Étymologie
Grand : Un nom de famille très répandu un peu partout en France. C'est dans la Loire et la Haute-Loire qu'il est le plus fréquent, ainsi que dans l'Allier. Il désigne bien sûr celui qui est grand ou plus âgé, surnom permettant de distinguer entre eux des frères.
Abdelazim, Abd el Azim : Nom arabe qui signifie serviteur du Grand, du Magnifique (`aZîm, l'un des plus beaux noms de Dieu).
Abdelkber : Variante de Abdelkabir, Abdelkbir, qui signifie serviteur de Dieu le Très Grand (kabîr).
Amand, Amant : Le nom est surtout porté dans le département du Nord. C'est un ancien nom de baptême (latin Amandus = digne d'être aimé) popularisé par saint Amand, "l'apôtre des Flandres et du Hainaut", évêque itinérant et grand évangélisateur. Il est le fondateur de l'abbaye d'Elnone (aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux). Il serait mort nonagénaire en 684."
Armangau, Armangaud, Armengau, Armengaud, Armengol : Nom de personne d'origine germanique, Ermingaud ou Ermingald (ermin = très grand + gaud = goth ou gald = salaire) surtout porté en pays catalan. Formes similaires : Armengau, Armengaud, Armengaut, Armengo, Armengod, Armengol, Armengot, Armengou, Armingaud, Armingol.
Badier : Nom très fréquent dans le Drôme, également porté dans l'Ouest (53, 35). Correspond au verbe d'ancien français bader, bayer, beer = être ouvert, ouvrir tout grand. Difficile de connaître le sens du patronyme : M.T. Morlet propose l'officier chargé d'ouvrir les portes, un appariteur. Autre possibilité : comme badin et badaud dans leur premier sens, celui qui reste bouche bée, sobriquet donné à un personnage un peu niais. A noter enfin que dans l'Ouest le badier est une variété de merisier et qu'il existe des hameaux portant ce nom à Jugon-les-Lacs et à Sévignac (22), ainsi qu'à Étrelles (35).
Baduel : Nom rencontré dans le Cantal et l'Aveyron. Le verbe occitan badar signifie ouvrir grand, et on pense forcément à quelqu'un ouvrant grand son oeil, sans doute un guetteur. Mais faut-il se fier aux apparences ?
Ballandraux : Nom porté dans la région lyonnaise, où l'on rencontre les formes voisines Ballandras, Ballandraud, Ballandraux, Ballandreau (également Ballandrin dans l'Ain). Toutes ces formes se rencontrent également avec un seul l : Balandras, Balandrau, Balandraud, Balandraux, Balandreau, Balandreaud. Difficile de se prononcer avec certitude : a priori il s'agit d'un dérivé du verbe occitan balandrar (= balancer, se dandiner), surnom qui a pu être donné à un grand dadais (sens attesté pour le mot balandran). Mais il faut aussi envisager un autre terme occitan, balandran, qui désigne un manteau d'étoffe grossière, et donc par métonymie le porteur ou le fabricant d'un tel manteau.
Basile : Surtout fréquent dans l'Ouest, c'est un nom de baptême issu du grec Basileios (= roi). Basile le Grand fut évêque de Césarée (370). Ses écrits lui valent les titres de père et docteur de l'Eglise.
Bégrand : Nom porté notamment dans la Haute-Marne, où l'on trouve aussi la forme Belgrand, qui permet de mieux comprendre le sens du patronyme : celui qui s'appelle Grand et qui est beau. On rencontre la variante Beaugrand dans le Pas-de-Calais et l'Aube.
Bialade : Surtout porté dans les Hautes-Pyrénées, c'est une variante de Vialade (11, 81), toponyme qui peut être interprété de deux façons : soit un grand chemin (dérivé de via), soit un hameau (dérivé de vialar, du latin villa).
