Étymologie
Racine : Patronyme rencontré à la fois dans le Doubs et en Normandie ou en Picardie (l'écrivain Jean Racine est originaire de l'Aisne). Deux possibilités : soit le surnom d'un producteur de racines (= tous les légumes dont on mange la partie située sous la terre : carottes, navets par exemple), soit celui qui est originaire d'une localité appelée (la) Racine, (les) Racines, toponyme très répandu en France. Une commune de l'Aube s'appelle Racines, sans compter une bonne cinquantaine de hameaux. Variantes et dérivés : Racinne, Racinais, Racinay, Racineau, Racineaux, Racinet, Racineux, Racinou, Racinoux, presque tous dans l'Ouest.
Abdelnabey, Abdelnabi, Abdelnaby : Signifie en arabe serviteur du Prophète (nabiyy, racine n.b.' : annoncer).
Abdelnacer, Abdelnasser, Abdennasser : Signifie serviteur de Dieu qui donne la victoire (nâSir, racine n.S.r : assister, donner la victoire).
Abdouche : Il semble que l'on retrouve dans ce nom la racine arabe abd- (= serviteur) ou plutôt son équivalent berbère 'âbid, avec un suffixe diminutif berbère -ouche. Signifierait donc fils du serviteur (serviteur de Dieu).
Aït Mesbah : Fils de Mesbah (voir Aït), Mesbah étant un nom de personne arabe signifiant lampe (miSbâH, racine S.b.H).
Ameline : Nom très fréquent dans l'Ouest, en Normandie et aux confins de la Bretagne. Il s'agit d'un matronyme, féminin du nom Amelin (rencontré dans les mêmes régions mais moins fréquent). Quant à Amelin, c'est un nom de personne d'origine germanique, diminutif de Amel (< amal : racine de sens obscur, que M.T. Morlet traduit par laborieux, zélé).
Amineau : Nom rare porté dans l'Ouest (44, 85). Sans doute un diminutif de Ayme, nom de personne d'origine germanique (Haimo, racine haim = maison). On peut aussi envisager le fils de Mineau (à Mineau). Quant à Mineau, Mineaud, porté dans la même région (17, 85, 86), c'est une variante de Menaud, nom de personne d'origine germanique, Maginwald (magin = force + wald < waldan = gouverner).
Amraoui : Nom marocain formé avec le suffixe d'appartenance -aoui sur Amr, Amer (arabe `âmar = prospère, qui vit vieux, racine `.m.r = vivre, vie).
Androuard : Apparemment un dérivé de baptême André. M.T. Morlet y voit cependant un nom de personne germanique hybride, Androward, formé avec la racine grecque andr- (= homme) et la racine germanique -ward (wardan = garder). Le nom est porté dans la Sarthe et les départements voisins.
Anezo : Nom rencontré surtout en Bretagne (56, 44). Il s'agit sans doute d'un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine ano = aïeul.
Arcemisbehere : Nom porté en Pays basque pour lequel je n'ai aucune certitude. On y retrouve la racine -behere (= en dessous, en bas), mais le premier élément est difficile à apprécier. On pourrait le rapprocher du gascon arremitsa (= ronceraie), mais ce n'est qu'une hypothèse.
Aspar, Aspart, Asparo : Origine apparemment inconnue, pour un nom pourtant assez courant. Semble formé sur une racine préromane asp-, qui pourrait être un oronyme (toponyme évoquant le relief).
Austruy : Surtout porté dans l'Aveyron, c'est un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine austr = de l'est, avec une finale qui pourrait être "wit" = large ou "win" = ami. Variantes : Austrui, Austruit."
Avignon : Surtout fréquent dans la Lozère, ne désigne pas forcément toujours celui qui est originaire de la cité papale, car plusieurs hameaux portent le même nom. Le toponyme viendrait pour certains d'une racine pré-indo-européenne av-, évoquant un cours d'eau (d'autres proposent ab- = rocher), mais on peut aussi penser à un nom d'homme latin, Avenius.
Ayala : Assez courant en Espagne, c'est sans doute un toponyme renvoyant à une vallée de la province d'Álava, au Pays basque espagnol. Selon le linguiste Joan Coromines, le toponyme correspondrait à une racine ibéro-basque *aial, désignant le genêt scorpion.
Azoulay : Nom surtout porté en Provence, où on trouve aussi la forme Azoulaï. C'est un patronyme porté par des Juifs séfarades, (et plus rarement par des Arabes). Parmi les nombreuses explications proposées, on envisagera surtout une racine d'origine arabe signifiant "bleu" (qui a donné le français "azur" ou le castillan "azul"), et secondairement berbère "izil" (= bon). Azoulay se rencontre fréquemment dans les listes médiévales de Juifs méditerranéens, notamment en Espagne."
Baermann : Patronyme alsacien dérivé de Baer, surnom ou nom de personne formé sur la racine germanique ber (= ours, allemand moderne Bär). On rencontre également le nom de famille Baer dans la Moselle. Variantes : Berman, Bermann. Le patronyme est assez souvent porté par des juifs askhénazes.
