Étymologie
Hecht : Assez répandu en Alsace-Lorraine, le nom signifie en allemand brochet. Beaucoup de noms allemands (souvent portés par des juifs) évoquent ainsi des poissons : Karpfen, Hering, Gründel, Lachs, Stör, Stint, Schlei (carpe, hareng, goujon, saumon, esturgeon, éperlan, tanche). On pense généralement qu'ils sont liés à des enseignes de maisons.
Rauch, Rauh : Nom porté en Alsace-Lorraine. C'est un sobriquet désignant une personne hirsute ou très poilue (cf les adjectifs allemands rauch et rauh, du moyen-haut-allemand rûch, rûh).
Schwartzapel : Variante rare de noms comme Schwartzappel ou Schwartzapfel, allemands ou autrichiens. Signifiant apparemment pomme noire (éventuellement pommier noir), le nom pourrait être un toponyme, ou encore un de ces noms symboliques comme les juifs en avaient parfois en Allemagne, mais j'avoue mon incompétence.
De Moffarts : Nom de famille flamand. Il signifie mot à mot 'le lourdaud' (néerlandais mof). C'est un surnom qui était donné fréquemment aux Allemands (source : Dictionnaire des noms de famille en Belgique romane).
Boebaert : Nom rare porté dans le Nord-Pas-de-Calais. Il est à rapprocher de noms allemands ou néerlandais tels que Bubbert, Bobbert, Bubert, Bobert, mais aussi du français Bobard (53, 49). Il faut rattacher ce dernier nom à l'ancien français bobert (= vaniteux, sot), ou encore au verbe bober (= tromper, mentir). De toute façon, on a affaire à une racine onomatopéique, qui est aussi à l'origine de l'allemand Bube (= jeune garçon).
Goëry : Le nom est porté en Lorraine (54, 88). A rapprocher de noms allemands ou alsaciens tels que Goering, Goerig, Göring, c'est un diminutif de noms de personne germaniques formés sur la racine ger (= lance), par exemple Gerhard (Gérard).
Weispecker : Le nom est porté dans le Nord (variante : Weispecher). Il est plus courant sous les formes Weissbecker, Weissbeck, Weisbecker, Weisbeck, noms allemands ou alsaciens donnés à un boulanger qui fait du pain blanc.
Imhoff : Fait partie des nombreux noms allemands ou alsaciens commençant par im (= in dem). Désigne celui qui habite dans la ferme, dans le domaine. Variante : Imhof. De la même façon, les Imbach habitent près du cours d'eau, les Imhaus dans la maison, les Imholz près du bois et les Imfeld près du champ.
Wiplier : Le nom est porté dans le département du Nord. Variantes : Wiplié, Wipliez, Wippliez. Sens incertain. Le dictionnaire de M.T. Morlet en fait une possible variante du néerlandais Wispelaere (charmeur de serpents). On pensera aussi aux noms allemands Wippler, Wipfler (rencontrés aussi en Alsace), qui semblent avoir désigné un jardinier (celui qui étête les arbres).
Rupp : Assez fréquent dans la Moselle, le nom peut aussi s'écrire Ruppe, Ruppen. C'est une forme courte de Ruppert, Rupprecht (Ruprecht), équivalents allemands du prénom Robert.
Kroehling : Assez rare, le nom s'écrit aussi Kröhling. La finale -ing correspond souvent à un nom de lieu, mais je ne trouve rien qui corresponde. Rien non plus avec les mots allemands, sinon un hypothétique lien avec le verbe "grölen" (= brailler)."
Buxcel : Nom porté en Suisse, en particulier à Romainmôtier (canton de Vaud). C'est une francisation de l'allemand Büchsel (également écrit Bichsel), diminutif de Büchse (= boîte, puis fusil), dont les dictionnaires de noms de famille allemands pensent qu'il s'agit d'un surnom pour un tourneur.
Stine : Porté en Belgique, semble correspondre aux noms allemands Stines, Stinnes, généralement considérés comme des formes courtes du prénom latinisé Augustinus (= Augustin).
Lintingre : Nom rare porté notamment dans la Meurthe-et-Moselle, où on le rencontre aussi sous la forme Lindingre. Il correspond sans doute aux noms allemands Lintinger, Lindinger, désignant celui qui est originaire d'une localité appelée Linding (nom d'une commune en Bavière). Le toponyme pourrait avoir le sens de bois de tilleuls.
