Étymologie
Germain : Ce nom français, qui correspond au catalan Germà, peut avoir deux significations. Soit il s'agit du nom de baptême Germanus (indiquant au départ une origine ethnique), soit du nom commun germanus (= frère). De toute façon, l'étymologie est la même dans les deux cas. C'est dans les Vosges et la Manche qu'il est le plus répandu.
Bocquet : Nom du nord de la France. Dauzat et Morlet le considèrent comme un diminutif de bouc, mais ce sens est très improbable. On pensera plutôt à une variante picarde de bosquet (= petit bois), attestée sous la forme "boquet", et donc à un toponyme. Herbillon et Germain proposent aussi le wallon bokèt = morceau, ou encore le picard "bokè, boskè" = écureuil."
Byhet : Nom rencontré en Normandie et en Picardie. On trouve dans la même région la variante plus fréquente Bihet. Le nom est aussi porté en Belgique. Le dictionnaire des noms de famille en Belgique romane (Herbillon, Germain) le rattache au wallon bîhe (= bis, d'un gris tirant sur le brun). Il s'agirait donc d'un sobriquet lié à la couleur de la peau. Le dictionnaire de M.T. Morlet pense pour sa part à une variante de biez (= canal).
Comes : Du mot d'origine gauloise cumba, désigne celui qui habitait dans une combe, vallée étroite et encaissée. C'est dans les Pyrénées-Orientales que le nom est le plus répandu. Variante, : Comme, Commes. Il existe aussi des Comès, Commès en Belgique (province de Luxembourg) et dans la Moselle, peut-être avec le sens de comte (cf. Herbillon et Germain).
Canon : Le nom se rencontre surtout en Belgique et dans les départements limitrophes (Nord, Ardennes). Variantes : Cannon, Canoen. On peut y voir un forgeron fabriquant des tuyaux ou des canons. On peut aussi y voir un toponyme (en ancien français canon = canal, conduit d'eau). Le dictionnaire d'Herbillon et Germain signale une troisième possibilité : Canon est attesté comme prénom féminin en 1273 à Orval.
Droctove : Nom rare porté en Charente. Correspond au prénom Droctovée (sans doute nom germanique formé sur la racine drog = vaincre, combattre, peut-être avec le sens de "victorieux"). Saint Droctovée (VIe siècle), fonda avec son évêque et ancien abbé Germain l'abbaye Saint-Vincent à Paris (plus tard Saint-Germain-des-Prés)."
Gambier : Nom porté en Normandie et surtout en Picardie. On trouve la variante Gambiez dans le département du Nord. Plusieurs hypothèses : d'abord celle de M.T. Morlet, qui y voit une forme masculine de jambière, partie de l'armure qui couvrait la jambe (et donc le porteur ou le fabricant de jambières). On peut y voir aussi éventuellement une variante du nom de personne germanique Gambert. Mais la solution que je préfère, évoquée par le dictionnaire des noms de famille en Belgique romane (Herbillon et Germain), est une variante sonorisée de Cambier, nom de métier qui désignait un brasseur de bière.
Germa : Forme catalane de Germain (voir ce nom).
Germany : Surtout porté aujourd'hui en Martinique, le nom se rencontre aussi dans le Gard et dans le Nord. C'est une variante de Germain (voir ce nom), la finale retranscrivant une forme latinisée.
Girma : Nom surtout porté dans le Rouergue et le Quercy. Sens identique à Germain (voir ce nom).
Girmens : Nom porté dans les Pyrénées-Orientales. Voir Germain pour le sens.
Goeuriot : Assez fréquent dans la Meuse et dans la région lorraine, c'est un diminutif de Gueury, Goeury, nom de personne d'origine germanique, Gilderic selon Morlet (gild = redevance + ric = puissant), Gaugeric selon Herbillon et Germain (Gaugericus était le nom latinisé de saint Géry, évêque de Cambrai).
Sangerma : L'un des nombreux patronymes catalans formés par agglutination de sant et du nom d'un saint. Ici, il s'agit bien sûr de saint Germain.
Vanneste : Selon Herbillon et Germain, désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit Nest (= nid, puis repaire), toponyme rencontré dans la région de Courtrai. Variantes : Van Neste, Vaneste.
Marcotte : Assez courant en Picardie, c'est un diminutif du prénom Marc, éventuellement un matronyme. Autre possibilité, notamment en Belgique : sobriquet lié à la belette (wallon marcote). Le nom wallon Marcotty peut en être un diminutif, mais le dictionnaire d'Herbillon et Germain préfère y voir un piégeur de belettes. La forme Marcotti est parfois une variante de Marcotty, mais c'est aussi un nom italien rencontré en Lombardie et en Emilie-Romagne (dans ce cas, c'est évidemment un diminutif de Marco).
Neuquelman : Porté dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est une déformation du flamand Neukerman. Le nom est interprété par M.T. Morlet comme un surnom donné au nouveau voiturier (neu + kerreman). Selon Herbillon et Germain (Dictionnaire des noms de famille en Belgique romane) il s'agit plutôt d'un nom composé formé à partir du néerlandais noker (= noisetier).
Delory : Nom porté dans le Nord-Pas-de-Calais (variante : Delori). Devrait désigner celui qui est originaire d'un lieu-dit Lory (Lori, Lorie), mais il n'y a apparemment rien qui corresponde dans la région. M.T. Morlet propose pour sa part le fils de celui qui s'appelle Lory. Le nom étant également porté en Belgique, il pourrait correspondre au wallon lorî (= le laurier), hypothèse proposée par Herbillon et Germain (Dictionnaire des noms de famille en Belgique romane).
