Étymologie
Amen : C'est dans le Tarn que le patronyme est le plus répandu. On le considère comme un surnom donné à un chantre d'église (celui qui dit les repons).
Cantel : On rencontre surtout ce nom en Normandie, mais il est également présent en Auvergne. Dans les deux cas, le sens n'est pas très clair. En Normandie (14, 27), c'est peut-être le surnom d'un chanteur ou d'un chantre (à rapprocher de Cantuel). En Auvergne, on peut penser également à Cantuel (toponyme rencontré dans le Cantal), et de toute façon à la racine cant (= sommet rocheux), autrement dit un toponyme (comme d'ailleurs le nom Cantal, de sens bien voisin apparemment).
Chantemesse : En principe surnom d'un chantre d'église. Mais il faut se méfier des apparences : on rencontre surtout le nom dans la Haute-Loire, où il existe un hameau appelé Chantemesse (commune de Bessamorel), qui pourrait désigner un lieu de pèlerinage. Et le nom de famille serait donc porté par celui qui est originaire de ce hameau. On trouve également un hameau Chantemesse à Rieux (31).
Chanteur : Surtout porté dans l'Isère, le nom désignait au moyen âge un chantre. Variante : Chanteux (53, 49).
Chantriaux : Nom surtout porté dans la Somme (variante : Chantrieux). Sans doute le surnom d'un chantre d'église, ou plus généralement d'un chanteur.
Chantrier : D'origine géographique incertaine, le nom semble désigner un chantre d'église.
Chantry : Nom porté en Belgique et dans le département du Nord. C'est certainement une variante de Chanterie, rencontré dans le même secteur géographique, surnom donné à un chantre (ancien français chanterie = chant d'église).
Doremus : Nom porté dans le Nord et dans la Somme. Sans doute le surnom d'un chantre d'église (formé sur le latin Adoremus). A noter cependant l'existence de lieux-dits Orémus, Oremus, notamment dans l'Oise.
Hassani : Nom arabe formé avec le suffixe -i (marquant la filiation ou l'appartenance au clan) sur Hassan (Hasan = beau, bon). Hassan (variante : Hassen) était le petit-fils de Mahomet, ce qui explique en grande partie la fréquence importante de ce nom. Le nom Hassan est également porté par des Juifs d'Afrique du Nord, soit avec le même sens, soit plutôt comme variante de l'hébreu hazan (= chantre).
Lecante : Nom surtout porté dans la Creuse. Sans doute le surnom d'un chantre d'église (dérivé de cantar = chanter).
Samoy : Patronyme rencontré dans le Nord et en Belgique. Pourrait être un nom formé (avec influence néerlandaise) sur le verbe d'ancien français psalmoier, qui a le sens de psalmodier. Dans ce cas, il s'agirait sans doute d'un surnom désignant un chantre à l'église. On trouve aussi les variantes Samoye, Samoey, Samois... Autre hypothèse : une forme Salamoyen, rencontrée au XIVe siècle, peut laisser penser que Samoy serait une variante du nom Salomon, souvent porté dans le Nord au moyen âge.
Steculorum : Nom rencontré dans le département du Nord et en Belgique. La seule solution plausible est d'y voir une déformation du latin saeculorum, employé dans la formule liturgique in saecula saeculorum, et donc un surnom donné à un clerc, à un chantre.
Ergo : Rencontré dans le Nord et dans les Ardennes ainsi qu'en Belgique, c'est peut-être un nom de personne d'origine germanique formé sur les racines hari (= armée) et god (= dieu). M.T. Morlet évoque pour sa part le surnom d'un chantre d'église (d'après le chant "Tantum ergo sacramentum). Variante : Ergot. Voir aussi Hergott pour une troisième possibilité."
Parchantour : Nom breton (22, 29) qui désigne un chantre d'église. Variante : Parchantou (44).
Déom, Deom : Le nom est surtout porté en Moselle. On le rencontre aussi en Belgique. On trouve plus rarement les formes Deum, Déum. Il s'agit, c'est du moins l'opinion généralement admise, d'un surnom de chantre, celui qui chante le Te Deum.