Bichon : Nom surtout porté dans la Loire-Atlantique et en Poitou-Charentes, présent aussi dans l'Est (Jura, Vosges notamment). Sens incertain. Peut-être une aphérèse de Barbichon (qui a une petite barbe) ou de Robichon (diminutif de Robert). À envisager aussi une variante du mot "bisson", lui-même variante de "buisson". Le mot "bichon" est attesté dans la Loire et la Haute-Loire avec le sens de "pot". Une variante du mot "bichot", mesure de capacité, est également possible en Bourgogne. On ne peut négliger le sens de petit de la biche ou petit chevreuil, et le sens affectueux qui en découle. Par contre, la définition donnée par le lexique de Godefroy et reprise par Dauzat ("voleur de grand chemin") ne repose que sur une citation obscure et ne figure dans aucun dictionnaire contemporain d'ancien ou de moyen français."
Bonaventure : Porté plutôt dans le Sud, c'est un nom de baptême supposé être de bon augure pour son porteur (bona = bonne + adventura = destinée), fréquent en Italie sous la forme Buonaventura, Bonaventura. Un saint a porté ce nom au XIIIe siècle, grand théologien et cardinal mort à Lyon.
Boujot : Porté surtout dans la Loire, c'est un diminutif de Bouge, toponyme qui évoque une terre inculte. Variante : Bougeot (Franche-Comté). Le mot bouge peut aussi désigner un grand sac de toile grossière, ce serait alors le surnom d'un fabricant de ce genre de sac.
Brazeau : Nom rare surtout porté dans la Loire-Atlantique (variante : Brazaud). Aucune idée, sinon un éventuel diminutif du breton Braz (= grand, corpulent).
Caland : C'est dans la Haute-Saône et les Vosges que le nom est le plus répandu. Il s'agit peut-être d'une variante de chaland (grec khelandion), grand bateau pour le transport des marchandises, et donc du conducteur d'un tel bateau. À envisager aussi une variante de Galand (voir Galland). On notera enfin que dans certaines régions (Limousin, Vivarais), les mots "calan, chalan" désignent un escarpement, un versant abrupt. On trouve dans le Nord les variantes, Calan, Calant. "
Castiglione, Castiglioni : Nom italien correspondant à un toponyme assez courant, qui signifie grand château (suffixe augmentatif -one ajouté à castiglio, variante de castello).
Courbis : Nom de famille surtout porté dans la Drôme. Désigne celui qui est originaire d'une localité ainsi appelée. On notera dans la Drôme les hameaux de Courbis à Crest, les Courbis à Montjoux, Grand Courbis à Châteauneuf-sur-Isère, Ferme Courbis à Alixan. Egalement le Grand Courbis et le Petit Courbis dans l'Ardèche (Alboussière), où le patronyme est aussi présent. Sens du toponyme : sans doute lieu fréquenté par les corbeaux.
Delgado : Nom portugais ou espagnol. Peut-être un sobriquet désignant celui qui est grand ou plutôt mince (sens de l'adjectif portugais delgado).
Ferraton : Diminutif de Ferrat, un dérivé de fer dont le sens est difficile à cerner : peut-être celui qui est dur comme le fer, ou bien celui qui est armé d'un fer (comme le Grand Ferré et sa hache). A noter aussi qu'en occitan le ferrat est un seau de fer. Le nom Ferrat est surtout porté dans le Sud-Est. Quant aux Ferraton, ils sont très nombreux dans le Forez.
Ferré : Le nom est présent dans diverses régions. En pays catalan et plus généralement dans les Pyrénées, c'est une variante de Ferrer (= celui qui travaille le fer, forgeron). Mais c'est en Vendée et dans la Loire-Atlantique qu'il est le plus répandu. Il y désigne peut-être celui qui est armé (l'ancien français "fer" avait souvent le sens d'arme), à l'image du Grand Ferré, ainsi nommé parce qu'il était armé d'une hache."
Grambin : Surtout porté dans l'Isère, semble avoir le sens de Grand Bin. Le nom Bin se rencontre en effet dans le même département (on le trouve aussi en Picardie et en Normandie), c'est une aphérèse de Robin (diminutif de Robert). On a donc affaire soit à un sobriquet, soit à un nom de famille composé. Autre possibilité : un diminutif du nom de personne d'origine germanique Grambert.
Grandadam : Désigne le grand Adam, nom de baptême fréquemment utilisé dans l'Est au moyen âge. C'est d'ailleurs en Alsace qu'il y a le plus de Grandadam. Variante rare : Grandadan.
Grandazzi : Nom italien. Dérivé en principe péjoratif formé sur l'adjectif grande (= grand). Autres dérivés : Grandini, Grandinetti, Grandone, Grandoni, Grandotto.