Bal : Le nom est surtout porté dans le Nord-Pas-de-Calais et en Savoie. Le rapprochement avec le bal (surnom d'un danseur) est très peu probable. On a plutôt affaire à un ancien prénom correspondant au nom de personne germanique Ballo (latinisé en Ballus, racine balo = tourment). On connaît un saint Bal qui fut vénéré à Marseille au XIIe siècle, mais on ne sait rien de lui. En Savoie (Hauteluce et Déserts), Bal est à l'origine de plusieurs noms composés : Bal dit Craquin, Bal dit Sollier, Bal-Chasseguay, Bal-Craquin, Bal-Fontaine, Bal-Petre, Bal-Sollier, Ba-Villet, Bal-Voirat. Voir aussi Ballet pour une autre possibilité dans le Nord-Pas-de-Calais.
Ballet, Balet : Sans doute un diminutif de Bal (73, 59, 62), nom de personne d'origine germanique pour lequel on a deux explications : soit un diminutif de Baudouin (Baldwin), soit un anthroponyme Balo, que M.T. Morlet rattache à une racine balo = méchanceté. A l'appui de la première hypothèse, le dictionnaire des noms de famille en Belgique romane cite en 1263 un nommé "Balduinus dictus Ballo". Le nom Ballet est surtout porté en Auvergne (63). La variante Balet est fréquente en Picardie. On envisage parfois un rapport avec la danse, mais dans ce cas le suffixe -et est difficilement explicable."
Baly : Nom qui peut avoir des origines géographiques différentes : dans l'Est (88), c'est variante graphique de Bailly (voir ce nom) attestée par plusieurs textes. Il en va apparemment de même dans le Nord. Dans la Creuse, il devrait s'agir plutôt d'une variante de Balin, nom de personne d'origine germanique (diminutif de Ballo, formé sur une racine obscure).
Barthe, Barthes, Barthès : Nom caractéristique du Sud-Ouest, qui est un toponyme désignant un buisson, un bosquet, un terrain couvert de broussailles, ou encore un terrain alluvionneux ou marécageux. Origine obscure : peut-être une racine préromane bar (= pierre) ou barda (= boue, fange). De nombreux lieux-dits ou localités portent ce nom.
Bath : Porté en Alsace, c'est selon Bahlow (Deutsches Namenlexikon) un nom de personne d'origine slave, Batek, à rattacher à une racine russe signifiant "père". On peut aussi envisager un rapport avec Batt (voir ce nom)."
Batteau : Surtout porté dans le département du Nord, pourrait (c'est la solution la plus simple) désigner par métonymie un batelier. Mais d'autres hypothèses ne sont pas à exclure, par exemple un nom de personne formé sur la racine germanique bat, bad (badhuo = combat).
Baudras : Nom surtout présent en Saône-et-Loire. Il devrait s'agir d'un nom de personne germanique composé sur Bald (= audacieux), sans doute Baldramnus (hramn = corbeau, voir Baudrand). À envisager aussi la racine scandinave baldr- (à l'origine du nom Balderus). On m'a signalé qu'au XVe siècle le nom s'écrivait Bauldra. Le prénom Baudras apparaît dans une charte médiévale du nord de la France (Baudras de Commines, in Annales du comité flamand de France, tome XIII, 1875-1877, p. 63). Dans la Saône-et-Loire, le nom de famille est à l'origine de divers hameaux ou lieux-dits, à Sanvignes-les-Mines, Trivy, La Chapelle-du-Mont-de-France, Saint-Martin-du-Tartre, Briant.
Baurain : Porté en Belgique, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Normandie (76), désigne celui qui est originaire de Beauraing, dans la province de Namur, ou encore de Beaurain dans le Nord, Beaurains dans le Pas-de-Calais et dans l'Oise. C'est également le nom de plusieurs hameaux. Sens du toponyme : nom composé de l'adjectif beau et d'une racine qui pourrait être le gaulois *rin (= source). En effet, les premières mentions (Belrinio, 723, pour Beaurainville dans le Pas-de-Calais) ne comportent jamais de a, ce qui exclut tout rapport avec le latin ramus = rameau.
Bedard : Nom porté dans le Morbihan. Peut-être un sobriquet formé sur la racine bed- (= sot, niais). Autre possibilité : personne ventrue (penser à bedaine). Troisième hypothèse : une autre forme du mot bedeau.
Beffara : En dehors de Millas (66) et de ses environs, ce nom se rencontre surtout dans le Lot. Variantes et formes voisines : Beffarat (46), Beffaras (15), Beffare (19), Beffaral, Befferal (15), Beffarol, Befferat (19). Tous ces noms semblent formés sur une même racine onomatopéique "bef" évoquant soit le souffle du vent, soit le fait de souffler ou de se moquer (ancien occitan "befar" = se moquer). Un hameau s'appelle Beffarol à Thégra (46), un autre Beffare à Liourdres (19)."
Bellahouel : Nom fréquent en Afrique du Nord. Désigne le fils (ben) de Lahouel = celui qui louche ('aHwal, racine H.w.l).
