lui a préparé ses “pistoles”, les premiers chocolats à croquer, en forme de pièces de monnaie. Cette invention est devenue très populaire à la cour, puis la Révolution est passée par là, Debauve a continué discrètement ses recherches, avant de réapparaître pour les proposer à l’Empereur. Nouveau succès, il s’associe alors à son neveu Gallais, mon ancêtre direct, qui va faire des recherches en Amérique du Sud pour se procurer les meilleurs cacao.
La maison Debauve et Gallais existe toujours, elle tient une boutique à Paris, rue des Saint Pères, où vous pouvez trouver des chocolats exceptionnels, fabriqués à la main par un maître chocolatier, et qui ont fait les délices de nombreuses têtes couronnées et connaisseurs de toutes origines. Je ne peux que vous recommander cette adresse, vous ne le regretterez pas.
Francois Orange
03/10/2020
Merci d’avoir eu l’amabilité d’évoquer en termes si élogieux l’excellent chocolat belge !!!
03/10/2020
La chocolaterie DELESPAULS est la traduction littérale de mon patronyme d’origine Campanienne, delli en vieil italien sifnifie de les et Paoli Pauls. Curieux non ? Je n’ai malheureusement pas pu faire de lien mais je suis interpellé par l’histoire de la famille Florentine della BORSA qui devint Van der BUrss en Holla,de
03/10/2020
Bravo ,très enrichissant article ,je pense aux chocolats PUPIER région PHONE ALPES
03/10/2020
Bonjour, Jules Parès fondateur du chocolat CEMOI en 1814 et Maurice ROZAN à Oloron Sainte-Marie en 1925 avec sa célèbre formume Rozan et chien qui saute.
03/10/2020
Pourquoi ne pas parler de DUFOUX, créateur à 71800 La Clayette, qui a ouvert des chocolateries à Chalon, Dijon et une autre à Charolles, Sortie Est, sur la RCEA ?
03/10/2020
Charles-Francois Choquart a crée à Neuilly la chocolaterie choquart, reprise par son fils Louis Ernest qui a fait grandir cette chocolaterie jusqu’à devenir fournisseur officiel de l’Empereur.
Il a reçu la médaille d’or à l’exposition universelle de Paris en 1889
03/10/2020
Bonjour à Tous , quelqu’un a t’il des infos sur les chocolateries Lanvin de Dijon ?
03/10/2020
Bayonne, capitale du chocolat.,Introduit par les juifs Portuguais en 1670 et en 1856 Bayonne comprenait plus de trente fabricants.
03/10/2020
MAGNIFIQUE ARTICLE. BEAUCOUP à APPRENDRE
(de Belgique, autre pays du chocolat)
03/10/2020
Si le chocolat affole nos papilles. La vie de leurs créateurs aiguise notre curiosité
03/10/2020
Il serait nécessaire de préciser que le chocolat en France est du aux juifs espagnols expulsés en 1492 qui vinrent s’installer à Bayonne au XVIème siècle.
03/10/2020
Bonjour, On peux aussi ajouter Philippe SUCHARD, Confiseur et entrepreneur suisse proposé sur Geneastar parAnnick MARCUARD avec son arbre d’ascendance. Sur mon arbre vous trouverez une partie de sa descendance et des photos de leurs tombes au cimetière de Neuchâtel.
03/10/2020
vous avez oublié, ou vous ne saviez pas, mais à Hardricourt, dans les Yvelines, il existe une usine de fabrication de chocolat Cacao Barry qui a été dirigée par un certain Monsieurt LACARRE
03/10/2020
Un manque la dynastie PUPIER chocolatier à Saint Etienne dans des années 1860 à 1960 voir le lien suivant: http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/pupier.html
03/10/2020
Bonjour,
Vous pouvez aussi explorer sur mon arbre https://gw.geneanet.org/jybarbier_w?lang=fr&pz=sandie+anne&nz=barbier&p=samuel+philippe&n=suchard la généalogie de Samuel Philippe Suchard, confiseur à Neuchâtel, fondateur d’une fabrique de chocolats en 1826, gérant de bateaux à vapeur sur le lac de Neuchâtel, de Thone, le Rhin, exploitant minier aux USA et au Val-de-Travers.
Extrait du site de Jean Bernard Leuba, Boudry, ville historique. (lien obsolète http://mypage.bluewin.ch/boudry/page19.html)
Philippe Suchard né à Boudry le 9 octobre 1797, à la rue Louis Favre n° 7 ; appartenait à une famille de réfugiés français (Révocation de l’Edit de Nantes) originaires du Dauphiné.
Il fut un homme d’initiative, énergique et entreprenant.
