Étymologie
Robert : Nom de personne d'origine germanique, Hrodberht (hrod = gloire + berht = brillant). Le patronyme est très fréquent dans toute la France (cinquième au hit-parade français). Il se rencontre notamment dans la Loire-Atlantique, mais aujourd'hui c'est à la Réunion qu'il est le plus porté. Diminutifs : Roberteau (85, 33), Roberteaux (Belgique), Robertet (71), Roberton (41), Robertou (40).
Berdot : Nom porté dans le Sud-Ouest (64, 33, 31). Il fait partie d'une importante famille de noms, le plus souvent gascons, commençant par Berd-, et qui étaient au moyen âge des noms de baptême. Berd pourrait correspondre au prénom Bernard, ou encore être la finale de noms comme Aubert, Robert, à moins qu'il ne s'agisse de la racine Bard (barta = hache). Formes voisines : Berdale, Berdalle, Berdalou, Berdance, Berden, Berdet, Berdeu, Berdolou, Berdos, Berdou, Berdous, Berdu, Berducou, Berdy.
Berlioz : On trouve ce nom en Savoie et dans le Dauphiné. C'est un nom de personne germanique, Berilo (racine ber = ours), transformé en Berlio par métathèse. Il convient de rejeter les définitions de Dauzat et Morlet, qui y voient un dérivé de "berle" (cresson ou autre plante aquatique), d'autant que Berlio est attesté en Savoie comme nom de baptême médiéval (cf. Robert Gabion, Dictionnaire des noms de famille de Savoie, p. 134). Il existe certes quelques lieux appelés (le) Berlioz, mais ils viennent du nom de personne (cf. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, p. 58)."
Bertet : Diminutif d'un nom de personne d'origine germanique, soit Bert (berht = brillant), soit un nom terminé par -bert (Albert, Robert par exemple). Le patronyme est surtout porté dans les Charentes.
Berthon : Nom de personne d'origine germanique, très courant dans le Massif Central, formé sur le racine berht = brillant, et qui dans bien des cas est un hypocoristique de Robert. Plus rarement, on envisagera une métathèse de Breton.
Bertin : Très fréquent un peu partout en France, mais surtout dans l'Ouest (35, 76), c'est un nom de personne d'origine germanique, diminutif de Bert (berht = brillant). Il peut aussi s'agir d'un hypocoristique de noms tels qu'Albert (Aubert), Hombert ou Robert. Variante : Berthin (63, 71). Attention : Bertin peut aussi être un nom italien (même sens) porté notamment en Vénétie. Autres formes italiennes : Bertino (Piémont, Sicile), Bertini (Toscane, Lazio et Italie du Nord), ce dernier nom étant également présent en Corse.
Bichon : Nom surtout porté dans la Loire-Atlantique et en Poitou-Charentes, présent aussi dans l'Est (Jura, Vosges notamment). Sens incertain. Peut-être une aphérèse de Barbichon (qui a une petite barbe) ou de Robichon (diminutif de Robert). À envisager aussi une variante du mot "bisson", lui-même variante de "buisson". Le mot "bichon" est attesté dans la Loire et la Haute-Loire avec le sens de "pot". Une variante du mot "bichot", mesure de capacité, est également possible en Bourgogne. On ne peut négliger le sens de petit de la biche ou petit chevreuil, et le sens affectueux qui en découle. Par contre, la définition donnée par le lexique de Godefroy et reprise par Dauzat ("voleur de grand chemin") ne repose que sur une citation obscure et ne figure dans aucun dictionnaire contemporain d'ancien ou de moyen français."
Billard : Deux possibilités sont généralement envisagées :1. Nom de personne d'origine germanique, BILIHARD (qui a donné aussi BILARD), formé avec les racines BILI = doux, aimable et HARD = dur, fort. 2. Diminutif de ROBILLARD, qui est lui-même une forme affectueuse de ROBERT.