Grandferry : Nom porté dans les Vosges, présent aujourd'hui dans la Côte-d'Or. C'est un des nombreux exemples d'utilisation de l'adjectif grand accolé à un nom de baptême, ici Ferry, forme simplifiée de Frédéric.
Grandison : Assez courant en Angleterre, désignerait celui qui est originaire de la commune suisse de Grandson (c'est de toute façon un toponyme, comme l'attestent les premières mentions, toutes précédées de la préposition de). On trouve en France la forme Grandisson, qui semble pour sa part un diminutif de Grand.
Grandjean : Le grand Jean. Pour l'origine géographique, voir Grosjean.
Grandmont : Nom assez rare porté dans l'Aisne et dans l'Yonne. Désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit (le) Grand Mont (un mont n'étant pas forcément un très haut sommet, il suffit de penser aux monts belges). On rencontre plus souvent les formes Grammont, Gramont, Grammond, Gramond, qui ont le même sens.
Grando : Forme italienne du français Grand (également Grandi, avec -i de filiation). On trouve aussi le nom en Espagne, notamment en Catalogne où, écrit Grandó, c'est un dérivé de l'adjectif gran.
Grandsimon : Un des nombreux exemples de l'utilisation de l'adjectif grand accolé à un nom de baptême. Comme c'est souvent le cas, le patronyme se rencontre dans l'Est, notamment en Haute-Marne.
Grandsire : Nom porté en Normandie et en Picardie (variantes : Grandsir, Gransir, Gransire). Mot à mot, signifie grand seigneur, sans doute un sobriquet ironique donné à celui qui a des allures hautaines.
Grandtener : Nom assez rare porté en Champagne-Ardennes, rencontré aussi sous la forme Grandtner. Il devrait s'agir d'une déformation de Gaertner, Gartner (allemand Gärtner = jardinier), avec métathèse due à l'influence de l'adjectif grand.
Grégoire, Gregori, Gregory : Nom de baptême issu du grec Gregorios (= celui qui veille). Plusieurs papes ont contribué à populariser ce nom, notamment Grégoire Ier dit le Grand (540-604), docteur de l'Église, qui fit de la papauté la principale puissance d'Occident, simplifia la liturgie, et se vit attribuer à tort l'origine des chants grégoriens. Le nom de famille Grégoire est présent un peu partout en France. Outre Paris, c'est dans le Vaucluse, le Nord, le Loiret, la Loire-Atlantique et les Bouches-du-Rhône qu'il est le plus répandu. Les formes Gregori, Gregory se rencontrent en pays catalan et occitan, ainsi qu'en Corse (et en Italie pour Gregori). On trouve en Alsace-Moselle et en Allemagne la forme Gregor et la latinisation Gregorius (ou Grégorius). La Corse connaît aussi la graphie Gregorj, et il y a en Italie beaucoup de Gregorio et surtout de Di Gregorio. Diminutifs italiens : Gregorin (Frioul), Gregorini (Lombardie notamment). Dérivé filiatif arménien : Grégorian.
Gross : Nom alsacien ou allemand, qui est un sobriquet signifiant grand plutôt que gros. Variante : Grosse (57).
Hallami : Nom originaire du Maroc. Il est formé avec le suffixe -i sur Hallam, nom dans lequel on retrouve la base consonantique H.l.m, qui signifie bonté, indulgence, mais aussi rêve. Le nom évoque sans doute l'une de ces deux possibilités : soit un grand rêveur, soit celui qui est bon, magnanime.
Handaye : Désigne celui qui est originaire d'Hendaye (64). C'est un toponyme basque dans lequel on trouve la racine handi (= grand), accompagnée d'une finale au sens assez obscur.
Harasse : Surtout porté dans la Somme, correspond à l'ancien français harace (grand panier, également grand bouclier), nom donné à un fabricant. Variante normande : Harache (50).
Haroune : Nom d'origine arabe ou juive renvoyant à Aaron (hârûn en arabe, 'aharon en hébreu), le frère aîné de Moïse, grand prêtre des Hébreux au désert.
