Étymologie
Brun : Très répandu en France, le nom est surtout porté en Provence et dans la région Rhône-Alpes. Il peut désigner celui qui a les cheveux bruns, mais c'est aussi un nom de personne d'origine germanique, Bruno (racine "brun" = brillant). On le retrouve dans de nombreux noms composés, issus pour la plupart de l'Isère, parfois de l'Ain : Brun-Badon, Brun-Baronnat, Brun-Bellut, Brun-Berthet, Brun-Buisson, Brun-Cordonnier, Brun-Cosme (et aussi Brun-Cosme-Bruni, Brun-Cosme-Bruny, Brun-Cosme-Gazot), Brun-Despagne, Brun-Gailland, Brun-Gazot, Brun-Guinard, Brun-Lafleur, Brun-Murol, Brun-Ney, Brun-Pajot, Brun-Picard, Brun-Prince, Brun-Roudier, Brun-Squitieri."
Bru : Variante catalane ou occitane de Brun (voir ce nom). Autre possibilité : toponyme désignant un lieu où pousse la bruyère (variante de "bruc"). Ce sens est possible dans le Rouergue et surtout dans le Quercy (une dizaine de hameaux s'appellent Bru ou Le Bru)."
Bruna : Matronyme formé sur Bru, Brun.
Brune : Matronyme (nom transmis par la mère) formé sur Brun (= celui qui est brun de peau, également nom de baptême au moyen âge). On le trouve dans l'Ouest (35 surtout) et en Béarn.
Bruneau, Brunel, Brunet : Hypocoristiques de Brun (voir ce nom), formés avec les suffixes -eau, -el, -et. On trouve les Bruneau surtout dans l'Ouest (53, 49), les Brunel dans le Gard et le Puy-de-Dôme, mais aussi en Normandie et en Picardie, et les Brunet absolument partout, avec cependant de très nombreux porteurs dans le Poitou. Autres diminutifs : Brunau (08, 49), Brunaud (36, 16), Brunault (36, 58, 79), Brunaut (79), Brunaux (59, 55, 08), Bruneaud (24, 33, 36), Bruneault (77), Bruneaut (93), Bruneaux (02, 77), Bruneel, Brunneel (59, Belgique), Bruniau, Bruniaux (59), Bruniot (10), Brunnet (77), Brunot (03), Brunoud (38). Certaines de ces formes peuvent aussi s'expliquer par le nom de personne germanique Brunwald.
Brunelle : Variante de Brunel (voir Bruneau et Brun), éventuellement matronyme. Le nom se rencontre en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais. Forme avec -s de filiation : Brunelles.
Brunerie : Nom originaire du Massif Central, essentiellement de la Corrèze. Il s'agit d'un toponyme désignant le domaine appartenant à un nommé Brun.
Bruni : Forme plurielle de Bruno, qui en Italie peut désigner celui qui a les cheveux bruns, mais qui est surtout un nom de baptême (du germanique brun = poli, brillant). Dérivés : Brunetti, Brunaccio.
Brunon : Nom assez fréquent dans le département de la Loire. C'est le cas-régime ou le diminutif de Brun (voir ce nom).
Busnel : Nom très fréquent en Normandie (50, 14) et en Bretagne (35, 22). Il s'agit certainement d'une variante de Burnel, nom très répandu dans la Manche, présent aussi dans l'Est. Quant à Burnel, deux sens sont possibles : soit une métathèse de Brunel (diminutif de Brun), soit, solution possible dans la Manche, un diminutif formé sur le nom de personne norrois Björn (= ours).
Byhet : Nom rencontré en Normandie et en Picardie. On trouve dans la même région la variante plus fréquente Bihet. Le nom est aussi porté en Belgique. Le dictionnaire des noms de famille en Belgique romane (Herbillon, Germain) le rattache au wallon bîhe (= bis, d'un gris tirant sur le brun). Il s'agirait donc d'un sobriquet lié à la couleur de la peau. Le dictionnaire de M.T. Morlet pense pour sa part à une variante de biez (= canal).
De Bruyn, De Bruyne : Rencontré dans le Nord et en Belgique, c'est un surnom flamand signifiant le brun (celui qui a les cheveux bruns). Variantes : Debruine, Debruyn, Debruyne, Debruynne.
Lebrun, Le Brun : Surnom désignant celui qui a les cheveux bruns. Le nom est porté dans de nombreuses régions de France, mais c'est dans le Nord-Pas-de-Calais qu'il est le plus répandu. La forme Le Brun est caractéristique de la Bretagne et de la Manche.