Ben Hamidou : Désigne le fils (ben) d'Hamidou, nom formé sur la racine consonantique H.m.d = louer, rendre grâces à. Hamidou est sans doute un diminutif d'Hamid (= digne d'éloges, l'un des plus beaux noms de Dieu).
Berdot : Nom porté dans le Sud-Ouest (64, 33, 31). Il fait partie d'une importante famille de noms, le plus souvent gascons, commençant par Berd-, et qui étaient au moyen âge des noms de baptême. Berd pourrait correspondre au prénom Bernard, ou encore être la finale de noms comme Aubert, Robert, à moins qu'il ne s'agisse de la racine Bard (barta = hache). Formes voisines : Berdale, Berdalle, Berdalou, Berdance, Berden, Berdet, Berdeu, Berdolou, Berdos, Berdou, Berdous, Berdu, Berducou, Berdy.
Berguin : Ce patronyme est peut-être un nom de personne d'origine germanique, Bergwin, dans lequel la racine finale (win = ami) ne pose pas de problèmes : par contre la première racine (berg) est plus obscure. M.T Morlet (dictionnaire des noms de famille), y voit le mot bairgan (= cacher, préserver). Pour une autre possibilité, voir Bergoend. C'est dans le Lot-et-Garonne qu'il y a le plus de Berguin (également 24, 29).
Bernaud : Nom de personne d'origine germanique, proche de Bernard, mais sans doute avec une seconde racine différente (bern = ours + wald = qui gouverne). C'est dans le Forez que le nom est le plus fréquent. Variantes : Bernau (79, 64), Bernault (80, 73, 45), Bernaux (80, 59), Berneau (18), Berneaud (33, 31, 18), Berneaux (62, 60). Diminutifs : Bernaudin (45), Bernaudon (05).
Berne : Le nom est porté dans diverses régions, mais c'est en Rhône-Alpes qu'il est le plus répandu. Le plus souvent, on pensera à une variante de Verne, terme désignant l'aulne, et donc toponyme devenu nom de famille. On peut aussi penser, au moins dans certains cas, à un nom de personne germanique formé sur la racine ber = ours. Les deux possibilités existent aussi pour le nom Bern. On ne confondra pas Berne avec Berné, qui paraît renvoyer à la commune de Berné, dans le Morbihan, ou à Bernay, dans l'Eure.
Bero : Porté en Belgique et dans la Moselle, c'est un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine ber (= ours). Variante (et cas-régime) : Beron, Béron (62, 57, 67).
Berthon : Nom de personne d'origine germanique, très courant dans le Massif Central, formé sur le racine berht = brillant, et qui dans bien des cas est un hypocoristique de Robert. Plus rarement, on envisagera une métathèse de Breton.
Bethenod : Nom porté dans la Loire. C'est un diminutif de Bethe, Bethon, porté dans la Haute-Loire et l'Ardèche, nom de personne d'origine germanique formé sur la racine berht = brillant. Les formes Bette, Betton ont le même sens, et se rencontrent de la Picardie à la Bretagne.
Bibaud, Bibau, Bibeau, Bibeault : Le nom est surtout localisé dans la Vienne. Son sens est obscur, mais il semble qu'il faille le rattacher à la racine onomatopéique *bib, que l'on retrouve dans biberon. Sans doute un sobriquet désignant un buveur. On peut éventuellement envisager aussi une variante de Guibaud, le passage de G à B étant parfois possible dans certaines régions.
Biémont : Le nom est surtout porté dans le Maine-et-Loire, où il s'écrit aussi Biémon. Il s'agit apparemment d'un toponyme composé formé sur "mont", mais la première racine reste obscure. Il existe un lieu-dit "le Biémont" au Puiset (28). A noter aussi le "hameau Biémont" à Montgardon (50)."
Biguet : Nom porté à la fois dans la Loire-Atlantique et en Savoie. Comme la plupart des noms commençant par Big-, son sens n'est pas évident. En ancien français, le biguet était un pieu (le nom a pu être donné à celui qui fabrique ou plante des pieux). Mais il pourrait aussi s'agir d'un diminutif de noms comme Bigard, Bigaud, qui semblent être des noms de personne d'origine germanique, formés sur la racine bik = bec.
Bionaz : Désigne celui qui est originaire de Bionaz, village montagnard dans le Val d'Aoste. L'étymologie du toponyme est incertaine : plusieurs hypothèses ont été formulées, aucune ne l'emporte vraiment. La dernière en date propose un nom formé sur la racine prélatine onna (= cours d'eau). A noter qu'une rivière de la Marne s'appelle la Bionne, ce qui confirmerait cette dernière hypothèse.