Hattoy : Nom très rare rencontré uniquement dans les Ardennes (Blagny), présent depuis le XVIe siècle au hameau du Grand Hez (paroisse de Bouillon). Il désigne celui qui est originaire d'une localité portant ce nom, comme l'indique le suffixe -oy. On a le choix entre le Hattoy, ancien village entre les communes de Floing et Saint-Menges, et le Hatoy, dans la commune ardennaise de Margny. On trouve d'ailleurs à Margny la variante encore plus rare Hattay. Variante ancienne : Hatois.
Hochgenug : Nom allemand. Composé de hoch (= grand, élevé) et de genug (= suffisamment), le patronyme pourrait désigner une personne grande, à moins qu'il ne s'agisse d'un toponyme.
Imbern : Surtout porté en Cerdagne, c'est apparemment un nom de personne d'origine germanique, formé sur les racines im (très grand) et bern (ours).
Jaillant : Surtout porté dans l'Aube et la Seine-et-Marne, c'est peut-être le surnom d'un homme très grand (ancien français jaiant = géant). M.T. Morlet y voit le surnom d'un homme bavard (participe présent du verbe jailler). On rencontre la forme Jayant en Auvergne.
Jelloul : Nom de personne arabe signifiant "très grand, éminent" (jalîl). Variante : Jeloul. Avec suffixe d'appartenance : Jellouli, Jelouli."
Lang, Lange : Originaire d'Allemagne ou d'Alsace-Lorraine, ce nom est un sobriquet désignant un homme grand (lang = long).
Larguier : Semble correspondre au catalan Llargués, un patronyme dont l'origine n'est pas claire. On peut y voir un dérivé de large (catalan llarg), avec le sens de grand. Selon M.T. Morlet, il s'agirait plutôt de celui qui percevait le droit sur les blés (en ancien français agrier ou argier). Pour ma part, je pense à un surnom désignant une personne généreuse ou dépensière (sens de l'adjectif larguier en occitan).
Laymajoux : Nom de famille rencontré dans le Tarn-et-Garonne. On rencontre aussi les formes Lasmayous et Lasmayoux dans des régions voisines. Il devrait s'agir de variantes d'un même nom, mais lequel est le bon ? Lasmayoux désignerait le domaine appartenant aux Mayoux. Laymajoux ressemble à un toponyme qui serait formé sur Lay (de sens obscur, plusieurs communes portent ce nom) et sur major = (très) grand. Bref, rien de bien clair.
Legoutteux : Nom surtout fréquent en Seine-Maritime. Il désigne sans grand risque d'erreur celui qui a la goutte, le nom commun goutteux étant attesté dès le XIIe siècle avec ce sens. On pensait que la goutte était due à des gouttes d'une humeur viciée, ce qui explique ce nom bizarre attribué dès le moyen âge à une maladie articulatoire.
Legrand : Un des noms les plus courants en France. Sobriquet désignant un individu grand. C'est dans le département du Nord qu'il y a le plus de Legrand, mais ils sont très présents en Normandie et en Picardie.
Lelong : Surtout porté dans le Pas-de-Calais et la Manche, c'est un sobriquet appliqué à celui qui est très grand et mince.
Lemaire : Un nom très fréquent en France. Il faut savoir d'abord que le sens actuel de maire remonte à la Révolution. Il existait cependant au moyen-âge de nombreuses fonctions désignées par ce nom (déjà, Charles Martel était maire du palais). On peut aussi envisager un autre sens, fréquent dans les cartulaires, le plus grand, qui servait dans la plupart des cas à différencier le père du fils, le plus vieux du plus jeune (major opposé à minor).
Lenez, Lénez : On trouve ce nom à la fois en Bretagne (29) et dans le Nord-Pas-de-Calais. En Bretagne, il s'agit d'un toponyme désignant une île ou du moins une terre en grande partie entourée d'eau (enes = île). Dans le Nord, on peut hésiter entre le nez (sobriquet donné à celui qui a un grand nez) et une variante de Laîné (= l'aîné des fils).
Lepetit : Nom très fréquent dans la Manche, également porté dans le Limousin. C'est bien sûr un sobriquet appliqué à une personne petite, fonctionnant souvent à l'intérieur d'une même famille pour différencier le petit du grand (Legrand).