Bogaert : Le nom est fréquent dans le département du Nord et en Belgique. Variantes : Bogaerd, Bogard, Bogart. Avec génitif de filiation : Bogaerts. Trois solutions possibles : soit un nom de personne d'origine germanique, Burghard (burg = forteresse + hard = dur), solution proposée par M.-T. Morlet, soit le plus souvent un toponyme avec le sens de verger (Boomgaert, forme néerlandaise équivalente à l'allemand Baumgarten), surnom possible également pour un jardinier. Herbillon et Germain proposent une troisième solution : le moyen néerlandais bagaert, bogaert = membre d'une confrérie religieuse libre.
Depardieu : Le nom est surtout porté dans le Centre (18, 41, 45). Il devrait désigner celui qui est originaire d'un lieu-dit (la) Pardieu ou la Part-Dieu. On connaît la Part-Dieu à Lyon, mais on trouve aussi la Pardieu à Clermont-Ferrand, ou encore la Part-Dieu à Poissy (78) et à Chatuzange-le-Goubet (26). Reste à savoir ce que le toponyme désignait exactement : peut-être une terre ecclésiastique, ou encore le lieu où étaient recueillis les produits de la dîme. A noter que le dictionnaire de M.T. Morlet pense plutôt au fils de celui qui s'appelait Pardieu, surnom donné selon elle à celui qui prononçait souvent le juron 'Par Dieu'. Un détail intéressant : un nommé Jehan de Par diu est mentionné à Ypres en 1283 (source : dictionnaire d'Herbillon et Germain). Dernière précision : un hameau s'appelle les Pardieux à La Chapelotte (18).
Guerlet : Assez courant dans le Pas-de-Calais, c'est un diminutif de Guerle (80, 62, 59), nom de personne d'origine germanique (Gerilo, formé sur la racine ger = lance), ou encore un hypocoristique de noms tels que Guérard ou Guérin. Variante : Guerlay (59). Autres diminutifs : Guerlain, Guerlin (62, 60), Guerlot (02). A noter aussi la forme latinisée Guerlus (59, 62, Belgique), pour laquelle cependant Herbillon et Germain proposent une autre solution : le terme dialectal "guerlu" = misérable, gueux."
Gooris : Nom flamand qui pourrait correspondre au prénom Grégoire par aphérèse. M.T. Morlet y voit pour sa part une variante de Joris (= Georges). Herbillon et Germain penchent pour un toponyme (goor = marécage), et proposent aussi un nom de personne d'origine germanique (Gaugericus). Autres formes : Goris, Gorris. Avec génitif de filiation : Gorissen, Gorrissen.
Spelliers : Porté dans le département du Nord, le nom se rencontre aussi sous les formes Spelier, Speliers, également présentes en Belgique, où on trouve à Liège un "Jaquemins li speelier" en 1392. Il correspond à un métier, fabricant de mors selon le dictionnaire de Godefroy, fabricant d'épées selon Herbillon et Germain."
Manguette : Porté en Belgique et dans le Nord, c'est le diminutif d'un nom de personne, reste à savoir lequel exactement. M.-T. Morlet propose pour Manguet (36, 49) le nom d'origine germanique Managaut. Herbillon et Germain pensent au prénom féminin Ermengarde, lui aussi d'origine germanique. À envisager aussi une variante de Manget, diminutif de Demange (= Dominique).
Caby : Porté dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est un nom de sens incertain. Tout comme Cabuy (même région), il paraît lié à la racine cab- (= tête), et pourrait être le surnom d'un nomme têtu. Herbillon et Germain proposent plutôt le wallon "cabeye" (= camomille)."
Taffin : Nom de sens incertain porté notamment dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique (variantes : Taffein, Taffyn, Tafin, Tafyn), parfois aussi dans la Haute-Loire. Selon M.-T. Morlet, il pourrait venir d'une racine onomatopéique taff (= peur) et désigner un poltron. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain y voit plutôt l'hypocoristique d'un nom de personne (prénom) d'origine germanique, qui pourrait être Tafridus (également écrit Tafradus). Les auteurs citent deux mentions médiévales laissant penser qu'il s'agit en effet d'un prénom : Taffin Harelle et Taffin le Guinois (1372, cartulaire de Montreuil-sur-Mer).
Goudemez : Le nom, rare, est porté dans le département du Nord et en Belgique. Variante : Goudemey. Sens incertain. On pourrait penser à un toponyme (la ferme, le domaine de Goude), mais je n'en trouve aucune trace. Autre possibilité : variante ou diminutif d'un nom de personne d'origine germanique tel que Goudemar, Godemar (god = dieu + mar = célèbre). Cependant, il existe une troisième solution, proposée par Debrabandere et reprise par Herbillon et Germain : un nom flamand désignant un fabricant ou un marchand d'hydromel (l'hydromel se doit "mede" en néerlandais, et "goede mede" signifie "bon hydromel"). Debrabandere signale l'existence d'un nommé Grardins Goudemede en 1275-76 dans la région de Tournai."
Delhotte : Le nom est porté en Belgique, essentiellement dans la province de Namur. C'est peut-être l'équivalent de Delhoste (voir ce nom), mais Herbillon et Germain (voir bibliographie), qui voient dans Delhoute une variante de Delhotte, rattachent le nom au wallon "hote" ("houte"), avec le sens de hutte, abri."
