Étymologie
Court : Nom fréquent dans la Haute-Loire et les départements voisins. C'est un toponyme correspondant au latin cortis, qui a donné aussi cour. Il désigne sans doute un domaine rural, et celui qui y habite ou en est originaire (voir Delcor).
Baumstimler : Patronyme rencontré dans la Moselle et le Bas-Rhin. Variante de Baumstummler, nom composé à partir de Baum (= arbre) et Stummel (= tronçon). Sans doute le surnom d'un bûcheron, d'un scieur de bois. Le dictionnaire de M.T. Morlet propose une autre explication : un sobriquet donné à un homme corpulent et court, comme un arbre tronqué.
Berrou : Nom porté dans le Finistère. Diminutif de berr, qui signifie en breton court. Sobriquet donné à un homme petit. Variante : Le Berou. On trouve aussi dans le même département le patronyme Le Ber.
Court-Fortune : Joli nom porté en Savoie. Il est tentant d'y voir un surnom donné à un personnage aventureux. Méfiance malgré tout, car les patronymes Court et Fortune existent tous deux en Savoie, et il pourrait s'agir d'un nom composé (une spécialité savoyarde), hypothèse confirmée par l'existence de la forme ancienne Court-Fortunaz.
Courtecuisse : Un sobriquet surtout porté dans le département du Nord et dans la Sarthe (également présent en Belgique). On peut certes penser qu'il désigne un individu court sur pattes, mais la cuisse nous invite à imaginer une allusion beaucoup plus grivoise.
Courtet : Surtout porté dans le Morbihan et dans l'Yonne, c'est le plus souvent un sobriquet appliqué à celui qui est petit, court sur pattes. En Bretagne, on peut cependant penser aussi à une variante de "courtois"."
Courtin : Diminutif de Court, sobriquet désignant une personne petite. Patronyme fréquent en Normandie et en Picardie. A noter cependant que Cortin fut le nom de l'épée de Charlemagne, puis d'Ogier, ce qui pourrait avoir entraîné d'autres sens.
Courtot : Sobriquet fréquent dans l'Est, désignant un homme court sur pattes.
Gousse : Le nom est fréquent à la fois dans le Sud-Ouest (40), l'Ouest (35, 53, 72), l'Est (57), le Poitou (79) et la Bourgogne (58, 89). Dans certains cas, il devrait s'agir d'un nom de personne germanique, Gozo, Gosso, également écrit Gosse. D'autres solutions sont cependant possibles : dans les Landes, il désigne celui qui est originaire de Gousse, commune du même département. En Bretagne, où on trouve fréquemment la forme Le Gousse, on peut penser au vannetais "gous" = court. Enfin, dans la Mayenne, la Sarthe et les Deux-Sèvres, le nom semble s'écrire plutôt Goussé (nom de localité ?)."
Jeanjean : Le nom de baptême Jean étant un peu court et surtout très fréquent, la forme Jeanjean est peut-être une façon de le renforcer, ou de montrer qu'on a affaire à Jean, fils de Jean. Il faut cependant remarquer qu'au XIXe siècle on utilisait le terme "jeanjean" pour désigner un homme naïf, qui se laisse facilement abuser. Mais je ne sais pas si cette acception remonte au Moyen Âge. C'est dans l'Hérault et les départements voisins que le nom est le plus répandu, il est également présent dans l'Est. On trouve la forme Jeanjeanne en Limousin."
Lacourtablaise : Nom que l'on rencontre à la fois en Saône-et-Loire et dans l'Ain. Désigne celui qui est originaire du lieu-dit la Court à Blaise, autrement dit la ferme de Blaise, le domaine de Blaise. Il existe un hameau appelé Courtablaise à Trades (69).
Le Berre : Nom breton, sobriquet désignant un homme court sur pattes.
Lebas : Très fréquent en Normandie et en Picardie, c'est un sobriquet désignant celui qui a des jambes basse, qui est court sur pattes.
Lecourt : Fréquent en Normandie, désigne un petit homme (le court).
Levrero : Nom italien. C'est un diminutif de Levro, Lepro (Levri, Lepri), sobriquet désignant en principe un homme peureux comme un lièvre (on peut éventuellement envisager celui qui court aussi vite qu'un lièvre).
Courmont : Nom surtout porté dans le Nord. C'est un toponyme pouvant évoquer un domaine (latin cortis) bâti sur une hauteur (mont). Autre possibilité : la petite colline (le mont court). Le nom désigne sans doute ce lui qui est originaire de la commune de Courmont, dans l'Aisne (il existe aussi une commune de ce nom dans la Haute-Saône).