Long : Surnom donné à un personnage long, autrement dit grand et mince, longiligne. En France, le nom est fréquent dans le Sud-Est (13, 83). Il est également très répandu en Grande-Bretagne.
Longo, Longhi : Nom italien ou corse. C'est un sobriquet désignant celui qui est grand, longiligne, utilisé aussi comme prénom médiéval.
Magat : Patronyme surtout porté dans la Loire. Semble un diminutif de l'ancien occitan maja, qui désignait celui qui est le plus grand, l'aîné.
Magerand : Nom porté dans un secteur géographique très homogène (03, 58, 71). La signification me semble obscure. Peut-être un diminutif de Mage (= le plus grand, l'aîné), mais ce n'est qu'une très timide hypothèse.
Magne : Nom de baptême très fréquent au moyen âge en Auvergne (Magnus = grand). Plusieurs saints ont conribué à sa popularité. On rencontre parfois ce patronyme accompagné d'un prénom, de façon à éviter les risques de confusion. Exemple : Magne François.
Magnin : Peut-être un diminutif de Magne (latin Magnus = grand), qui fut une nom de baptême très courant au moyen âge, mais plutôt une variante de Maignan, qui désignait un chaudronnier ambulant. Le patronyme est fréquent dans la région lyonnaise.
Mareille : Difficile à situer géographiquement, ce nom est un toponyme d'origine gauloise, formé sur maro (= grand) et ialos (= clairière, puis lieu défriché et enfin village). On trouve la commune de Mareilles dans la Haute-Marne, et de nombreux Mareil dans la Sarthe et les Yvelines notamment.
Marsal : En pays occitan et catalan, c'est un ancien nom de baptême correspondant au français Martial (latin Martialis) et popularisé par plusieurs saints. Dérivés : Marsalaud (24), Marsaleix, Marsalès, Marsalet (19, 47), Marsalon, Marrsallon (23), Marsaloux (24), Marsaly (87). Le nom est également très présent dans la Moselle, mais avec un autre sens : il y désigne celui qui est originaire de Marsal, commune du même département, toponyme déjà attesté sur une inscription gallo-romaine(vicani Marosallenses) ou sur des monnaies mérovingiennes (Marsallo vico). On y voit généralement une grande saline (gaulois "maros" = grand + "sal")."
Meissimilly : Nom porté dans les Hautes-Alpes. Correspond apparemment au nom de baptême Maximilien (rencontré comme patronyme dans le Loiret), du latin Maximilianus, dérivé de Maximus (= le plus grand). Plusieurs saints ont porté ce nom, le plus connu étant un martyr de la fin du IIIe siècle, décapité à Carthage pour avoir refusé de servir dans l'armée. On peut aussi envisager que Meissimilly soit une variante de l'italien Massimelli, porté dans le Piémont, diminutif du prénom Massimo (= Maxime). Variante : Missimilly.
Meng : Nom porté en Alsace-Lorraine. Il s'agit d'un surnom donné à une personne grande (étymologie : le latin magnus = grand). On trouve aussi les variantes Menge, Mengis, Mengs, Mengus.
Mengarduque : Présent dans la Haute-Garonne depuis le XVIIe siècle, semble un diminutif en -uc de Mengard, lui-même hypocoristique formé par aphérèse sur le nom de personne d'origine germanique Ermengard (racine ermen = très grand). On trouve dans le même département la forme Mengardon.
Mengus : Surtout présent en Alsace-Lorraine. C'est une forme latinisée de Meng, qui correspond à l'adjectif latin magnus (= grand).
Menguy : Très fréquent en Bretagne (22). C'est un ancien nom de baptême, composé des racines maen (= pierre, ou plutôt puissant, grand, du latin magnus) et ki (= chien). Comme il s'agit au départ d'un nom de guerrier, A. Deshayes (Dictionnaire des noms de famille bretons) propose la traduction "puissant comme un chien", donc "guerrier puissant"."
