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Des déménagements à répétition fréquents au 19ème siècle ?

Nourriture, santé, conditions de vie, fêtes, traditions et coutumes... comment vivaient nos ancêtres au jour le jour ? Débattez-en dans ce forum.
aurelien89
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Bonjour,

je m'interroge sur la famille de mon grand-père Raoul Pérol. Il est né en 1916 à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, d'une mère originaire de Lorraine et d'un père parisien, mais aucun de ses ascendants n'est né dans le même département, ce qui me surprend quelque peu car j'imaginais les gens beaucoup plus sédentaires à l'époque (c'est ce que j'ai constaté dans d'autres branches de mon arbre). Voici son ascendance :

Raoul Pierre Pérol (son père) : né à Paris, marié dans le Finistère, décédé en Ille-et-Vilaine.
Pierre Pérol (grand-père) : né en Côte d'Or, marié à Paris, a vécu en Algérie (Philippeville, Constantine), puis dans l'Yonne, mort à Paris.
Pierre Pérol (A grand-père) : né dans le Puy-de-Dôme, marié à Paris
Gervais Pérol (AA grand-père) : né en Haute-Loire en 1801.

Ils étaient charrons, commerçants, tailleurs ... Est-ce fréquent de voyager autant, à l'époque ?


dbassanobarat
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Je ne sais pas si on peut parler de" voyages", c'était plutôt des exils et des installations loin de chez soi. Au 19ème siècle la révolution industrielle provoque l'exil de milliers de paysans.
La Haute Loire était pauvre les familles nombreuses et les gens partaient soit pour trouver du travail de domestiques dans des fermes de plus en plus loin de leur village. Le grand père de ma grand-mère est venu de Haute Loire (canton de Langeac) sur la Planèze de Saint-Flour  il s'y est marié, ses enfants (né entre 1863 et 1882) sauf un garçon sont partis pour Paris en faisant des allers et retours, ils confiaient leurs propres  enfants à leurs parents pendant qu'ils travaillaient à la capitale et ceux-ci les rejoignaient au moment de travailler, ce fut le cas de ma grand mère, mais une de ses tantes et sa soeur sont parties en Algérie, bref les gens bougeaient .
Les chemins de fer ont permis ses déplacements ,il y avait énormément de lignes bien plus qu'à l'heure actuelle et en troisième classe c'était peu cher, vers 1900 il y avait une amicale des Auvergnats qui l'été louaient des trains entiers pour le retour au pays, généralement pour aider les parents lors des moissons.
J'ai remarqué qu'à partir de 1850 dans toutes les branches de ma généalogie et de celle de mon mari les gens ont bougé parfois très loin , tous ne sont pas revenus finir leur jours au pays.
Cordialement
fvielfau
fvielfau
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bonsoir

vous parlez d'individus étant allés à Saint-Malo, Paris, Algérie : les ports, comme les grandes villes ont toujours été des lieux attractifs de même que les colonies, pour l'installation dans lesquelles le gouvernement offrait des conditions avantageuses

beaucoup de gens ne "voyageaient" pas beaucoup, mais ceux qui le faisait allaient souvent loin.
un exemple dans ma famille de ma GM maternelle : jusqu'en 1890, personne n'a jamais quitté le canton d'Avesnes-Sud.
et, soudain, mon AGP va suivre des études à l'école de Santé Navale à Bordeaux, embarque pour le Gabon, Tonkin etc...


l'exemple des auvergnats cités par Dominique est éclairant des communautés qui organisent les migrations des siens souvent très loin.
on retrouve ce genre de migration communautaire, je crois, chez les savoyards (ramoneurs) ou creusois (maçon)...
au XVIII° on trouve déjà dans le nord de la France des chaudronniers venant du Cantal ou de Corrèze...
donc, même avant le chemin de fer... bien que l'arrivée de celui-ci a démultiplié les phénomènes...
l'exode rural en Ardèche, à compter de 1860, ce sont des villages entiers qui se vident pour aller en ville à Marseille, Lyon, Nîmes, Avignon, Alès...

François


François.
cberaud
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Bonjour,

Sauf à être "riche", nos ancêtres ne voyageaient pas pour le plaisir mais pour des raisons économiques.
J'ai aussi un chaudronnier Cantalien émigré en Lorraine vers 1850.
Exactement comme nous aujourd'hui. Je suis née dans un département, ai vécu dans 4 autres pour le travail et mourrai probablement dans celui ou je vis aujourd'hui (casse tête pour les futurs généalogistes d’où l'intérêt de leur laisser nos archives).

Autrefois dans les familles paysannes, la femme mariée restaient avec son mari et fondait sa famille sur place ou dans les village alentours. Certains paysans bougeaient au gré des locations mais souvent dans un rayon très restreint.
Dans les familles citadines, il y avait probablement plus de mouvements. Les gens étaient plus informés de ce qui se passait à l'extérieur. Et comme le dit François, les villes , les ports attiraient.

Dans le Morvan que je connais bien, un exode professionnel et temporaire a débuté il y a bien longtemps (avec un retour au pays après la fin de la mission).

http://lemorvandiaupat.free.fr/galvachers.html
http://lemorvandiaupat.free.fr/nourrices.html

Puis le souhait des femmes de travailler les a poussées vers la ville.
Exode qui s'est poursuivi et amplifié au XX° après la première guerre mondiale.
Pas un des enfants de mon AGP (4 + un adopté) n'est resté au pays. Ils se sont mariés ou ont fait leur vie à Paris et aucun n'est enterré dans son village de naissance.

Ces déplacements constituent aujourd'hui la principale difficulté pour mener à bien nos recherches généalogiques, mais fait de nous des gens au passé riche culturellement, socialement et professionnellement.

cdlt

Corinne









Si vous aimez vos morts, faites leur confiance au point d’aimer leur silence.
Amélie NOTHOMB
aurelien89
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Merci beaucoup pour toutes ces informations !

Effectivement, j'ai quelques branches plus sédentaires, notamment celles des ancêtres paysans. Mes ancêtres lorrains étaient originaires d'Alsace, ils ont fui vers la Lorraine après 1870 pour ne pas devenir Allemands, je savais ; mais je m'imaginais les déplacements extrêmement difficiles à l'époque.
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