Biron : Désigne le plus souvent celui qui est originaire d'une localité appelée Biron. Trois commune portent ce nom (17, 24, 64), sans compter une soixantaine de lieux-dits. C'est en Vendée que le nom est le plus répandu. Le sens du toponyme est incertain. Peut-être une racine pré-indo-européenne (vir-) évoquant un cours d'eau. On a aussi envisagé, au moins pour le Béarn, une variante de villon, dérivé de villa (= domaine, puis ville ou village). Autre possibilité : le mot "biron" désigne le jars en Berry, le nom venant sans doute du verbe "birer" (= boiter). Forme féminine : Bironne (87). Diminutifs : Bironeau (35), Bironnaud (87), Bironneau (85). "
Bobin : Fait partie des nombreux patronymes commençant par Bob-, une racine évoquant au départ celui qui bégaie, puis, plus tard, quelqu'un de niais. Tel est par exemple le sens de l'adjectif "bobu" au Moyen Âge. Le nom Bobin est fréquent dans la Saône-et-Loire et dans l'Ouest (86, 85). Au XVIIIe siècle, en Anjou, il désignait une personne qui radote. Peut-être était-ce déjà le cas au Moyen Âge. Cependant, une autre solution semble souvent préférable, celle d'un nom de personne, peut-être issu du latin Balbinus (que l'on retrouve dans Bobigny). Il existe en effet un saint Bobin qui fut évêque de Troyes au VIIIe siècle. Diminutifs : Bobineau (85), Bobineaud (79), Bobinec, Bobinnec (56), Bobinet (85).
Boudin : Dans la plupart des cas, c'est un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine bod (= messager). Peut éventuellement désigner un marchand de boudins ou une personne ventrue. C'est dans la Seine-Maritime que le nom est le plus répandu. Matronyme : Boudine. Diminutifs : Boudinaud (77, 42), Boudineau (77, 44, 91), Boudinel, Boudinelle (62, 80), Boudinet (19, 70), Boudinhon, Boudignon (07, 43, 03), Boudinot (02, 55, 91).
Bonenberger, Bonnenberger : La racine de départ est berg = montagne. J'ai un problème avec bonnen, mais il est fort possible que ce soit une germanisation de bonne (latin bona). On obtient donc la bonne montagne, et Bonnenberger est celui qui est originaire de ce lieu. Il existe une commune en Allemagne qui se nomme Bonneberg, mais il doit y avoir beaucoup de lieux-dits similaires. Pour Bonnen, on peut aussi envisager le nom de personne vieux-frison Bonno (cité par Bahlow, Deutsches Namenlexikon).
Bonnal : Nom surtout porté dans la Lozère et dans le Tarn-et-Garonne, rencontré aussi sous les formes Bonal (83), Bonald (12), Bonnald. Variante corse ou italienne : Bonaldi. C'est un nom de personne formé de la racine latine bonus (= bon) et du germanique wald (waldan = gouverner).
Bonnard : Diminutif de Bon (voir Bo) fréquent dans toute la France, notamment dans le 69 et le 88. On peut aussi le considérer comme un nom de personne hybride composé d'une racine latine (Bonus = bon) et d'une racine germanique (Hard = dur). Variante : Bonard (80, 59, 76).
Borey : Surtout porté dans la Haute-Saône, le nom désigne celui qui est originaire de Borey, dans le même département (à une vingtaine de kilomètres de Vesoul). Sens du toponyme : peut-être formé à partir d'une racine bora, variante du celtique borna = cavité.
Bouder, Le Bouder : Nom de famille breton à rattacher au verbe boudal (= sonner du cor, de la trompe), ou encore à la racine boud (= bourdonnement). Il pourrait donc s'agir soit d'un héraut, soit d'une personne agaçante.
Boudjemaa, Boudjema : Nom originaire d'Algérie. Il est formé avec le préfixe Bou, qui signifie en principe père de (mais il est parfois employé simplement avec le sens de homme), sur la racine j.m.`, qui contient l'idée de rassemblement. Le nom Boudjemaa (bû jam`â) signifie le rassembleur (sans doute avec un sens religieux, puisque le nom Djemaa (jumu `a en arabe standard) évoque le vendredi, jour de rassemblement pour la prière).
Boudrias : Le nom n'existe apparemment plus qu'au Québec aujourd'hui, mais on le retrouve en France sous les formes Boudras (07) et Boudias (15). Il s'agit de diminutifs du nom de personne d'origine germanique Boudier (Bodhari : bod = messager + hari = armée). Quand j'ai dit que le nom n'existait plus en France, c'est faux, puisqu'il est porté par quelques famille venues d'Afrique du Nord : on y retrouve apparemment le mot bou- (= père de), suivi d'un nom qui semble renvoyer à la racine consonantique d.r.s (= étudier), présente notamment dans Driss, Idriss ('idrîs), nom donné par la tradition musulmane à Enoch, petit-fils d'Adam, qui aurait inventé l'écriture.
Bouin, Boin : Patronymes surtout portés en Normandie et en Picardie. Ce sont des formes de Bodin, Boudin (amuïssement du d), nom de personne d'origine germanique dérivé de la racine bod (= messager).
Boussin : Nom de famille rencontré surtout dans l'Ille-et-Vilaine. Pourrait désigner celui qui est originaire du hameau du Boussin dans la commune du Buret (53), mais rien ne dit que le toponyme ne soit pas issu du nom de famille. À envisager un nom de personne d'origine germanique (Bosin, racine boso = mauvais, méchant), ou encore le surnom d'un bossu (sens possible pour le nom Bossin, porté dans l'Indre-et-Loire).
