Rien de tel qu'un maire érudit pour élaborer et composer une monographie sur la localité qu'il administre ou a administrée ; il a en effet l'avantage, sur l'historien attelé au même travail, de connaître le sujet de son ouvrage de l'intérieur, par une pratique quotidienne et de pouvoir démêler, grâce à son expérience, tous les ressorts de la vie de la communauté.
Tel est bien le cas de Maurice de Mianville. Après avoir évoqué les origines de Saint-Prest, qui s'appela autrefois Saint-Jean-sur-Eure, puis le Petit Jouarre (compte tenu des liens étroits qui unissaient le village à l'abbaye du même nom), et ensuite Prest-sur-Eure, pendant la Révolution, pour devenir enfin Saint-Prest, l'auteur retrace le saint martyre de ce missionnaire de la foi chrétienne, vers 270, qui devait donner son nom à la localité, passe en revue le territoire de Saint-Prest divisé en plusieurs seigneuries et relate enfin la création de la mairie qui s'effectue à la même époque que l'érection de l'édifice religieux.
Établis par le chapitre de Chartres, les maires du village qui étaient, à l'origine de simples serfs, parvinrent non seulement à conquérir leur indépendance, mais aussi à engendrer une descendance seigneuriale. Maurice de Mianville retrace par le menu la longue histoire des seigneurs locaux : celle de Raoul de Saint-Prest, vers 1130, maire sans doute et non seigneur féodal.
En 1330, Jean de Saint-Prest est cité et en 1378 Jean Noël, bailli de Chartres rend aveu pour la mairie de Saint-Prest, puis Bernard Girard, Pierre Tronseau, Denis Dester...
Deux faits marquants dans l'histoire de la seigneurie : l'exécution, le 15 juillet 1569, de Guillaume de la Chesnaye, l'époux de Denise de Saint-Prest, pour des raisons demeurées obscures et l'effondrement de la situation financière de la même Denise qui aboutira à un procès. Après quoi, la vie seigneuriale sera moins troublée, avec Claude de la Croix, Jacques de Guillon et leurs successeurs, jusqu'au comte d'Antragues, le dernier seigneur des lieux.
Après avoir étudié tout aussi minutieusement l'histoire et l'organisation des fiefs de la Forte-Maison et des Moulins-Neufs, de la Folie-Brouville et de Craches, de Couttes et de Gasville, d'Allonnes, d'Emanville et de Maulou, l'auteur s'attache à l'évocation des moulins de la région qui sont parfois devenus des usines, il y a encore quelques décennies et qui sont aujourd'hui des maisons particulières.
L'état de la terre de Saint-Prest avant la Révolution, la vie des habitants de la petite cité et le château après la Révolution constituent la dernière partie de l'ouvrage, avant les pièces justificatives et une table des noms cités particulièrement détaillée. © Micberth
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