Billet : On rencontre ce nom dans de nombreuses régions, mais c'est en Vendée et dans le Nord qu'il est le plus répandu. On trouve aussi dans le Nord les variantes Billiet et Billiez, et dans d'autres régions les éventuels matronyme Billiette (89, 77) et Billette (70, 52, 10). Le rapprochement avec bille (= pièce de bois) est possible, mais douteux. Parmi les autres hypothèses plus intéressantes, on peut d'abord penser à un diminutif du nom de baptême Robert (Robert > Robillet > Billet). A envisager aussi un diminutif du nom de personne d'origine germanique Billoux, ou encore du prénom Mabille.
Binet : Surtout porté en Normandie, c'est un hypocoristique de Robin, qui est lui-même un diminutif de Robert. Matronyme : Binette. Dérivé : Bineteau (49).
Champrobert, Chamrobert : Nom rencontré dans l'Ouest (35, 49) et aussi dans l'Yonne. Désigne celui qui habite le lieu-dit (le) Champrobert ou qui en est originaire. Le toponyme signifie bien sûr le champ de Robert.
Couturier : Il s'agit bien sûr d'un métier, mais attention : le nom, très courant dans la région lyonnaise, désigne en effet dans bien des cas un cultivateur, le tenancier d'une couture, du latin cultura (fréquent comme toponyme, le mot couture avait le sens de terre cultivée). Cependant, le sens de couturier, tailleur est également possible, puisqu'il est attesté depuis le début du XIIIe siècle, et même avant sous une forme latine (costurarius, 1115, cité par le Robert historique).
Debillot : Nom porté dans l'Ouest (49, 85, 79). Désigne le fils de Billot, diminutif de Robert (voir aussi Billet) ou de Mabille.
Delbert : Désigne le fils du Bert. Quant à Bert, c'est soit un nom de personne d'origine germanique (Berht = brillant), soit un diminutif formé par aphérèse sur des noms comme Robert, Albert. Le patronyme Delbert est surtout porté dans le Cantal.
Dobson : Nom anglais. Désigne le fils de Dobb, hypocoristique du nom de baptême Robert.
Galmiche : Nom porté en Haute-Saône, en particulier à Corravillers et plus généralement dans la vallée du Breuchin. Variantes : Galemiche et Gallemiche, formes qui paraissent plus anciennes. Le nom de famille est en effet mentionné à Provins (77) sous la forme Galemiche vers 1300 : en 1296-97 un certain Gile l'Enfant est tuteur des enfants de Robert Galemiche, et un nommé Thibaut Galemiche semble jouer un rôle important dans la ville, où on trouve au XVIIe siècle un lieu-dit appelé tantôt Gallemiche, tantôt Galmiche (sources : Véronique Terrasse, "Provins, une commune du comté de Champagne et de Brie", p. 267, et requête de Louis Bruant des Carrières contre madame Colbert, 1684). Le mot "gallemiche" est utilisé à la fin du XVIe siècle à Paris pour désigner un marchand de pain n'ayant pas le statut de boulanger, sans doute ce qu'on appelait aussi un "regrattier de pain" ("Et quant à ceux qui ne sont boulangers, et qu'on appelle gallemiches, deffenses aussi leur sont faites d'avoir aucun four dans la ville…", ordonnance de police rendue au Châtelet en 1594). À noter aussi, à la même époque, l'expression "boulangers gallemicheux", rencontrée à Senlis (in "Monumens inédits de l'histoire de France, 1400-1600, publ. par A. Bernier", p. 301). On envisagera cependant d'autres possibilités : d'abord le sens de galopin, gamin, vaurien, attesté dans les parlers meusois et namurois pour les mots "galmiche" et "galmicho". Ensuite un toponyme suisse formé sur Galm, variante alémanique de "calm" (pâturage de montagne), par exemple le village de Galmiz dans le canton de Fribourg."
Grambin : Surtout porté dans l'Isère, semble avoir le sens de Grand Bin. Le nom Bin se rencontre en effet dans le même département (on le trouve aussi en Picardie et en Normandie), c'est une aphérèse de Robin (diminutif de Robert). On a donc affaire soit à un sobriquet, soit à un nom de famille composé. Autre possibilité : un diminutif du nom de personne d'origine germanique Grambert.