Moreau : L'un des noms les plus portés en France. Correspond au méridional ou au normand Morel, et désigne celui qui est brun de peau, mais c'est surtout un ancien prénom (latin Maurellus). Outre la région parisienne, c'est dans le Nord et dans l'Indre qu'on trouve le plus de Moreau. Variantes : Moreaud (16, 71, 69), Moreaux (08, 60).
Moret : Diminutif de More, sobriquet désignant celui qui est brun comme un maure. Peut aussi être un diminutif du nom de baptême Maur. Le nom est porté dans l'Aisne, ainsi qu'en Saône-et-Loire (également Franche-Comté et Savoie). Diminutifs : Moretau, Moretaud, Moreteau, Moreteaud, Moreteaux, Moretin, Moreton.
Mourez : Nom surtout porté en Franche-Comté. Comme pour tous les noms en Mor-, Mour-, on peut hésiter entre deux solutions : soit un diminutif de More (= brun comme un maure, éventuellement prénom Maur), soit un lieu où pousse le mûrier. Variante : Mourey.
Mouriquand : Nom rare porté dans la Drôme et le Vaucluse. On trouve aussi la variante Moriquand dans le même secteur géographique (26, 38). Il s'agit d'un diminutif de More, qui désignait celui qui avait le teint brun comme un maure. C'est l'équivalent dauphinois de moricaud (qui existe lui aussi comme nom de famille), qui n'avait alors aucune valeur péjorative.
Duncan : En Ecosse et en Irlande, c'est un nom de personne d'origine gaélique, Duinnchinn, composé des éléments donn (= sombre, brun) et ceann (= tête).
Morato : Le nom peut être catalan (Morató) ou italien (variante : Morati). Dans les deux cas, c'est un dérivé de Moro (= brun comme un maure, également nom de baptême). En catalan, il vient du bas-latin Moratone, attesté en 989, et peut s'écrire aussi Moretó.
Negron, Negrón : Nom de famille espagnol, dérivé de negro (= noir, brun), surnom donné à une personne noire de peau ou de cheveux. C'est également un toponyme, nom d'une commune dans le País Valenciano.
Mourain : Nom porté en Vendée, également présent dans l'Aisne et les Yvelines. Sans doute un surnom donné à celui qui a le teint brun (dérivé de More = maure), ou tout simplement une variante de Maurin, Morin.
Braun : Fréquent en Alsace-Lorraine, désigne celui qui est brun (de peau ou de cheveux). Autre possibilité : variante du nom de personne germanique Brun, Bruhn. Dérivé : Brauner.
Bruneteau : Diminutif de Brunet (lui-même formé sur Brun, voir ce nom) surtout porté en Poitou-Charentes. Variantes : Brunetaud, Bruneteaud (Limousin, Périgord), Brunetaux, Bruneteaux.
Braunshausen : Porté en Moselle, désigne celui qui est originaire de la commune de Braunshausen, en Sarre. Signification : la maison, le domaine de celui qui s'appelle Braun (= brun).
Tartare : Le nom est porté dans le Pas-de-Calais (également Picardie, Pays de Caux). Variante : Tartar. On peut penser à une métaphore désignant celui qui est brun de peau ou qui est sauvage, brutal, mais en ancien français le mot a aussi désigné une étoffe de soie (surnom possible pour un marchand de ce tissu). Le problème est le même avec les noms Tartarin (86, 03), Tartary (23, 84), et pour les formes italiennes Tartara, Tartari, Tartarelli, Tartarino, Tartarini, Tartaroli.
Breugnot : Nom porté dans la Nièvre et les départements voisins (89, 71). Variante : Breugniot. Il faut le rapprocher de Brugnot (71, 21, 39), diminutif de Brun. Autre possibilité pour ces noms : dérivés de l'ancien français brugne, broigne (= armure). Autres variantes : Brugnaud, Brugnaut, Brugnaux, Brugneau, Brugneault, Brugneaux. Avec un autre suffixe : Brugnon (02, 71), Breugnon (03, 58).
Tarteaut : Porté dans les Deux-Sèvres, le nom se rencontre aussi sous les formes Tartaud, Tartault, Tarteau (86). Il pourrait s'agir d'un surnom donné à celui qui est brun de peau (diminutif de Tartare).
Behey : Nom porté dans le département du Nord et en Belgique. Variantes : Beheydt, Beheyt et peut-être Behets. C'est une forme flamandisée du français Bayet (surnom donné à celui qui a les cheveux ou la barbe rouge brun).
