Étymologie
Marchand : Très fréquent dans toute la France, ce nom désigne évidemment un marchand. Origine : le latin mercatus (marché) a sans doute donné le verbe *mercatare, dont le participe présent *mercatantem est devenu marcheant, puis marchand. La variante Marchant est assez courante dans le Nord et les départements voisins.
Abela : Patronyme maltais dont on pense le plus souvent qu'il correspond au nom biblique Abel. Mais, avec les noms maltais, il est difficile de se prononcer. La variante Habela a permis à certains d'y voir une forme de l'arabe Habbâl (= fabricant ou marchand de cordes).
Aulié : Patronyme surtout porté dans le Lot. On peut hésiter entre plusieurs solutions : d'abord un nom de personne d'origine germanique, Audalhari (audal = aud = richesse + hari = armée). Ensuite une variante de Olier, Ollier (potier ou marchand d'huile). Enfin, puisque l'on n'est pas si loin de la Gascogne, précisons qu'en gascon un aulher est un berger.
Bacalou : Nom rare porté dans le Lot. Semble désigner celui qui est originaire de Bacalou, hameau de la commune de Varilhes (09). On peut aussi penser au surnom d'un marchand de morue séchée (occitan bacalhau).
Baco : Etymologie incertaine pour ce nom catalan. On hésite entre un marchand de lard, de porc salé (catalan "bacó", ancien français et occitan "bacon") et un nom de personne d'origine germanique, Bacco (racine "bag" = dispute, combat)."
Bantresque : Sobriquet catalan relativement rare, qui semble représenter une personne au ventre rebondi. Le mot ventresca, qui désigne les boyaux, les tripes, le lard, est en effet souvent employé dans ce sens : Mira aquell home, quina ventresca que té ! (cité par Alcover-Moll). À envisager secondairement un marchand de lard.
Barrachon : Nom difficle à situer géographiquement vu sa rareté, rencontré aussi sous la forme Barachon (03, 54), à rapprocher de Barrachin (74). M.T. Morlet évoque un marchand ou un fabricant de vases. Un dérivé de barraca ou baraca (= cabane) paraît être cependant une solution intéressante.
Basmadjian : Nom arménien d'origine turque. Il s'agit du fils (suffixe -ian) du marchand (suffixe -dji) d'indiennes, autrement dit de tissus imprimés (basma).
Biblocque : Nom porté dans le Pas-de-Calais. Variantes : Biblocq, Bibloque. Il semble s'agir d'une forme ancienne de bibelot, apparu tardivement dans la langue française mais qui est sans doute d'origine picarde. Ce serait donc un surnom donné à un marchand ou à un fabricant de petits objets.
Blavi, Blavis : Nom catalan visiblement lié à la couleur bleue. Il a pu être donné à celui qui broyait le pastel pour obtenir la teinture bleue, ou encore à un marchand de pastel, mais ce n'est qu'une hypothèse. A noter aussi qu'en ancien français l'adjectif blave signifiait bleu, mais aussi blond.
Blavier : Porté surtout dans les Ardennes, c'est un dérivé de blave, variante du mot blé. Plusieurs possibilités : celui qui cultive le blé, le fonctionnaire chargé de surveiller les récoltes du seigneur, ou encore un marchand de grain.
Boudin : Dans la plupart des cas, c'est un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine bod (= messager). Peut éventuellement désigner un marchand de boudins ou une personne ventrue. C'est dans la Seine-Maritime que le nom est le plus répandu. Matronyme : Boudine. Diminutifs : Boudinaud (77, 42), Boudineau (77, 44, 91), Boudinel, Boudinelle (62, 80), Boudinet (19, 70), Boudinhon, Boudignon (07, 43, 03), Boudinot (02, 55, 91).
Boudesseul : Patronyme porté en Normandie et dans la Mayenne (variante Boudesseu). Semble correspondre à l'ancien français botisele (= petit tonneau, surnom pouvant évoquer un marchand de vin ou un personnage rondouillard), également à l'origine du nom Bouteselle. La transformation de t en d est courante en Normandie, notamment dans les patronymes (Boutevillain > Boudevillain, Boudvillain).
