Précisons d’abord que cette numérisation n’est pas exhaustive : elle fait suite à la volonté des A.N. de proposer un dépouillement exhaustif des dossiers nominatifs de demandes de radiation. Ceux-ci sont en partie numérisés et leur mise en ligne est progressive. Ce n’est qu’en 2017 qu’arriveront de nouvelles images et que ce dépouillement sera terminé.
Dans l’immédiat, ce sont tout de même dix départements qui sont accessibles sur leur site : la Seine et la Charente en intégralité, l’Aude, l’Aveyron, la Charente-Inférieure, la Loire, la Loire-Inférieure et l’Oise en partie. Avec ces images, est proposée également la notice relative au bureau des émigrés qui permet de bien comprendre la procédure de demande de radiation.
Rappelons ce qu’étaient les “émigrés” : lors de la Révolution Française, de très nombreuses personnes se retrouvent montrées du doigt comme étant la source de tous les maux du pays. Ils seraient environ 150 000 nobles, prêtres ou roturiers, à être considérés comme des traîtres à la Patrie et à avoir fui le pays dès 1789 pour la Suisse, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, la Russie ou encore les colonies américaines. 32 000 sont inscrits comme émigrés sur des listes et par conséquent condamnés à mort s’ils reviennent, et tous leurs biens sont saisis. Après la fin de la Terreur et du règne de Robespierre, la plupart des émigrés sont autorisés à rentrer chez eux. Ils vont alors demander à être radiés de ces listes.
Ces listes peuvent concerner tout généalogiste même sans origine noble, car il était en effet fréquent que l’un des fils de famille, même dans les milieux paysans modestes, devienne curé et donc sujet particulièrement concerné au premier plan par une éventuelle émigration.
A défaut d’y retrouver un ancêtre direct et même si vous ne connaissez pas l’existence d’un ancêtre émigré (contrairement à l’exemple ci-dessous) vous aurez peut-être la chance de rencontrer un frère ou un cousin de vos ancêtres et de reconstituer ainsi un petit pan de l’histoire de votre famille.
mention d’un émigré sur un acte de divorce : a t-il été inscrit sur une liste d’émigré ? retrouverez-vous son dossier ?
Les dossiers figurant aux Archives Nationales sont des pièces extrêmement intéressantes pour reconstituer l’histoire de ces personnes : ce sont d’abord les noms des personnes, intéressés et entourage, qui demandent la radiation, mais ce sont surtout des détails de leur histoire personnelle et familiale, de leur parcours professionnel ou d’éléments relatifs à leur patrimoine.
Pour accéder aux images et retrouver, éventuellement, un ancêtre, rendez-vous sur le site des Archives Nationales (bouton rouge ci-dessous) : dans la colonne de gauche, déroulez les menus. Vous pourrez alors consulter les dossiers, classés par département puis par ordre alphabétique. Cliquez sur un nom, sur la droite de l’écran apparaît alors un lien “Consulter les archives numérisées associées”. Cliquez sur ce dernier.
Naviguez ensuite dans les images grâce aux vignettes situées sous l’image principale, jouez avec le zoom, la luminosité et le contraste et si vous le souhaitez, téléchargez l’image d’origine en haute résolution grâce au lien “Télécharger” en haut à droite.
Cet exemple nous donne le nom de deux frères, le premier, Antoine Fossemale, simple maréchal-ferrant, déclare “que mal à propos Jean-François Fossemale son frère prêtre, et curé du Pont de Camarès a été compris sur la liste des émigrés”. Ce dernier est ainsi parti se réfugier en Espagne en 1792. Plus loin, on peut voir diverses pièces dont par exemple son passeport, avec sa description physique… bref, une enquête passionnante qui révèle beaucoup de choses sur la famille !
22 commentaires
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13/11/2016
A quand les départements : Aube, Marne Seine et Marne ?
07/11/2016
Je m’aperçois que, dans mon commentaire précédent, j’ai situé étourdiment la ville de Barr dans le Ht-Rhin (68) alors qu’elle se trouve bien dans le Bas-Rhin (67). Toutes mes excuses!
07/11/2016
je pense que je vais y aller!
06/11/2016
très intéressant
06/11/2016
J’ai 2 ancêtres concernés et suis bien entendu très intéressée!
05/11/2016
dommage qu’on n’ait pas accès aux dossiers (si j’ai bien compris?)