Greffier : Nom fréquent dans le Maine-et-Loire, rencontré aussi en Savoie et en Franche-Comté. Désigne sans doute un officier du greffe, bien que l'apparition du nom soit assez tardive dans les écrits (1378, la date de 1278 mentionnée par le Robert historique étant apparemment une erreur). Autre possibilité : un fabricant de stylets (sens primitif du mot greffe).
Rebichon : Diminutif de Robert, porté en Bourgogne.
Reby : Nom surtout porté dans la Creuse. Peut-être un diminutif de Rebeix, variante régionale de Robert, assez fréquente en Limousin.
Revert : Patronyme assez fréquent en Normandie, notamment dans la Manche. Il semble s'agir d'un nom de baptême, comme l'indique le hameau du Val Saint-Revert à Roz-sur-Couesnon (35), à condition toutefois que la graphie du toponyme n'ait pas été déformée. On peut penser à une variante locale de Robert, ou plutôt au nom d'origine germanique Ragiberht (ragin = conseil + berht = brillant), qui est à l'origine du patronyme Rebert, rencontré en Alsace. A noter que le nom Revert existe également en Catalogne.
Robbe : Patronyme très répandu dans le Nord-Pas-de-Calais. C'est un hypocoristique du nom de baptême Robert (voir ce nom) formé par apocope. Variantes : Rob (57), Robb (71, 62), Robe (68).
Robeaux : Nom porté dans l'Aisne, les Ardennes et le Nord (variante : Robeau). C'est l'un des nombreux diminutifs de Robert (voir ce nom).
Robic : Patronyme fréquent dans le Morbihan. C'est un diminutif breton du nom de baptême Robert. On a formé plusieurs autres diminutifs à partir de Robic : Robichet, Robichon (également rencontré dans la Vienne), Robigault, Robigo, Robigou.
Robin : Très fréquent, c'est un diminutif de Robert porté dans toute la France, mais surtout en Vendée. Diminutifs : Robinard (35), Robinat (36), Robinaud (17), Robinault, Robinaut (35), Robinaux, Robineaux(72), Robineau (49), Robineaud (79), Robinet (08, 55), Robino (56). Matronymes : Robine (50), Robinette (02).
Robinson : Diminutif de Robin (lui-même formé sur Robert), surtout porté aujourd'hui à Paris et dans les départements d'Outre-Mer. Le nom est également fréquent en Angleterre (= fils de Robin).
Roblin : Fréquent en Vendée mais aussi dans la Nièvre, c'est une forme contractée de Robelin, diminutif du prénom Robert.
Ropars : Forme bretonne du nom de baptême Robert. Variantes : Ropart, Ropartz, Roparz, Ropers, Ropert, Ropertz, Roperz.
Roptin : Nom porté en Bretagne et en Normandie. Sans doute un hypocoristique du prénom Robert.
Rouby : Nom porté dans le Périgord et l'Ardèche, également très présent dans l'Aude et les départements voisins. C'est l'équivalent occitan de Robin, diminutif de Robert. Variantes : Roubi, Roby.
Robertson : Désigne en anglais le fils de Robert. Variante : Roberson.
Robson : En anglais, désigne le fils de Rob, hypocoristique du prénom Robert.
Roberts : Forme anglaise avec s de filiation de Robert (voir ce nom).
Robard : Sans doute une variante de Robert, éventuellement un dérivé. C'est dans l'Ouest que le nom est le plus répandu, notamment en Vendée. Variante picarde : Robart. Diminutifs : Robardet, Robardey (Bourgogne, Franche-Comté).
Hopkin, Hopkins : Egalement Hopkyn, Hopkyns. Nom de personne anglais, diminutif de Hobb (= Robert) formé avec le suffixe -kin. Dérivé marquant la filiation : Hopkinson.
Billotte : C'est dans la Haute-Saône que le nom est le plus répandu (variante : Billiotte). Comme pour le nom voisin Billot (19, 62), Billiot (51, 59, 45), on peut hésiter entre plusieurs possibilités : soit un toponyme évoquant un bois, une forêt (où l'on débite les billes de bois), ou encore celui qui débite le bois. Soit une forme avec aphérèse de Robillot, Robillotte, diminutifs de Robert.