Lebre : Nom surtout porté dans la Haute-Loire (également Lèbre, Lébre). Il signifie lièvre en occitan, et doit être un surnom donné à un homme craintif (ou qui court vite, les deux sens sont possibles). Autre possibilité : un toponyme (lieu où il y a beaucoup de lièvres).
Touzet : Le nom désigne en ancien français celui qui a les cheveux rasés ou coupés court. Il s'appliquait en principe à des jouvenceaux plutôt qu'à des moines. C'est dans le Centre qu'il est le plus répandu (36, 18).
Leber : Nom surtout porté en Seine-Maritime et dans l'Eure, rencontré aussi dans le Haut-Rhin. Pour la Normandie, il doit s'agir d'une agglutination du breton Le Ber (celui qui est court sur pattes). En Alsace, on a affaire à un nom allemand désignant un boucher, un charcutier.
Culot : Porté notamment dans le Nord et dans la Marne, ainsi qu'en Belgique, le nom a été interprété de plusieurs façons : M.-T. Morlet propose un homme de petite taille, court sur pattes (cf. l'ancien français culot = basset). Le dictionnaire des noms de famille en Belgique romane pense à un toponyme (= bout, coin, comme dans le nom Duculot). Troisième solution : le dernier-né d'une famille (ce dernier sens n'est apparemment attesté qu'en 1606, encore que Greimas le signale dans son dictionnaire d'ancien français).
Berezaie : Nom porté dans les Côtes-d'Armor. Variantes : Berezai, Berezay, Berrezai, Berrezaie, Berrezay. Il est composé de l'adjectif berr (= court) et du nom sae (= robe, cotte), les deux mots étant reliés par l'adjectif possessif E. Autrement dit : 'courte sa robe', surnom donné apparemment à un homme dont le vêtement est plus court que la normale. Le même procédé a été utilisé pour former les noms Berrehouc, Berehouc (29, = 'court son cou') et Berrehar, Berrehare (29, 'courte sa jambe').
Courtis : On rencontre le nom dans la Haute-Garonne, mais aussi dans l'Yonne et dans la Somme (variante : Courtisse, 59). C'est la forme latine (curtis) du mot cour(t), avec le sens de jardin, enclos, puis ferme. Autre possbilité : équivalent du mot 'courtois'.
O, Ô : Difficile de faire plus court ! Le nom est porté en Belgique et pourrait être un toponyme à rapprocher de l'allemand Au (= prairie basse, saulaie). On pensera cependant plutôt à une variante de Ho, forme contractée de Hubo (voir ce nom).
Potiron : Le nom est surtout porté en Loire-Atlantique. Rien à voir en principe avec l'actuel potiron (sens apparu au milieu du XVIIe siècle). Le terme désignait au Moyen Âge un gros champignon (sens toujours conservé dans l'Ouest). M.T. Morlet pense à un surnom pour un homme court et massif. En composition : Potiron de Boisfleury, Potiron de Boisfleury-Maitre.
Curtet : Surtout porté en Savoie, c'est un nom qui peut avoir deux significations : soit un homme de petite taille (diminutif de l'adjectif 'court'), soit une petite ferme, un petit domaine (diminutif de 'cour'). En composition : Curtet-Pécherand.
Mantey : Surtout porté dans la Haute-Saône, semble un diminutif formé sur mante (sorte de manteau court, à capuchon et sans manches, surnom possible pour le fabricant ou le porteur d'un tel manteau). Variantes : Mantet, Mantez, Manthey.
Cormon : Le nom est surtout porté dans la Somme et dans l'Oise. Variantes ou formes voisines : Cormont (62, 59, 60), Cormond, Courmont (59), Courmon. Il désigne celui qui est originaire d'une localité ainsi appelée, par exemple la commune de Courmont (02) ou celle de Cormont (62). Cette dernière commune est mentionnée sous la forme Curmontis en 826 et pourrait, tout comme Courmont, désigner le domaine (cour, court) situé sur la colline (autre possibilité : le domaine de Mundius, nom de personne latin).
Bergot : Fréquent dans le Finistère, devrait désigner celui qui est originaire de Bergot, hameau à Lannilis, également quartier de Brest. Sens du toponyme : peut-être le petit bois, le bois court (berr + coat), sachant cependant qu'en breton l'adjectif est normalement postposé au nom. En fait, Bergot pourrait être un nom de personne, variante de Bergaud (voir ce nom).