Menoret, Ménoret : Nom surtout porté dans la Loire-Atlantique (Couffé, Mésanger au XVIe siècle). Tout comme la forme voisine Ménoreau (Saint-Herblain au XVIe siècle), il paraît s'agir d'un diminutif de Menor, qui correspond au latin minor (= plus petit), souvent utilisé dans les actes pour différencier, dans une famille, le plus jeune du plus ancien (voir aussi Minor pour d'autres explications). On ne peut cependant négliger la piste bretonne, qui ferait de Menoret un ancien nom de personne composé des racines maen (= grand, puissant) et uuoret (= secours) : le nom Maenuuoret apparaît à plusieurs reprises dans le cartulaire de Redon (premières mentions vers 833, chartes 14 et 16).
Menvielle : Surtout porté en Béarn, désigne celui qui est originaire de Menvielle, nom de trois hameaux dans les communes de Simacourbe et d'Estos (64), et de Villemande (82). Sens du toponyme : peut-être le grand domaine (magna villa), ou encore la maison située au milieu de la ville (solution proposée par Michel Grosclaude). Le nom rare Menviel semble en être une variante. Formes similaires : Mainvielle (33, 47, 17), Minvielle (64), Mainviel, Minviel (17).
Mitterrand : Le nom est surtout porté dans le Cher (Ménétou-Salon), on le trouve aussi dans la Nièvre. Variantes : Miteran, Miterrand, Mitterand. La définition donnée par Dauzat (mesureur de grain, de mitier = ancienne mesure) est plausible, mais n'est pas forcément la bonne. Il pourrait bien s'agir d'un métayer (celui qui travaille la terre à mi-fruit), mais le terme n'est pas documenté. À noter, et c'est peut-être la meilleurs solution, qu'un village s'appelle Mitterand (le Grand et le Petit Mitterand) à Allogny (18). Le lieu est déjà documenté en 1229 (Meaterrant) et en 1230 (Miterram). Un article d'Olivier Schiltz a été publié dans la Nouvelle Revue d'onomastique (1992, 19-1, p. 77-80). L'auteur, s'appuyant sur une mention de 1097 (Johannes Miterannus), estime que Miterannus devrait être au départ un nom de personne germanique.
Mokrane : Nom kabyle qui signifie le grand, le vieux (ameqran). Variantes : Amokrane, Amekrane, Mekrane. Dérivé : Mokrani.
Nazard : Un nom que l'on rencontre en Picardie (60). La variante Nasard, plus rare, apparaît dans le 77. On peut penser à un sobriquet désignant celui qui a un grand nez, mais il semble s'agir en fait d'un ancien prénom, rencontré en Artois au XVIe siècle sous les formes Nazar, Nazare, Nazarre, Nazart. Il semble plus délicat de savoir si on a affaire à Lazare ou à Nazaire.
Olazabal : Nom basque rencontré notamment à Bidart (64), formé de ola, qui signifie soit cabane, soit forge, et de zabal = grand. Donc, soit la grande cabane, soit la grande forge, le second sens étant sans doute le meilleur.
Palau : Deux possibilités. Soit celui qui habite le palais ou y travaille (lat. palatium), sachant qu'en catalan médiéval ce mot ne désignait pas forcément un édifice aussi grand que Versailles (ainsi, à Bouleternère, il y a un palau dont les dimensions étaient assez modestes). Soit celui qui est originaire du village de Palau.
Paris : Nom très fréquent un peu partout, mais qui paraît avoir été autrefois porté surtout dans les régions de l'Est, de la Lorraine jusqu'à la Savoie. On le considère généralement comme un nom de baptême, issu du latin Patricius, qui correspond à la forme savante Patrice, mais il pourrait bien venir en fait du nom grec Pâris. Il existe en tout cas un saint nommé Paris, qui s'est illustré en Italie au début du IVe siècle, en tuant un grand serpent vénéré par les foules superstitieuses, puis en échappant aux bêtes féroces par lesquelles la population avait voulu le faire massacrer. Evidemment, le nom Paris peut aussi parfois désigner celui qui est originaire de Paris, mais cela semble assez rare.
Pichard : Nom rencontré surtout dans le Perche (28). Il a désigné le pivert, et donc ce serait un sobriquet lié à cet oiseau. Il existe cependant une autre possibilité, une variante de pissard, désignant celui qui pisse beaucoup, et donc un grand buveur. Le second sens est plutôt picard.