Robidel : Nom porté dans la Manche, à rapprocher de formes telles que Robida (02), Robidaire (53), Robidas (72), Robidat (50), Robidet (Picardie). Je n'ai pour l'instant aucune explication sur ces noms. S'agit-il de diminutifs de Robert ? De noms ayant un rapport avec le verbe rober (= voler) ou avec la couleur rouge ? Ou bien y a-t-il une autre solution ? À noter que le nom Robida est assez courant en Slovénie, où il désigne la mûre.
Robino : Diminutif de Robin (lui-même diminutif de Robert) porté dans le Morbihan. On trouve dans l'Est la forme Robinot (88 surtout).
Ruby : On rencontre ce nom dans le Limousin, mais aussi en Alsace-Lorraine. Il semble s'agir dans les deux cas d'un diminutif de Robert (dont Rubert est une variante dans l'Est), même si on évoque parfois un rapport avec le rubis (surnom éventuel d'un lapidaire).
Billaud : Le nom est surtout porté en Vendée et dans le Poitou. On le rencontre aussi dans l'Allier et dans le Nord. Dans ce dernier département, on trouve les variantes Billau, Billiald, Billiau, Billaux (également présent en Seine-Maritime). La forme Billiaud est portée dans l'Allier. Vu la fréquence du nom et de ses variantes, le rapport avec une bille de bois semble difficilement acceptable. Il doit s'agir d'un nom de personne d'origine germanique : soit Biliwald (racine bili = doux, aimable), soit une aphérèse de Robillaud, diminutif de Robert. À envisager aussi une aphérès du prénom Mabille, ou encore de Subille (voir Subileau). Dérivés : Billaudaud (16), Billaudaz (38, 74, 39), Billaudeau (85, 86, 79), Billaudel, Billaudelle (08), Billaudet, Billaudot (89), Billaudy (01).
Roblet : Porté notamment dans le Cher et la Saône-et-Loire, c'est une contraction de Robelet (56, 59, 70), diminutif de Robert. Matronyme : Roblette (28, 45). Avec des terminaisons différentes : Roblain (17, 58, 80), Roblein (21), Roblin (85, 58), Roblique (60, 62), Roblot (21, 89).
Roperch : Porté dans le Morbihan, c'est une autre forme de Ropert, variante bretonne de Robert. Variantes : Roper, Roperh, Roperhe.
Robillard : Diminutif (éventuellement péjoratif) du prénom Robert, porté notamment dans le Pas-de-Calais et l'Eure-et-Loir. Variantes : Robiliard, Robiliart, Robillart, Robilliard, Robilliart. Avec d'autres suffixes : Robillaud (03, 36), Robillon (63, 89), Robillot (58, 88).
Rebillon : Le nom est surtout porté dans l'Ille-et-Vilaine et la Manche, on le rencontre aussi dans la Nièvre et le Loir-et-Cher. C'est une variante de Robillon, diminutif du prénom Robert, ou encore de Rabillon (41, 45), surnom probable d'un rebouteux (en ancien français, rhabiller signifiait remettre un os en place). Avec d'autres suffixes, et toujours avec deux choix possibles : Rebillard, Rebillart (71, 70), Rebillat, Rebillaud (18, 36), Rebillet (39), Rebillot (25, 70, 36), Rebillou, Rebillout (24).
Robion : Contraction de Robillon, diminutif de Robert, le nom est porté en Vendée et en Charente-Maritime. On trouve aussi le nom de famille en Provence, où il désigne celui qui est originaire de Robion, nom d'une commune du Vaucluse et d'un hameau à Castellane (04).
Ruppert : Surtout porté en Moselle, correspond au prénom Robert (voir ce nom). Autres formes : Rupprecht, Ruprecht (67), Rupert (surtout portée aujourd'hui en Guyane et à la Réunion). Variante latinisée : Rupertus (54).
