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Lieutenant de paroisse

Votre arrière-grand-père était 'gareur' et vous ne savez pas à quoi correspond cette profession ? Vous recherchez des documents sur la profession de forgeron ? Ce forum est pour vous !
loubak
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Bonjour,

Un de mes aïeux, Pierre LEMPEREUR, né vers 1664 et décédé à EPEHY (80) en 1738, était lieutenant de la paroisse. Je retrouve cette mention sur son acte de décès mais également sur d'autres actes où il apparaît soit en tant que témoin, soit en tant que parrain. Qu'en est-il exactement de cette fonction ? (je ne retrouve rien de satisfaisant sur le net). Merci à ceux ou celles qui pourront m'éclairer  :)
dbassanobarat
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Hypothèse: c'est peut-être ce qu'en d'autres endroits on appelle le "marguillier" , c'est à dire le responsable de la "fabrique" d'une paroisse, un laïc, généralement un père de famille élu par les autres chefs de familles ou de "maisons" pour gérer pendant un an les questions matérielles de la paroisse, réfection du bâtiment, achat d'objets du culte, achat de statue, de surplis pour les prêtres, organisation des "ateliers de broderie" par les paroissiennes etc... Il devait rendre les comptes de la "Fabrique"  chaque année avec son collègue, recrutement du régent (maître d'école) avec les prêtres etc... Parfois aussi il s'assurait que les maisons payaient bien le nombre de gerbes de blé, millet etc qu'elles devaient chaque année en impôt pour l'entretien du curé et des vicaires.
Je pense à cela car il faut prendre le mot "lieutenant" aux 17e et 18e siècles en son sens propre: "qui tient lieu de", "qui représente" et incarne donc l'ensemble des paroissiens.
Mais je ne fouille pas du tout dans le nord de la France.
Cordialement
rasson65
rasson65
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Bonsoir,

Le fait que Pierre LEMPEREUR soit décédé dans la Somme me fait penser que ce département, étant en bord de mer, devait être gardé par des milices (comme tous les départements maritimes).

Vous pouvez lire un article sur la milice de Garde-Côtes datant de 1756 - postérieur au décès de Pierre, mais expliquant les différents postes, dont les lieutenants attachés à une paroisse : http://www.geneacaux.net/spip/IMG/pdf/milice_de_garde-cote.pdf

Cordialement
Madame RASSON
jerome4
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Bonjour,
Je doute pour les deux hypothèses émises:
Un marguiller (ou trésorier) ne l'est que pendant un an, deux maximum.
Donc si les diffrentes mentions "lieutement de paroisse" un de vos ancêtres est désigné à plus de deux ans d'écart, ça ne peut pas être cela.
Pour les gardes-côtes, Epehy est très loin de la mer.

Peut-être existait-il à Epehy, une sorte de maréchaussée.
Sur ce site, ( http://epehy.autrefois.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=12 ), il est fait mention de la Rue des Archers, qui pourrait en être le souvenir...

Un lieutenant peut être aussi un genre de percepteur des fermes (impôts).
Sur geneanet, j'ai vu qu'il a eu plusieurs lieutenants à Epehy à différentes époques et certains étaient aussi laboureur.
Cette double profession,  me fait penser que c'est une possibilité.
Dans des archives de juridictions, j'ai vu plutôt le terme de Sergents pour la perceptions des impôts. C'étaient des habitants de la paroisse qui étaient chargés de récoltés l'argent auprès de leur concitoyens.
Sur geneanet, j'ai trouvé à Epehy, deux lieutenant des fermes du roy. C'est donc une possibilité..
dbassanobarat
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Effectivement le marguillier l'était pour un an (ou au plus) deux, mais question bête "lieutenant de paroisse" ne veut-il pas dire simple "fabriqueur" c'est à dire membre, représentant de la paroisse, cela on pouvait l'être (par élection) plusieurs années consécutives et redevenir quelques années plus tard marguillier .
Je vous joins un document de la même époque mais bien loin de la Somme, en Chalosse, je vois que dans les fabriqueurs il y avait un de mes ancêtres Laloubère (de la maison Garipeau) qui l"est pendant de nombreuses années (au moins 1735 ) avant de devenir marguillier en 1739, il  sera toujours simple fabriqueur encore en 1744. et de nouveau marguillier en 1747... On voit sa signature (il s'agit d'une transcription par M. Dubedout, sur son site Doazit en Chalosse) réapparaître chaque année lors du dépôt des comptes du marguillier en activité.
Cordialement
http://dzt-isto.chez-alice.fr/dzt_aul.htm
psaliou
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Bonjour,

je ne vais pas résumer toutes les sources accessibles sur la toile mais elles ramènent plus souvent  à une fonction dans des milices provinciales où dans les armées royales.

On trouve plus facilement la définition du Capitaine de paroisse dont le lieutenant est le subalterne.
Kenavo,
Pierre
loubak
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Merci.... Un de mes grands oncles, neveu de l'intéressé, Gilles LEMPEREUR, est cité lui comme marguillier. Du côté paternel de mon fils, apparaissent également des marguilliers. J'ignorais cependant qu'ils n'étaient nommés que pour un an. Bonne fin de journée.
psaliou
psaliou
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Le titre de Capitaine de paroisse était héréditaire, j'ignore s'il en est de même pour les lieutenants. beaucoup de ces "Capitaines" s'illustreront dans les conflits contre-révolutionnaires (guerres de vendées)
Kenavo,
Pierre
loubak
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Merci à vous ceux et celles qui avez pris la peine de me répondre.  :D Vos propos me sont utiles même si en fait cette fonction reste floue, ils aident à la réflexion. J'aurais tendance à penser qu'elle est en lien avec une certaine organisation de l'église. Pourquoi la notion de lieutenant de justice ou même militaire me semble plus aléatoire ? A vrai dire c'est plutôt intuitif.