Bougie : Difficile de cerner l'origine géographique de ce patronyme. Il est quand même assez répandu dans l'Ouest (44, 49). Peut très bien désigner un fabricant ou un marchand de bougies. Le mot bougie est en effet mentionné pour la première fois dans un texte en 1300 : il désigne la cire (originaire au départ de la ville algérienne de Bougie) servant à confectionner des chandelles. On disait à l'époque : des chandelles de bougie. Cependant, il faut envisager d'autres hypothèses, par exemple des déformations de Bougis, Bougy, qui sont des toponymes. Ainsi on trouve des communes appelées Bougy dans le Calvados et le Loiret
Boulicot : Patronyme fréquent dans l'Allier. Variantes : Boulicaud, Boulicault, Boulicaut (03, 21, 71). Sens incertain, mais on peut faire le rapprochement avec l'ancien français bolicques, qui désignait les tripes. Il pourrait donc s'agir d'un marchand de tripes.
Bource : Variante de Bourse, sans doute le surnom d'un fabricant ou d'un marchand de bourses. Nom rencontré dans l'Ouest (56, 53, 35).
Bourset : C'est dans l'Ardèche que le nom est le plus répandu. Il désigne en principe un fabricant ou un marchand de bourses. Mais il peut aussi s'agir d'un toponyme évoquant un bois (sans doute une saulaie), nom de divers hameaux dans l'Ain, la Nièvre et la Haute-Saône.
Boursier : Originaire du Centre (18), le nom désigne un fabricant ou un marchand de bourses.
Boursignon : Diminutif de bourse. Quelques actes anciens semblent situer l'origine du nom dans le Cher. Sans doute un surnom désignant un marchand de bourses.
Bouton : Un nom très fréquent un peu partout. Dans la plupart des cas, il doit s'agir d'un nom de personne germanique, Boto (bod = messager). On ne peut cependant négliger totalement le mot bouton, utilisé soit pour désigner celui qui a des boutons sur le visage (encore que ce sens du mot soit très tardif), soit comme surnom d'un marchand de boutons. À noter enfin que, surtout aux environs de l'Auvergne, il peut s'agir d'un toponyme, diminutif de "bout" (= bois)."
Breuse : Nom rare porté dans la Haute-Marne. On le trouve plus souvent sous la forme Breuze (45). Il s'agit en principe d'une déformation du mot braise, désignant un marchand ou un fabricant de charbon de bois.
Bridon : Patronyme porté dans l'Ain et la Saône-et-Loire. Semble désigner un fabricant ou un marchand de brides, plus généralement un bourrelier.
Brouchon : On trouve ce nom dans l'Est (54, 55) et aussi dans le Sud-Est. Difficile de se prononcer, car il y a au moins deux possibilités : soit un diminutif de broc (cruche, broc, surnom donné à un marchand de ces récipients), soit un toponyme formé sur une racine signifiant broussailles, taillis, lieu où abondent les arbustes épineux. A noter qu'une commune de la Côte d'Or s'appelle Brochon.
Bucher : Essentiellement porté en Alsace, c'est un dérivé de Buch, nom de famille et toponyme fréquent ayant le sens de bois de hêtres (allemand Buche). Dans d'autres régions, Bucher peut être une variante de Boucher ou désigner un marchand de bois.
Burillard : Nom rare, rencontré dans la Haute-Saône. Peut-être un fabricant ou un marchand de bure (étoffe grossière), mais aucune certitude.
Butel : Nom surtout porté dans le Pas-de-Calais. On peut hésiter entre deux explications : soit un dérivé de bute, bote = tonneau, surnom d'un marchand de vin. Soit un toponyme désignant une petite butte (plusieurs hameaux en Normandie).
Butez : Variante picarde de Butet, Buttet, surnom donné vraisemblablement à un marchand de vin ou à un fabricant de tonneaux (latin buttis = tonneau).