Tuccio : Nom italien porté notamment en Sicile, dans le Lazio, en Lombardie et en Ligurie. Le pluriel de filiation Tucci est beaucoup plus répandu, dans toute la péninsule. Le nom de personne médiéval Tuccio doit être considéré comme une aphérèse de noms tels que Albertuccio, Lambertuccio ou Robertuccio (diminutifs de Albert, Lambert et Robert). Dérivés : Tuccella, Tuccelli, Tucciello, Tuccillo.
Orbion : Porté dans la Meuse, c'est un nom de famille assez obscur. Si ce n'est pas un toponyme (de nombreux noms de cours d'eau commencent par Orb-), on peut envisager un dérivé de Orbie, nom d'une sainte vénérée dans les Ardennes belges, ou encore une métathèse de Robion, diminutif de Robert.
Rupp : Assez fréquent dans la Moselle, le nom peut aussi s'écrire Ruppe, Ruppen. C'est une forme courte de Ruppert, Rupprecht (Ruprecht), équivalents allemands du prénom Robert.
Reuben : Rare et porté dans le Nord, c'est sans doute une variante de Ruben, Rubens, qui correspondent dans cette région au prénom Robert (Rubrecht). On envisagera cependant aussi le nom biblique Ruben (fils aîné de Jacob).
Roverch : Egalement écrit Roverc'h, c'est un nom breton, porté notamment dans les Côtes-d'Armor. Peut-être l'équivalent du prénom Robert (sous sa forme Roperch), mais Deshayes envisage plutôt une transformation de l'ancien nom de personne Roderch (= qui a belle apparence).
Rubin : C'est en Haute-Savoie et dans les départements voisins que le nom a toujours été le plus répandu, mais on le rencontre aussi dans l'ouest du pays (76, 35). C'est le plus souvent l'équivalent de l'italien Rubino, nom de personne médiéval que l'on rattache à l'italien "rubino" (= rubis). Autres possibilités : variante de Robin, Roubin (diminutifs de Robert) ou de Ruben (nom biblique porté par le fils aîné de Jacob)."
Robo : Porté dans le Morbihan, devrait être un diminutif de Robert, à rapprocher de Robic et Robiou. A envisager éventuellement : un diminutif du breton "rob" (= bonbonne)."
Rebischung : Le nom est surtout porté dans le Haut-Rhin, où il s'écrit aussi Robischung, Robischon. On a apparemment affaire à une forme germanisée des noms Robichon, Rebichon, Robuchon, diminutifs de Robert. Les premières mentions en Alsace remontent au début du XVIIe siècle sous les formes Rebuschon, Rebuschun, Rebuschung.
Toquard : Le nom est porté en Normandie et en Bourgogne. Variante : Toquart. Dérivé du verbe "toquer" (= heurter), il a pu désigner une personne violente, mais il est attesté dans l'Ouest avec le sens de "qui a une grosse tête" (cf. Robert historique), ce qui en ferait peut-être un dérivé de "toque". La forme Tockert, portée dans la Meuse, au Luxembourg et en Belgique, pourrait en être une variante, mais c'est loin d'être une certitude."
Robreau : Porté dans la Vendée, les Deux-Sèvres et les départements voisins, le nom s'écrit aussi Robereau. Il semble que ce soit le diminutif de Robier, nom rencontré dans la même région. Ce dernier nom paraît correspondre à l'ancien français "robier" (= voleur, larron). Un lien avec le prénom Robert n'est cependant pas impossible. À noter qu'un hameau ou une ferme s'appelle le Pré Robreau à Saint-Pierre-du-Chemin (85)."
Roubertie : Porté dans la Corrèze, désigne celui qui habite un lieu-dit "la Robertie" ou en est originaire. De nombreux hameaux s'appellent ainsi, en particulier dans la Dordogne. Pour la Corrèze, on pensera à deux hameaux, l'un à Saint-Chamant, l'autre à Chamboulive. Sens du toponyme : le domaine, la ferme de Robert. Formes voisines : Roubertier (83, 12), Roubertiès ou Rouberties, Roberties (82), Rouberty (30), Roberthie, Robertie (16), Robertier (34), Robertière (16, 17)."
Roppez : Nom très rare porté dans l'Aisne, où il est un peu plus fréquent sous la forme Roppé (on trouve aussi la graphie Roppe). Il devrait correspondre au nom de personne Robert, et on peut le rapprocher de Robbe (voir ce nom).