Durlet : Difficile de se prononcer sur ce nom, surtout porté dans le département du Nord et en Belgique. La solution la plus simple est d'y voir un diminutif de Durel, lui-même diminutif de l'adjectif "dur". Herbillon et Germain (voir bibliographie) proposent un toponyme (lieu situé sur la commune belge d'Hastière-Lavaux), mais on peut penser que ce toponyme vient du nom de famille."
Kesteloot : Porté dans le département du Nord et en Belgique, paraît être une variante flamande de Castelot (= petit château). Cependant, s'appuyant sur l'existence d'un prénom Kerstelot au Moyen-Âge, Herbillon et Germain (voir bibliographie) préfèrent y voir un diminutif de Kerst, forme courte du prénom Christiaen (= Chrétien, Christian).
Wirtges : Rare et sans doute luxembourgeois, pourrait être une variante de Wirges, nom d'une commune de Rhénanie-Palatinat. A noter aussi la forme Wirtgen, rattachée par Herbillon et Germain (voir bibliographie) à l'allemand "Wirt" (= hôte, aubergiste)."
Bouxin : Porté en Belgique, dans les Ardennes et le Nord-Pas-de-Calais, ce nom est considéré par M.-T. Morlet et par Herbillon et Germain (voir bibliographie) comme un diminutif du nom de personne germanique Bucco (racine "burg" = forteresse)."
Ledecq : Porté en Belgique, c'est un nom de sens incertain, parfois écrit aussi Ledeck. Peut-être une forme francisée et simplifiée du néerlandais (de) Decker (= le couvreur), solution proposée par Germain et Herbillon (voir bibliographie).
Coryn : Porté en Belgique et dans le nord de la France, le nom peut aussi s'écrire Corain, Corin, Corrin, Corijn. C'est une forme flamande de l'ancien prénom Quirin (voir ce nom). source : Herbillon et Germain (voir bibliographie).
Meneboo : Porté dans le Nord-Pas-de-Calais, le nom s'écrit aussi Meneboode, Menneboo, Minnebo, Minneboo (autres variantes probables : Minebois, Minnebois). Il pourrait s'agir d'un nom de personne d'origine germanique, cité dans le polyptyque d'Irminon sous la forme Mainbodus (magin = force, puissance + bod = messager). Cependant, Herbillon et Germain (voir bibliographie) indiquent une mention de 1281 ("Ava der Minnebode") laissant penser qu'on a affaire à un nom de métier ou de fonction. Les auteurs, reprenant Debrabandere, pensent qu'il s'agit d'un messager conduisant un cheval (ou une voiture à cheval)."
Laffüt : Également écrit Laffut, Lafut, Laffutte, c'est un nom porté dans les Ardennes belges, en particulier vers Dinant. Le rapport avec le français "affût" est possible, mais douteux. On envisagera plutôt la suggestion d'Herbillon et Germain (voir bibliographie), proposant une variante du wallon "afru", avec le sens de terrain défriché (à l'origine des noms de famille Lafru, Lafrut, Lafruit, Lafrux)."
Mawet : Surtout porté en Belgique, c'est sans doute un sobriquet correspondant au wallon "mawèt" (= grimacier). Variantes : Mawait, Mawez, Mauwet, Mauet (source : Herbillon et Germain, voir bibliographie)."
Tondelier : Le nom est surtout porté dans la Somme et le Pas-de-Calais. Variante : Tondellier. Sens incertain. M.T. Morlet propose un équivalent de "tondeur" (voir Tondeur). Une autre solution serait d'y voir une variante de "tonnelier", avec introduction d'un d épenthétique, hypothèse d'Herbillon et Germain (voir bibliographie). La première solution me semble préférable (à rapprocher de "tondaille", tonte des bêtes à laine)."
Hardat : Nom porté en Belgique et dans le département du Nord. Variante : Hardas. Sens incertain. Il a pu désigner une corde (dérivé de l'ancien français "hart"), mais le dictionnaire d'Herbillon et Germain (voir bibliographie) propose aussi le rouchi "hardache" (= coriace)."
Dillies : Surtout porté dans le département du Nord (variante : Dillie), le nom désigne celui qui est originaire d'Illies, commune du même département. Signification probable : le domaine d'Ilio, nom de personne germanique. Cette solution est préférable à celle du dictionnaire d'Herbillon et Germain (voir bibliographie), qui propose des formes courtes de Diedrich ou Odilia. En effet, le nom est fréquemment écrit "d'Illies" aux XVIe et XVIIe siècles."
Persyn : Porté en Belgique et dans le département du Nord, le nom peut aussi s'écrire Persin, Persain, Persijn ou Percyn. Sens incertain. Selon Herbillon et Germain, il pourrait s'agir d'une forme flamandisée du wallon "pèrsin" et de l'ancien français "persin" (= persil). Dans la première version de leur ouvrage, les auteurs pensaient aussi à un diminutif de l'ancien français "pers" (= bleu, bleuâtre, blême). À envisager également un lien avec le prénom Pierre (néerlandais Peer, Peers). Dérivé : Persinet (02, 08)."
Xhardé : Nom belge originaire de la région de Liège, équivalent de l'adjectif wallon liégeois "hardé" (= édenté, ébréché). Source : Herbillon et Germain (voir bibliographie). Le nom s'écrit parfois Xhardez. Pour le Xh-, voir Xhaard."