Boutantin : Nom surtout porté dans l'Aisne. C'est un diminutif de Boutant (patronyme rencontré pour sa part en Charente), qui semble devoir être rattaché au verbe bouter (= frapper, pousser, mettre). Difficile d'en comprendre le sens exact. Autre possibilité, un nom de personne d'origine germanique qui serait formé à partir de la racine bod, bot (= messager).
Boutet : Le nom est fréquent dans l'Indre-et-Loire et les départements voisins (en particulier 79, 85, 86, 87). Il devrait s'agir d'un diminutif du nom de personne d'origine germanique Bout (Boto, Bodo, racine "bod" = messager). Voir Botet pour d'autres possibilités."
Brignon : Apparemment, le nom devrait désigner celui qui est originaire d'un village ou d'un hameau portant ce nom. Il existe la commune de Brignon dans le Gard, celle du Brignon dans la Haute-Loire, mais c'est un toponyme fréquent presque partout en France. Pour la commune du Gard, le nom est formé sur la racine préromane briga (= sommet, colline, hauteur). On le trouve aussi souvent sous la forme Brion. Les autres lieux qui s'appellent Brignon ne viennent sans doute pas de "briga". C'est le cas notamment du Brignon, rivière de l'Indre-et-Loire, ou des divers Brignon de la Haute-Loire, dont les formes anciennes contiennent presque toutes une racine "brunh", peut-être un hydronyme. Reste que tout cela n'explique pas forcément le nom de famille, dans la mesure où c'est dans le Bas-Rhin qu'il a toujours été le plus répandu, au moins depuis le début du XVIIe siècle (premier porteur connu : Abraham Brignon, dont le lieu de naissance reste apparemment à découvrir)."
Briu : Nom rencontré dans les Pyrénées-Orientales (surtout à Estagel). Etymologie difficile à cerner : on peut penser à l'occitan briu (= impétuosité, force, courage), utilisé notamment pour marquer la force d'un cours d'eau. On peut aussi penser à la racine préromane broglio, qui est à l'origine de nom de la commune de Briou (Loir-et-Cher, ce qui n'est pas vraiment dans le secteur géographique du patronyme !).
Broqueville : Certainement un ancien nom de localité du Sud-Ouest, formé avec le latin villa (= domaine, puis ville ou village) à partir d'une racine qui doit être l'occitan broc, broque (lieu broussailleux, ou encore éperon rocheux). Il a été porté dans le Gers depuis 1430, et pourrait venir de la région toulousaine. A noter cependant que les formes voisines Brocquevieille, Brocquevielle, Brocqueville, Brocvieille, Brocvielle se rencontrent pour leur part en Artois et en Picardie, et semblent formées sur le nom de personne germanique Brucco.
Brossard : Très répandu en Vendée et en Poitou-Charentes, c'est en principe un toponyme désignant un lieu broussailleux. Variantes : Broussard (44, 79), Brossart, Broussart (Nord). Cette définition ne me semble pourtant pas juste, car le toponyme, rare, ne se rencontre pas dans l'Ouest. Vu la fréquence du nom, il est difficile de penser à un fabricant de brosses, hypothèse parfois émise. Il devrait en fait s'agir d'un ancien nom de baptême, peut-être diminutif avec aphérèse d'Ambroise, ou encore un nom germanique dont la première racine reste à découvrir.
Brouchon : On trouve ce nom dans l'Est (54, 55) et aussi dans le Sud-Est. Difficile de se prononcer, car il y a au moins deux possibilités : soit un diminutif de broc (cruche, broc, surnom donné à un marchand de ces récipients), soit un toponyme formé sur une racine signifiant broussailles, taillis, lieu où abondent les arbustes épineux. A noter qu'une commune de la Côte d'Or s'appelle Brochon.
Brument : Patronyme porté en Normandie (76, 27). Issu peut-être du vieux norois brudmadhr (= nouveau marié, racine citée par M.T. Morlet), on estime généralement qu'il sert à exprimer un lien de parenté, comme le français Gendre. A noter cependant qu'en ancien français le mot brumen (documenté en 1280 à Saint-Omer, cf dictionnaire Larousse de l'ancien français) désigne aussi un valet, un portefaix et viendrait de l'anglais berman (= portefaix). Il faut donc choisir entre les deux solutions. Variantes : Bruman, Brumant.
Cadou : Surtout porté dans le Morbihan, c'est un ancien nom de personne breton formé sur la racine cad, cat (= combat).
Caillat : Il semble que ce nom ait un rapport avec la racine occitane calh (= lait caillé). Peut-être le surnom d'un fabricant de fromages. A noter cependant qu'en occitan le mot calhat a d'autres significations : soit une jeune caille, soit un adverbe signifiant sans faute. On pensera enfin à un toponyme (= lieu caillouteux). C'est dans l'Isère (zone de parler francoprovençal) que le nom est le plus répandu.