Réponse de Geneanet : non, ce sont justement ces dossiers qui ont été numérisés
05/11/2016
Cette information est très intéressante en effet, le dossier d’un ancêtre y figure (163 pages). que dire de la lecture dans un cadre réduit où il faut zoomer en permanence! : pourquoi cette politique des A.N? c’est très frustrant; la solution de télécharger existe , mais là encore attention à la méthode et au résultat qui peut être nul (problème de pixellisation).
05/11/2016
J’attend avec impatience que les dossiers des départements de l’Ile de France soient numérisés
05/11/2016
j attends les archives de la Dordogne avec impatience merci
05/11/2016
Le travail des Archives Nationales est, à l’évidence, très enrichissant pour la recherche, tant historique que généalogique. Par contre, je suis choqué par le ton révisionniste de l’article de présentation. Même s’il y eu, à l’évidence, des erreurs, des abus, des vengeances personnelles (comme lors de toute période révolutionnaire), la “définition” qui nous est ici servie de ce que furent les émigrés me choque profondément. Tous les nobles et ecclésiastiques n’ont pas choisi de fuir à l’étranger ni de combattre les armées de la République aux cotés des ennemis de la France : l’Abbé Grégoire, La Fayette et des milliers d’autres ont pris toute leur place dans l’avènement de la République. L’immense majorité des émigrés était constituée de personnes qui combattaient (avec leurs armes) l’abolition de leurs privilèges. “La Patrie en danger” ne fut pas un slogan vide de sens, pendant quelques années. Alors, s’il vous plait, faisons ensemble de la généalogie ; pas de la propagande révisionniste.
Réponse de Geneanet : vous voyez de la propagande là où il n’y a en a pas, si cette présentation vous a choqué (je n’en saisis d’ailleurs pas bien la raison, où voyez-vous que nous affirmons que tous les nobles et ecclésiastiques ont choisi de fuir ? Relisez notre texte !) croyez bien que nous en sommes navrés, en notre qualité de généalogistes amateurs passionnés nous faisons de notre mieux pour rester factuels, et surtout nous ne sommes pas historiens. On ne juge pas l’histoire, et notre texte nous semble tout à fait neutre.
05/11/2016
Merci pour le travail énorme que vous avez effectué. Je n’ai pas trouvé d’ancêtres mais j’ai l’espoir
05/11/2016
cet article est extrêmement intéressant. cependant, lorsque je clique sur ‘les demandes de radiation’, j e tombe sur l’écran des AN, avec a gauche le titre ‘ les émigrés de la révolution française etc;;; ‘ en rouge.
je clique dessus, et apparaît un cours instant en noir, un menu déroulant qui disparaît rapidement et le titre initial redevient rouge. Je me suis donc inscrit aux AN, mais le processus n’a pas changé. Je dois de toute évidence faire une erreur. Pourriez vous m’indiquer laquelle. Merci beaucoup.
03/11/2016
quel travail énorme des A.N. voilà le mieux de ce qui peut être fait. Merci pour ceux Généanautes qui trouveront des données concernant leurs ancêtres.
02/11/2016
Je connais au moins deux ancêtres (l’un est le chanoine François Mouret de Mézières, l’autre son neveu séminariste) qui ont dû émigrer pendant la Révolution et je suis très intéressée par cette publication en ligne mais comme tous deux sont originaires des Ardennes je devrais attendre l’an prochain au plus tôt pour accéder à leur dossier. J’espère que ce sera positif.
02/11/2016
C’est au travers de ces avancées que chacun peut passer du stade généanaute à la dimension
d’historiographe familial… Nous le savions déjà, nous n’aurons pas assez d’une vie pour exploiter
cette pléthore de données qui nous sont offertes, non plus que de temps pour reconstruire ce qu’a été le vivant de nos ancêtres… Nous les “connaissons” néanmoins maintenant et par eux pouvons identifier nombre de cousins qui étaient inconnus. ” Indocti discant et ament meminisse periti”…
02/11/2016
très intéressant ; vivement les autres départements et les colonies d’Amérique
02/11/2016
pour compléter votre description, les gens avaient souvent des biens dans plusieurs départements (créés en 1790). Il suffisait à une municipalité de l’Aisne ou de l’Aube de déclarer émigré un propriétaire de Paris ou de la Seine-et-Marne, pour s’emparer de ses terres, même s’il n’avait jamais quitté son domicile. Et il n’en était pas forcément informé tout de suite …
02/11/2016
Très intéressant, merci
02/11/2016
Très bonne idée cet article
02/11/2016
Tous les départements sont-ils représentés?
02/11/2016
Merci à Geneanet, toujours à la pointe pour nous informer !
02/11/2016
Merci pour cet article, très utile