Moulard : Le nom de famille est fréquent dans la Loire, où c'est une variante de Molard, toponyme désignant dans la région Rhône-Alpes un tas de pierres ou une colline arrondie. Mais on le rencontre aussi dans d'autres départements, en particulier la Mayenne, l'Eure-et-Loir et le Nord (dans ce département on trouve les variantes Moulaert et Moulart, ainsi que la forme Moularde). Le sens en est forcément différent, mais il n'est pas clair. On peut penser au mot "molard", attesté par le dictionnaire de Godefroy avec le sens de "rémouleur". Pour les Moulard du Nord et de Belgique, Herbillon et Germain (voir bibliographie) proposent un terme dialectal désignant un homme mou, sans vigueur, mais envisagent aussi Moulard, localité du Hainaut proche de la frontière française. À noter aussi l'existence, dans l'Eure-et-Loir, de la commune de Moulhard et d'un écart appelé Moulard à Saint-Hilaire-sur-Yerre (Mollehart en 1200)."
Catry : Nom porté dans le Nord et dans l'Aisne, ainsi qu'en Belgique. Sens incertain. On pensera d'abord à une variante de Catrix, forme courte de Coquatrix (voir ce nom). Herbillon et Germain (voir bibliographie) préfèrent deux autres solutions : soit le wallon liégeois "catrèye" (= taudis), soit une forme liée au nom Cattier (ancien français "catier" surnom donné aux hérétiques, notamment aux cathares). On peut éventuellement penser aussi au prénom Catherine."
Clipet : Le nom est surtout porté dans le Pas-de-Calais, où il est déjà présent au XVIe siècle. Variante : Clippet. Le dictionnaire de du Cange (XVIIe siècle) donnait pour le mot "clipet" le sens de battant de cloche. L'idée de battre semble de toute façon présente dans le nom. L'ancien français connaît aussi les mots "clipee" (= coup) et "clipon" (= bâton), le wallon les mots "clipot" (= gaule, bâton) et "clipoter" (= battre). À noter le nom voisin Clippe, porté dans le Nord et en Belgique, de sens incertain : s'il est wallon, il peut désigner un rondin (source : Herbillon et Germain). S'il est flamand, on pensera plutôt au néerlandais "klip" (= falaise)."
Breda, Bréda : Le nom est surtout porté dans les départements de la Meuse et du Nord, ainsi qu'en Belgique. Dans la plupart des cas, il devrait désigner celui qui est originaire de la ville hollandaise de Breda ou d'une localité portant un nom similaire (voir Brede pour le sens). Herbillon et Germain (voir bibliographie) envisagent aussi deux possibilités : soit l'ancien français et liégeois "bredair" (sorte de long couteau), soit un ancien nom de personne (Bredas apparaît comme prénom au XIVe siècle). On trouve également de nombreux Breda en Italie, surtout en Vénétie. Le nom y correspond sans doute à la commune de Breda di Piave (province de Trévise). L'origine du toponyme pourrait être le latin "praedium" (= propriété, domaine) ou le germanique "braida" (voir Brede)."
Hélas : En France, le nom est porté dans la Meuse depuis plusieurs siècles. On le rencontre aussi en Belgique (province de Liège notamment). Variantes : Héla, Hella, Hellas. Son sens demeure obscur. On peut éliminer le mot français "hélas", ou encore une variante d'Hélias (nom essentiellement breton). Herbillon et Germain (voir bibliographie) penchent pour un nom de personne germanique formé sans doute sur la racine "heil" (= sain). Il est très possible que la solution soit tout autre (peut-être un ancien mot du wallon liégeois)."
Bazard : Le nom est surtout porté dans l'Est, notamment en Lorraine. Variantes : Bazar, Bazart. On le rencontre aussi parfois en Belgique. Sens incertain. Herbillon et Germain (voir bibliographie) proposent timidement un dérivé du nom de personne germanique Baso. À envisager éventuellement une déformation de Balzar, Balzard, formes régionales de Balthazar.
Steux : Porté dans le département du Nord et en Belgique, le nom s'écrit aussi Stoeux. Sens incertain : Herbillon et Germain (voir bibliographie) proposent un éventuel toponyme, qui pourrait être Stud, à Andenne (province de Namur). Seconde possibilité, proposée par Debrabandere : celui qui est originaire de Zoteux, commune du Pas-de-Calais (le toponyme, qui signifie sans doute "les autels", est écrit Hosteulx au XIVe siècle, puis Les Hosteux au XVIe). L'existence des formes voisines Stoeuf et Steuve (59, 62) permet d'envisager une autre piste : l'ancien français "esteuf" (souvent écrit "estoeuf"), qui désignait la balle utilisée pour jouer au jeu de paume. Ce serait alors le surnom d'un joueur de paume."
Lamon : C'est dans les Hautes-Pyrénées, et plus généralement dans le Sud-Ouest, que le nom est le plus répandu. On le rencontre aussi sous la forme Lamou (40). C'est un toponyme évoquant un terrain marécageux, équivalent gascon du français "limon". On trouve également des Lamon dans le Nord et en Belgique, avec un sens plus incertain : peut-être, selon Herbillon et Germain, une contraction de "l'amont". Lamon peut être aussi un nom italien originaire de Vénétie. Il devrait renvoyer à la commune de Lamon, dans le province de Belluno."