Calmon : Sans doute une origine toponymique. A rapprocher de la racine préromane calm, qui désigne un plateau stérile, sans grande végétation (avec suffixe -one). Une autre hypothèse aboutit à un résultat presque identique : calvus mons = le mont chauve. C'est dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude et le Lot que le nom de famille est le plus répandu.
Camo : Deux possibilités pour ce nom porté dans les Pyrénées-Orientales. Soit il s'agit d'un nom de personne d'origine latine (Camone) assez peu courant. Soit il s'agit d'un toponyme formé sur la racine préromane *camb, désignant une courbe, un un méandre de rivière (équivalent de Cambon et des noms gascons Camon, Camou).
Cantel : On rencontre surtout ce nom en Normandie, mais il est également présent en Auvergne. Dans les deux cas, le sens n'est pas très clair. En Normandie (14, 27), c'est peut-être le surnom d'un chanteur ou d'un chantre (à rapprocher de Cantuel). En Auvergne, on peut penser également à Cantuel (toponyme rencontré dans le Cantal), et de toute façon à la racine cant (= sommet rocheux), autrement dit un toponyme (comme d'ailleurs le nom Cantal, de sens bien voisin apparemment).
Chaix : Très courant dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit (le, les) Chaix, toponyme très répandu dans la Drôme, également présent dans le Vaucluse et plus généralement dans le Sud-Est. Le sens n'est pas très clair : le mot peut désigner une variété de genévrier. Mais il est souvent associé en topographie à des collines, et c'est sans doute le sens de "rocher" qu'il faut privilégier, soit d'après la racine "quer", soit par une métaphore liée à l'occitan "cais" (= mâchoire, dents). Si le patronyme se rencontre dans l'Ouest, il faut bien sûr penser à la commune de Chaix (85)."
Chalal : Nom venu d'Afrique du Nord. Semble correspondre à la racine consonantique arabe sh.l.l (= immobiliser), qui est notamment à l'origine de Chelli (shallî), désignant un gaucher. Il est possible que Chalal ait la même signification que Chelli.
Chaouat : Correspond à l'arabe d'Algérie shuwwâT, formé sur la racine sh.y.T (= brûler). Désigne sans doute celui qui fait griller la viande.
Chemet : Nom porté en Bourgogne (diminutif : Chemeton). Sens incertain. Pourrait être une variante de Chaumet (toponyme lié au chaume, ou à la racine calm, charm = hauteur dénudée).
Conneau, Connault, Conneault, Connaud : Ces noms sont des diminutifs de Conne (voir ce nom), et éventuellement on peut y trouver à la finale une autre racine germanique, Wald (= qui gouverne). On les trouve surtout dans l'Ouest, la variante Conneault semblant cependant localisée dans la Nièvre. La forme Connaud est plus rare, et difficile à situer. Autres formes : Conault (58), Coneau (44, 49, 72). Avec changement de suffixe : Conot, Connot (Lorraine), Conesson, Connesson, Connessons (Champagne, Lorraine).
Coray : Nom rare rencontré dans le Finistère (Penhars). Semble désigner celui qui est originaire de la commune de Coray (même département). A noter cependant l'existence d'un ancien nom de baptême, Coroe (XIe siècle, formé sur la racine cor = armée), qui pourrait éventuellement avoir donné naissance au patronyme, mais c'est beaucoup moins probable.
Corbion : Semble être un toponyme. On rencontre en effet des communes portant ce nom en Belgique, dans la province de Luxembourg et dans celle de Namur. Telle est certainement l'origine des Corbion vivant dans les Ardennes. Cependant, le patronyme se rencontre également dans la Sarthe. Il peut, là aussi, s'agir au départ d'un nom de lieu. La racine du toponyme est le latin corvus (= corbeau, donc un lieu où il y a beaucoup de corbeaux). Une autre hypothèse est cependant envisageable : forme contractée de corbillon (petite corbeille), surnom métonymique donné à un fabricant de corbeilles.
Cornuejols : Désigne celui qui est originaire de Cornuejol(s), lieu-dit rencontré notamment dans l'Aveyron et le Cantal. On retrouve la finale - ejol, fréquente en Limousin et dans les Cévennes, qui vient du gaulois ialos (= clairière, puis lieu défriché, puis village). La racine Cornu semble pour sa part faire référence au fruit du cornouiller.
Corré : Nom de famille breton porté dans le Finistère, à ne pas confondre avec Corre (hélas, la disparition fréquente des accents dans les actes d'état-civil ne facilite pas les choses). C'est un ancien nom de baptême, Coroe, à rattacher à une racine cor (= armée, troupe).
Cuzin : Patronyme assez fréquent dans l'Isère. C'est peut-être une variante de Cousin (voir ce nom). A noter cependant qu'un hameau de l'Isère (commune de Saint-Pierre-de-Bressieux) s'appelle Cuzin, et que d'autres hameaux se nomment Cusin (Ain, Jura). Le patronyme semble donc plutôt désigner celui qui est originaire de Cuzin. Sens du toponyme : sans doute au départ un hydronyme (nom de cours d'eau) formé sur la racine préromane *cosia (= rivière de région montagneuse), ou encore l'occitan cusa (= grotte, caverne).