Binoche : Le nom est présent dans l'Yonne au moins depuis le début du XVIIe siècle. Les mots "binoche "et "binochon" sont attestés avec le sens de bine, binette (cf. aussi l'ancien français "binoquier" = biner). Il pourrait donc s'agir d'un surnom lié à cet outil agricole. Autre solution, proposée notamment par Dauzat : diminutif de Robin (lui-même diminutif de Robert)."
Robot : Porté notamment dans l'Yonne et la Nièvre, c'est un probable diminutif formé sur la racine Rob- (= Robert).
Roll, Röll : Porté en Alsace-Moselle, le nom peut avoir divers sens. Il peut s'agir d'une forme courte (Rollo) de Rudolf, voire de Robert ou de Roland. Mais on n'oubliera pas le moyen-haut-allemand "rolle" (= rouleau, liste, registre), surnom possible pour un scribe."
Dérobert : Ou Derobert. C'est dans la Haute-Savoie que le nom est le plus répandu. Il désigne celui qui appartient à la famille, à la maison, au domaine ou à la ferme des Robert. Avec le même sens : Desrobert.
Derobertmazure : Le nom est originaire de Belgique. En France, on le rencontre notamment dans l'Oise et les Yvelines. Variantes : Derobertmasure, Derobert-Masure, Derobert-Mazure (avec ou sans trait d'union). Il désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit Robert Masure (la demeure, le domaine de Robert), qu'il faut sans doute situer dans le Hainaut, vers Ellezelles, où le nom est mentionné dès le XIVe siècle.
Bertus : La plupart des mentions anciennes en France signalent le nom dans la Marne, et plus généralement dans l'Est. On le rencontre aussi en Belgique et aux Pays-Bas. C'est une forme latinisée d'un nom de personne germanique formé sur la racine "berht" (= brillant). Il peut s'agir de Bert ou Berthe, mais aussi de Gobert ou d'autres noms composés (Allbert, Robert etc.)."
Ruppin : C'est dans la Vendée que le nom a toujours été le plus répandu. On le rencontre sous la forme Rupin dans l'Ille-et-Vilaine. Il n'a certainement rien à voir avec l'adjectif actuel "rupin", arrivé dans notre langue au XVIIe siècle. Il paraît s'agir d'une variante de noms tels que Roubin, Rubin, eux-mêmes probables variantes de Robin (diminutif de Robert)."
Heutte : Porté en Normandie, en particulier dans l'Eure, devrait, tout comme Hutte et Lahutte (Pas-de-Calais, Seine-et-Marne), désigner une sorte de cabane rudimentaire (germanique "hutta"). Le Robert historique précise que le mot a d'abord désigné un dispositif (une sorte de chaumière peut-être) permettant aux eaux des rivières de s'écouler dans les pâturages."
Roupillard : Assez rare, le nom est porté dans le Centre (18, 36, 41). Variante : Rouppillard. Forme ancienne : Ropillard. Sens incertain. Peut-être celui qui a la goutte au nez (ancien français "ropie, roupie"). S'il s'agit d'un surnom post-médiéval, on peut aussi envisager le mot "roupille" (sorte de manteau ample utilisé pour dormir), et même le verbe "roupiller" (fin du XVIe siècle), qui a d'abord eu le sens de "sommeiller". Autre possibilité, peut-être la meilleure : une variante de Robillard, dérivé de Robert."
Tastevin : Le nom est surtout porté dans l'Ardèche. Son berceau pourrait être la commune de Balazuc, où trois familles Tastavin (ou Tastavi) étaient présentes en 1464. Variantes : Tastavi, Tastavin, Tastavy. On pense évidemment au surnom d'un goûteur de vin, par exemple un courtier. Le Robert historique signale cependant l'emploi du mot en 1450 avec le sens d'ivrogne. À noter enfin qu'un hameau de l'Ardèche s'appelle Tastevin (commune de Colombier-le-Jeune).