Agé de 12 ans, le jeune Philippe Suchard entre dans une pharmacie de Neuchâtel et y achète une livre de chocolat pour sa mère malade. Ce précieux fortifiant coûte 6 francs, ce qui correspondait alors à trois salaires quotidiens d’un ouvrier ! En 1814, il fut envoyé en apprentissage chez son frère, confiseur à Berne, et y apprit le secret des biscômes traditionnels.
Ici se place une piquante anecdote que nous empruntons à l’intéressante biographie du père Suchard, publiée par M. J. S
Le jeune apprenti revenait de loin en loin voir ses parents à Boudry. C’était par un beau dimanche d’été. Il était parti de bonne heure de Berne et arrivait à Neuchâtel à l’heure où les cloches sonnaient l’office du matin. Or, dans ce bon vieux temps et dans cette bonne ville, il était d’usage de fermer pour les voitures les portes d’accès pendant la durée du service religieux. Les étrangers seuls avaient le privilège de traverser la ville. Le jeune ouvrier n’a pas de peine à se faire passer pour un Bernois, et le voilà bientôt hors de la Porte du Château. Derrière cette porte, maugréant et pestant contre la longueur du sermon était un brave paysan avec sa voiture.
–Go grüsse! fait le jeune homme, toujours dans son rôle de Bernois.
–Bonjour! répond le vieux, d’un air maussade.
Arrivé à Boudry:
— Et le père? demande Suchard.
— Le père! mais il est allé à ta rencontre à Neuchâtel.
Le soir, tout s’explique. Père et fils ne s’étaient pas reconnus; mais ce qui vexait surtout le premier c’étaient ces malheureuses portes fermées. « C’est ça ! grommelait-il, le Mutz aura toujours le pas sur nous ! »
Après avoir étudié l’allemand, l’italien et l’anglais, il part aux Etats-Unis en 1824. Il revient en fin d’année pour ouvrir une confiserie à Neuchâtel à la rue des Halles. Enfant de Boudry, il voulut y établir son industrie chocolatière, à l’actuel Faubourg Philippe Suchard ! Mais il essuya un refus et s’établit en 1826, à Serrières, où il fonde une chocolaterie primitive. Avec un seul employé, il produit déjà 25 à 30 kilos de chocolat par jour.
Il a créé la Société des Gorges de l’Areuse.
Dans sa maison du Pré aux Clés, il distribuait généreusement du chocolat aux visiteurs. Les personnes qui lui faisaient un don, trouvaient leur nom sur la liste de souscription de la Société des Gorges de l’Areuse.
Grand réalisateur, Philippe Suchard fit construire en 1834, par la maison Cavé de Paris, un bateau à vapeur: l’Industriel (33 m de long et 4 m de large développant 20 chevaux. Mis à l’eau le 19 juillet 1834.) qui fit service régulier jusqu’en 1847 et dont il fut le capitaine. Il avait même conçu un projet de canal qui devait relier St Blaise à Cornaux au lac de Bienne. Ce plan échoua. Il chercha en 1837 à introduire l’élevage du ver à soie et planta 3000 mûriers.
La société des mines d’asphalte du Val-de-Travers fut fondée en 1840 sur son initiative et il devint administrateur des mines d’asphalte de La Presta. C’est à lui qu’on doit le premier revêtement d’asphalte d’une chaussée au monde ; celui de la traversée de Travers.
A Solferino en 1859, nous le voyons accompagnant un médecin sur les champs de batailles pour soigner les blessés.
En 1872, à 75 ans, Philippe Suchard entreprit un voyage autour du monde, réalisant ainsi le rêve de sa vie.
A son retour il publie un livre plein d’intérêt : « Le Tour du monde en grande vitesse » ( 1875 ).
Il meurt le 14 janvier 1884.
Selon Antoine Glaenzer,(Lien obsolète http://www.memo.fr/Dossier.asp?ID=1187)
D’origine modeste (son père est tenancier de l’Hôtel de commune de Boudry), Philippe Suchard apprend le métier de confiseur à Berne, chez son frère Frédéric.
En 1824, avec les économies qu’il a réalisées pendant son apprentissage, il part faire un voyage en Amérique, suivant en cela un mode d’émigration bien connu au début du XIXesiècle : aller faire fortune dans un pays où tout est possible. Il n’y restera pas, mais ce voyage est pour lui l’occasion de prendre conscience qu’un monde nouveau se met en place : Encore un quart de siècle, et les Etats-Unis deviendront une puissance colossale qui pourra braver l’Europe entière ( ) Si l’Europe était un grand Etat fédératif avec une pleine liberté du commerce, elle serait une des parties du monde les plus florissantes.