Caillebote, Caillebotte : Le nom est porté en Bretagne et en Normandie. Deux possibilités : soit le lait caillé (et donc un marchand de fromages frais), soit un toponyme désignant un lieu caillouteux (l'adjectif cailleboteux existait et possédait ce sens). On retient généralement la première solution.
Cailleton : Nom rencontré en Charente et dans les Deux-Sèvres. Deux possibilités d'explication : soit un toponyme, avec le sens de lieu caillouteux. Soit un marchand de fromage (un marchand de caillé).
Caillez : Nom porté dans le nord de la France (62, 80), c'est peut-être une variante de Caillet (26, 85, 80), Cailliet (02, 71), toponyme désignant un lieu caillouteux ou diminutif de "caille". Autre possibilité : le mot "caillier", avec plusieurs sens possibles : marchand de lait caillé, ou encore celui qui prend les cailles au piège (M.-T. Morlet pense aussi à l'ancien français "caielier", fabricant de chaises). Formes voisines : Cailler (37, 44, 74), Caillié (02, 60, 95), Caillier (25, 80, 59), Cailliez (59, 08)."
Caplot : Nom picard. C'est sans doute un dérivé de capel (= chapeau), désignant un porteur ou un marchand de chapeaux. Il n'est cependant pas interdit d'y voir un dérivé de cape, ou encore de capele (= chapelle en picard). Dans tous les cas, il y a eu amuïssement du e devant l.
Cappello, Cappelli : Surnom italien donné à un marchand ou à un fabricant de chapeaux. Variantes : Capello, Capelli.
Capronnier : Fabricant ou marchand de chaperons (voir Capron).
Casé : Nom porté à la fois dans le Sud (34, 66) et dans le Nord (80). Désigne peut-être un marchand de fromage (du latin "caseum" = fromage). Un dérivé de "casa" (= maison) est cependant préférable : le nom semble en effet correspondre à l'ancien français "chasé", qui désignait le possesseur d'un fief, ou encore un vassal, un tenancier."
Cauchon : Popularisé, si l'on peut dire, par l'évêque qui s'acharna sur Jeanne d'Arc, c'est un nom de famille normand (50, 76), variante du français Chausson (fabricant ou marchand de chaussons, sans doute à l'époque des sortes de caleçons ou de chaussettes).
Cazier : Nom assez répandu de la Picardie à la Belgique. Désigne, comme Casier et Casiez, un fabricant ou un marchand de fromages. Variante : Caziez.
Cerbeland : Nom rare, rencontré surtout sous les formes Cerbelaud, Cerbellaud (département de la Creuse). Apparemment le surnom d'un marchand de cervelles, d'un tripier.
Chapeau : Surnom désignant un fabricant ou un marchand de chapeaux, porté notamment dans la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et le Loiret.
Chaussard : Nom surtout porté dans la Nièvre (également 41, 71). Semble une variante de Chaussier (28, 21), qui désigne un marchand ou un fabricant de chausses.
Chausson : Nom fréquent à la fois dans l'Ariège et la Sarthe. Paraît désigner un fabricant ou un marchand de chaussons, (diminutif de chausse), terme qui devait correspondre au moyen âge soit à un caleçon, soit à des sortes de chaussettes. Il peut cependant s'agir aussi d'un toponyme (dérivé de "chaux" ?), plusieurs hameaux s'appelant (le) Chausson. Variante : Chaussou (24). Diminutifs : Chaussoneaux (86, 79), Chaussonet (09), Chaussonnaud, Chaussonneau (16, 86), Chaussonneaux (79), Chaussonnet, Chaussounet (11)."
Chiffon : Nom rare porté en Bourgogne, où l'on trouve aussi la forme Chiffot. Il ne devrait avoir en principe aucun rapport avec l'actuel chiffon, dérivé de chiffe, ces deux mots n'étant attestés qu'au XVIIe siècle. Mais il n'y a apparemment pas d'autre solution. Donc, faute de mieux, il pourrait s'agir malgré tout d'un marchand de chiffons, de hardes.
Chollou : Patronyme rencontré dans l'Ille-et-Vilaine. Sans doute le surnom d'un producteur, d'un marchand de choux.