Ruberti : Le nom est porté en Corse et en Italie (notamment dans la province de Lecce). C'est la forme plurielle de Ruberto, variante de Roberto (= Robert). Le nom Rubert, qui a la même signification mais pas la même origine géographique, se rencontre pour sa part surtout en Alsace.
Dodge : Nom de famille anglais, c'est un hypocoristique de Robert.
Bonnechère : On rencontre le nom dans les départements de l'Aisne et du Nord, mais c'est en Belgique qu'il est le plus répandu. Le mot "chère" est issu du latin "cara" = visage. Donc, au Moyen Âge, faire bonne chère, c'est d'abord faire bon visage (l'expression est documentée vers 1200, cf. Robert historique), et c'est sans doute ce sens qu'il faut retenir pour le nom de famille. Cependant, dès le moyen français, le sens de bon repas apparaît ("faire bonne chère" avec cette acception se rencontre vers 1345), et on ne peut l'éliminer totalement (ce pourrait être un nom d'enseigne)."
Reggiani : Très répandu en Emilie-Romagne, ce nom italien désigne celui qui est originaire de la ville ou de la province de Reggio nell'Emilia. Le toponyme Reggio, qu'on retrouve dans Reggio di Calabria, correspond au latin Regium et au grec Rhegion, qui pourrait avoir eu le sens de bifurcation (cf. Dictionnaire Robert des noms de lieux). En France, le nom de famille a parfois été déformé : Reggiany, Regiani, Regiany.
Roubert : Variante de Robert surtout portée en Provence (06) et dans le Quercy. Les noms Rouberthou, Roubertou, Roubertout, Roubertoux, portés en Corrèze, en sont de probables diminutifs.
Charobert : Porté dans le Puy-de-Dôme, désigne celui qui est originaire de Charobert, hameau à La Chapelle-Agnon, dans le même département, si toutefois le toponyme est antérieur au nom de famille. Faute de formes anciennes, l'interprétation du toponyme est incertaine. Peut-être la maison (ancien français "chas", devenu "chez" en Limousin) de Robert."
Lescot : C'est dans la Manche que le nom est le plus répandu, on le rencontre aussi en Picardie, en région parisienne et en Rhône-Alpes. Il désigne en principe un Écossais (ancien français Escot). Mentions anciennes : Robert Lescot, Paris, vers 1348, Guillaume Lescot, vers 1360 (Archives hospitalières édition de 1877). À noter cependant que le mot "escot" a pu avoir plusieurs sens très différents : bâton de rouet, provision, butin, table où sont assis plusieurs convives, pique-nique (cf. dictionnaire de Godefroy)."
Fontrobert : Porté dans le département du Rhône, désigne celui qui est originaire de Fontrobert (= la source de Robert), hameau de la commune d'Yzeron (69).
Robespierre (de) : Le nom était porté dans le Pas-de-Calais, précédé d'une préposition n'ayant apparemment rien à voir avec une particule nobiliaire. Divers auteurs, notamment Dauzat, ont voulu y voir la juxtaposition des prénoms Robert et Pierre, ce qui semble très douteux justement du fait que la préposition "de" a pratiquement toujours précédé le nom depuis le XVe siècle. Il faut donc y voir plutôt un nom de lieu, disparu aujourd'hui, dont la famille était originaire. Sens possible : la pierre, le rocher de Robert. Formes anciennes : Rouvespierre (1434), de Robespré (1511), de Robespierre (1569), Drobespierre (1652)."
Reubrecht : Surtout porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique, c'est un nom de personne germanique, probable équivalent de Ruprecht = Robert.
Robas : Surtout porté dans les départements de la Meuse et du Nord, également présent en Belgique (provinces de Liège et de Namur), c'est un dérivé du thème Rob- (= Robert).
Roba : Le nom peut avoir des origines différentes. En Belgique et dans le nord de la France, il correspond au prénom Robert. En Italie (Ligurie), il devrait s'agir du mot "roba" = habit, surnom possible pour un tailleur ou un marchand d'habits."
Viscardi : Nom italien surtout porté en Lombardie et en Campanie (province de Naples). C'est un nom de personne germanique, Viscardus ou Wiscardus, popularisé dans le sud de l'Italie par le conquérant normand Robert Guiscard (Robert l'avisé).