Weidinger : Le nom désigne celui qui est originaire d'une localité appelée Weiding(en). On pensera soit à Weiding (Bavière, Autriche), soit à Weidingen (Rhénanie-Palatinat, Luxembourg). Deux mots allemands Weide pourraient être à l'origine du toponyme : l'un désigne le saule, l'autre un pâturage.
Najros : Nom rare originaire de Pologne (variante : Najroz), porté apparemment par des Juifs askhénazes. Un certain nombre de noms polonais commençant par Naj- sont l'équivalent de noms allemands commençant par Neu- (= nouveau), par exemple Najman, équivalent de Neumann. Najros pourrait être une transcription de Najhaus, lui-même correspondant à l'allemand Neuhaus (= la nouvelle maison), nom de très nombreuses localités. Ce n'est cependant qu'une timide hypothèse.
Dresselaers : Porté en Belgique, c'est l'équivalent néerlandais des noms de famille allemands ou alsaciens Dressler, Drechsler, qui désignent un tourneur, un potier.
Venard, Vénard : Le nom est surtout porté dans l'Ain. C'est une variante de Guénard ou de Guinard, noms de personnes germaniques (voir ce nom). Formes similaires : Vénart (51), Veinard (90), Veinhard (54), à rapprocher plutôt de Guinard et des nosm de famille allemands ou alsaciens Weinhard, Weinhardt.
Strehl : Le nom est porté en Alsace et en Moselle. C'est, tout comme Straehl, une variante de Strahl. Si le mot ''Strahl'' a aujourd'hui le sens de "rayon", il a eu d'autres significations en moyen allemand ("stral"). Il a pu désigner une flèche, et le nom de famille serait alors le surnom d'un fabricant de flèches, éventuellement d'un archer. À noter aussi le sens d'éclair (aujourd'hui ''Wetterstrahl"). Enfin Bahlow (voir bibliographie) signale le sens de roseau, qui devrait expliquer les divers toponymes allemands commençant par Strahl- ou Strehl-. On peut aussi noter que le nom Strahler (variante : Strehler) a désigné un fabricant de peignes. Dérivés : Strahlheim, Strehle, Strehlen, Strelen, Strelin, Straehli, Straehly, Strehly, Strely."
Kunde : Nom allemand rare en France (57, 68). Selon les spécialistes allemands, il faut y voir le moyen-haut-allemand "kunde", désignant celui qui est connu, celui qui est originaire du pays."
Schricke : C'est dans le département du Nord que le nom a toujours été le plus répandu. Variantes : Schriecke, Schrieke, Schrikke. Il devrait correspondre au néerlandais "schrik" (= effroi, terreur, autrefois aussi "saut"). L'équivalent allemand de "schrik" est "Schreck", qu'on retrouve dans les noms de famille allemands ou alsaciens Schreck, Schrick, Schrickel. On peut aussi noter qu'en allemand le mot "Schrecke" désigne la sauterelle, et qu'une localité saxonne s'appelle Schricke."
Dossmann : Nom porté dans le Bas-Rhin, où il est attesté dès le XVIe siècle à Pfettisheim. Variante rare : Dosmann. Les auteurs allemands le font venir de toponymes (Dosse, Dossel, Dossow), mais ce sont des lieux très éloignés (Saxe, Brandebourg), et la solution semble peu crédible. M.-T. Morlet propose le vieux-haut-allemand "dozzon" (= tonner clair), avec le sens figuré d'homme sincère, intègre. On n'oubliera pas cependant que deux communes du Bas-Rhin s'appellent Dossenheim, toponyme formé selon E. Nègre sur le nom de personne germanique Tuzo. Ce nom de personne pourrait être à l'origine de Dossmann, tout comme du nom Doss, rencontré autrefois dans la Moselle et le Bas-Rhin."
Mérian, Merian : Le nom de famille Mérian est fréquent dans le Morbihan. C'est un ancien nom de personne, mentionné sous cette forme dans le cartulaire de Redon, dérivé du vieux breton "mor" (= grand, breton moderne "meur"), ou bien équivalent du latin Marianus. Quant au nom Merian, il est porté en Suisse, en Allemagne et dans le Haut-Rhin. Selon les auteurs allemands, il désignerait celui qui est originaire de Muriaux, dans le Jura suisse."
