Catherine Deneuve & Yves Saint-Laurent : 40 ans d’amitié

Catherine DENEUVE

Née Catherine DORLEAC, l’actrice choisit rapidement le pseudonyme de DENEUVE, qui n’est autre que celui de sa mère, Renée, cette dernière ayant elle-même adopté pour sa carrière d’actrice de théâtre celui de SIMONOT (sans référence familiale !).

Les racines de Catherine Deneuve, tant paternelles que maternelles, ne sont pas parisiennes, bien que son père Maurice (1901-1979) et ses deux grands-parents paternels (Alphonse DORLEAC, 1873-1945 et Berthe Marie SMOUT, 1877-1928) y soient nés. Comme une grande majorité de Parisiens vivant dans la Capitale au XIXe siècle, ils étaient le fruit de migrations de toutes les régions de France, attirés par les perspectives d’emploi et de “réussite” de la grande ville. Ainsi, pas un seul des arrière-grands-parents de Catherine Deneuve n’était parisien. Les DORLEAC étaient arrivés avec Gabriel (1839-1889), charpentier de profession, qui avait quitté sa Comminge natale (Benque, Haute-Garonne, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Saint-Gaudens) au milieu du XIXe siècle pour y épouser une jeune fille de la région parisienne.

Cette branche sud-ouest couvre une zone d’une vingtaine de kilomètres carrés, notamment sur les communes de Bachas, Alan, Benque et Samouillan, avec les familles DORLEAC, BOUFFARTIGUE, FITTE, SAVES, DURRIEU, BARTHE, MARTIN, SIADOUS… Peu de professions nous sont parvenues, mais elles restent d’un niveau modeste et classique : un laboureur, deux cultivateurs, un maçon.

L’épouse de Gabriel DORLEAC, Armance LANDRY, était quant à elle née à Moret-sur-Loing, village médiéval du sud de la Seine-et-Marne, à une dizaine de kilomètres de Fontainebleau et une journée à cheval de Paris. Par cette branche, Catherine Deneuve tient ses racines de deux villes importantes : Nemours et Varennes-sur-Seine, la première bordant le Loing et la deuxième bordant la Seine au sud de la forêt de Fontainebleau. Là encore, peu d’informations sur les professions de ces familles (LANDRY, CHALAIS, CHAMOT, SOURIAT, ROUSSEAU, MILLIEN, GUILLOU, VERSOND…), avec un domestique, un sabotier et un vigneron.

La grand-mère paternelle, Berthe Marie SMOUT était quant à elle issue d’un couple belgo-suisse : lui Rodolphe SMOUT (typographe et imprimeur), né à Gand, en Flandre, en 1855 et elle Alexandrine JAQUET, né à Billens, près de Fribourg, en 1852. Tous deux s’étaient mariés à Paris en 1876, quelques années après la guerre avec la Prusse et dans un Paris en pleins travaux grâce à Haussmann. Leurs ascendances respectives restent encore à étudier…

C’est du côté maternel que Catherine Deneuve a les racines les plus profondes, grâce à sa mère Renée, né au Havre en 1911 (et qui, à 107 ans, est aujourd’hui l’actrice française la plus âgée toujours vivante). C’est en effet au nord du Havre, dans le pays de Caux, que l’on trouve tous ses ancêtres : les DENEUVE bien sûr, avec Renée puis Joseph Sévère, Jean Sévère II, Jean Sévère Ier, Rose Rosalie (fille-mère), Jean Nicolas Baptiste, Jean Baptiste dit Auger, Charles II, Pierre et enfin le plus lointain trouvé, Charles Ier du nom (1609-1671), qui avait vécu et était décédé à Criquetot-le-Mauconduit. Les racines seinomarines de Catherine Deneuve sont éparpillées sur bon nombre de petites communes de la zone côtière du pays de Caux, entre Le Havre et Saint-Valéry-en-Caux, en pénétrant jusqu’à une vingtaine de kilomètres dans les terrres : Yèbleron, Bolbec, Vattetot-sous-Beaumont, Epreville, Foberville, Pierrefiques, Sainte-Marie-au-Bosc, Saint-Jouin-sur-Mer, Buglise… On y trouve, comme pour sa branche paternelle, des familles vivant de petits commerces, de l’artisanat ou la paysannerie (boulangers, cantonnier, cultivateurs, laboureurs, fileuses, meuniers, tisserand…) avec quelques mariniers…

En remontant le temps, on arrive cependant au début du XVIe siècle à plusieurs seigneurs tels Guillaume LE CANU, Hector de FILLIERES, François de MAHIEL, et par ricochet à la noblesse et aux rois de France, le premier d’entre eux étant Louis VII dit le Jeune (1120–1180), roi des Francs de 1137 à 1180 dont l’une des descendantes, dix générations plus tard, allait épouser Jean III MALET DE GRAVILLE, fixé avec toute sa descendance en Seine-Maritime. Parmi ces familles, citons les NOËL, AUGER, GOURNAY, LECANU, PAIMPARAY, DUVAL, DAVID, HEBERT, DEHAIS, GIGOT, TAFOURNEL, COTE, etc.