Roubelat : Surtout porté dans le Puy-de-Dôme, c'est un diminutif de Robert. Avec le même sens : Roubellat (12), Roubelet (12, 82), Roublot (50 et Lorraine).
Bod : Le nom est surtout porté en Martinique, où il a été attribué dans la commune du Robert à d'anciens esclaves à partir de 1848. Sens obscur, tout comme pour le nom apparemment voisin Bodam (Le Robert également).
Roubin : Forme méridionale de Robin, hypocoristique de Robert. Diminutifs : Roubineau (24, 33, 47, 09), Roubinet (24, 87).
Loutoby : Porté en Martinique (Le Robert), c'est un nom attribué à d'anciens esclaves après 1848. Sens obscur.
Biot : Le nom est porté dans des régions très diverses : en Bourgogne et en Franche-Comté, mais aussi en Normandie et dans le Sud-Ouest. Sens incertain. En Gascogne, on peut penser à un toponyme avec le sens de chemin étroit (Pégorier). Ailleurs, les possibilités sont nombreuses. Peut-être une contraction du mot "billot", ou plutôt du nom de personne Billaud (voir ce nom). Autre possibilité, comme pour Billot, un hypocoristique de Robillot (= Robert) ou de Mabille (voir ce nom). On pensera aussi au mot "biot", attesté dans diverses régions avec le sens de cruche (FEW, 15/2, p. 7). À noter enfin un autre mot "biot" ayant désigné en ancien français l'orfraie (FEW, 21, p. 236). La répartition géographique du nom rend apparemment impossible tout lien avec la ville de Biot (06)."
Gabion : C'est dans le département de la Loire que le nom est le plus répandu. Il est également présent en Savoie. Il devrait s'agir d'un hypocoristique du nom de personne Gabriel, voire de son féminin (une servante est appelée "la Gabion" en 1561 au Bourget-du-Lac, cf. Robert Gabion, Dictionnaire des noms de famille de Savoie). Le sens de grande cage, grand panier, emprunté à l'italien au XVIe siècle, semble très peu probable."
Durbet : Nom savoyard de sens obscur. L'existence d'une famille Veyrat d'Urbet laisse penser qu'Urbet pourrait être un toponyme, mais je n'y crois guère. Une forme "du Rebet" semble moins impossible (les Veyrat d'Urbet se sont aussi appelés Veyrat-Durebex). Robert Gabion (Dictionnaire des noms de famille de Savoie) semble pencher pour un nom de personne germanique, Turberht ou Drugberht."
Montrobert : Surtout porté dans la Loire, également présent en Seine-et-Marne, c'est un toponyme, le mont, la colline de Robert. Pour la Loire, on pensera au hameau de Montrobert à Saint-Martin-la-Sauveté.
Cellamen : Nom porté en Martinique (Le Robert), où il a été attribué après 1848 à une famille d'anciens esclaves. Sens obscur.
Labourg : La plupart des Labourg actuels sont martiniquais, le nom ayant été attribué dans la commune du Robert après 1848 à un ancien esclave (sens obscur). En France métropolitaine, les plus anciennes mentions du nom le situent dans la Creuse. Il pourrait correspondre au mot "labour" avec le sens de terre labourable."
Bergoz : La plupart des Bergoz français sont martiniquais. Le nom a été attribué, dans la commune du Robert, à une famille d'esclaves affranchis en 1848. Il faut sans doute le relier au nom de famille suisse Bergoz, de sens incertain (peut-être le terme "bergo", désignant un rouet en dialecte savoyard, j'ai aussi trouvé sur Internet le sens de personne très maigre, décharnée)."
Dognin : Nom porté en Savoie. Pourrait être, selon Robert Gabion (Dictionnaire des noms de famille de Savoie), une déformation de Domnin (latin Domninus), nom porté par plusieurs saints.
Jappont : Nom porté en Martinique, où il a été attribué après 1848 à une famille d'anciens esclaves vivant au Robert. Sens obscur.
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Source de l'information : Jean Tosti