Brunelin : Double diminutif de Brun (voir Bru) porté dans la Loire et le Rhône, ainsi que dans le Tarn. Avec d'autres suffixes : Bruneleau (85), Brunelet (02), Brunelot (62, 80, 86).
Sornette : Curieux nom rencontré en Lorraine (54, 57). Il est possible de le rattacher au mot 'sornette', apparu dans la langue au début du XVe siècle, et qui désignait alors soit un jeu de société, soit une moquerie, une raillerie. On pensera cependant aussi à une variante de Sornet (37, 79, 69), que M.T. Morlet considère comme un diminutif de Sorin (celui qui a les cheveux brun roux).
Brunette : Porté en Lorraine (55, 57, 88), c'est soit une variante de Brunet (diminutif de Brun), soit un matronyme formé sur le même nom. Forme italienne du matronyme : Brunetta.
Labrunie : Nom porté en Corrèze, dans le Lot et le Lot-et-Garonne. Variantes ou formes voisines : Labrunye (87), Labrunhie (46, 23). Il désigne celui qui est originaire de Labrunie, nom d'une vingtaine de hameaux, en particulier dans le Lot. Signification : la ferme, le domaine de celui qui s'appelle Brun.
Gourmelon : Le nom est fréquent dans le Finistère, où l'on trouve aussi les formes Gourmelen, Gourmelin et Gourmelun, ainsi que Gourvelen. C'est un ancien nom de personne breton composé des éléments uurm (= brun) et haelon (= sourcils). Première mention : Uurmhaelon, Cartulaire de Redon.
Burrin : Porté en Haute-Savoie et en Suisse, semble une variante de Bourrin (42, 07, 69), surnom qui peut être interprété de diverses façons. M.T. Morlet y voit un surnom désignant un homme au poil brun fauve. Un sobriquet lié au taureau (un des sens du mot en ancien occitan) ou à l'âne est également possible.
Brugneaux : Porté notamment dans les Ardennes, le nom est considéré comme un diminutif de Brun (voir aussi Breugnot).
Albrun : Porté dans le Pas-de-Calais et l'Oise, paraît désigner le fils de celui qui s'appelle Brun (= au Brun), ce type de formation étant cependant rare dans la région concernée.
Kerambrun : Porté dans les Côtes-d'Armor, désigne celui qui est originaire d'un hameau appelé Kerbrun (ker = hameau + An Brun = Le Brun), toponyme assez fréquent dans ce département.
Servranckx : Porté en Belgique, fait partie d'un groupe de patronymes comportant un génitif de filiation assez particulier. La forme de départ est : 's her Franck. Autrement dit, il s'agit du fils de celui qui s'appelle Franck. Le x final est lui aussi un génitif de filiation. Avec la même construction : Serbruyns (le fils du brun ou de Bruno), Serjacobs, Sermeus (Meus = Barthélémy), Serneels (Neels = Daniel).
Brunas : Porté notamment dans l'Isère et dans le Tarn (dans ce département on trouve aussi la forme Brunasse), c'est un dérivé de Brun (voir ce nom), peut-être avec le sens de "basané" (sens de l'occitan "brunàs")."
Donneley : Egalement écrit Donnelly, Donelly, Donnley, Doneley, Donnely, Donneely, c'est un patronyme irlandais, forme anglicisée de O'Donnghaile, le descendant de Donnghal (nom de personne formé des racines donn = brun et gal = valeur).
Aubrun : Assez fréquent dans l'Indre et la Creuse, désigne le fils de celui qui s'appelle Brun, ou le fils du brun (au Brun).
Smara : Porté en Afrique du Nord, pourrait être un toponyme (cf. la ville de Smara au Maroc et Aïn Smara près de Constantine), mais aussi un dérivé de Samir (voir ce nom). La racine s.m.r peut désigner celui qui est brun, hâlé (sens qu'on retrouve dans le nom Asmar), elle sert aussi à nommer le gommier (arbre).
Leguélinel : Le nom est surtout porté dans la Manche (Saint-Louët-sur-Lozon depuis le XVIIe siècle) et peut aussi s'écrire Le Guélinel. Peut-être un dérivé de l'ancien français "guel" (= brun, basané), mais on pensera plutôt à une variante de Leguérinel, Leguérinais (également Le Guérinel, Le Guérinais), où Guérinel est un diminutif de Guérin (voir ce nom)."
Bisiaux : Nom fréquent dans le Nord-Pas-de-Calais. Variantes : Bisiau, Biseaux, Biziaux. A priori, il devrait s'agir d'un diminutif de l'adjectif "bis" (= gris brun), sobriquet lié à la couleur du teint ou des cheveux. À envisager aussi une éventuelle variante de Busiau (voir ce nom)."