Secula : On rencontre le nom dans le Bas-Rhin ainsi qu'en Bourgogne (21, 71). Il semble s'agir du surnom d'un chantre d'église, habitué à formuler le repons 'in saecula saeculorum' (voir aussi Steculorum).
Kanter : Porté en Alsace et en Allemagne, le nom désigne un chantre ou un maître de musique (latin cantor). On le rencontre aussi sous la forme Kantor (Allemagne, Pologne, République Tchèque).
Dabo : Le nom est porté dans le Morbihan, on le rencontre aussi en Bourgogne (89, 58). Dauzat pensait au surnom d'un chantre, d'après un mot latin du rituel. Le rapport avec la commune de Dabo (57), proposé par M.T. Morlet, ne semble pas convenir, d'autant que les Dabo sont présents en Morbihan au moins depuis le XVIe siècle. Voir aussi Dabon.
Cantaert : Le nom, porté dans le Nord, désigne celui qui chante, peut-être un chantre d'église. On peut le considérer comme une variante du français Chanteur et du néerlandais ou alsacien Kanter.
Quoniam : Porté dans la Manche, rencontré également à la Réunion, le nom correspond au latin quoniam (= parce que) et serait le surnom d'un chantre (Quoniam étant le début d'un psaume). A noter aussi qu'un hameau du Val-d'Oise s'appelle le Quoniam (commune de Haravillers).
Lechanteur : Surtout porté dans la Manche et le Calvados (variante : Lechanteux), a sans doute désigné un chantre d'église. Autre possibilité : surnom donné à celui qui chante souvent.
Chantereault : Porté notamment dans le Cher et dans l'Yonne, le nom est plus fréquent sous la forme Chantereau (18, 87, 41). Autres variantes : Chanteraud (87), Chanterault (71, 89), Chanteraux (51), Chantereaux (02, 51, 78). Tout comme Chanterel et Chanterelle (60, 76, 51), c'est un diminutif de chanteur (celui qui aime chanter ou un chantre d'église).
Salvé : Variante probable de Sauvé (voir ce nom), le patronyme est porté en Bourgogne (21, 89). Le dictionnaire de M.T. Morlet pense plutôt au surnom d'un chantre (celui qui chante le Salve Regina).
Cantais : Le nom est surtout porté en Seine-Maritime. Variante : Cantaix. Forme ancienne : Lecantais. Sens incertain. On peut éventuellement envisager une forme normande de l'ancien français "chanteis" (= chant, mélodie), surnom possible pour un chanteur ou un chantre."
Sanctorum : Porté dans le département du Nord et en Belgique, c'est le génitif pluriel du latin "sanctus" (= saint). Son interprétation est incertaine. Peut-être une latinisation de Desaint (voir ce nom), ou encore un toponyme évoquant un sanctuaire (cf. le hameau de Sanctorum à Saint-Paul-de-Baïse, dans le Gers). Autre proposition : surnom de chantre d'église (M.-T. Morlet), d'après un terme fréquent dans les psaumes."
Decanter : Nom flamand porté dans le département du Nord et en Belgique, désignant un chantre d'église (moyen néerlandais "canter", précédé de l'article défini "de"). Variantes : De Canter, Decantere, Decantre, Canter, Canters, Cantre."
Patenotre : Porté notamment dans l'Aube, l'Yonne et la Seine-Maritime, le nom désigne par métonymie un fabricant de chapelets, appelés "paternotres" en ancien français car ils servaient à dire le Pater Noster. À envisager secondairement le surnom d'un chantre ou d'un homme très pieux. Variantes : Patenotte (54, 88), Paternoster, Paternostre, Paternot, Paternote, Paternotte (59 et Belgique). On trouve avec le même sens le nom Paternostro en Sicile et en Calabre."
Konter : Porté en Pologne, c'est, selon K. Rymut, une variante de Kanter, nom de personne germanique (Gantheri). À envisager aussi l'allemand Kanter (= chantre, chanteur).