Dabon : Surtout présent dans la Nièvre, également porté dans le Maine-et-Loire. C'est sans doute une contraction de d'Abon (= le fils d'Abon, nom de personne d'origine germanique formé sur la racine alb = elfe). Attention cependant : Abon est aussi le nom d'un hameau à Maux (58), et il est difficile de savoir si c'est le toponyme qui a donné naissance à l'anthroponyme ou inversement. Variante : Dabond (41).
Dard : On rencontre surtout le nom dans l'Allier. Il s'agit sans doute d'un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine tart (= javelot), qui est elle-même à l'origine de *darod, dont est tiré le nom commun dard, mentionné vers 1080. On peut d'ailleurs penser que, dans certains cas, le patronyme Dard se rapporte à ce nom commun, et désigne celui qui pique (sobriquet).
Darné : Origine incertaine. Pourrait désigner celui qui est originaire de la commune d'Arné (Hautes-Pyrénées), mais cela semble très improbable, vu la fréquence du patronyme dans toute la Catalogne, souvent rencontré sous la forme Darner. On trouve aussi une variante plurielle, Darners, Darnés. Une éventuelle forme avec D' ne correspond apparemment à rien. On a envisagé un nom de personne d'origine germanique, qui serait formé sur une racine darn signifiant caché. On a aussi pensé à rapprocher le nom du catalan derna (= tranche, morceau d'un aliment), en occitan darna, qui donne le verbe darnar (= trancher). Le darné serait-il un trancheur ? Rien n'est moins sûr.
Daudin : Agglutination de d'Audin, autrement dit le fils d'Audin. Quant à Audin, c'est un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine ald (= vieux). Les Daudin sont surtout présents dans le Loir-et-Cher.
Deblieux : Nom rare porté dans les Alpes-de-Haute-Provence. Désigne celui qui est originaire de Blieux, commune du même département. Le toponyme semble se rattacher à une racine pré-latine évoquant un sommet rocheux (selon M.T. Morlet).
Debrigode : Nom rencontré en Belgique et parfois dans le Nord. Le nom vient de Brigode, qu'il faut comprendre soit comme un matronyme, soit comme un nom de localité. Dans les deux cas, la racine est le patronyme Brigod (surnom donné à celui qui aime se battre, se quereller, de l'ancien français brigue = rixe, tumulte). Il existe une localité nommée Brigode en Belgique (commune de Wagnelée). C'est également le nom d'un quartier de Villeneuve-d'Ascq.
Delon : Le nom est porté dans les Vosges, mais aussi dans les Cévennes. Dans les Vosges, comme l'indique la forme ancienne Délon, il s'agit d'une aphérèse d'Adélon, nom de personne d'origine germanique formé sur la racine "adal, adel" (= noble), qui a donné aussi le prénom Adèle. Dans les Cévennes, le sens est peut-être le même, mais on pensera aussi à une déformation de Delom (voir ce nom)."
Dembsky : Nom sans doute polonais (variante plus courante Dembski). C'est un dérivé de dab, deb (graphie occidentale damb, demb), qui désigne le chêne. La même racine se retrouve en russe et en tchèque sous la forme dub, qui est notamment à l'origine de Dubcek.
Dodin : On rencontre ce patronyme dans des régions très diverses, depuis la Charente-Maritime jusqu'aux Vosges, en passant par le Nord. C'est un nom de personne d'origine germanique formé sur la racine dod, de sens obscur, sans doute une formation onomatopéique. On trouve également le patronyme Dode (Isère et Picardie), et la forme purement germanique Dodo en Lorraine (55, 54).
Douar : Le nom est formé sur la racine arabe d.w.r (= tourner). La solution la plus simple est d'y voir un toponyme : soit avec le sens premier d'agglomération de tentes disposées en cercle, soit avec celui de division administrative rurale en Algérie sous la colonisation française.
Douard : Surtout porté dans l'Ille-et-Vilaine, le nom se rencontre aussi en Saône-et-Loire. Il peut s'agir d'un nom de personne d'origine germanique, Dodhard (dod = racine obscure, sans doute onomatopéique + hard = dur). Mais il faut également penser à une variante d'Edouard (voir ce nom). Autre forme : Douart (59, 02).
Dréan, Drean : Patronyme breton, surnom ou nom de personne qui semble provenir de la racine drech (= beau, remarquable). Certains y voient cependant un autre terme breton avec le sens d'épine.
Droctove : Nom rare porté en Charente. Correspond au prénom Droctovée (sans doute nom germanique formé sur la racine drog = vaincre, combattre, peut-être avec le sens de "victorieux"). Saint Droctovée (VIe siècle), fonda avec son évêque et ancien abbé Germain l'abbaye Saint-Vincent à Paris (plus tard Saint-Germain-des-Prés)."
Duesberg : Désigne sans doute celui qui est originaire de Dousberg, localité belge située à Vlijtingen (province du Limbourg). On retrouve dans ce toponyme la racine berg (= montagne, colline). Le premier élément, qui apparaît aussi dans Duisburg, est plus obscur (éventuellement nom d'une divinité).
