Une majorité de généalogistes favorables à la légalisation des tests ADN

Le 19 juin 2018 par Frédéric Thébault
 

Réaliser un test ADN est devenu, pour de nombreux généalogistes, un sujet important : en faire un ou pas, et si oui dans quelles conditions ? Rappelons à toutes fins utiles que le test ADN “grand public” est interdit en France (l’aspect généalogique étant totalement ignoré), alors qu’il est en plein essor aux Etats-Unis où il connaît un succès fulgurant depuis quelques années. Logiquement, les Français souhaitant souscrire à un tel test n’ont pas d’autre choix, aujourd’hui, que de s’adresser directement hors de France. Et ils sont eux aussi, parmi la population des généalogistes, de plus en plus nombreux à s’y intéresser.

Entre le 19 et le 31 mai 2018, Geneanet a lancé un sondage auprès de ses utilisateurs et vous êtes plus de 20 000 à y avoir répondu. Voici les résultats :

Profil des généalogistes

  • Plus de 56% des personnes interrogées souhaiteraient réaliser un test ADN (autant d’hommes que de femmes sont concernés dans les réponses)
  • Seuls 20% des sondés n’avaient jamais entendu parler de tests ADN à visée généalogique, ce qui prouve que le phénomène n’est plus anecdotique.
  • Un peu moins de 5% des répondants ont déjà effectué un test ADN. Le chiffre est certes faible, mais il représente tout de même un millier de personnes parmi les sondés… qui n’ont donc pas hésité à contourner les restrictions en vigueur dans notre pays.

Contenu des tests

  • Les éléments les plus appréciés apportés par ces tests sont avant tout cartographiques (plus de 40%). Pour 24%, c’est la détermination de l’haplogroupe, et pour 26% c’est la possibilité de comparer ses données avec celles de potentiels cousins :

  • Les deux tiers des personnes ont trouvé les résultats suffisamment clairs et bien expliqués… ce qui fait tout de même un tiers qui trouve encore les explications trop confuses (majoritairement en anglais aujourd’hui !)

Utilité d’un test ADN à visée généalogique

  • 86% de ceux qui ont fait un test recommanderaient à leurs proches de faire de même
  • 56% de ceux qui n’en ont pas fait souhaiteraient en effectuer un. Notons que les plus jeunes sont les plus favorables à un tel test (plus de 85 % de réponses positives chez les moins de 25 ans), alors que les plus âgés (plus de 75 ans) sont les plus réticents (seulement 16% de réponses positives).
    Parmi les raisons évoquées chez ceux qui ne souhaitent pas en faire un, près des 2/3 explique ne pas en voir l’utilité ou le besoin. 21% sont méfiants vis à vis de la sécurité des données génétiques, 10% trouvent cela trop cher.
  • Une forte proportion des sondés pense que les tests ADN à visée généalogique devraient être autorisés en France s’ils sont bien encadrés, comme on le voit ci-dessous.

Là encore, ce sont les moins de 25 ans qui sont le plus favorables (86%) mais aussi les 26-39 ans à 81%. Les plus de 75 ans sont en majorité indécis et ne savent pas s’il faudrait les autoriser ou non (21%).

  • A la question “est-il important pour vous que ces tests soient réalisés par une entreprise basée en Europe et soumise à la réglementation européenne de protection des données ?”, les réponses sont sans ambigüité : près de 85% considèrent que c’est très important :

Conclusion :

Il n’est plus possible, en 2018, d’ignorer l’existence des test ADN à visée généalogique. Le besoin est là, et il ne s’atténuera pas. Ces tests, s’ils sont bien encadrés, laissent entrevoir un champs des possibles étendu pour ceux qui souhaitent en connaître plus sur leur histoire personnelle, et familiale. Un travail didactique reste également à réaliser pour mettre un terme aux idées préconçues et expliquer plus clairement l’utilité de ces tests.

Geneanet est favorable à la légalisation des tests ADN à visée généalogique en France, à condition qu’ils soient bien encadrés et que chacun puisse, s’il le souhaite, réaliser un test. Nous ferons tout notre possible pour que la réglementation évolue dans le bon sens et nous suivons l’actualité de près en ce domaine. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de toute évolution à ce sujet.

Laissons enfin Jean Chaline, Directeur de recherche émérite au CNRS et Professeur honoraire à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, conclure avec nous : “Ces tests apportent des racines très solides sur l’origine et l’histoire des marqueurs caractérisant les grands groupes génétiques avec leurs migrations géographiques, permettant de replacer tous les individus, quels qu’ils soient, chacun à sa place dans le grand arbre généalogique de l’humanité. En outre, grâce à ces tests, on peut reconstituer aussi les cheminements de leurs populations ancestrales à travers les continents, depuis 10.000 ou 20.000 ans. ”

 

ADDITIF : le nombre de commentaires dérivant sur le IIIeme Reich, les nazis et divers totalitarismes étant trop nombreux et dépassant toute mesure, merci de noter que nous ne les publierons plus. Il ne s’agit ici que d’un simple sondage, et la position de Geneanet reste très claire : la sécurité des données d’éventuels tests ADN est une priorité absolue.

229 commentaires

quel est le test a conseiller a ma petite fille:: pere Africain et mere metisse martiniquaise ????


anitablanche
03/04/2019

C’est très intéressant de faire des tests adn avec des labos qui n’ont pas de données sur la France, parce qu’ils rapprochent les réusltats des populations actuelles les plus proches ce qui revient en fait à donner l’origine ancienne… par exemple : un Piémontais peut se voir gratifier d’un pourcentage autosomal irlando-écossais non négligeable.ce qui met en évidence ses origines gauloises… J’ai lu le témoignage d’un Français du Sud-Ouest, qui connaissait sont arbre généalogique jusqu’au XVIIe siècle… Il était éberlué d’être identifié comme à plus de 64% britannique, un souvenir sans doute des Anglais qui sont restés un siècle en Aquitaine.


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