Cintas : Nom espagnol. Pourrait désigner un marchand de rubans, mais il s'agit plutôt d'un toponyme (avec le sens d'enceinte ?), que l'on retrouve notamment dans la localité de Cortijo de Cintas, province d'Almería.
Cocquerel : Rencontré en Picardie, c'est peut-être un diminutif de coq, sobriquet désignant un jeune homme prétentieux, ou encore un coureur de jupons. Mais on pensera surtout à un toponyme, avec le sens de moulin (cf. la commune de Cocquerelle, dans la Somme). Autre possibilité : marchand de coqs (sens relevé par Godefroy pour cocherel). Variantes : Coquerel, Coquerelle, Cocquerel, Cocquerelle.
Coffin : Nom surtout porté dans la Somme, également présent dans le Cher. Désigne par métonymie le fabricant ou le marchand de coffins, corbeilles ou paniers d'osier (bas-latin cophinum, emprunté au grec). Le métier est également présent sous la forme Coffinier (80). Diminutifs : Coffineau (85), Coffinet (51), Coffinhal, Coffinot.
Coirier : Patronyme vendéen. Désigne un fabricant ou plutôt un marchand de cuir (latin corium).
Cosson : Rencontré un peu partout mais surtout dans l'Ouest, le nom désigne un négociant, un courtier, et plus généralement un revendeur, un marchand (latin cocionem, même sens).
Cruchet : Diminutif de cruche, sans doute appliqué à un marchand ou un fabricant de cruches. C'est dans la Sarthe que le nom est le plus répandu.
Cussenot : Nom surtout porté dans les Vosges. Il devrait s'agir d'un diminutif de Cusson (variante de cosson = marchand, revendeur).
Dahan : Peut dans certains cas désigner le fils d'Ahan, un ancien nom de baptême variante de Ahond, Haond (latin Abundus). Mais il s'agit le plus souvent d'un patronyme juif porté en Afrique du Nord, qui correspond à l'arabe dahhân (= peintre, nom de métier, également marchand d'huile).
De Cruyenaere, Decruyenaere : Nom d'origine flamande qui correspond au métier de marchand, d'épicier (moyen néerlandais crudenaer).
Dekkiche : Nom sans doute berbère (suffixe -iche). A rapprocher éventuellement de l'arabe Daqqâq (= marchand de farine).
Demerson : Le nom est porté dans l'Est (52, 55). Il désigne le fils de Merson, surnom donné à un marchand (ancien français mers, merz = marchandise, du latin mercem).
Demersseman : Nom porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Correspond au flamand de merseman (= le mercier, au moyen âge le marchand). Variantes : Demeerseman, Demeersman, Demeersseman, Demerseman, Demerssman.
Descottes : On donne généralement deux hypothèses pour l'origine de ce nom, et je ne sais pas laquelle est la bonne : 1. Une forme altérée de Descostes, Décôtes (maison située sur les côtes). 2. Un fabricant ou un marchand de cottes, version qui, au moins linguistiquement, paraît plus logique. Dernière précision, il y a 119 Descottes dans l'annuaire, assez dispersés géographiquement (mais on en trouve beaucoup dans l'Ain et la vallée du Rhône, ainsi qu'en Ille-et-Vilaine et dans le Puy-de-Dôme). Quant aux Decotte, au nombre de 10, on les trouve surtout dans le Pas-de-Calais.
Dorge : Peut évoquer un producteur ou un marchand d'orge, mais semble plutôt désigner celui qui est originaire d'une localité ou d'un lieu-dit appelés Orge, Orges (nom d'une commune de la Haute-Marne) : le toponyme est en effet très fréquent, il a parfois un rapport avec l'orge, mais il s'agit le plus souvent d'un hydronyme (nom de cours d'eau). C'est dans la Somme et le Nord que le nom de famille est le plus répandu. Variante : Dorges.
Drapeau : Fréquent en Vendée et en Poitou-Charentes, c'est un surnom donné à un fabricant ou un marchand de drap, éventuellement de vêtements (sens de l'ancien français drapel). Variantes : Drapeaud (17), Drappeau (17, 85).
