Étymologie
Abel : C'est en Lorraine (57, 88) que le nom est le plus répandu, mais on le rencontre dans de nombreux autres départements (38, 07, 66, 67, 83 notamment). Il renvoie dans la plupart des régions au fils d'Adam et Eve, victime de la jalousie de son frère Caïn (assyrien habel = fils, ou bien hébreu hevel = souffle, éphémère). Cependant, en Allemagne et en Alsace, et sans doute aussi dans la Moselle, il s'agit plutôt d'une forme courte d'Albrecht (= Albert). Le nom Abel (avec son sens biblique) est présent aussi en Espagne. Formes néerlandaises (flamandes) : Abeel, Abeele. Avec génitif de filiation : Abeels, Abels. Autre forme marquant la filiation : Abelson (57, 67). En composition : Abel-Coindoz (38), Abel dit Delamarque (28).
Abbeel : Nom flamand rencontré en Belgique. Forme génitive : Abbeels. C'est une des diverses graphies néerlandaises du prénom Abel (voir ce nom).
Abela : Patronyme maltais dont on pense le plus souvent qu'il correspond au nom biblique Abel. Mais, avec les noms maltais, il est difficile de se prononcer. La variante Habela a permis à certains d'y voir une forme de l'arabe Habbâl (= fabricant ou marchand de cordes).
Abelard, Abélard : Surtout porté dans le Maine-et-Loire, le nom est considéré par Dauzat comme un dérivé d'Abel (voir ce nom), mais il pourrait s'agir plutôt d'un nom de personne germanique (Ebelhard, variante de Eberhard). Variantes : Abellard (49), Abeilard, Abeillard (14, 79), Ebalard, Eballard (35). Le nom a été popularisé par un théologien breton du XIIe siècle, célèbre pour ses amours avec Héloïse et leurs funestes conséquences. Variantes castillane et italienne : Abelardo.
Labeau : Le nom est aujourd'hui très répandu à la Martinique. En métropole on le trouve dans des régions assez diverses : le Lot-et-Garonne, mais aussi la Normandie et la Picardie. Deux possibilités : soit l'Abeau (= l'Abel, nom de baptême), soit l'abeau, l'abiau = peuplier blanc (latin albellus). C'est cette dernière signification qu'il faut privilégier dans le nord de la France, où l'on trouve aussi le nom Labiau (59) et la variante flamandisée Labeeuw (59) avec le même sens (de même que Labaut dans la Somme).
Abillard : Nom porté en Vendée et en Charente-Maritime. Semble une variante d'Abélard (voir ce nom).
Dabel : Surtout porté dans l'Aube, le nom est considéré par M.T. Morlet comme une contraction de d'Abel (= le fils de celui qui s'appelle Abel). Notons cependant que le nom est assez courant en Allemagne, où on lui donne deux significations : soit un joueur de dés (pour les noms de famille Däbel, Däbeler), soit un toponyme (Dabel, nom d'une ville allemande).
Ablin : Forme contractée du nom Abelin (17, 86, 76), diminutif d'Abel. On trouve les Ablin dans l'Ouest (44, 17, 76). Matronyme : Abline (49, 44, 41). La forme Ablain (35, 56, 60) semble une variante de ce nom, mais pourrait être aussi une contraction du breton Abalain.
Cain : Porté en Bretagne, c'est le plus souvent un nom de personne correspondant au vieux breton 'cain' (= brave, beau). Ailleurs, écrit Caïn ou Cain, il pourrait correspondre au personnage biblique, fils d'Adam et Eve et meurtrier d'Abel, peut-être comme surnom donné à un mauvais fils, à un traître (M.-T. Morlet). C'est cependant loin d'être une certitude, d'autant que le nom a souvent été porté par des Juifs, sans doute comme variante de Cahen (voir ce nom), ou encore de Caïm, lui-même variante de Haïm (nom hébreu évoquant la vie). Variante : Cayn (10).