Rietz : On rencontre le nom en Normandie et dans le nord de la France où, tout comme Riès, Riet ou Riez, c'est un toponyme avec le sens de terre inculte, friche, pâturage. Il est également présent dans l'Est et en Allemagne, avec un sens généralement différent : il s'agit, tout comme Ritz, d'un nom de personne, pour lequel on a diverses possibilités : M.-T. Morlet y voit le nom germanique *Ritizo (d'une racine ayant le sens de "chevaucher"), les dictionnaires allemands en faisant plutôt un hypocoristique de noms tels que Richard, Heinrich, Rudolf, voire Moritz (Maurice)."
Gollnisch : Le nom apparaît dans les Ardennes au XIXe siècle, venu sans doute d'Allemagne ou d'un pays de l'Est. On peut penser au toponyme Göllnitz, nom de villages en Thuringe et en Brandebourg, également nom allemand de la commune de Gelnica et de la rivière Hnilec, en Slovaquie. Parmi les noms allemands assez proches, on notera aussi Gollnick, qui désigne en bas-sorabe (langue slave d'Allemagne orientale) un garde champêtre ou forestier. Un lien est enfin possible, au moins phonétiquement, avec l'adjectif "kölnisch" (= de Cologne)."
Lacquemant : Nom de famille porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. Variantes : Lacmans, Lacmant, Lacment, Lacqueman, Lacquemanne, Lacquement, Laquement. On peut le rapprocher de noms allemands tels que Lachmann, Lackmann, ou encore Laeckmann (nom rencontré en Belgique), formés avec le suffixe -mann (= homme) sur le mot "Lache" (moyen haut-allemand "lake"), avec le sens de mare, flaque, bourbier, parfois lac ou canal. À envisager secondairement, toujours à partir de l'allemand, un homme qui rit ("lachen" = rire)."
Zieger : En France, c'est dans la Moselle que le nom a toujours été le plus répandu. Il correspond au moyen haut-allemand "ziger" = fromage blanc, caillebotte, surnom de producteur ou de marchand. Le sens de chevrier ("Ziege" = chèvre) semble également possible, mais n'est pas mentionné par les dictionnaires allemands spécialisés (Bahlow, Duden)."
Leibnitz : Ou Leibniz. Nom généralement allemand désignant celui qui est originaire d'une localité portant ce nom ou un nom voisin. On a le choix notamment entre Leibnitz (Autriche, également plusieurs petits villages allemands) et Leubnitz ou Leipnitz (Saxe).
Mosbach : En France, c'est dans le Bas-Rhin que le nom est le plus répandu. C'est un toponyme formé de l'allemand Bach = ruisseau, cours d'eau, le premier élément étant Moos, avec peut-être le sens de mousse, mais plutôt celui de lieu marécageux. De très nombreux lieux allemands s'appellent Mosbach ou Moosbach, le plus important d'entre eux étant la commune de Mosbach, en Bade-Wurtemberg.
Schroll : Nom porté en Allemagne et dans l'est de la France. Il correspond au moyen haut-allemand "schrolle" = bloc, motte de terre, peut-être toponyme, mais que les dictionnaires de noms de famille allemands considèrent comme un sobriquet pour un homme épais, gros."
Merck : Porté en Alsace, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas, le nom, variante de Marck, est considéré par les dictionnaires allemands (Bahlow, Duden) comme une forme courte du nom de personne Markwardt. Il ne semble cependant pas impossible de penser au prénom Marc. Diminutifs : Mercky, Marcki, Marcky.
Schroeyers : Présent dans le département du Nord, le nom est surtout porté en Belgique, tout comme les formes similaires Schreyers, Schryers, à rapprocher des noms allemands Schreier et Schreyer. Dérivé du verbe "schreien" = crier (et aussi pleurer), il a dû désigner un crieur public, un héraut (sens attesté pour le moyen haut-allemand "schrier")."
Haman : Le nom est surtout porté dans la Moselle. C'est une variante de Hamann, Hammann, noms allemands généralement considérés comme des équivalents de Hahnemann, noms composés sur Hahn, forme courte de Johannes (= Jean). À envisager aussi un toponyme dérivé de Ham, Hamm.
Knaub : Porté dans le Bas-Rhin, pourrait être une variante du nom allemand Knaup. Selon les spécialistes allemands (Bahlow, Duden), Knaup correspondrait au moyen haut-allemand "knûpe" = nœud."
Afficher plus de définitions
Source de l'information : Jean Tosti