Hosselet : Porté dans le département du Nord et en Belgique (variantes : Hoslet, Osselet, Oslet), c'est un nom de sens incertain, plusieurs solutions semblant possibles. On peut sans doute éliminer le surnom d'un joueur d'osselets, le mot n'étant associé au jeu qu'au XVIe siècle. Peut-être un diminutif de l'ancien français "hose, hosel" (= botte, chausse, jambière). Peut-être aussi une variante de Hostelet, avec plusieurs sens possibles là encore : le mot "hostelet" a désigné un hôtel, un logis, mais Hostelet, Ostelet peuvent également être les diminutifs d'un nom de personne (nom d'origine germanique selon Debrabandere, forme courte d'Auguste selon Herbillon et Germain). Les deux derniers auteurs proposent pour Hosselet le diminutif d'un thème anthroponymique "Hos-"."
Losson : Le nom est porté dans la Moselle et le Nord-Pas-de-Calais, ainsi qu'en Belgique. Son sens est incertain. On peut penser à un dérivé de "losse", terme attesté sous diverses formes dans ces régions avec le sens de "vaurien" (FEW, 16, p. 480-481), mais rien ne dit que la forme d'origine ne soit pas "l'osson" (sens obscur). À envisager aussi, d'après la variantes recensées sur Geneanet, une variante de Loysson, correspondant au prénom Louis. Enfin, Herbillon et Germain voient dans ce nom une variante de Loçon, Lochon (voir Lochon)."
Latran : Nom rare que les plus anciennes mentions situent dans l'Aisne (quelques traces aussi dans l'Oise et en Belgique). Il y a eu également des Latran en Guadeloupe, puis à la Réunion. Sens obscur. Il semblerait que ce soit un surnom, Herbillon et Germain (voir bibliographie) relèvent en effet un Jean Colla dit le Latran à Soiron, en 1625.
Bitebière : Nom rare porté dans le Pas-de-Calais. Variantes : Bittebière, Bittebierre. Il est attesté en 1569 à Sainghin-en-Weppes (Pierre Bittebiere), mais on le rencontre aussi en Belgique (Coppin Bitebiere, Courtrai, 1391, source : Herbillon et Germain), avec comme variantes Bytebier, Byttebier, Bijttebier, Bittebier. On peut l'interpréter comme surnom pour un buveur de bière, le premier élément semblant être le néerlandais "bijten" (= mordre), éventuellement l'adjectif "bitter" (= amer)."
Cultien : Nom rare porté en Vendée, dont on connaît une variante sous la forme Culquin. Sens obscur, d'autant qu'il est difficile de savoir quelle forme est antérieure à l'autre. À noter qu'il y a des Culquin en Belgique, où le nom pourrait être, selon Herbillon et Germain (voir bibliographie), un diminutif de Nicolas. Si la forme d'origine est Cultien, on pourrait avoir affaire à un nom de personne latin : un nommé Culcianus est mentionné dans quelques textes, mais comme tortionnaire de chrétiens, ce qui rend douteuse son utilisation comme nom de baptême.
Squelard : Ou Squélard. Le nom est surtout porté en Belgique. Variantes : Squelart (Squélart), Squelaert. S'il est d'origine flamande, on peut penser à une variante du nom de famille Schellaert (qui signifie "homme bruyant"). S'il est français ou wallon, les solutions sont multiples. Pour ma part, je propose celui qui fait sonner une cloche ou une clochette (ancien français "esquelle", variante du mot "eschele"), mais sans la moindre certitude. Herbillon et Germain (voir bibliographie) pensent plutôt à un dérivé de "esquille" (morceau, éclat de bois). On peut aussi envisager un marchand de vaisselle ("escuelier"), la liste des possibilités n'étant pas close."
Delame : Nom surtout porté dans le département du Nord. En supposant qu'il soit flamand, ce dont je n'ai aucune certitude, il pourrait être formé avec l'article "de" (= le) suivi du moyen néerlandais "lam" (= agneau). Autre possibilité : le mot "lam" avec le sens de "perclus" (source : Herbillon et Germain, voir bibliographie). Si le nom n'est pas flamand, il pourrait s'agir d'une variante de Delorme (source : Debrabandere, qui n'envisage d'ailleurs pas que le nom puisse être flamand)."
Germanaud : Porté en Poitou-Charentes, c'est un diminutif de Germain (voir ce nom). Variantes : Germaneau, Germaneaud, Germannaud, Germanneau.
Gémarin : Les rares mentions anciennes situent le nom dans la Lozère, où il s'est parfois écrit Jémarin. Sens incertain : peut-être un diminutif de Gémar, variante de Gaymard (voir ce nom), mais seules des données généalogiques plus importantes pourraient nous permettre d'en savoir plus (l'hypothèse d'une déformation de Germain est également envisageable).
Dizy : C'est dans les Ardennes que le nom était autrefois le plus répandu. Variantes : Disy, Désy (ou Desy). Il est également arrivé au Québec, l'ancêtre de la famille vivant à Rouen. Quelques mentions aussi dans le Centre. Si le nom était originaire du Centre, on pourrait penser à Izy, hameau à Bazoches-les-Gallerandes (45). Mais il semble que la solution, dans la plupart des cas, soit à trouver en Belgique, où le nom a aussi été porté. Selon le dictionnaire d'Herbillon et Germain, il existe plusieurs possibilités : soit le prénom wallon Dizî, variante de Dizier (= Didier). Soit, si la forme d'origine est Desy, celui qui est originaire de Sy, petit village situé à Vieuxville, dans la province de Liège. Enfin, les deux auteurs envisagent que Desy soit une variante de Dessy, qui pourrait désigner celui qui est originaire de Scy, dans la province de Namur (il y a aussi Scy-Chazelles dans la Moselle).