Ecoupaud : Nom porté dans la Charente (variantes : Ecoupeau, Ecoupeaud). Peut-être le surnom d'un marchand de balais (latin scopa > ancien français escove, escobe).
Escaitx : Le mot "escaig" (variante : "escaix") désigne en catalan un coupon de tissu, un morceau de quelque chose qui a été coupé. Sens identique en occitan pour "escach". Peut-être un surnom appliqué à un marchand de tissus. Ce nom était autrefois assez fréquent à Prades (66). Variantes : Escaig, Escaich, Escach, Escax."
Escot : Le nom est surtout porté dans la Loire et la région lyonnaise. On le rencontre aussi en Gascogne, où l'on trouve les formes Escos, Escots. Dans la plupart des cas, il s'agit d'un toponyme, représenté par exemple par le hameau des Escots (Chevrières, 42) ou les communes d'Escot (64), Escots (65), Escos (64). Signification du toponyme : on a imaginé parfois des lieux habités par des Ecossais, ce qui est très peu vraisemblable. Plus sérieux, l'occitan escot (= courson de vigne) est à envisager. Le mot désigne aussi en ancien français des arbres émondés, une promenade bordée d'arbres. A noter enfin que, du côté de la Loire, Escot peut être le surnom d'un marchand d'escot, étoffe de laine fabriquée en Lozère.
Eyen : Patronyme porté en Alsace-Lorraine. Sans doute le surnom métonymique d'un marchand d'oeufs (allemand Ei), sens que l'on retrouve dans les noms Eyer et Eyermann, Eiermann.
Fabe : Surtout porté dans la région d'Agen, c'est le surnom d'un producteur ou d'un marchand de fèves. On trouve la forme Faba dans l'Aude.
Favresse : Vu la répartition géographique du nom (Normandie et Picardie), il n'a sans doute rien à voir avec le patronyme Favre (= forgeron). C'est une forme contractée de Faveresse, sans doute un matronyme formé sur Favereau, lui-même diminutif de Favier (= producteur ou marchand de fèves). On peut aussi penser à un toponyme : il existe une commune appelée Favresse, mais elle se trouve dans la Marne.
Ferron : Rencontré dans plusieurs régions, mais surtout fréquent dans l'Ille-et-Vilaine et plus généralement dans l'Ouest, désigne en ancien français un forgeron ou un marchand de fer. Dérivé : Ferronnière (44). Diminutif rare : Ferronnet. A noter que le nom Ferron est également porté en Espagne (Ferrón) et en Italie, notamment en Vénétie, avec un sens qui peut être différent : en Italie notamment, il semble que ce soit un augmentatif des noms Ferro, Ferri. Autres formes italiennes : Ferrone, Ferroni.
Fève : Désigne par métonymie un producteur ou un marchand de fèves. C'est dans le Cher et les Vosges que le nom est le plus répandu.
Froment : Surnom métonymique donné à un producteur ou à un marchand de blé. Le nom est répandu dans de nombreuses régions, on le trouve notamment dans l'Aveyron et le Pas-de-Calais. Dérivés : Fromental (30, 48), Fromentaud (83, 23), Fromentaux (07), Fromenteau, Fromenteaud, Fromenteaux (18), Fromenteil (19), Fromentin (76, 80), Fromentot (58, 89), Fromentoux (07), Fromenty (34), certains d'entre eux désignant plutôt une terre à blé. Voir aussi Fromentel. Variantes : Forment (59), Frument (45).
Fruchart : Nom rencontré dans le Nord-Pas-de-Calais et dans l'Aisne. On trouve la forme Fruchard en Poitou et en Vendée. M.-T. Morlet y voit un marchand de fruits, solution qui semble douteuse. Peut-être une terre en friche, ou alors un éventuel nom de personne germanique.
Fruchon : Nom porté dans la Vienne. M.T. Morlet y voit un diminutif de Fruchier = marchand de fruits. Il pourrait bien s'agir, tout comme Fruchard, d'un toponyme désignant une terre inculte (ancien français froc), mais on pensera aussi à une variante de Fruchou (voir ce nom). Difficile de choisir. A noter, dans la Vienne, le Bois Fruchon (commune de Château-Larcher) et les Fruchons (Antigny).