Ce bref aperçu des ancêtres de Catherine Deneuve ne saurait être complet sans évoquer la famille SCHENARDI, originaire de Suisse italienne (Roveredo), installée à Yébleron vers 1825 via Pierre Dominique (1803-1875), vitrier et peintre. Reste à savoir pour quelle raison il avait pu arriver là…

Cousinages célèbres :

Catherine Deneuve est cousine avec Georges BIZET (1838-1875), le célèbre compositeur, et plus récemment avec Thomas PESQUET (1978), le fameux spationaute dont de nombreux Français ont suivi en direct les tweets depuis l’espace en 2017. Leurs ancêtres communs sont Antoine PAIMPARAY (ou PAINPARÉ – 1662-1732) et Suzanne DUJARDIN (1669-1753), mariés en 1692 à Theuville-aux-Maillots, Seine-Maritime.

Yves SAINT-LAURENT

Comme beaucoup de Français nés en Algérie avant l’autonomie du pays, Yves MATHIEU SAINT LAURENT de son vrai nom, est issu de familles d’émigrés ayant tenté leur chance dans les anciennes colonies françaises. Ses parents, Jules Charles MATHIEU SAINT LAURENT (1909-1988), agent d’assurances et Lucienne Andrée WILBAUX (1914-2010) étaient tous deux enfants de pères émigrés (d’Alsace et de Belgique, avec une branche parisienne par une arrière-grand-mère) et de mères filles d’émigrés (l’un de l’Ain et l’autre d’Alsace, on trouve aussi une arrière-grand-mère espagnole). Encore plus loin dans le temps, on trouve une famille de Zurich, Suisse et une autre de Saint-Avold en Moselle… voilà une généalogie riche en surprises !

De fait, les racines d’Yves SAINT LAURENT sont multiples. Par sa branche paternelle les générations les plus proches sont d’un haut niveau social. Concernant sa lignée agnatique, les MATHIEU étaient de Metz, en Moselle, où l’on trouve Firmin au tournant du XVIIe siècle. Cinq générations plus tard, les marchands mosellans avaient pu monter dans la hiérarchie sociale jusqu’à Alexandre, qui avait émigré en Alsace, à Colmar, après l’union de l’Alsace à la France en 1648 à la suite de la Guerre de Trente ans. Avocat, il siégeait au Conseil Souverain et avait épousé une demoiselle de FAVIERS, elle même fille d’avocat et petite fille d’un orfèvre fondeur d’or pour le compte du Roi, né en Suisse.

Les alliances entre familles de la haute-bourgeoisie s’étaient ensuite poursuivies, on trouve alors les VERON REVILLE, avec Antoine François (1774-1858), fixé en Alsace, militaire de carrière mais né à Paris, fils d’un garde du corps des drapiers du roi Louis XVI,  petit-fils et arrière-petit fils de Bourgeois de Paris, tous drapiers… jusqu’à un François VERON (avant 1600-1619) à Troyes dans l’Aube. On trouve aussi par la branche alsacienne plusieurs avocats, des maires, des juges avec les ZAEPPFEL, GROSS, REHM, KIRSCHNER, les SCHWEND étant cités comme bourgeois de Strasbourg au XVe siècle, les INGOLD, ZORN et von ROTHWEILL, RIPLIN occupant les plus hautes fonctions à Strasbourg où on les trouve jusqu’au XIIIe siècle.

Toute une branche, venue du Hainaut belge au XVIIe siècle est également à noter, avec les BETTE, CAPELLE, COULON, s’était affiliée à des familles françaises du Nord (WANTELLET, LEJEUNE, DESBONNET, BLANGARNON…) où l’on trouve des marchands ou ouvriers en lin.

Côté maternel, la généalogie de Yves Saint Laurent est  aussi bigarrée avec une autre branche belge (les WILBAUX, VANDERGHOTE, DUPRE, VUYLSTEKE, DELESCLUZE, GRISON, CARPENTIER, RAIROUX à Vlamertinge, Tournai, Moorslede, Bruges) et une autre branche alsacienne venant d’une zone située entre Mulhouse et Colmar à Merxheim, Munchhouse, Eguisheim, Ungersheim (MULLER, LEIBY, ZETTING, DIENGER, RAYMAN, BAUMANN, ERNST, …). On trouve bon nombre de brasseurs en Belgique, avec des négociants en grain, des aubergistes, un maître-chirurgien, des marchands d’étoffes ou d’épices, et des notables en Alsace avec de nombreux prévôts.

Enfin, la branche espagnole qui débute avec Carla ROCA (1861-après 1892), plus modeste, nous mène à Lliger, entre Alicante et Valence, avec de modestes journaliers.

Cousinages célèbres :

Yves Saint Laurent cousine avec bon nombre de personnalités alsaciennes comme le général Auguste BRAUN (1831-1896), l’homme d’église Jean-Evangéliste ZAEPFFEL (1735-1808), le peintre René KUDER (1882-1962), l’évêque et homme politique Charles Emile FREPPEL (1827-1891), le sculpteur suisse Jean Balthazar KELLER (1638-1702), l’héroïne franco-polonaise Marie Antoinette LIX (1839-1909), la comédienne et chanteuse Dinah FAUST (1926), le journaliste et écrivain Jean EGEN (1920-1995) et enfin… deux Miss France, Laetitia BLEGER, miss France 2004 et Valérie CLAISSE, miss France 1994. Gageons qu’il aurait probablement apprécié pouvoir vêtir ses petites cousines reines de beauté, s’il avait connu ses cousinages.

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