Krotlinski : Nom polonais très rare, mentionné depuis 1633. Selon le spécialiste Kazimierz Rymut, il devrait s'agir d'un dérivé de l'adjectif "krótki" (= court), surnom probable pour une personne petite."
Kurz : Porté en Alsace (variante : Kurtz), c'est en principe un sobriquet désignant un homme petit (allemand "kurz" = court). À envisager aussi, dans certains cas, une forme de Kurt (= Konrad) avec génitif filiatif."
Cortel : Assez rare, le nom est surtout porté en Bourgogne et en Bresse. Plusieurs sens sont possibles : soit un surnom lié à l'ancien français "cortel", variante de "coltel" (= couteau). Soit un diminutif de l'adjectif "cort" (= court, surnom pour un homme petit), soit encore un toponyme, diminutif de "cort" (= cour, domaine rural, ferme). Le nom est parfois porté dans le Nord, où on trouve aussi la forme Corteel. "
Breffy : Le nom est porté en Limousin. Variante : Bréfy. Sens incertain. A envisager éventuellement un diminutif de l'adjectif "bref" (= court), surnom pour un homme petit."
Courcol : Le nom est surtout porté dans le Pas-de-Calais, où il est présent depuis très longtemps : une famille de Bailliencourt dit Courcol est signalée en Artois dès le XIIIe siècle. Il s'agit d'un surnom donné à celui qui a un cou court ("court col"). On trouve dans la même région le nom Courtecuisse."
Boutron : Porté en Bourgogne (89, 58) et dans le Centre, c'est peut-être une contraction de Bouteron, diminutif de Boutier, nom de personne d'origine germanique (voir ce nom). On notera cependant que, dans cette région, le mot "boutron" a désigné un gros crapaud et, par moquerie, un individu gros et court. Dans le Centre et dans plusieurs autres régions, le mot "boutron" désigne aussi un panier."
Triboulet : Porté dans l'Allier, le Rhône et la Saône-et-Loire (variante : Triboullet), le nom est sans doute un dérivé de l'ancien français "tribol" (= peine, trouble, agitation), reste à savoir son sens précis. Peut-être un toponyme évoquant des eaux troubles ou bouillonnantes. Un hameau s'appelle le Triboulet à Céron (71), juste à la limite de l'Allier. À noter cependant que, selon les régions, le mot "triboulet" peut avoir d'autres sens : en Champagne, il a désigné un plaisantin, un taquin, ou encore quelqu'un d'un peu fou. Il serait également attesté ailleurs avec le sens d'homme gros et court (Lorédan Larchey, voir bibliographie). De nombreux noms de famille sont formés sur la racine "tribol", tous sont de sens incertain : Tribouillard (14), Tribouillat (10), Tribouiller, Tribouillier, Triboulier, Triboullier (26, 38), Tribouillet (28), Tribouillois, Tribouilloy, Triboulois, Tribouloy, Triboullois, Triboulloy (02), Triboul (61), Triboulard (77), Triboulat (19), Tribouley (10, 70), Triboulin (71), Triboulliard (08), Triboulot (88), Tribou, Triboult, Tribout, Triboux (surtout 59, ces quatre derniers noms pouvant éventuellement correspondre à un nom de personne germanique, Tritbold)."
Pertin : Le nom est porté en Haute-Savoie, mais aussi dans l'Aisne et la Marne. C'est une variante de Bertin (voir ce nom). Dérivés : Pertinand, Pertinax. Concernant Pertinax, il faut cependant noter que c'est, au moins en Belgique, un nom donné parfois à des enfants trouvés (on en a un exemple à Tournai en 1815), évoquant un empereur romain dont le règne fut très court (de janvier à mars 193).
Courgibet : Les plus anciennes mentions situent ce nom à la fois dans la Marne et dans l'Eure-et-Loir. Il désigne le possesseur d'un court gibet, ce dernier mot ayant au Moyen Âge le sens de bâton court muni d'une crosse, sorte de massue ou bâton muni d'une fronde (une allusion grivoise est envisageable éventuellement). À noter qu'il existe une ferme nommée "le Courgibet" à Yèvres (28), mais elle doit son nom à Louis Courgibet, qui en était le possesseur en 1523."