Fruitet : Formé sur fruit avec le suffixe diminutif -ET. Sans doute un marchand de fruits.
Fruteau : Nom assez rare. On le rencontre parfois dans l'Aisne et dans la Marne. Peut-être le surnom d'un marchand de fruits, mais aucune certitude, car il pourrait aussi s'agir d'une variante du nom de baptême Fructueux.
Galinier : Fréquent dans le Tarn et les départements voisins, désigne en occitan un éleveur ou un marchand de volailles (galinièr, du latin gallina = poule). Variantes : Galinié, Galigné, Galigner, Galignié, Galignier.
Gallocher : Nom porté notamment dans la Seine-et-Marne. Désigne un fabricant ou un marchand de galoches, chaussures montantes à semelle de bois épaisse. Les patronymes Galoche et Galloche existent également.
Galmiche : Nom porté en Haute-Saône, en particulier à Corravillers et plus généralement dans la vallée du Breuchin. Variantes : Galemiche et Gallemiche, formes qui paraissent plus anciennes. Le nom de famille est en effet mentionné à Provins (77) sous la forme Galemiche vers 1300 : en 1296-97 un certain Gile l'Enfant est tuteur des enfants de Robert Galemiche, et un nommé Thibaut Galemiche semble jouer un rôle important dans la ville, où on trouve au XVIIe siècle un lieu-dit appelé tantôt Gallemiche, tantôt Galmiche (sources : Véronique Terrasse, "Provins, une commune du comté de Champagne et de Brie", p. 267, et requête de Louis Bruant des Carrières contre madame Colbert, 1684). Le mot "gallemiche" est utilisé à la fin du XVIe siècle à Paris pour désigner un marchand de pain n'ayant pas le statut de boulanger, sans doute ce qu'on appelait aussi un "regrattier de pain" ("Et quant à ceux qui ne sont boulangers, et qu'on appelle gallemiches, deffenses aussi leur sont faites d'avoir aucun four dans la ville…", ordonnance de police rendue au Châtelet en 1594). À noter aussi, à la même époque, l'expression "boulangers gallemicheux", rencontrée à Senlis (in "Monumens inédits de l'histoire de France, 1400-1600, publ. par A. Bernier", p. 301). On envisagera cependant d'autres possibilités : d'abord le sens de galopin, gamin, vaurien, attesté dans les parlers meusois et namurois pour les mots "galmiche" et "galmicho". Ensuite un toponyme suisse formé sur Galm, variante alémanique de "calm" (pâturage de montagne), par exemple le village de Galmiz dans le canton de Fribourg."
Gansmann : Nom assez rare rencontré dans l'Aisne. On trouve la forme voisine Ganseman dans le Nord, ainsi que Gantzmann en Moselle. Deux possibilités : soit un éleveur ou un marchand d'oies (allemand Gans), soit plutôt un nom de personne d'origine germanique (gant, gans = oie sauvage + mann = homme).
Gauffre : Variante languedocienne de Joffre (voir ce nom) portée surtout dans l'Hérault. On trouve également le nom en Normandie, où il doit désigner un marchand de gaufres.
Gazé : Porté dans les Pyrénées-Orientales, le nom est peut-être occitan. On le rencontrait en effet autrefois surtout à Tarerach et à Montalba-le-Château. Son sens n'est pas évident du tout, et on est réduit aux hypothèses. Aucun rapport avec la gaze, qui est d'importation trop tardive (XVIe siècle). Peut-être une déformation phonétique d'un nom commençant par Cas-, phénomène fréquent en Roussillon, ce qui nous renverrait à une forme qui serait Casé, et sans doute Caser. Dans ce cas, il devrait s'agir d'un marchand de fromages (latin caseum). Dans la même optique, le nom provençal Gaze pourrait être l'équivalent de Caze (= maison).
