Étymologie
Chretien, Chrétien : Nom de baptême issu du latin Christianus, qui est aussi à l'origine de la forme savante Christian. C'est dans le Nord-Pas-de-Calais que le nom est le plus fréquent.
Abraham : Aucun problème pour l'origine, il s'agit du nom du célèbre patriarche biblique, père d'Ismaël et d'Isaac. Sens du nom : le père ('av) d'une multitude (hamôn) de nations. Reste à savoir s'il a été porté uniquement par des juifs ou aussi par des chrétiens. La forte implantation du patronyme dans l'Ouest, notamment en Bretagne, semble indiquer qu'il s'agissait bien d'un nom de baptême chrétien. Il n'en est pas forcément de même dans l'Est où le nom est également assez courant. Diminutif ancien : Abrahamet (22).
Christiaen, Christiaens : Rencontrées dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique, ce sont des formes flamandes du nom de baptême Christian (voir Chrétien).
Christian : Voir Chrétien. Le nom Christian est assez rare comme patronyme, sauf sans les départements d'Outre-Mer.
Christin : Patronyme fréquent en Savoie. C'est une variante du nom de baptême Chrétien, Christian (latin Christianus). Forme italienne : Christini. On trouve aussi en Lorraine la forme Christiny. Diminutifs : Christinel (83, 05), Christinet, Christinat, Christinaz. Matronyme : Christine (971, 972, 83).
Christmann : Le nom est essentiellement porté dans le Bas-Rhin. Il est facile de le décomposer en Christ + mann (= homme), mais plus difficile d'en comprendre la signification exacte. Le plus simple est d'y voir l'équivalent du mot 'chrétien' (christianus) ou du prénom Christian (dont Christ est la forme courte). Autre possiblité, plus aléatoire : celui qui jouait le rôle du Christ dans les mystères et les représentations de la Passion. Variantes : Christman, Christmant, Christment.
Cretin, Crétin : Variante de Chrétien (voir ce nom), rencontrée surtout en Franche-Comté, où l'on trouve aussi la variante Chretin, Chrétin. Diminutifs : Cretineau, Crétineau (37), Cretinon, Crétinon (38), Chretinat, Chrétinat (10).
Esteve, Esteves, Estevez : Nom de baptême chrétien, formé sur le grec Stephanos (= couronne). L'équivalent français est Etienne. L'évolution phonétique s'est faite par le développement d'un E prosthétique devant le groupe S + consonne.
Georges, George : Nom de baptême issu du gerc Georgios (= laboureur). Saint Georges est un martyr chrétien dont le culte était très développé au Moyen-Orient. On ne connaît de lui que l'épisode légendaire au cours duquel il aurait tué à Beyrouth un dragon auquel une princesse allait être sacrifiée. Sa popularité en Europe date du retour des croisades, et il devint le patron de Venise, de Gênes, de l'Angleterre et de la Catalogne. En France, c'est en Lorraine (88, 54) que le nom de famille, avec ou sans s, a toujours été le plus répandu.
Gourdien : Nom surtout porté dans l'Ouest (79, 85), également présent dans le Nord (variante : Gordien). Semble correspondre au prénom Gordien (de Gordius, nom d'un roi grec légendaire), popularisé par un jeune chrétien décapité en Italie au IVe siècle. Autre possibilité, notamment dans le Nord, une variante de Gourdin, sobriquet appliqué à un personnage lourd, maladroit.
Ibanez, Ibañez : Nom castillan formé sur le nom de baptême Iban (+ suffixe de filiation -ez), d'origine sans doute germanique, mais qui s'est très vite confondu avec le nom chrétien Jean (Juan).
Moses : Forme surtout alsacienne de Moïse (hébreu mosheh), un personnage qu'il est inutile de présenter. Nom porté en principe par des juifs, mais on le rencontrait aussi au moyen âge comme nom de baptême chrétien. L'étymologie populaire biblique est : tiré (des eaux), du verbe mashah. Mais il est possible que ce nom dérive de la racine égyptienne m.s.i = être engendré (par Dieu).
Pagane, Pagano : Correspond au français Payen (= païen), qui a d'abord été utilisé pour désigner l'habitant du pagus (donc un paysan), puis celui qui n'était pas chrétien. C'est devenu aussi un nom de baptême au Moyen Âge (voir Paya). Le nom Pagane est porté dans les Pyrénées-Orientales. Quant à Pagano, c'est un nom très répandu dans toute l'Italie, également présent en Corse. Variantes italiennes : Pagani (Corse et Lombardie surtout), Pagàn (Vénétie). Dérivés : Paganacci (Corse), Paganel, Paganelle (46, 47, 82), Paganello (Sicile, Corse), Paganelli (moitié nord de l'Italie, Corse), Paganessi (Lombardie), Paganetti (Lombardie, nom présent aujourd'hui dans la Somme et la Seine-Maritime), Paganini (Lombardie, Ligurie), Paganon (Dauphiné, Savoie), Paganoni (Lombardie), Paganotto (Vénétie), Paganotti (Lombardie, Piémont), Paganucci (Corse, Toscane), Paganuzzi (Emilie-Romagne).
Tiberi : Ou Tibéri. Fréquent en Corse, correspond au nom de personne d'origine latine Tibère, en italien Tiberio (latin Tiberius), porté par le second empereur romain et par un martyr chrétien.
Crestanello : Nom italien assez rare, porté en Vénétie. C'est un diminutif de Crestan, Crestani, noms portés dans la même région et qui correspondent au prénom Cristiano (= Chrétien, Christian). Variantes très rares : Cristanello, Cristanelli, diminutifs de Cristan, Cristani.