Hemeleers : Porté en Belgique et dans le département du Nord, le nom se rencontre aussi sous les formes Hemelaar, Hemelaere, Hemelaers. Deux solutions sont envisagées par Debrabandere, reprises par Herbillon et Germain : soit un nom de métier dérivé du néerlandais "hemel" (= baldaquin, ciel, firmament), peut-être celui qui peint ou décore des plafonds. Soit un dérivé du moyen néerlandais "he(i)melen" (= enfermer, cacher, ranger)."
Lobbé : Le nom est porté en Belgique et dans l'Aisne. Formes similaires : Lobbée, Lobé, Lobet. Selon Herbillon et Germain, il faut le rattacher au thème anthroponymique Lob- (voir Lobert). À envisager aussi un rapport avec le peuplier blanc (voir Lobel).
Quittelier : Porté dans le Nord-Pas-de-Calais, en Belgique et en Picardie, le nom s'écrit aussi Quitelier, Quintelier. Il semble s'agir d'une francisation du moyen néerlandais "kitelaar" (= chaudronnier), mais le dictionnaire d'Herbillon et Germain (voir bibliographie) penche plutôt pour l'ancien français "coultillier" (fabricant de matelas)."
Hoogstoel : Le nom est porté en Belgique et dans le département du Nord. Selon Debrabandere, repris par Herbillon et Germain, le nom serait une déformation du moyen néerlandais "hovestoel, hoofstoel" (= bride de harnais), surnom possible pour un sellier."
Broudehoux : Nom porté en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais. Sens obscur. La seule définition qu'on ait est celle de Dauzat, reprise par Morlet et par Herbillon et Germain : "brout de houx, pousse de houx que le porteur arborait à sa coiffure". Outre qu'elle est tirée par les cheveux, elle ne correspond pas aux formes anciennes relevées par Herbillon et Germain : Jehan Broudehourt (1417) et sans doute aussi Marouee li Brondehorde (1267), probablement Broudehorde, nom relevé à Herchies, dans le Hainaut. Une explication moins gracieuse que celle du houx est possible, sachant que le mot "brode" désignait en ancien français le derrière, et que l'adjectif "(h)ord" avait le sens de "sale". Variantes : Broudeoux, Broudoux."
Bougelet : Le nom est porté en Belgique, notamment dans la province de Namur. Son sens est obscur. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain propose, sans grande conviction, le wallon "bodje" (= tronc), dont Bougelet pourrait être un diminutif. Le nom est mentionné à Namur au XVe siècle, apparemment comme nom de personne (Bougelet le machon, 1444). À envisager aussi un diminutif de "bouge" (= bourse, sac)."
Cnudde : Le nom est porté en Belgique et dans le département du Nord. Variantes : Cneude, Cneudt, Knudde. Herbillon et Germain, reprenant Debrabandere, le rattachent au moyen néerlandais "cnote, cnotte" (= noeud, massue, rondin), utilisé comme surnom pour un homme trapu."
Larsy : Porté en Belgique et dans le département du Nord, le nom s'écrit aussi Larcy. Il devrait renvoyer à un toponyme, l'Arsy ou l'Arcy, avec le sens probable de terre défrichée par brûlis ("arsis"). Le dictionnaire d'Herbillon et Germain (voir bibliographie) préfère pour sa part le sens d'argilière (wallon liégeois "arzi")."
Balseau : Porté en Belgique, devrait être un diminutif formé sur le thème Bals-, qui correspond au prénom Baudouin (source : Herbillon et Germain, voir bibliographie). Variante : Balsaux (62).
Germani : Nom italien assez répandu dans le Lazio et en Lombardie, ainsi qu'en Corse. On trouve l'équivalent Germano en Piémont et en Ligurie, ainsi que dans le Sud. C'est l'équivalent du français Germain (voir ce nom). Diminutifs : Germanetti, Germanetto (Piémont).
Strauven : Nom porté en Belgique, où il s'écrit aussi Strauwen, Strouven. Selon Debrabandere, repris par Herbillon et Germain, ce sont des variantes limbourgeoises de Struyven, surnom pour celui qui a les cheveux hirsutes (du verbe "struven" en moyen néerlandais, cf. aussi le nom de famille allemand Straub)."
Bronsard : Beaucoup de mentions de ce nom dans le nord de la France et en Belgique (variante : Bronsart), mais aussi dans le Morbihan, autrefois dans la Drôme et en Charente-Maritime, et plus récemment en Dordogne. Dans tous les cas, le sens est assez obscur. Pour le Nord et la Belgique, où le nom est mentionné en 1444, on peut penser à l'adjectif rouchi "bronchar" (= têtu, contrariant), qui est probablement à l'origine des noms Bronchard et Bronchart. Herbillon et Germain signalent aussi un verbe "bronser" avec le sens de "trembler". Aucune idée pour les autres régions.
Sauvegarde : Le nom est surtout porté en Belgique, dans la province de Namur. On en trouve aussi quelques mentions anciennes dans le Quercy. Dans tous les cas, il semble que ce soit un toponyme (terre placée sous la protection du roi ou du seigneur). En France, c'est le nom de nombreux hameaux ou lieux-dits dans le Lot et les départements voisins, ou encore dans le Calvados. Herbillon et Germain signalent que le toponyme est également présent en Belgique.
