Les guichets du savoir

Le 26 nov. 2007 par Frédéric Thébault

“Les guichets du savoir” est un site inédit créé par la Bibliothèque Municipale de Lyon. Présentation de ce service unique en son genre, qui a su concilier virtuel et réel.

Dans le temps, quand on se posait une question, sur quelque sujet que ce soit, on n’avait pas trente-six solutions. La première, c’était déjà de demander autour de soi. Si personne ne connaissait la réponse, on prenait son dictionnaire. Et si son dictionnaire ne suffisait pas, on se plongeait dans les encyclopédies que l’on avait, éventuellement, acquises, souvent assez cher. Si on se trouvait toujours sans réponse, il fallait alors sortir de chez soi et se rendre soit dans une librairie pour y trouver l’ouvrage qui allait apporter la solution à sa question, soit, plus logiquement, dans la bibliothèque la plus proche. Encore fallait-il que cette bibliothèque soit assez importante, ouverte aux horaires qui nous convenaient et bien sûr que l’on paye sa carte d’adhérent. En résumé : il fallait vraiment tenir à obtenir la réponse à sa question, sans cela, on se résignait à ne pas obtenir de réponse.

Les temps ont bien changé ! Avec l’arrivée d’Internet, tout le monde peut de chez soi communiquer avec le reste du monde, échanger connaissances et informations. Mais attention, car Internet n’est évidemment que le reflet de ce que chacun y met, les généalogistes s’en sont vite aperçus, et surtout l’écueil principal du web, c’est qu’il faut savoir y chercher…

GeneaNet - les Guichets du SavoirLa Bibliothèque municipale de Lyon s’est sans doute basée sur ses constats pour lancer début 2004 un service totalement gratuit et accessible à tout le monde : le Guichet Du Savoir.
De quoi s’agit-il ? Non seulement d’une bibliothèque à portée de main, mais d’une bibliothèque assistée ! Une équipe d’érudits est présente derrière le site, et répond à vos questions, de quelque ordre qu’elles soient. Non seulement ils sont dans les locaux d’une très grande bibliothèque et accèdent facilement à toutes les encyclopédies qu’ils veulent, mais encore sont-ils férus en matière de recherches sur Internet, pour dénicher ou compléter les réponses qu’ils vont vous apporter.

On peut légitimement se demander si cela fonctionne, et si les réponses sont vraiment à la hauteur. Et la réponse est oui ! Sous 72 heures, une réponse est apportée à votre question, c’est l’engagement tenu.
Evidemment, comme cela est mentionné, l’équipe de professionnels qui répond aux questions “ne fai(t) pas à votre place les travaux scolaires ou universitaires ni ne trait(e) les questions de concours, pas plus (qu’elle ne) délivr(e) de consultations médicales ou juridiques. (Elle) s’effor(ce) cependant de vous fournir des pistes de travail, des références et des orientations qui vous permettront de poursuivre vos recherches.”

Il serait donc illusoire d’aller leur demander de trouver l’un de vos ancêtres, ce n’est pas leur vocation !

Comment cela fonctionne t-il ? Très simplement, par le biais d’un forum de discussion à “sens unique” : vous posez une question, comme dans les forums de GeneaNet, et vous recevez par e-mail au bout d’un délai ne dépassant pas 72 heures (si votre question est pertinente évidemment) une notification vous invitant à venir consulter la réponse, postée dans le forum. Vous pouvez consulter toutes les questions et toutes les réponses de tous les internautes, éventuellement vous abonner à un fil de discussion si certaines questions vous intéressent, ou contacter par e-mail (elles sont masquées) les autres internautes. Il n’y a pas de débat possible à l’intérieur des forums, seulement des questions et des réponses.

Pour terminer, voici un petit exemple de ce que l’on peut y trouver, qui intéressera directement le généalogiste assoiffé de connaître le quotidien de ses ancêtres… :

Question :

Je recherche, vainement jusqu’à présent, les prix des denrées suivantes, et ce entre 1750 et 1800 :
le prix de la viande, du pain, et d’une peau de tambour (je sais, ce n’est pas tout à fait le même registre ).

Réponse du Service du Guichet du Savoir :

Entre 1750 et 1800, le prix du pain représente un véritable enjeu :
” Dès avant 1789, on reproche aux boulangers de jouer, malgré les réglements, sur la qualité et la quantité fournies pour tirer de plus gros bénéfices de leur entreprise. On murmure qu’ils achètent des grains, s’entendent avec les meuniers pour les moudre de telle manière qu’il y a farine pure et farine de son. […]. Du 14 juillet 1789 aux journées d’octobre de la même année, c’est le pain toujours absent ou trop chichement obtenu qui précipite dans les rues puis sur les routes de Versailles les femmes et les hommes. […] Les prix n’ont cessé d’augmenter. Celui du boisseau de froment (59 kg) est passé à Bordeaux, par exemple, de 18 livres 4 sous à 21 livres 12 sous 5 deniers. En 1792, il est à 25 livres.”
Source : La vie quotidienne en France au temps de la révolution 1789-1795
Les deux titres ci-dessous, disponibles à la Bibliothèque Municipale de Lyon, peuvent aussi vous aider :
Le meilleur pain du monde
La guerre des farines
Le site suivant vous offre des données sur le “pain de l’égalité” : canelle.com
La consommation de la viande était plus rare à cette époque, le prix de celle-ci est moins précise : sabaudia.org
Concernant le prix de la peau de tambour, vous trouverez des informations sur les instruments anciens dans : williampetit.com

Une adresse à privilégier dans vos signets, les Guichets du Savoir : http://www.guichetdusavoir.org/

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