Picheyre, Picheire : Pourrait être un sobriquet évoquant un grand pisseur (le verbe catalan pixar, tout comme le français pisser, sont formés par onomatopée sur le son pis). Il est cependant plus vraisemblable de voir dans ce nom l'occitan pichiera, désignant un vase ou une cruche, et donc un fabricant de cruches.
Pinlong, Pinlon : Nom porté dans la Creuse et le Puy-de-Dôme. Le g final nous invite à penser à un pin long, autrement dit un grand pin, mais cette hypothèse semble erronée. Pinlon serait en effet une forme contractée de Pinelon, lui-même diminutif de Pinel (= le petit pin, ou hypocoristique du nom de famille Pin).
Potvin : Nom rencontré en Normandie et en Picardie, où l'on trouve aussi la variante Potvain. On peut en faire un sobriquet désignant un grand buveur, mais il me semble beaucoup plus raisonnable d'y voir une forme contractée et déformée de Poitevin (= originaire du Poitou).
Ramadier : Un nom languedocien, porté notamment en Lozère et dans l'Hérault. Désigne celui qui conduit un grand troupeau (sens de l'occitan ramat), notamment lors de la transhumance. En catalan, on appelle un chemin de transhumance camí ramader. La plupart des dictionnaires font de leur côté un rapprochement avec le feuillage, interprétation qui me paraît erronée.
Remeniéras : Patronyme rencontré uniquement en Limousin (87, 23, 19). On peut sans grand risque d'erreur affirmer qu'il s'agit au départ d'un toponyme, terminé par le suffixe -ières (ieras). Reste éventuellement à le localiser, et à comprendre la signification du premier élément. Peut-être un lieu où pousse le romarin (romani en occitan) ?
Rezé : Patronyme surtout porté dans la Mayenne. Désigne celui qui est originaire d'une localité nommée Rezé. Une commune de la Loire-Atlantique proche de Nantes s'appelle ainsi, mais il vaut peut-être mieux penser à deux hameaux de la Mayenne : le Petit Rezé à La Baconnière, et le Grand Rezé à Quelaines-Saint-Gault.
Roveillo : Le nom désigne en catalan un champignon bien connu et très recherché, le lactaire délicieux. Sans doute un sobriquet donné à un grand amateur de ce champignon. Etymologie : vient du catalan rovell (= rouille).
Sabat : C'est dans la région lyonnaise que le nom paraît avoir été le plus répandu. Il est également présent dans la Seine-et-Marne et à Paris, ainsi qu'en Catalogne (écrit Sàbat). Faut-il le rattacher à l'occitan "sabat" (= sabbat, et par extension grand bruit, désordre) ? Peut-être parfois, mais on pensera surtout à un ancien nom de personne correspondant au latin "sabbatum" = samedi."
Sénéchal : Vient du francique *siniskalk (= serviteur le plus âgé). Le mot correspond, selon les époques et les régions, à des fonctions différentes : officier de la cour chargé de présenter les plats, puis grand officier royal ou seigneurial, et enfin représentant du seigneur dans une commune. Le nom a pu être utilisé souvent comme sobriquet, avec une valeur ironique. Il est fréquent en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. La forme Sénécharles (62) en est une variante amusante.
Tromeur : Nom porté dans le Finistère. Désigne celui qui est originaire d'une localité appelée Tromeur. Sens du toponyme : la grande vallée (tro = vallée + meur = grand). Plusieurs hameaux s'appellent Tromeur, par exemple à Lanildut (29). A noter un curieux Saint-Tromeur à Guerlesquin (29).
Vaudevire : Originaire du Val de Vire (la vallée de la Vire), soit en tant que région, soit en tant que localité. Précisons que Vaudevire est à l'origine du mot vaudeville, car les chansons de cette région avaient un grand succès au XVe siècle (mais cela ne semble pas devoir être en rapport avec le patronyme, certainement plus ancien).
Younsi : Nom arabe formé avec le suffixe d'appartenance -i sur Younes, qui correspond au personnage biblique de Jonas (prophète et grand amateur de baleines), en arabe yûnus, en hébreu yônah = colombe.
Zergoun : Semble un augmentatif (zarqûn) de l'arabe azraq = bleu. Donc, en quelque sorte, le grand bleu. Variantes : Zargoune, Zargouni.