Abeloos : Le nom est porté en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais. Variante : Abbeloos. C'est le diminutif d'un prénom, mais on hésitera entre Abel et Abbe (forme courte de noms tels que Albert).
Abely : Variante occitane (84, 13, 34) de Abelin (17, 86, 76), diminutif d'Abel (voir ce nom).
Labelle : Le nom est porté notamment dans la Sarthe. S'agit-il d'un surnom pour celle qui est belle ? C'est possible, à moins qu'on ait affaire à une forme l'Abelle, ou Abelle pourrait désigner le peuplier blanc (latin albellus).
Nahélou : Porté dans le Finistère (variante : Naëlou), le nom se rencontre sous la forme Nahellou dans le Morbihan. C'est un diminutif de Naël, Nahel (56), patronyme composé de l'article breton an (= le) et du nom de personne biblique Abel. Une autre explication donne comme origine le breton avel (= le vent).
Epelbaum : Egalement écrit Apelbaum, Appelbaum, Apfelbaum, le nom signifie en allemand "pommier". Le plus souvent porté par des Juifs askhénazes, il semble tirer son origine d'une enseigne de maison. Le rapport avec le prénom Abel, parfois évoqué, semble douteux.
Naël : Surtout porté dans le Morbihan, correspond sans doute à une forme ancienne *an Avel (cf. le nom de famille Lavel, 29), dans laquelle Avel est l'équivalent du nom biblique Abel (voir ce nom). Diminutif : Naëlou (29).
Abbal : Nom porté en Languedoc, notamment dans l'Hérault, souvent mentionné dans le Tarn ou l'Aveyron aux XVIe et XVIIe siècles. Variantes : Abal, Abbail. Il faut sans doute y voir l'occitan "aval" (= en bas, en aval), surnom lié à l'habitation. Le doublement du b devrait être dû à l'influence du mot "abbé" (fréquemment écrit "abbat" alors que la graphie occitane correcte est "abat"). Un lien éventuel avec le prénom Abel semble douteux."
Abeille : Avec accent (Abeillé, Abeilhé), le nom est surtout porté dans les Hautes-Pyrénées. Il semble désigner un apiculteur, mais Jacques Astor signale aussi le mot "avelhièr" (grand troupeau de moutons en transhumance). Sans accent, c'est en Provence que le nom est le plus répandu. On peut y voir aussi un éleveur d'abeilles (occitan "abelha", latin "apicula"), éventuellement un sobriquet. À noter aussi l'ancien village d'Abeille à Castellane (04). L'abeille semble aussi présente dans les noms Abeilhou, porté notamment dans le Tarn-et-Garonne, et Abeillon (Haute-Loire et départements voisins), pour lesquels ont peut aussi envisager un diminutif d'Abel."
Abello : Porté en Italie dans le Piémont, le nom est très présent dans les Bouches-du-Rhône. Il devrait s'agir d'une forme du prénom italien Abele (= Abel). On ne le confondra pas avec le nom catalan Abelló qui, selon Moll, correspond à un anthroponyme latin Abellione. À noter cependant que le Diccionario de apellidos españoles préfère y voir celui qui est originaire d'une localité catalane qui pourrait être L'Avellà ou Abella.
Rustuel : Porté dans le Morbihan, devrait désigner celui qui est originaire de Rustuel, hameau de la commune de Quéven. Albert Deshayes signale la forme Rustuval, rencontrée à Hennebont en 1396. Selon lui, le toponyme serait formé de "ros" (promontoire, coteau) et du nom de personne Tual. La variante ancienne Restevel (voir ce nom) laisse cependant penser que le premier élément serait "rest" (= demeure, manoir), tandis que le second pourrait correspondre au prénom Avel (variante bretonne d'Abel).
Keravel : Porté dans le Finistère, c'est un toponyme très répandu en Bertagne, nom de plusieurs dizaines de hameaux ou lieux-dits. Signification : le hameau, le village d'Avel, équivalent breton du nom biblique Abel.
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Source de l'information : Jean Tosti