Edely : Nom porté en Charente, présent aussi en Limousin et en Périgord. Variantes : Eydeli, Eydelie, Eydely. On le rencontre un peu plus au nord (44, 35) sous la forme Edelin. C'est un nom de personne d'origine germanique, diminutif formé sur la racine adal (= noble), qui a donné aussi le prénom Adèle.
Edouard : Nom rencontré dans le Pas-de-Calais, mais surtout fréquent en Guadeloupe et en Martinique. C'est un nom de personne, soit d'origine anglaise, Eadward (ead = félicité, richesse + ward < wardan, racine germanique signifiant garder), soit d'origine germanique (heid = lande, bruyère + ward). Variantes : Edouar (42), Edouart (62). En composition : Edouard-Edouarzi, Edouard-Rose (972), Edouard Lucile (971).
El Khiari : Nom originaire de Tunisie. Peut renvoyer à l'arabe khiyâr (= concombre), avec le suffixe -i marquant l'appartenance à un clan, à une tribu. Mais il faut envisager plutôt une variante de Khairi (voir ce nom), car la racine kh.y.r signifie : être bon. Ainsi, en Algérie, khiyâr 'an-nâs signifie : le meilleur des hommes.
Elhadrati, El Hadrati : Nom originaire d'Afrique du Nord, formé avec l'article arabe 'al et le suffixe d'appartenance -i sur une racine incertaine, dans la mesure où je ne connais pas la prononciation du nom. On a notamment le choix entre HaDra(t) = présence, seigneurie, également HâDira(t) = capitale, mais aussi Hadh(a)r = prudence, ou encore hadh(a)r(at) = potin, commérage.
Enjalbert : Nom fréquent dans le Rouergue. On trouve dans cette région toute une série de patronymes commençant par Enjal, Enjel, Engel, qui sont des noms de personne d'origine germanique, autrement dit d'anciens prénoms. La racine enjal correspond au germanique engil (sans doute pointe d'une arme, lance). Quant à -bert, c'est une racine qui signifie "brillant" (berht). Variantes : Enjelibert, Engelibert (également Engelbert en Lorraine)."
Esclapez : Nom occitan qui semble désigner un bûcheron. Formé sur une racine d'origine incertaine *clapp, qui donne aussi le verbe esclapar (= fendre). Toutefois, selon le dictionnaire Alcover-Moll, Esclapès pourrait être une agglutination de els clapers, nom désignant des monticules de pierres entassées (même étymologie).
Falco : Fréquent en Italie, c'est un nom de personne issu du latin "falco" (= faucon), sans doute réimporté par les peuples germaniques, chez qui la racine "falc" a été très largement utilisée dans la formation de patronymes. Avec pluriel de filiation : Falchi (Corse, Sardaigne, Lazio, Toscane). Forme savoyarde : Falcoz. Diminutifs : Falchetto (Italie du Nord), Falchetti (Corse, Lombardie, Lazio et Ombrie), Falcucci (Corse). La même racine est également à l'origine des patronymes Falcone et Falconi (Falcón en Vénétie)."
Falsimagne : Variante de Falcimagne, Falcimaigne, un nom du Cantal. Désigne celui qui est originaire d'une localité portant ce nom, sans doute le hameau de Falcimagne à Saint-Just. Si on comprend facilement que magne signifie grand(e), le mot falc désigne en principe la faux (outil). S'agit-il d'une métaphore pour désigner un terrain courbé ? Je n'en sais rien, mais c'est apparemment la même racine que l'on retrouve dans le col de la Faucille (01). A noter aussi le hameau de Faussimagne à Champclause (43), un autre lieu-dit Faussimagne à Chauzon (07), et peut-être aussi Faussemagne à Saint-Trivier-sur-Moignans (01, sans doute à l'origine du patronyme Faussemagne), qui paraissent avoir la même étymologie. Par contre, les divers Fossemagne (par exemple une commune de la Dordogne) évoquent plutôt une fosse.
Frécon : Nom rencontré dans la Loire et la Haute-Loire (diminutif : Fréconnet). Signification obscure. Eventuellement un nom germanique formé sur la racine frik (= avide, dur). L'absence de cédille rend difficile le lien avec le frêne (occitan "fraisse"). C'est en tout cas le nom de hameaux à Saint-Just-Saint-Rambert et à Roche-la-Molière (42). Variante : Freycon."
Fricard : Surtout porté en Poitou-Charentes, c'est un nom de personne d'origine germanique, Frichard (fric = avide + hard = dur). Avec une autre racine (waldan = gouverner), on trouve les noms Fricaud (44, 71), Fricault (51, 77), Fricaux (27, 10). Diminutif : Fricaudet (01, 71).
Gaidon, Gaydon : Nom que l'on trouve plutôt dans le Lyonnais et le Sud-Est. C'est un nom de personne d'origine germanique, Gaido, dont la racine semble signifier épieu, lance. Variante savoyarde : Gaiddon.
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Source de l'information : Jean Tosti