En 1826, il fonde sa fabrique de chocolat à Serrières. La production est d’abord destinée à la confiserie ouverte à Neuchâtel une année plus tôt. De toutes les entreprises de Philippe Suchard, c’est celle qui réussira. A son savoir-faire de confiseur, Philippe Suchard ajoute sa perception d’entrepreneur. Il développe ainsi de nombreux concepts publicitaires autour de sa marque, l’inscrivant ainsi durablement dans le marché. Il appliquera aussi son idéologie à l’intérieur de ses murs pour mettre en place certaines pratiques qui relèvent de ce qu’on appellera le paternalisme. Si ses ouvriers continueront à travailler entre treize et quinze heures par jour, il les assurera contre les accidents, construira un dispensaire avec soins et médicaments gratuits, et commencera à racheter des maisons proches de son entreprise pour les loger. C’est son successeur qui, sur cette base immobilière, construira les maisons d’ouvriers encore actuellement connues sous le nom de «Cité Suchard».
En 1834, attiré par la liaison possible Rhin-Rhône, dans laquelle il voit clairement tout un potentiel économique, il fonde une entreprise de navigation et fait voguer le premier bateau à vapeur qui naviguera sur les lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat. De manière caractéristique, il baptise son navire L’Industriel.
En 1837, c’est la production de la soie qui l’intéresse. A Serrières, au milieu de ses usines de chocolaterie, il s’essaye à la production de vers à soie et n’hésite pas à planter trois mille mûriers dans cette région de vignes. Une épidémie des bombyx ainsi qu’un orage catastrophique auront raison de cette entreprise six ans après ses débuts.
C’est durant cette période qu’il effectue un deuxième voyage en Amérique avec cette fois l’idée d’y fonder la colonie Alpina : 20’000 hectares de terres situées entre le Saint-Laurent et la ville d’Utica. Lié à l’exploitation du minerai de fer, ce projet fera long feu, mais de retour au pays, Philippe Suchard créé la Société des mines d’asphalte du Val de Travers. C’est par son intermédiaire que les trottoirs de Paris et de Prusse seront recouverts d’asphalte neuchâtelois.
Quant il meurt, il laisse à son beau-fils, Carl Russ-Suchard, une entreprise prospère occupant quelque deux cents personnes. Elle continuera à croître jusqu’à ce qu’elle soit absorbée par des entreprises mieux à même de se défendre sur le marché de l’agroalimentaire. En 1982, Klaus Jacobs intègre Suchard à son groupe avant de vendre l’entreprise au géant américain Philip Morris en 1990.
(Sources Antoine Glaenzer,Archives d’Etat de Neuchâtel)
Samuel Philippe dit Philippe apprend le métier de confiseurà Berne, chez son frère Frédéric.
En 1824 il part en Amérique où il rend peut-être visite à des oncles ou des cousins Dubey, fils ou petits enfants de Jean Philippe Dubey, qui vivent aux USA.
Il revient en Suisse où il fonde en 1726 sa fabrique de chocolat à Serrières. En 1834 il fonde une entreprise de navigation et fait naviguer le premier bateau à vapeursur les lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat.
Il tente en 1837 de développer l’élevage du vers à soie et plante des mûriers. A la suite d’une épidémie qui décime les bombyx et d’un violent orage il doit renoncer en 1843.
A son retour d’un second voyage en Amérique il crée la Société des mines d’asphalte du Val de Travers. Les trottoirs de Paris et de villes de Prusse ont été recouverts d’asphalte provenant de sa société.
A sa mort, son gendre, Carl Russ, reprend la chocolaterie qui emploie alors 200 personnes.
Toute contribution à une meilleure connaissance des origines drômoises de la famille Suchard serait appréciée.
03/10/2020
très bien
03/10/2020
La plus vieille fabrique de chocolat de Saint-Etienne encore en activité a été créée en 1820. Il s’agit de la Maison Coulois. Mais elle ne fut pas la première, honneur qui revient à la Maison Escoffier fondée en 1770 à La Fouillouse. La région stéphanoise était alors approvisionnée en cacao par voie fluviale depuis le port de Nantes. Au XIXe, c’est Marseille qui importe le cacao d’Afrique.
03/10/2020
Merci d’avoir été assez aimable d’évoquer le chocolat belge !
03/10/2020
sur BAYONNE et le Pays Basque, il y a aussi une tradition de chocolaterie et de chocolatiers (DARANATZ, CAZENAVE, etc…) venue de l’émigration des juifs expulsés d’Espagne, vous pouvez trouver aussi un bon reportage de septembre 2020 sur le chocolatier de Baïgorri sur la webtélévision XIBERO TELEBISTA, septembre 2020
03/10/2020
Verviers, ma ville natale, Belgique, ville renommée pour ses chocolateries, https://www.lesoir.be/art/un-siecle-d-histoire-du-chocolat-a-verviers-christophe-_t-19991108-Z0HGEU.html la Belgique est connue pour la qualité de ses chocolats 500 chocolatiers, 2000 boutiques.
30/09/2020
Léon VOISIN, un autre chocolatier lyonnais, est aussi sur Geneastar. La catégorie “industriels, hommes d’affaires” de geneastar mériterait des sous-catégories.