Gengembre : Nom porté dans le Nord-Pas-de-Calais, rencontré aussi dans la Haute-Marne. On le trouve aussi dans les Ardennes et en Lorraine sous la forme Gingembre. Il s'agit d'un surnom donné à un marchand d'épices.
Glineur : Surtout présent dans le département du Nord, ainsi qu'en Belgique (Borinage), le nom semble désigner un marchand de volailles (ancien français geline = poule). Autre possibilité : une variante de glaneur (gléneur en picard).
Goblet, Gobled : On trouve surtout ce nom dans la Marne. Peut-être le surnom d'un marchand de gobelets, mais peut-être aussi un diminutif de Gobe (en ancien français = vaniteux). La meilleure solution est cependant un diminutif du nom de personne Gobel (voir ce nom).
Gralepois : Nom porté en Vendée, où l'on trouve aussi la forme Graslepois, qui nous invite à imaginer un marchand médiéval vendant ses pois sur le marché et vantant leur grosseur (sens fréquent de l'adjectif gras dans l'Ouest). Mais il faut se méfier des apparences, d'autant qu'on trouve dans le Maine-et-Loire la forme Grellepois, qui semble équivalente (voir ce nom).
Gratton : Nom porté en Vendée (variante Graton). Les grattons sont les résidus de la fonte de la graisse de porc, d'oie ou de canard qui sont salés chauds et consommés froids en hors-d'oeuvre (on les appelle aussi frittons). Il devrait s'agir d'un surnom donné à un cuisinier ou à un marchand de grattons. Le nom Gratton se rencontre également en Italie, dans le Frioul (Gorizia, Trieste), où on trouve aussi la forme Grattoni. Quelques Grattone également en Piémont. Le sens paraît le même qu'en français.
Guedj : Porté par des juifs d'Afrique du Nord (variante El Guedj), le nom, d'origine apparemment berbère selon Eisenbeth (Les Juifs de l'Afrique du Nord), pourrait être lié à l'idée de déménagement (kabyle agaji), le sens exact restant à préciser. Cependant, Paul Sebag (Les Noms des juifs de Tunisie) en fait une variante de Guez, nom surtout porté par des juifs tunisiens, lui aussi de sens incertain : il correspondrait soit à l'hébreu "gazaz" = tondre, couper, soit à l'arabe "qezzâz" = passementier, marchand de soie."
Hendel : Porté dans les Ardennes et la Moselle, correspond à l'allemand Handel, Händel, Haendel. C'est un diminutif de Hans, forme par aphérèse de Johannes (= Jean). Les formes Handler, Händler, Hendler, Hendeler ne sont en général pas des diminutifs : elles correspondent à l'allemand actuel Händler (= marchand), formé sur le moyen-haut-allemand handeln (= vendre).
Herrent : Patronyme porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Variante : Hérent (Herent). Plusieurs possibilités. Il peut s'agir d'un nom de localité, désignant un lieu où pousse le charme (néerlandais dialectal herenter). Mais il faut aussi envisager qu'Herrent soit une variante de Hereng, Herreng, correspondant soit un marchand de harengs, soit à un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine hari (= armée).
Houillon : Patronyme fréquent en Lorraine (88, 54). Ce nom, tout comme les Houiller et Houillez rencontrés en Picardie, pose problème. Peut-on le rattacher à la houille (surnom de mineur) ? Pourquoi pas, sachant que le mot se rencontre dès le XIIIe siècle en pays wallon (hulhes, 1278). Parmi les autres possibilités, signalons un dérivé du verbe ouiller (surnom de vigneron ou de marchand de vin), ou encore le wallon houyon (= homme marié), dont je ne sais trop s'il correspond à un terme également utilisé dans l'Est. Comme pour Houiller, il faut aussi envisager un surnom donné à un débauché. Enfin, dernière hypothèse, comme pour la commune de Houilles, il pourrait y avoir un rapport avec l'élevage des brebis.
Kaas : Surtout porté en Moselle, il correspond à l'allemand Käse (= fromage). Surnom d'un producteur ou d'un marchand de fromages. Variantes : Kaes, Kaese, Kas, Kase, Kees.
