Étymologie
Malé, Maler : Le É final renvoyant en principe au suffixe -ER, nous avons regroupé ces deux noms. Etymologie délicate à définir (on reconnaît souvent qu'une étymologie pose problème quand les dictionnaires oublient de mentionner le nom). Première hypothèse, un lieu planté de pommiers (en latin malum = pomme, mais ce mot avait déjà été remplacé depuis longtemps par poma). Autre hypothèse, sans doute plus probable, un nom de personne d'origine germanique, Madalhari, raccourci en Malhari (madal = conseil, réunion + hari = armée).
Le Masle : Variante de Le Mâle, en principe un sobriquet s'appliquant à un homme viril.
Malterre : Nom de famille surtout présent dans la Creuse, mais rencontré aussi en Bourgogne. Désigne celui qui habite le lieu-dit la Male Terre (= la mauvaise terre) ou qui en est originaire. Le nom de famille Maleterre se rencontre également en Dordogne, mais aussi en Bretagne (29) et en Lorraine (54). Autres variantes : Maltère (Allier et départements voisins), Malaterre (Languedoc).
Mascle, Mascla : Nom catalan ou occitan. Du latin masculus (= mâle), il semble s'agir d'un surnom pour un homme vigoureux, mais on peut aussi avoir affaire à un prénom médiéval (c'est le cas pour l'équivalent Maschio en Italie). A noter cependant des formes de type Masclà (accent tonique sur le a final), pour lesquelles on pensera surtout à un toponyme (le Mas Clar).
Mulet : Nom porté surtout en Normandie (27, 76), également présent dans la Haute-Saône. Le sens du mot étant le même qu'aujourd'hui, il est logique de penser à un sobriquet désignant un personnage têtu. Etymologie : diminutif de l'ancien français mul, du latin mulus (= hybride mâle de l'âne et de la jument). Variante : Mullet (28, 59, 62). À envisager secondairement un diminutif de "meule"."
Rescourio : Porté dans le Morbihan, désigne celui qui est originaire de Rescourio, hameau à Noyal-Pontivy, dans le même département. Le toponyme semble formé de Rest (= lieu de repos, abri, foyer) et de Gourio, nom de personne (variante Gouriou) à rapprocher du gallois gwryw (= mâle).
Queudane : Assez rare et porté notamment dans le Loiret, pourrait désigner un mâle bien pourvu par la nature.
Anis : Surtout porté dans le Maine-et-Loire, le nom me paraît bien obscur. A noter qu'un hameau s'appelle l'Anis à Mâle, dans l'Orne.
Mascolo : Le nom est assez fréquent en Italie, notamment en Campanie, dans les Pouilles et en Lombardie. Il correspond au latin masculus (= mâle), surnom possible pour un homme vigoureux. Avec le même sens : Maschio.
Bouhlala : Originaire d'Afrique du Nord, le nom est souvent simplifié en Boulala. Il signifie en principe le père (arabe "abû", dialectal "bû") de celui qui s'appelle Hlala. Ce dernier nom renvoie à une racine h.l.l (éventuellemnt H.l.l), mais je n'en connais pas le sens. Parmi les possibilités, on peut noter le mot "hilâl" (= croissant de lune, également beau jeune homme, serpent mâle ou première pluie)."
Coloma : Assez fréquent en Espagne, c'est en principe un prénom féminin, en français Colombe, popularisé par sainte Colombe, martyre au IIIe siècle. De nombreuses localités catalanes s'appellent Santa Coloma. À noter cependant qu'en catalan le mot "coloma" désignait au Moyen Âge le pigeon, mâle ou femelle."
Maschio : Le nom est porté en Italie du Nord, notamment en Vénétie. On trouve le pluriel Maschi en Lombardie. Il correspond au latin "masculus" (= mâle) et a été utilisé comme nom de personne (prénom) au Moyen-Âge."
Le Guel : Porté dans le Morbihan, le nom correspond à l'adjectif breton "gell" (= bai, brun), tout comme la forme Le Guell. Diminutifs probables : Le Guélaud, Le Guellaud, Le Guellaut, et sans doute aussi Le Guélec, Le Guellec (noms qui peuvent également être des dérivés de "kell" = testicule, le mot "kelleg" désignant un animal mâle)."
Pintart : Porté dans les Ardennes et autrefois dans l'Eure-et-Loir, devrait être un dérivé de "pinte" et du verbe "pinter", déjà attesté avec le sens de boire beaucoup dans le Roman de la Rose. Il a sans doute désigné un buveur. On trouve plus fréquemment la forme Pintard, sachant que ce nom est aussi porté dans le Gard, sans doute avec un autre sens : même si le mot "pintard" est attesté par Mistral avec le sens de pintade mâle, on pensera surtout à l'ancien hameau du Pintard, dans la commune de Lasalle (30)."
Fouin : Le nom est porté en Poitou-Charentes et dans les Pays de la Loire, ainsi que dans le Calvados. C'était au Moyen Âge le mâle de la fouine, surnom possible pour une personne rusée. Diminutifs : Fouinaud, Fouineau, Fouineteau, Fouinneteau, et peut-être aussi Fouinat, nom présent dans l'Yonne et la Seine-et-Marne.
Torzuoli : Nom italien rare originaire d'Ombrie. Il correspond au mot "torzuolo", variante de "terzuolo", terme désignant en italien le mâle de certains rapaces, en particulier le faucon. Le nom de famille Terzuoli se rencontre pour sa part en Toscane. On rencontre la forme Terzuolo dans le Piémont."
Panard : Nom porté à la fois dans la Meuse et la Mayenne, département où on trouve aussi la forme Pannard. Autre variante : Panart. Le sens peut être identique à celui de Pénard (voir ce nom), désignant un coutelas ou le membre viril. À noter cependant que le mot "pannard" est aussi attesté avec le sens de carpe mâle. Concernant la Mayenne, il faut aussi, et peut-être surtout, penser à un toponyme : Panard (le Haut et le Bas) est un hameau (également château et moulin) à Ernée, c'est aussi un ancien moulin et un ancien étang à Juvigné-des-Landes, et enfin une ferme à Saint-Ellier."
Moscardini : Nom italien porté notamment dans le nord de la Toscane, diminutif ou variante de Moscardi, Moscardo. Les mots "moscardo" et "moscardino" désignent en italien un rapace, en principe l'épervier mâle. On peut donc penser à un surnom lié à cet oiseau, par exemple celui qui chasse à l'aide d'un épervier. À noter cependant que Moscardus est attesté à plusieurs reprises au Moyen-Âge comme nom de personne."
Lumalé : Porté dans les Landes, devrait être un toponyme avec le sens de mauvais bois, mauvaise forêt, ou encore le bois de celui qui s'appelle Malé. Un hameau s'appelle Lumalé à Maillères (40).
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Source de l'information : Jean Tosti