Coyet : Porté en Belgique, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie (variante : Coyez, variante ou matronyme : Coyette), c'est un diminutif de Coye, les deux noms étant attestés au Moyen Âge comme noms de baptême (deux exemples dans l'ouvrage d'Herbillon et Germain, qui y voient d'éventuels hypocoristiques de Conrad). Ce qui semble éliminer la solution proposée par Morlet (diminutif de "coye" = courge)."
Dromelet : Porté en Belgique, notamment dans l'arrondissement de Philippeville (Wallonie), c'est un nom de sens obscur. Herbillon et Germain penchent pour une racine "Drom-" à identifier. À envisager éventuellement, dans une autre direction, un éventuel lieu-dit Romelet (ou formes voisines)."
Mergen : Surtout porté au Luxembourg, pourrait être un surnom lié au matin (moyen néerlandais "morgen, margen, mergen", source Herbillon et Germain). À envisager aussi un toponyme avec le sens de terrain marneux (cf. l'allemand Mergel = marne)."
Ferla : Ce nom, quand il et sicilien, désigne celui qui est originaire de Ferla (province de Syracuse). Le toponyme renvoie en principe à la férule, grande ombellifère à fleurs jaunes. Le nom Ferra devrait en être une variante. Mais il y a aussi des Ferla en Belgique et dans le département du Nord, avec un sens incertain : le dictionnaire d'Herbillon et Germain propose le picard "ferlape" (morceau mince, plus long que large, mais aussi mauvaise langue, cf. FEW, 16, p. 433b)."
Defaaz : Nom rare porté en Belgique (La Reid, commune de Theux au XVIIIe siècle). Selon le dictionnaire d'Herbillon et Germain, il devrait correspondre au wallon "fâ" désignant le hêtre."
Godisiabois : Nom porté en Belgique (Hainaut) et parfois dans le nord de la France. Variantes : Godesiabois, Goditiabois, Gaudiciabois, Gaudisiabois, Gaudissiabois, Gauditiabois. Les diverses formes médiévales montrent qu'il s'agit d'un nom de lieu (par exemple Engelbert de Godescaubos, 1340, cité dans le dictionnaire d'Herbillon et Germain). Ce lieu semble hélas introuvable, et devrait désigner le bois de Godescal, nom de personne germanique.
Durdu : Essentiellement porté en Belgique (provinces de Namur, Liège et Luxembourg), le nom pourrait, selon Herbillon et Germain, désigner celui qui est originaire du village de Redu, dans la province de Luxembourg (commune de Libin).
Verdonck : Porté en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est une forme contractée de Van der Donck, désignant celui qui habite un lieu nommé Donck ou en est originaire. Le toponyme correspond au moyen néerlandais "donk" = hauteur sablonneuse en terrain marécageux (source : Germain et Herbillon, d'après Debrabandere). Autres formes : Verdonckt, Vanderdonck, Vanderdonckt.
Basquin : C'est dans le Nord-Pas-de-Calais que le nom a toujours été le plus répandu. Il semble a priori logique d'y voir le surnom d'un basque, comme le proposent Dauzat et Morlet. Tel n'est cependant pas l'avis d'Herbillon et Germain, qui proposent un dérivé filiatif en -kin (-quin) du prénom Basin. À noter que le nom Bassequin est mentionné à Paris en 1307 et en Artois au XVIe siècle.
Debaudrenghien : Porté en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais, paraît désigner celui qui est originaire de Baudringhem, petit village de la commune de Campagne-lès-Wardrecques (62). C'est cependant dans le Hainaut que le nom a toujours été le plus répandu, et le dictionnaire d'Herbillon et Germain envisage pour sa part le village de Boudenghien à Flobecq (Hainaut).
Crahay : Surtout porté en Belgique, le nom a des allures de toponyme avec sa finale -ay, mais il n'y a apparemment rien qui correspond. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain le rattache au wallon liégeois crahê = escarbille, mais on comprend mal quel serait le sens d'un tel surnom. À envisager éventuellement une francisation du nom flamand Craeye (néerlandais craeye = corneille).
Sommelette : Le nom est surtout porté en Belgique, on le rencontre également dans les départements des Ardennes et du Nord. Variantes : Somelette, Somlette. Selon le dictionnaire d'Herbillon et Germain, ce serait un diminutif de Somme (rivière). À noter cependant que, dans les Ardennes, le mot "somme" désigne un sommet, et on pourrait donc envisager une petite colline. C'est sans doute ce dernier sens qu'il faut retenir pour le nom Sommelet, surtout présent dans la Haute-Marne."
Scoubeau : Nom porté en Belgique, le plus souvent dans le Hainaut. Variante : Scoubeaux. Sens incertain. On peut envisager des rapprochements avec le verbe d'ancien français "escober" (= échapper) ou avec le nom "escouve" (= balai), mais cela semble peu probant. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain le considère comme obscur."
Barbieux : Le nom est surtout porté en Belgique et dans le département du Nord. Variante : Barbieu. Mentionné à plusieurs reprises au XIIIe siècle sous la forme Barbieur (cf. dictionnaire d'Herbillon et Germain), il désigne un barbier (ancien français "barbieor, barbieur")."
Laude : C'est dans le Nord-Pas-de-Calais que le nom est le plus répandu. Son sens est incertain, d'autant qu'on ne sait pas trop s'il s'écrivait ou se prononçait Laude ou Laudé. La forme Laudé pourrait désigner celui qui est loué, digne de louanges. M.-T. Morlet voit dans Laude le surnom d'un chantre, qui chantait les Laudes à la messe. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain envisage pour sa part, avec prudence, la racine germanique Hlodo et rappelle qu'en flamand Lode est l'équivalent de Louis.