Kasikci : Nom turc désignant un marchand de cuillères (kasïkçï).
Kauffmann : Le nom désigne un marchand (allemand "Kaufmann"). Variantes : Kauffman, Kauffmant, Kaufman, Kaufmann, Kaufmant."
Kiecken : Porté en Belgique et aux Pays-Bas, c'est un surnom donné à un éleveur ou à un marchand de poulets (néerlandais kuiken, flamand kieken).
Kimmich : Nom porté dans le Haut-Rhin. On trouve aussi en Alsace-Lorraine le nom Kimmel, qui désigne un marchand de cumin (ou d'eau-de-vie de cumin), variante de Kümmel. En est-il de même pour Kimmich ? Peut-être. A moins qu'il faille rattacher ce nom à Kumme (= écuelle), ou à Kummer (= chagrin, misère). Le rapport avec Kimm (= horizon) est par contre très improbable, mais le patronyme Kimm existe aussi en Alsace.
Knopf : Correspond au mot allemand Knopf = bouton. Surnom métonymique donné à un fabricant ou à un marchand de boutons. Eventuellement, sobriquet métaphorique donné à un petit homme rond comme un bouton. Variantes : Knoop, Knop, Knopp. Dérivés : Knopfel, Knopfelmacher, Knopfler, Knopfli, Knopflin.
Kohler : Deux possibilités pour ce nom d'origine allemande : soit un producteur ou un marchand de choux (allemand Kohl), soit celui qui fabrique ou vend du charbon de bois (Kohle). Variante : Koehler.
Kugler : Sans doute un fabricant ou un marchand de capuches (en ancien allemand kugel, mot formé sur le latin cuculla, de même sens).
Lallier : Nom assez courant, rencontré notamment dans l'Ardèche, la Moselle, les départements du Centre et des Pays de la Loire. Variante : Lalier. Peut-être un nom de métier : marchand d'ail (= l'aillier). Mais on pensera surtout à un toponyme lié à la présence d'alisiers (alier et allier sont en effet des termes désignant l'alisier). De nombreux hameaux ou lieux-dits s'appellent l'Alier, l'Allier, Lalier, Lallier. Un lien avec la rivière de l'Allier est également envisageable dans certains cas.
Lamontre : Nom porté surtout dans la Haute-Marne, mais aussi en Limousin. Inutile de dire que le sens actuel de montre ne convient pas, car il est trop tardif (XVIe siècle). Il faut donc choisir parmi les nombreux sens médiévaux du mot montre. Disons qu'en gros il désignait des marchandises que l'on montrait au public. Par extension, il a pris le sens de foire, marché. Peut-être le surnom d'un marchand ambulant, ou encore un lieu-dit désignant l'emplacement d'une foire.
Lampin : Nom du Nord de la France et de Belgique. Désigne apparemment un marchand ou un fabricant de lampes. Il peut cependant s'agir d'un hypocoristique de Lambert.
Lavaine, Laveine, Lavoine, Lavenne : Ces noms de famille, surtout fréquents dans l'Est (88), semblent avoir le même sens et devraient désigner un producteur ou un marchand d'avoine. Les noms Laveine et Lavenne sont également présents en Belgique (Hainaut) et dans le Nord, sans doute avec le même sens. À noter cependant qu'en rouchi le mot vigne se prononçait veine (cf. entre autres, Tableau synoptique et comparatif des idiomes populaires ou patois de la France).
Le Boisselier : Nom désignant un marchand ou un fabricant de boisseaux (mesures pour le blé et les autres grains).
Lecoeuche : Patronyme porté dans le Nord-Pas-de-Calais. Variantes : Lekeuche, Lekoeuche, Lequeuche. Il signifie mot à mot "la chausse" (le est également féminin en picard, et keuche est une variante régionale de chausse). Surnom donné à un porteur ou à un marchand de chausses."
Ledrapier : Fabricant ou marchand de drap. Nom porté dans la Somme et dans l'Est. Variante : Ledrappier.
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Source de l'information : Jean Tosti