Libéra, Libera : C'est dans la Marne que le nom a toujours été le plus répandu (au moins depuis le XVIIe siècle). Le dictionnaire de M.-T. Morlet, qui le situe curieusement en Bretagne, y voit le surnom d'un chantre (d'après le Pater : "Libera nos a malo"). Il faut cependant signaler que de nombreux hameaux ou lieux-dits s'appellent "le Libéra", terme dont je n'ai pas trouvé le sens précis mais qui pourrait désigner une terre ou un bois dont les habitants disposent du libre usage. On peut aussi penser aux anciens prénoms Libère et Libérat. Le nom de famille Libera est également porté en Italie (province de Sondrio, dans le nord de la Lombardie), où c'est un probable matronyme correspondant à Libero, un nom rencontré surtout dans la province de Padoue (sans doute nom de personne médiéval formé sur "libero" = libre). Il y a enfin pas mal de Libera en Pologne : là encore, on peut penser au mot "libre" (latin "liber"), même si le germanique Lieber (allemand "lieb" = cher, aimé) est envisageable."
Tunc : Le nom est originaire de la Somme, tout comme sa variante Tuncq. Autres formes rencontrées dans d'anciens documents : Tunque, Letunc, Letuncq. Sens obscur. Les dictionnaires de Dauzat et Morlet proposent le surnom d'un clerc ou d'un chantre, qui aurait fréquemment employé le mot latin "tunc" (= alors). Cette solution me paraît douteuse, mais je n'en vois aucune autre, sinon une éventuelle déformation graphique de "turc" (voir Leturc pour le sens)."
Gloribus : Nom rare porté dans le Nord-Pas-de-Calais, parfois écrit Cloribus, autrefois présent en Belgique (Bruges notamment), d'où il semble originaire. C'est une forme latinisée (ablatif pluriel) de noms tels que Gloire, Glorie, Gloria (ancien prénom féminin, également possible surnom de chantre), ou encore Glorieus, Glorieux (= fier, orgueilleux). À Bruges, une maison-Dieu (maison construite pour accueillir les pauvres) porte le nom de la famille Gloribus.
Manificat : Nom porté dans l'Isère, où il s'écrit aussi Magnificat. Il devait s'agir du surnom d'un chantre (celui qui chante le Magnificat).
Laude : C'est dans le Nord-Pas-de-Calais que le nom est le plus répandu. Son sens est incertain, d'autant qu'on ne sait pas trop s'il s'écrivait ou se prononçait Laude ou Laudé. La forme Laudé pourrait désigner celui qui est loué, digne de louanges. M.-T. Morlet voit dans Laude le surnom d'un chantre, qui chantait les Laudes à la messe. Le dictionnaire d'Herbillon et Germain envisage pour sa part, avec prudence, la racine germanique Hlodo et rappelle qu'en flamand Lode est l'équivalent de Louis.
Godimus : En France, le nom est porté dans le Nord et dans l'Aisne, il est également présent en Belgique (Hainaut). Première mention connue sur Genanet en 1615 à Ham-sur-Heure (naissance de Martine Godimus, fille de Martin Godimus). Sens incertain. Pourrait correspondre au latin "gaudeamus" (réjouissons-nous), surnom éventuel d'un chantre."
Agnus : Nom porté dans la Haute-Marne, les Vosges et les départements voisins. On pense aussitôt au latin "agnus" = agneau, et à l'éventuel surnom d'un chantre (qui chante l'Agnus Dei). Cependant, les formes les plus anciennes nous invitent à la prudence. Il semble en effet qu'on ait eu d'abord affaire à des graphies telles que Hannus, Hanus, formes latinisées de Hann = Jean. Avec le même sens : Anus, Hagnus."
Matinier : Le nom a surtout été porté en Auvergne (03, 63). Aussi bien en occitan qu'en moyen français, c'est l'équivalent de l'adjectif "matinal". Autre sens signalé par le dictionnaire de Godefroy : chantre, chapelain à gages, qui assiste aux matines et autres offices."
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Source de l'information : Jean Tosti