Verschaeve : Ou Verschave. Nom porté dans le département du Nord et en Belgique. C'est une forme contractée du flamand Van der Schaeve, renvoyant à un toponyme (ce qui semble exclure le mot "schaeve" = rabot). Selon Herbillon et Germain, Van der Schaeve est identique à Van der Schaeghe et renvoie au mot "schage" avec le sens de bois, bosquet."
Achte : Surtout porté dans le département du Nord, pourrait être un matronyme, forme flamande du prénom Agathe (Debrabandere, Germain). À envisager secondairement le néerlandais "acht, achtste" (= huit, huitième). Notons aussi l'existence d'un nom de famille Van Achte, laissant supposer qu'on pourrait avoir affaire à un toponyme."
Musin : Nom surtout porté en Belgique (Hainaut, en particulier province de Mons), également rencontré dans le Nord-Pas-de-Calais. Variantes : Mussin (également Meussein, Mussein, Musain autrefois) et Muzin, ce dernier nom étant aussi présent autrefois dans la Marne, la Seine-et-Marne et en Lorraine. Sens incertain. Peut-être celui qui jouait de la muse (instrument de musique correspondant à la cornemuse ou la musette). Le dictionnaire d'Herbillon et Germain signale l'existence du nom (Hodierne de Musin) dans le polyptyque de Villers, rédigé en 1272. Cette mention laisse penser qu'on aurait affaire à un toponyme qui pourrait être Mussain, ancien fief situé dans la commune de Saintes (Brabant wallon).
Raas : Surtout porté aux Pays-Bas et en Belgique, c'est peut-être une forme courte du nom de personne Erasmus (voir Erazmus pour le sens). Autre possibilité : variante du nom de personne germanique Razo (voir Rasse), solution proposée par Debrabandere. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain suggère que la popularité du nom pourrait être liée au croisement de ces deux prénoms médiévaux. Variante : Raes.
Boxus : Nom porté en Belgique, en particulier dans la province de Liège où il est présent à Antheit au moins depuis la fin du XVIe siècle. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain, s'appuyant sur les variantes Bosque et Bosquez, y voit une métathèse de "boscus", latinisation de "bois" ou "bosquet"."
Coussement : Nom porté en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais. Variantes : Coussemant, Cossement. On le considère comme une francisation du néerlandais Cooseman, désignant l'homme des causes, un avocat (Morlet, Herbillon et Germain). Certaines variantes anciennes, par exemple Caussement et Cauchement, laissent aussi envisager un rapport avec les chausses (porteur de chausses, marchand ou fabricant de chausses).
Pitot : Le nom se rencontre dans des régions assez diverses : Cantal et Vaucluse, Eure-et-Loir et départements voisins. Il est également présent en Belgique. En occitan, le nom "pitot" est attesté avec le sens de jeune garçon, mousse, aide-berger. Pour la Belgique, Herbillon et Germain donnent le sens de "petit pied". De nombreux autres sens sont possibles (voir Pitault)."
Pouillaude : Porté en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais, c'est une forme féminine correspondant au nom beaucoup plus rare Pouillaud. Ce dernier nom a pu désigner un pouilleux (Morlet, Herbillon et Germain), mais on envisagera aussi un diminutif de Pouille (voir ce nom).
Malréchauffé : Le nom est surtout porté en Belgique (quelques mentions aussi dans le département du Nord). Apparemment un sobriquet pour celui qui a toujours froid. Le nom est attesté à Namur depuis le XVe siècle (cf. dictionnaire d'Herbillon et Germain).
Chef : Le nom est surtout porté dans l'Est, mais on le rencontre aussi dans le département du Nord (et en Belgique) ainsi que dans l'Isère. Dans ce dernier département, il s'agit d'un nom de baptême popularisé par saint Chef, abbé en Dauphiné au VIe siècle (nom germanique latinisé en Theuderius), éponyme de la commune de Saint-Chef (38). Ailleurs, le sens de "tête" semble s'imposer. Cependant, le dictionnaire d'Herbillon et Germain, pour le Nord et la Belgique, propose en second choix une adaptation graphique du wallon ancien "tchîve" (= chèvre), interprétation proposée par E. Renard."
Chefnay : Le nom est essentiellement porté en Belgique (province de Liège). D'après les variantes proposées par Geneanet, ce serait une déformation de Chesnay (bois de chênes), mais la présence du f rend cela très improbable, d'autant que le dictionnaire d'Herbillon et Germain signale l'existence d'un lieu-dit "au Chefnay" à Milmort (commune de Herstal, province de Liège)."
Cochut : Le nom est surtout porté dans la Marne. Variante : Cochu. Il désigne le coucou et est un probable équivalent du nom Cocu (voir ce nom). Le dictionnaire d'Herbillon et Germain cite un exemple très clair à Ypres, en Belgique : en 1280 un certain Johannem Cochut est également appelé Jeh. Cucut.
Baijot : Nom porté en Belgique (provinces de Namur et de Luxembourg) ainsi que dans le département des Ardennes. On le rencontre aussi sous les formes Baujot et Beaujot. Sens incertain. Diminutif du nom de personne germanique Bauger selon Debrabandere, c'est pour Herbillon et Germain un nom formé de l'adjectif "beau" ("bê" en wallon) et d'un second élément qui pourrait correspondre au prénom Joseph ou au wallon "djon" = jeune. À envisager aussi une variante de Bajot (voir ce nom)."
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Source de l'information : Jean Tosti