Toujours à Epehy, un allié, Gilles DOUAY, est lui laboureur et lieutenant de paroisse. En revanche, à la même période, 1735, un allié de l'arbre de mon conjoint est cité, alloué, lieutenant contrôleur de Béchere en Ille et Vilaine.

Pour répondre à la citation de la rue des Archers à Epehy, je consulte également le site en question. Cette rue a également attiré mon attention eu égard à mon patronyme de naissance, LEMPEREUR (BARRE étant mon nom d'usage). Il se dit que l'origine de ce patronyme pourrait provenir de la performance réalisée trois fois de suite à des jeux médiévaux, voire des concours d'archer, de là mon imagination a vagabondé encore que je ne sois pas certaine que le berceau des LEMPEREUR soit EPEHY. J'ai cependant retrouvé la trace d'un Pierre LEMPEREUR, tisserand, fils de Valéry, marié en 1627 à EPEHY avec une demoiselle De Nobescourt, devenu Nobescourt (source les bailliages de Péronne).

Et  pour ceux qui peuvent être intéressés, la plupart des terres d'Epehy appartenaient à l'Abbaye de Vaucelles, près de Cambrai, dont dépendaient deux fermes à EPEHY, Malassise et Pezières (c'est un raccourci). Un excellent petit document en CDRom "Fermes et Fermiers de l'Abbaye de Vaucelles de 1132 à nos jours" d'Arnaud Gabet et Jean Doffe. ::)
loubak
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Merci, au stade où j'en suis je n'ai pas remarqué d'hérédité en ce qui concerne ce titre de lieutenant. Les registres d'état-civi d'Epehy ne commencent qu'en 1701 (bien qu'il soit indiqué 1702-1792 sur le premier registre accessible) et le père de Pierre LEMPEREUR est décédé antérieurement à 1701.
llaurent23
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Peut-être ?

"LIEUTENANT – Il était le troisième personnage dans le tribunal de la Sénéchaussée (voir ce mot), après le sénéchal, le bailli ou alloué."

http://www.cgf.asso.fr/users/cgfadmin/lesoutils/?page_id=233
loubak
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Merci beaucoup. J'ai découvert ce site qui m'est bien utile, surtout sa rubrique GénéaDico  :)
Bonne journée.
psaliou
psaliou
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Kenavo,
Pierre
vbernard20
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Bonjour

Ils faisaient parti de la milice bourgeoise ou provinciale sédentaire (j'ai eu le cas) active pour la protection des frontières, des côtes et des colonies , au moment de la révolution un certain nombre ont rejoint la garde nationale (surtout dans les colonies), d'autres ont mené la lutte de Vendée.

(Le bailliage est à Péronne, nous sommes à la frontière du diocèse de Cambrai qui est dans les pays-bas espagnol, la borne frontière est à Gouzeaucourt, qui devient française vers 1680)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Milice_provinciale
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fins

Bernard

vbernard20
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Bonjour

J'ai retrouvé le texte qui confirme la situation de village frontière jusqu'en 1678, d'ailleurs le bailliage de Péronne ayant soutenut Mazarin et Louis XIV pendant la fronde se voyait bien pourvu en milices sédentaires, chaque paroisse ayant un officier plus ou moins gradé selon le nombre d'hommes engagés, et après 1678 Péronne restait une base arrière importante et fidèle.

L'histoire n'était pas finie...

Étrange destin que celui d'Épehy... On reste sidéré de constater que la mésaventure d'un seigneur du XIe siècle, quel qu'il fut (Eudes, Sohier ou Almaric) et quelle qu'en fut la cause, ait pu sceller pour sept siècles (de 1160 environ à 1801) la disparition de toute existence juridique autonome à ce village qui s'en est trouvé divisé en trois hameaux soumis à trois seigneuries voisines, laïques ou ecclésiastiques : Mont Saint-Quentin, Honnecourt et Vaucelles. Étrange situation certes, mais finalement identique à celle de Villers-Guislain (Gabet, 2006, p.11) coupé en deux, de 1185 à 1678, par la frontière entre Picardie et Cambrésis, c'est-à dire entre France et Saint-Empire Romain Germanique... Et l'on n'est pas moins stupéfait de constater que, en dépit de tous ces siècles écoulés, le village ait réussi à se reconstituer, retrouvant ainsi une identité qui n'aurait jamais été oubliée. Comment la mémoire collective de l'existence d'une ancienne entité territoriale unique a t-elle pu réellement traverser ainsi les siècles (du XIIe au XVIIIe siècle !) et rester suffisamment vivace au point de réussir à provoquer la reconstitution de la châtellenie de Sohier sous la forme d'une commune moderne ?

Symboliquement, la mairie, comme les écoles, seront construites juste au milieu de la Grande Rue d'Épehy, au centre géographique du village, à égale distance de Pezières et du Riez, ses deux hameaux d'origine.

Cordialement
Bernard


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