Cassar : Nom très répandu à Malte, dont la signification est incertaine. On le rattache en général à l'adjectif maltais "qasir" (= court) et au verbe "qassar" (= raccourcir). À partir de cette étymologie, certains y ont vu le surnom d'un barbier. Il faut cependant penser aussi à l'arabe "qasr" (= forteresse), d'autant que ce mot est à l'origine de la commune sicilienne de Cassaro (également nom de famille en Sicile). Mario Cassar préfère y voir un nom de métier, en particulier l'arabe al-qaSSâr = foulon, mégissier). On n'oubliera pas enfin une éventuelle transcription du nom de personne César (Kaysar, Qayssar au Proche-Orient).
Bellagamba : Le nom est porté notamment en Corse et en Italie (en particulier dans les Marches). C'est l'équivalent du français Bellejambe, présent dans les Ardennes, porté autrefois dans l'Eure-et-Loir, à Paris, en Normandie, et qui a pu aussi s'écrire Bellegambe (nom d'un peintre de la Renaissance originaire de Douai). Difficile de se prononcer sur le sens du surnom (peut-être celui qui court vite ?).
Lévrier : Le nom est présent dans plusieurs régions de France. Il semble que ce soit dans l'Ain qu'il ait été le plus fréquent. C'est bien sûr un dérivé du mot "lièvre", avec plusieurs possibilités : chasseur de lièvres, terrier de lièvre (toponyme), ou encore métaphore pour un homme qui court vite."
Lebassard : Porté dans le Calvados (variante : Le Bassard), c'est un nom de sens incertain. Peut-être le même sens que Lebas (= petit, court sur pattes) ? On trouve dans la même région les noms Lebassac et Lebassacq, eux aussi assez obscurs (bassac = bissac ?).
Béréhouc : Autrefois Béréhouzouc, Bérégouzouc, ce nom breton s'écrit également Berréhouc. Il fait partie des nombreux sobriquets liés dans cette région au physique, et désigne celui qui a un cou court ("berr" = court + "gouzoug" ou "goug" = cou)."
Berréhar : Porté dans le Finistère, c'est un sobriquet désignant en breton celui qui a la jambe courte (berr = court + gar = jambe). Variantes : Berrégar, Berrégard, Berrégarre, Berréhare.
Decourt : Le nom est aujourd'hui surtout porté dans la Vienne et en Rhône-Alpes (38, 69), mais on en trouve des mentions anciennes dans bien d'autres régions. Il désigne celui qui est originaire d'un lieu appelé Cour, Cours ou Court, toponyme très répandu avec au départ le sens de cour, ferme, puis domaine rural, village. Avec le même sens : Decour, Decourd (Rhône-Alpes), Decours (76, 86).
Vaucourt : Porté en Lorraine (88, 54), désigne celui qui est originaire de Vaucourt, commune de la Meurthe-et-Moselle. Signification probable : le domaine (cour, court) de la vallée, plutôt que la vallée courte.
Le Berrigaud : Nom porté dans le Morbihan. Variantes : Le Bérigot, Le Berrigo, Le Berrigot. C'est un diminutif de Berric, Béric, lui-même diminutif de Le Ber, Le Berr, Le Berre, surnom d'un homme petit (berr = court en breton).
Le Bert : Le nom est porté en Bretagne et en Normandie. En Bretagne, on pensera d'abord à une variante de Le Ber, Le Berre (breton "berr" = court), mais on peut aussi dans certains cas y voir le nom de personne germanique Bert précédé de l'article défini, solution qu'on préfèrera pour la Normandie."
Berr : Lorsque le nom est porté dans le Finistère, il correspond à l'adjectif breton "berr" = court (surnom probable d'un homme petit). On le rencontre aussi en Alsace-Lorraine, où il pourrait correspondre à la racine ber- (= ours, racine fréquemment utilisée dans les noms de personne)."
Coursimault : Nom surtout porté dans l'Eure-et-Loir (Chapelle-Royale et Arrou au début du XVIIe siècle). Variantes : Coursimaud, Coursimaux. Il devrait s'agir d'un toponyme, le domaine (cour, court) de Simault ou Simaud, mais je n'en trouve aucune trace.
Cortay : Porté dans la Loire et le Rhône, devrait être un toponyme avec le sens de petit domaine rural (diminutif de cort, court). Un hameau s'appelle le Cortay à Saint-Bonnet-des-Quarts (42).
Cortey : Surtout porté dans le Lyonnais (Saint-Jean-la-Bussière vers 1600), devrait être une variante de Courtois (voir ce nom). La forme sans doute équivalente Corteys a pour sa part été surtout portée dans l'Isère. Une variante de l'adjectif cortet (diminutif de court, petit) n'est pas impossible, mais moins probable. Variantes : Cortay, Corthay.
Afficher plus de définitions
Source de l'information : Jean Tosti