Oradour-sur-Glane et le devoir de mémoire

Le 25 févr. 2013 par Frédéric Thébault

vign.jpgChaque généalogiste le réalise, plus ou moins consciemment : reconstituer son arbre généalogique, c’est aussi redonner vie à des individus que la mémoire a oubliés. Le temps efface tout, mais le devoir de mémoire ne doit pas attendre que toute trace des défunts ait disparu. Nous avons été particulièrement touchés par le travail effectué sur Oradour-sur-Glane, village-martyr de la seconde guerre mondiale, par un jeune adulte de 22 ans, Mahfoud Salek, qui s’est attaché à la mémoire des victimes du massacre via son site web.

oradour.jpgQuiconque est passé un jour à Oradour-sur-Glane comprendra : on ressort marqué à jamais de la visite des ruines du village, devenu au fil des ans le symbole de la barbarie nazie. Le 10 juin 1944, la division SS “Das Reich” pénètre dans ce petit village tranquille du Limousin de 1000 habitants. En début d’après-midi, tous les habitants sont regroupés sur la place du village, puis séparés en trois groupes : les femmes et les enfants dans l’église, les hommes répartis dans plusieurs granges.

Tous les habitants sont exécutés par tirs de mitraillette, puis les blessés sont achevés, avant que les nazis n’incendient d’abord les lieux des massacres puis l’ensemble du village. Une seule femme réussit à s’échapper de l’église, et six hommes de l’une des granges. D’autres habitants, plus méfiants, s’étaient enfuis dès l’arrivée des allemands. Au total, seule une trentaine de personnes en réchappera. 642 morts ont été officiellement dénombrés.

Le bourg d’Oradour est devenu depuis lors un village-musée, laissé en l’état et que l’on peut visiter, un nouveau village ayant été reconstruit à côté pour les habitants.

Plusieurs sites web consacrés à Oradour-sur-Glane existent déjà, mais seul celui de Mahfoud Salek s’attache à la vie de ces familles brisées. Il exprime lui-même fort bien ses motivations :

oradour2.jpg“De nombreux ouvrages et sites internet tant intéressants que pertinents existent au sujet de la tragédie d’Oradour sur Glane .
Mon site internet tentera une approche différente en proposant aux visiteurs une plongée dans l’Histoire d’Oradour sur Glane, des origines du village à la vie intime des familles dont j’essaie tel un généalogiste de retracer les parcours, les lecteurs pourront également avoir une vue d’ensemble de la tragédie du 10 Juin 1944 par le biais de témoignages.”

Le site web “Mémoire d’Oradour” est organisé simplement. Vous y trouverez un historique du village, une description complète de tous les événements du 10 juin (“La mort d’Oradour”) et des procès qui ont suivi (“Oradour et la justice”), ainsi que des témoignages de rescapés (“Ils étaient à Oradour”).
La partie qui nous touchera le plus est celle consacrée aux familles (“Des vies à Oradour”). Le tout est agrémenté de photos d’hier et d’aujourd’hui, sans oublier la présentation du Centre de Mémoire inauguré en 1999.

Enfin, Mahfoud n’en oublie pas pour autant d’évoquer les autres villages-martyrs (“Les autres Oradour”), moins connus du grand public mais qui n’en demeurent pas moins inacceptables au regard de l’Histoire : Maillé en Touraine (124 morts), Marzabotto en Italie (955 morts et 3 survivants), Tulle en Corrèze (99 pendaisons) et Lidice en Tchécoslovaquie (184 morts et des centaines de déportés, le village rasé).

Mahfoud a depuis peu ouvert une page Facebook qui lui offre un peu plus de visibilité, si vous utilisez ce média n’hésitez pas à “aimer” sa page !

[ Mémoire d’Oradour ]

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