Grestini : Nom italien très rare, rencontré presque uniquement dans les Marches. Sens obscur (peut-être un prénom à rapprocher de Chrétien, Christian).
Saladino : Surtout porté en Sicile et en Calabre, c'est un nom de personne d'origine arabe (SalâH 'ad-dîn : intégrité de la religion), popularisé par un sultan du XIIe siècle : héros musulman des Croisades, il fut considéré dans le monde chrétien comme un modèle des valeurs chevaleresques, ce qui explique le succès du nom.
Chrestia : Surtout porté dans l'Ariège et les Pyrénées-Atlantiques, c'est l'équivalent de Chrétien, Christian (nom de baptême). A noter cependant qu'en Gascogne le mot 'chrestia' désignait au Moyen Âge un lépreux, un cagot, sens qu'il faut sans doute retenir pour les Chrestia du 64. Variante ancienne : Chestiaa.
Chrestian : L'une des nombreuses variantes du nom de baptême Chrétien (dont Christian est la forme savante). On la rencontre surtout dans le Vaucluse et le Var. Forme voisine : Chrestien (56, 30, 75).
Christien : Surtout porté dans le Finistère, c'est une variante du nom de baptême Chrétien. Variante ou matronyme : Christienne (56).
Chrétienneau : Diminutif du prénom Chrétien porté notamment dans la Sarthe. Avec d'autres suffixes : Chrétiennot, Chrétiénot (21, 51, 52), Chrétienno.
Crétien : Variante de Chrétien (voir ce nom) portée notamment en Seine-Maritime (également 16, 70). Variantes : Crétient (76), Créthien (62), Crettien.
Albanet : Porté dans l'Isère et la Loire, c'est un diminutif d'Alban (01, 69, 83), nom de baptême d'origine latine (Albanus, correspondant à la ville antique d'Albe). Saint Alban aurait été le premier martyr chrétien en Grande-Bretagne (fête le 22 juin).
Crestia : Porté dans le Sud-Ouest (11, 64 notamment), c'est l'équivalent occitan du prénom Chrétien (voir ce nom). Variantes : Crestian, Crestias (47).
Crichan : Egalement écrit Crichen, le nom, assez rare, est porté dans les Côtes-d'Armor. Il semble que ce soit une variante des prénoms Chrétien, Christian (source : A. Deshayes).
Kesteloot : Porté dans le département du Nord et en Belgique, paraît être une variante flamande de Castelot (= petit château). Cependant, s'appuyant sur l'existence d'un prénom Kerstelot au Moyen-Âge, Herbillon et Germain (voir bibliographie) préfèrent y voir un diminutif de Kerst, forme courte du prénom Christiaen (= Chrétien, Christian).
Crittin : Fréquent autrefois en Haute-Savoie, le nom s'écrit aussi Critin. Tout comme Cristin (38), c'est l'équivalent du nom de baptême Chrétien.
Prudent : Surtout porté dans la Saône-et-Loire et le Jura, également très présent en Martinique, c'est un nom de baptême correspondant au latin Prudentius (du latin "prudens" = sage, prévoyant), également rencontré sous la forme Prudence (14, 80, 71). Un poète chrétien du IVe siècle s'est appelé Prudence, ainsi que des évêques en Espagne et à Troyes. A noter que Prudence a aussi été utilisé comme prénom féminin. Variante : Prudant (71). Forme espagnole : Prudencio. Formes italiennes ou corses : Prudente, Prudenti. A noter aussi l'existence du nom Prudentos en Guadeloupe."
Christy : Surtout porté dans la Manche, c'est soit un nom de personne féminin, variante de Christine, soit un nom de personne masculin, variante de Christin (= Chrétien). Le nom existe aussi en Grande-Bretagne (variante : Christie), avec les mêmes sens.
Criton : Le nom est surtout porté dans la Vienne, où on le rencontrait aussi autrefois sous la forme Criston (la variante Christon apparaît également parfois). Il semble qu'on ait affaire à un diminutif de Christophe (ou de Chrétien).
Kechiche : Porté notamment en Tunisie, le nom paraît correspondre à l'arabe de Turquie "kechiche" (racine q.s.s) désignant un prêtre, en principe un prêtre chrétien. Ce mot est à l'origine du nom de famille arménien Kechichian = le fils du prêtre. On ne peut cependant négliger une autre explication liée à l'araméen qashîsh = vieux, âgé, d'autant que le nom est parfois porté par des juifs."
Nabor : En France, c'est dans le Pas-de-Calais que le nom est le plus répandu. Il a été attribué en 1820 à un enfant trouvé à Saint-Pierre-lès-Calais et semble évoquer saint Nabor, légionnaire chrétien martyrisé sous Dioclétien. Dans d'autres régions, il s'agit d'un ancien nom de baptême, saint Nabor ayant été particulièrement vénéré dans l'Est. Variante : Nabord.
Pacôme : Nom rare qui a été popularisé par saint Pacôme le Grand, fondateur du cénobitisme chrétien au IVe siècle. Il a généralement été attribué à des enfants trouvés. C'est notamment le cas de Marc Pacôme, né en 1791 à Vauxrezis (02), ou d'Isidore Pacôme, né en 1809 à Tarascon (13).
Alban : Porté notamment dans l'Ain, c'est un nom de personne latin, Albanus, correspondant à la ville antique d'Albe. Saint Alban aurait été le premier martyr chrétien en Grande-Bretagne (fête le 22 juin). Alban est aussi le nom d'une commune, mais dans le Tarn.
Christé : Surtout porté dans les Vosges, devrait être une variante du nom de baptême Chrétien (ou Christian). Voir aussi Christmann.
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Source de l'information : Jean Tosti