Brazy : C'est dans le Pas-de-Calais et les Côtes-d'Armor que le nom était autrefois le plus répandu. En Bretagne, il pourrait s'agir d'un diminutif de Braz (= grand). Ailleurs, c'est peut-être un toponyme. Mais les diverses variantes rencontrées nous invitent à suivre une autre piste : on trouve en effet les formes Brazil, Brazille, Brasil, Brasille, Bresil, avec deux possibilités : soit l'ancien français "bresil" (ou "brasil"), bois de teinture qui, séché et pulvérisé, donne une matière colorante rouge. Soit encore le terme "bresille", blé ou orge broyés pour la fabrication de la bière."
Grandclément : Le nom ne semble poser aucun problème (= le grand Clément). Attention cependant : dans la région où il se rencontre (Franche-Comté, notamment Jura), il peut très bien s'agir d'un nom de famille composé, hypothèse confirmée par l'existence des patronymes Grand Clément et Grand-Clément dans le Jura et en Savoie.
Longuet : Diminutif de Long (= celui qui est grand, peut-être aussi utilisé comme nom de personne) fréquent notamment en Normandie et en Picardie (76, 80), également présent dans le Centre (37). Variantes : Longet (70), Longuez (Lorraine).
Pavard : Fréquent dans la Mayenne, le nom semble avoir désigné celui qui utilisait un pavard (ou encore pavart, variante de pavois), en ancien français grand bouclier ovale ou quadrangulaire, porté par les fantassins et surtout par les arbalétriers.
Decottegnie : Nom surtout porté dans le Nord. Variantes : Decotegnie, Decotenie, Decotignie, Decotigny, Decottegnie, Decottignie, Decottignies, Decottigny. Désigne celui qui est originaire d'une ancienne localité portant ce nom. Le lieu-dit se rencontre sous la forme le Grand Cottigny à Wasquehal (59), ou encore les Cotignies à Sainte-Croix (02). A noter aussi que quelques hameaux normands s'appellent Cotigny.
Kail : Nom de famille d'origine arabe, qâ'il, qui désigne sans doute un conteur (racine q.w.l). Autre possibilité : celui qui fait la sieste (racine q.y.l). Mais le nom se rencontre aussi en Alsace-Lorraine, où il est apparemment une variante de Keil, surnom donné à un homme grand et vigoureux.
Hoog : Nom porté en Alsace et en Allemagne (variantes Hooge, Hog, Hoge), rencontré aussi aux Pays-Bas (variante : De Hoog). Sans doute le surnom d'un personnage grand ou hautain (bas-allemand hog, à rapprocher de l'allemand hoch = haut). On le retrouve en Belgique et dans le nord de la France sous les formes Hooghe, Dehooghe (moyen néerlandais hooch, même sens).
Majoux : Porté dans l'Isère, désigne le plus grand (latin major), autrement dit l'aîné de la famille (distinction traditionnelle major/minor dans les actes anciens). On trouve avec le même sens les formes Majou (85), Major (26), Majour (87).
Grant : Nom britannique qui désigne dans la plupart des cas un personnage grand, éventuellement l'aîné par opposition au cadet.
Owen : Egalement Owens, avec génitif de filiation. Ce nom, surtout gallois, semble, tout comme Ewan, correspondre au latin Eugenius, qui a donné en français le prénom Eugène. On a aussi envisagé une variante de John (= Jean) et une éventuelle origine gaélique, mais sans grand succès.
Delangre : Nom surtout porté dans le département du Nord (également en Bourgogne). Il peut évidemment désigner celui qui est originaire de Langres (52), mais dans le Nord on ne peut négliger une variante du flamand Delange, Delanghe, surnom donné à celui qui est grand, long, sens qu'il faut aussi retenir pour le nom Delangue. Autre possibilité : variante de Delancre, Delencre (voir ce nom).
Nagy : L'un des noms hongrois les plus répandus. Il signifie 'grand', et a pu être employé pour désigner l'aîné de la famille par rapport au cadet.
Oyarzabal : Nom de famille basque. Variantes : Oyarçabal, Oyarsabal, Oyharçabal. C'est un toponyme signifiant 'le grand bois' (oihar, oiar = bois + zabal = large, étendu). On trouve avec le même sens les formes Oyhançabal et Oyantçabal.
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Source de l'information : Jean Tosti