Le Guel : Porté dans le Morbihan, le nom correspond à l'adjectif breton "gell" (= bai, brun), tout comme la forme Le Guell. Diminutifs probables : Le Guélaud, Le Guellaud, Le Guellaut, et sans doute aussi Le Guélec, Le Guellec (noms qui peuvent également être des dérivés de "kell" = testicule, le mot "kelleg" désignant un animal mâle)."
Bréniel : Nom rare porté dans le Finistère, qui peut aussi s'écrire Berniel. Il devrait désigner celui qui est originaire de Bréniel, hameau au Saint (56). Le premier élément du mot est le breton "bre" (ou "brenn"), avec le sens de "colline". Le second est plus incertain : on peut penser à l'adjectif "yell", variante de "gell" (= brun), ou à un nom de personne (Iudhael, qui a donné Yhuel, Izel, Huel).
Brunat : Diminutif de Brun (voir ce nom) porté notamment dans l'Isère, l'Allier et le Puy-de-Dôme.
Mombrun : Porté dans le Sud-Ouest (variante : Mombru), le nom est plus fréquent sous les formes Monbrun (variante : Monbru) et Montbrun. Il désigne celui qui est originaires d'une des nombreuses localités appelées Monbrun (commune du Gers) ou Montbrun. Signification : le mont brun (avec le sens de "sombre")."
Bruno : Généralement italien (voir Bruni), le nom est aussi breton (variantes : Brunou, Le Bruno). Dans ce cas, il désigne généralement celui qui est brun, mais Deshayes signale qu'il a pu localement désigner plutôt un rouquin.
Jeanbrun : Surtout porté dans le Doubs et la Haute-Saône, également présent autrefois en Auvergne, peut désigner un Jean brun, mais on préfèrera la composition des deux noms de personne (ou de famille) Jean et Brun.
Mabru : C'est dans le Puy-de-Dôme et les départements voisins que le nom a toujours été le plus répandu. Variante : Mabrut. Sens incertain. Morlet en fait un dérivé de l'occitan "mabre" (= marbre), tandis que Billy y voit un éventuel nom de personne germanique *Mathbrunus. À envisager aussi une forme Masbru, Masbrun (= le mas de celui qui s'appelle Bru, Brun), attestée en Limousin mais pas en Auvergne."
Murineddu : Porté en Sardaigne (province de Sassari), c'est un diminutif de l'adjectif "murinu" = brun, noirâtre. Murinu est également un nom de famille sarde, mais très rare."
Tanet : Ou Tannet. Le nom a notamment été porté dans les Côtes-d'Armor, avec deux solutions possibles si le nom est d'origine bretonne : soit un ancien nom de personne (mentionné dans le cartulaire de Redon) formé sur tan = le feu, soit un dérivé de tann = chêne (tannoed = chênaie). Il y a aussi des Tannet et des Tanet dans d'autres régions de France, notamment en Champagne-Ardenne et dans la Gironde. S'il ne s'agit pas d'un toponyme, on pensera au moyen français tannet (ou tanet, tané, tanné), désignant un drap de couleur brun roux.
Cazuc : Nom porté dans le Finistère (Plouézoc'h au XVIe siècle). Il semble s'expliquer par son dérivé "kazugell" = brun, sombre. Ce dernier mot est à l'origine des noms Cazuguel, Quazuguel, Casuguel, Quasuguel. Le nom Casuc est une variante ancienne de Cazuc, mais c'est aussi un nom attribué en Martinique (Le Lorrain) à d'anciens esclaves après 1848, sans qu'il y ait forcément un rapport avec le nom breton."
Prunis : Porté dans la Dordogne et les départements voisins, le nom semble évoquer la prune, mais il n'est pas interdit d'y voir une déformation de Brunis, forme latinisée du nom de personne (ou surnom) Brun.
Bruynooghe : Nom porté dans le département du Nord et en Belgique (Flandre-Occidentale). Il semble désigner celui qui a les yeux marron ou noirs (néerlandais bruin = brun + oog = œil). Variante : Bruynoghe.
Brung : Le nom est surtout présent dans la Charente-Maritime. On le rencontre aussi dans l'Allier et l'Indre-et-Loire. C'est une variante de Brun (voir ce nom). À titre d'exemple, le compositeur de la Renaissance Jean Le Brung est aussi appelé Le Brun ou Lebrun.
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Source de l'information : Jean Tosti